Avis : Jessica Jones, détective privée, se lance à la poursuite de Kilgrave, un super-méchant dont elle a déjà croisé la route auparavant et qui est capable de manipuler ses victimes pour les forcer à faire ce dont il a envie. Jessica, qui possède elle aussi des aptitudes particulières, comprend vite que les pouvoirs de son ennemi sont redoutables.
Je m’avoue surpris de l’énorme coup de coeur que représente cette série, je m’attendais à un deuxième Daredevil, série que j’avais bien aimé sans plus car un peu longuette par moment. Bien au contraire, Jessica Jones présente un ensemble de personnages passionnants, qu’ils soient gentils ou méchants. Passionnants, comme ces 13 épisodes qui ne comprennent que peu de fausses notes.
Note finale de la saison: 16,5/20.
Jeu-Marathon pour la série.
Saison 1 | Saison 2
Retrouvez ci-dessous mon avis et mes notes pour chaque épisode de la saison.
Je pense que c’est inutile de le préciser, mais au cas où :
ATTENTION SPOILERS.
Épisode 1 – AKA Ladies Night – 17/20
« Lot of booze for such a small woman »
Wow. Un univers qui s’installe en un clin d’oeil, une atmosphère particulière et engageante, un soupçon de Veronica Mars à la sauce Marvel, un casting impeccablement réussi, il est dur de ne pas s’emporter dans un flot d’éloges face au pilote de Jessica Jones. Si je lui trouve les défauts propres aux productions à la mode (lenteur et silence, sexe sans intérêt narratif…), ce pilote réussit à captiver dès ses premiers plans. Je regrette de ne pas avoir commencé plus tôt (et de ne pas avoir été présent au Comic Con Paris le vendredi) par crainte de m’ennuyer comme devant certains épisodes de Daredevil (voilà c’est dit), car ce pilote me laisse une déjà bien meilleure impression. C’est vrai qu’on en redemande dès l’épisode terminé.
Épisode 2 – AKA Crush Syndrome – 16/20
« You can’t fix me. I’m unbreakable. » (Kimmy Schmidt is that you?)
Logiquement, j’ai enchaîné sur le second épisode qui ne dément pas la réussite du premier, qui se finissait bien sûr sur une scène choc pour assurer le retour du téléspectateur. Peut-être manque-t-il à la série un brin d’humour en plus, bien que l’ironie proposée soit très solide, notamment avec les voisins du dessus de Jessica et la surprise de savoir qu’il ne s’agit pas d’un couple. « Self-respect, get some. » Jessica Jones peut définitivement se permettre de donner ce conseil car la série se respecte à la lettre et propose un excellent début. Une note un chouilla moins bonne, juste parce que l’effet de surprise est passé et parce que j’ai peur qu’on s’enferme trop dans une seule intrigue qui ne me passionne pas (même si pour l’instant, c’est toujours le cas). J’ai peur des saisons trop centrées sur une seule intrigue, car un faux-pas leur suffit pour devenir chiantes.
Épisode 3 – AKA It’s Called Whiskey – 18/20
« – This is a very broken door.
– Thank you for the diagnosis. »
L’épisode d’avant finissait sur une phrase tellement bateau mais si prenante que je ne pouvais qu’enchaîner avec ce troisième épisode commençant forcément par son inévitable scène de sexe, on est sur Netflix après tout. Bon, prévisible mais plutôt utile à l’avancée du scénario, pour une fois. L’intrigue avance à un rythme plutôt vif pour une série de ce genre et la qualité des dialogues va en s’améliorant de scènes en scènes, de même que la qualité et la profondeur des dynamiques relationnelles présentées, notamment dans le développement des personnages secondaires. Bref, un quasi sans faute pour l’instant, c’est top de trouver une série comme ça qui soit vraiment prenante, bien écrite et bien jouée, avec de belles démonstrations de technologie.
Épisode 4 – AKA 99 friends – 15/20
« I want a divorce »
La tension retombe un peu et l’absence de Luke se fait sentir dans ce quatrième épisode qui reste très bon. J’en baisse la note juste pour ce besoin factice de romance (Trish et le policier) accompagné de cette fichue idée américaine qu’un flingue permet de se sentir en sécurité quand toutes les études prouvent le contraire. Au-delà de ça, l’épisode est sympa car il s’aventure dans une direction qui s’éloigne un peu de l’intrigue principale et développe donc le côté série, ce qui est appréciable, mais un peu O.V.N.I sur un format 13 épisodes qui a clairement choisi de ne se concentrer que sur une intrigue principale. La révélation finale, on la sent malheureusement arriver assez tôt dans l’épisode, mais elle reste très bien exécutée et surtout jouée. Prenant, mais un peu moins que les épisodes précédents qui avaient mis la barre plus haut. Hâte de savoir la suite.
