Est-ce que je vais finalement aimer la série ? C’est inattendu, mais ça en prend le chemin : en fait, tout est inattendu, même la construction de l’épisode qui est à contrepied de tout ce que j’imaginais de la série, y compris après avoir vu le premier épisode. Le début de celui-ci était long et m’a totalement pris par surprise avec une intrigue dont je cherchais l’utilité à long-terme… quand elle était faite pour le court-terme, histoire de mieux nous montrer différentes facettes d’un personnage en un seul épisode. Et bordel, toute la deuxième partie de l’épisode était intense, je ne m’y attendais pas.
Spoilers
Cruz découvre un peu plus son nouveau travail, tandis que nous, on découvre la vie de Joe.
Are you getting a divorce ?
Le premier épisode m’a plu principalement grâce à son rythme vif. J’espère que le deuxième sera capable de garder la cadence, car l’ensemble n’est pas assez solide pour me faire accrocher outre mesure. Le nom ne me dit rien qui vaille, en tout cas, et commencer par le générique ne m’inspire pas non plus. Cela dit, c’est bien, ça permet de passer en revue les personnages pour ne pas trop les oublier.
La famille de Joe | S.E.R.E | Banlieusarde
La famille de Joe
L’épisode commence là où je ne l’attendais pas du tout : aux États-Unis. Je pensais qu’on enchaînerait sur la suite de la mission de Cruz, mais non, le temps a passé entre les épisodes. Ainsi, Aaliyah est désormais à New-York après un détour par Paris et Joe connaît toute sa vie grâce aux échanges de SMS entre Aaliyah et « Zara ». Cette dernière a improvisé que son père ne voulait pas qu’elle soit sur les réseaux sociaux pour justifier de ne pas en avoir. Efficace.
Nicole Kidman, dont le rôle est encore flou, est impressionnée par sa réactivité et félicite Joe pour cette nouvelle recrue. Oui, Joe raconte tout ça à Nicole (mais qui es-tu Nicole ?), puisqu’elle semble être sa boss. Elle lui rend des comptes, mais demande aussi son autorisation pour faire vérifier une fois de plus la crédibilité de Cruz – pour vérifier si elle est parfaite dans ce rôle et ne risque rien.
Bien que flippée par ce qu’il s’est passé avec Isabel, on apprend toutefois que Joe se résout à prendre quelques risques : Cruz est dans la banlieue de New-York alors qu’Aaliyah y est. Cela ne plaît pas à Nicole. Une fois cette conversation terminée, les deux femmes peuvent parler d’autres choses que du boulot.
Il est donc temps d’apprendre un peu plus de choses sur la famille de Joe. Son mari s’appelle Neal ! Et il est au générique donc on va continuer de le voir, même si je me demande vraiment à quoi il va servir dans la série. Ses filles ? Joe assure qu’elles sont mignonnes, mais on nous montre l’une d’elle en train de se battre sur le terrain de son match de foot (je crois que c’était du foot et flemme d’aller revérifier, j’avoue). Voilà qui promet.
C’est vraiment contre toute attente que la série prend un virage à 180° en nous présentant à présent plus en détail le personnage de Neal. J’adore l’acteur, j’aime particulièrement le retrouver dans le rôle d’un chirurgien s’occupant d’enfants – ça me réconcilie avec l’annulation de Red Band Society j’imagine – mais… quel est le putain de rapport avec la série ?
On le suit très longuement en consultation à observer des radios puis à aller annoncer à des parents qu’une petite fille a une tumeur gigantesque dans le cerveau. Il propose grosso modo de lui retirer un œil comme traitement médical qui ne suffirait pas à la sauver et la laisserait dans une courte vie de douleur. Il annonce ensuite que la fille n’a que six mois à vivre sans opération, mais que c’est ce que lui ferait. Bref, le père en face, qui était très calme et rationnel jusque-là, s’excite d’un coup et fout un coup de poing au médecin, parce que eh, c’est bien d’être macho dans une série.
Neal le pardonne cependant, parce qu’il aurait fait exactement la même chose. Ah ben super. L’avantage, c’est qu’il se retrouve avec un cocard quand il va chercher sa fille qui en a un elle aussi. On apprend donc qu’elle s’est battue à cause d’une insulte raciste, qu’elle est exclue de l’école, qu’elle s’appelle Kate aussi (j’essaie de le retenir) et… Neal rentre chez lui avec toute sa petite famille.
C’est là que Joe peut retrouver son mari et l’écouter lui raconter une longue histoire pour ne pas répondre à sa question. Elle voulait savoir pourquoi il avait un œil au beurre noir et il lui explique toute une histoire sur la moitié de ses patients qui ne survivent pas et un ancien collègue qui ne supporte pas la moindre mort parmi ses patients. Tout ça est bien gentil, mais on est loin de la série d’espionnage qu’on nous vendait.