Épisode 5 – AKA The Sandwich Saved Me – 16/20
« So I guess you’re over him trying to kill you and all »
L’épisode 5 continue sur la lancée de la saison, l’enquête autour de Kilgrave se développe presque trop facilement, ça sent le piège. J’en profite évidemment pour souligner le brio incroyable (mais attendu) de David Tennant dans ce rôle, avec juste ce qu’il faut de subtilités. En prenant le temps de détours par flashbacks, la série complexifie ses personnages, ce qui est agréable car cela permet de mieux comprendre leurs actions passées et présentes (et probablement futures). L’épisode propose aussi une montée intéressante de la violence, tant du point de vue physique que psychologique, ce qui est bien sûr intéressant à suivre.
Episode 6 – AKA You’re a Winner ! – 16/20
« It’s me and I’m a piece of shit. »
Jessica et Luke dans le même lit, ça faisait longtemps ! L’épisode est sympa, bien que pas vraiment indispensable à l’ensemble de la série puisque l’intrigue s’éparpille une nouvelle fois vers autre chose, creusant du côté de Luke et de sa dynamique avec Jessica. Bon plan pour donner envie de regarder sa future série, même si définitivement Jessica reste un personnage bien plus intéressant. La scène finale entre les deux personnages est sacrément bien joué après un build-up de six épisodes. Je pensais que ça arriverait plus tard en cours de saison. « I was wrong you are a piece of shit », brillamment écrit sur l’ensemble de l’épisode. Les autres storylines étaient un peu moins passionnantes, notamment celle de Malcolm, même si j’imagine qu’elles serviront plus tard. Enfin, je n’avais pas vu venir la révélation finale et cette obsession de Kilgrave pour Jessica est de plus en plus intéressante.
Épisode 7 – AKA Top Shelf Perverts – 14/20
« I’m a piece of shit, and shit stinks. »
Horrible début d’épisode qui sacrifie Ruben, personnage plus que secondaire que j’aimais vraiment bien parce qu’il était attachant. Bon travail de la part des scénaristes de nous faire nous attacher à lui avant de le sacrifier si violemment en milieu de saison. J’ai de plus en plus de mal avec Trish et Will, et plus précisément avec ce dernier qui cumule beaucoup de défauts – ou en tout cas ce que je perçois comme défaut. De la même manière, je ne vois pas encore où l’intrigue autour de Jeryn nous conduit, ce qui fait que cet épisode est un peu moins intéressant. La scène la plus sympa de l’épisode reste le commissariat figé par Kilgrave, une bien bonne blague effectivement qui fait monter la tension sans basculer pour autant dans le bain de sang inutile. Agréable, mais il s’agit peut-être de l’un des épisodes les plus lents de la saison.
Épisode 8 – AKA WWJD? – 17/20
« This is what Jessica would do »
L’épisode 8 est beaucoup plus tourné vers le plan psychologique que ce qui a été proposé jusque-là, en revenant sur les ambiguïtés de la relation entre Jessica et Kilgrave. Au-delà de cette réussite, l’épisode l’absence de Jessica d’Hell’s Kitchen, révèle du même coup la faiblesse de la série sans son personnage principal, les histoires de divorce d’un côté et d’amours contrariées de l’autre étant nettement moins passionnantes que les soudaines envies de Kilgrave de devenir un super-héros. J’ai vraiment bien aimé et apprécié les différentes variations autour du titre de l’épisode et le final explosif.
Épisode 9 – AKA Sin Bin – 18/20
« Was Murdercorpse already taken? »
La première scène est génialissime entre Jessica et Kilgrave, acteurs brillants. Toutes les scènes autour de Kilgrave le sont dans cet épisode en fait, épisode qui aurait gagné à rester un huis-clos centré sur cette étrange cellule un peu glauque et si bien pensée. Cependant, l’intrigue autour des parents de Kilgrave était elle aussi bien dirigée, même si je trouve la violence de Jessica envers eux disons déplacée. Peu justifiée, dans tous les cas, contrairement à ce que la série veut nous faire croire. Et ensuite… Ensuite, cette fin ! Tellement incroyablement construite pour la pression, avec ce « put a bullet in your head » et l’ensemble de la scène qui part en vrille totale. Brillant, meilleure scène de la série probablement, en tout cas meilleure jusqu’ici. La tension est énorme dans cet épisode, parfaitement amenée jusqu’à son final et on ne peut qu’enchaîner sur l’épisode suivant. Ah lala, Netflix, tu auras notre peau (ou en tout cas la mienne)…
Épisode 10 – AKA 1,000 Cuts – 19/20
« If you don’t listen to me what is the point of having ears? Answer me! »
« To hear someone else! »
Jolie scène d’introduction qui réunit Kilgrave et Jeryn, une idée bien trouvée pour l’avancée de l’intrigue (bon OK, bien mise en place). Après tout, Jeryn est le personnage qui avait le plus de secrets à révéler à Kilgrave. Will n’est donc pas resté un personnage détestable pendant tout ce temps pour rien, ce choc du coup de feu suivi du moment badass… cet épisode est forcément aidé par le précédent, mais il est vraiment excellent et plein de bonnes surprises (le retour de l’intrigue autour de Ruben) et très bons rebondissements, même si clairement ce que Pam fracasse sur la tête de l’ex de sa femme ne rebondit pas. Rien en comparaison de la fin de l’épisode, époustouflant d’avoir affaire à un épisode encore meilleur que le précédent, et la suite promet tout autant avec Kilgrave et Will encore dans la nature. Je comprends d’un coup tout le bien que j’ai pu lire sur la série sur Twitter, tentant désespérément de ne pas tomber sur un spoiler.
Épisode 11 – I’ve got the blues – 16/20
« You’re a freak. I mean that in a positive way. »
Bon, retour à zéro avec cet épisode maintenant qu’Hope est morte. Toute la série reposait sur son cas et la manière de la faire sortir de prison quand même, et maintenant, c’est foutu pour elle ET Kilgrave est en fuite pour changer, avec son père, et Will est un danger mais personne ne le sait et Jessica n’a pas encore percuté que le flic était mort. Bim. Heureusement, Trish parle français, ça fait passer la pilule (see what I did there?). Les flash-backs sont une nouvelle bonne réussite de l’épisode puisqu’ils reviennent aux origines des pouvoirs de Jessica sans en faire trop. Un des grands points positifs de la série est de composer avec ses dons comme s’ils étaient normaux, et c’est bien de ne pas trop en faire je trouve. L’épisode était moyen avec une belle frayeur sur sa fin (Trish) qui fait remonter sa note en flèche, sans compter le retour réussi de Luke. Quant à Will, il est assez clair maintenant qu’il est Nuke, un personnage que je n’aimais déjà pas trop dans les comics… Bonne écriture du personnage par les scénaristes donc.
Épisode 12 – AKA Take a Bloody Number – 15/20
« I guess we’re both lousy renters »
La série trouve des idées sympas pour continuer sur la lancée des flash-backs avec la rencontre entre Luke et Kilgrave, qu’il manquait à la série. La romance entre Jessica et Luke marche toujours aussi bien dans cet épisode, l’alchimie entre eux étant là depuis le début et le développement des personnages étant impeccablement mené par les scénaristes. Je suis assez triste du départ annoncé de Malcolm que j’espère revoir après cette belle conclusion à l’intrigue Ruben. L’épisode propose une enquête assez classique, c’est dommage pour un avant-dernier épisode qui prépare en plus la saison 2 (j’imagine) avec ce mystérieux IGH. Évidemment la fin de l’épisode nous approche de la fin de saison avec un beau combat de dingue entre Jessica et Luke, et un faux suspens autour de la mort de ce dernier qui a de toute manière sa propre série annoncée. J’attendais un peu mieux de cet épisode.
Épisode 13 – AKA smile – 15/20
« Something I never say… like I love you. »
Claire Temple ! Joli crossover avec Daredevil, habilement réalisé dès le début de cet épisode. Je ne l’attendais plus, donc jolie surprise, surtout que Claire était un de mes personnages préférés et que j’ai regardé ça le jour de la sortie de la saison 2 de Daredevil. Au-delà de ça l’épisode souffre de quelques lenteurs nécessaires, notamment l’adieu de Jessica à Luke, l’avancée du plan de Kilgrave ou la scène entre Jessica et Trish dans la voiture. On entre ensuite dans le glauque… Très belle rencontre de Malcolm et Claire, avec une alchimie remarquable de… sidekicks. Les scènes finales étaient vraiment sympa, la mort de Kilgrave joliment orchestré, mais il manquait un soupçon de danger qu’on avait eu dans d’autres épisodes. Légère déception sur cette fin que j’ai trouvé un poil prévisible, mais je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde. Et quoi qu’il en soit, il y a en revanche un joli lancement de saison 2 et retour en force de Malcolm, vivement la suite !
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