Et on ne s’en rapproche toujours pas quand Joe prend ensuite le temps d’aller faire la morale à Kate, en lui expliquant que son père a eu une dure journée. En vrai, je ne vais pas mentir : j’aime le personnage de Joe et j’aime sa manière d’élever sa gamine… mais je ne suis pas là pour ça. Après, la gamine fait semblant d’être compatissante envers son père pour s’éviter une punition qui dure trop longtemps.
Nous, pêle-mêle, on découvre que Neal et Joe préfèrent faire l’amour que répondre au téléphone, qu’ils ont souvent des urgences forçant les filles à être seules et que Kate n’est pas au courant du vrai travail de sa mère. Elle la pense traductrice et ne comprend pas trop pourquoi elle a besoin d’un flingue pour ça.
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S.E.R.E
Pendant que Joe joue à la Desperate Housewives, Cruz s’ennuie ferme dans son appartement. Elle vit apparemment un nouveau confinement et elle le passe à s’entraîner et faire du sport dans un appartement dont elle ne peut sortir. Elle fait ensuite des insomnies, ce qui paraît peu crédible tout de même : comment c’est possible quand on a passé sa journée à faire du sport ?
Et comment c’est possible que son envie soit alors de sortir en pleine nuit pour faire du sport ? Oui, oui, elle se lance dans un jogging nocturne. Au cours de celui-ci, elle est suivie par une voiture, puis une autre débarque et hop, voilà Cruz qui est kidnappée. La situation serait franchement inquiétante si on ne savait pas déjà que Joe a demandé à ce qu’elle soit testée.
La voilà donc embarquée malgré elle et foutue dans un tonneau sur un bateau, puis aspergée au jet d’eau froide alors qu’elle est partiellement déshabillée. Et autant j’avais aimé la pudeur du premier épisode, autant celui-ci change radicalement de ton : on y voit Joe et Neal faire longuement l’amour, puis on enchaîne sur Cruz en train de se faire déshabiller par un jet d’eau, avec une culotte qui ne résiste pas au poids de l’eau.
Je comprends très bien la violence psychologique du truc qu’ils veulent mettre en scène, mais je trouve ça franchement dérangeant de nous le montrer avec autant de détails. Ce n’est que le début de sa torture, et je plains sincèrement le personnage : elle est laissée dans le froid à moitié nue, gazée et exposée ensuite à une lumière vive avec musique à fond.
Horrible nuit, quoi. Le lendemain, elle se réveille avec une autre alarme à fond et trouve de quoi s’habiller. Le soulagement est de courte durée : elle est aussitôt rejointe par ses kidnappeurs. Elle décide de se battre contre les trois hommes qui arrivent, comme si elle pouvait faire quoique ce soit.
Elle refuse de leur donner son nom, et ça permet d’enchaîner avec encore plus de torture. Euh, j’ai pas signé pour ça bordel ? Quel étrange changement de ton d’un coup. Malgré la torture, Cruz ne se laisse vraiment pas abattre et n’hésite pas à s’attaquer une fois de plus à un de ses agresseurs. Elle est impressionnante.
La série nous révèle alors ce qu’on savait déjà : tout ça est orchestré par Joe qui voulait tester son agent. Humph. Il est difficile de continuer d’adorer Joe quand on nous la présente si froide avec Cruz, franchement. Au moins, ça met en relief le début de l’épisode : il nous montrait le côté humain de Joe avant de nous la montrer plus froide que jamais… et je trouve que ça fonctionne super bien comme formule. Cela n’a rien de bien nouveau, mais c’est efficace.
Bref, revenons-en à la torture de Cruz. Joe lui rappelle les règles : survivre, s’évader, résister, s’échapper ; c’est a priori un truc qui existe vraiment. Joe explique que si elle a dû faire ça, c’est parce qu’elle a besoin de savoir combien de temps elle a pour venir la chercher avant qu’elle ne craque – si elle a un jour besoin de venir la chercher, évidemment. C’est… beaucoup, tout de même.
Joe en profite pour annoncer la mort d’Edgar, dans des conditions plutôt violentes. Reste à savoir si ce qu’elle dit est vrai ou juste une manière d’énerver Cruz. Une chose est sûre, Joe connaît les points de faiblesse de Cruz : elle lui parle de ses parents, de son ex, de sa relation abusive… Voilà une violence psychologique qui semble bien plus efficace pour faire craquer Cruz.
Joe la laisse pleurer un peu, tout en lui annonçant l’arrivée du deuxième round de la torture. Bordel, voilà qui ne donne pas du tout envie d’être espion. C’est très calmement que Joe explique ce qu’il reste à faire pour qu’elle craque. Il est évident que Cruz a déjà été entraînée à résister à tout ça, mais quand il est question de son frère mort, on sent qu’une nouvelle corde sensible est touchée.
Le bourreau suit en tout cas à la perfection les ordres de Joe : posant des questions jusqu’à ce qu’elle se mette à s’intéresser au but des questions, puis faisant en sorte de l’immobiliser au sol pour qu’elle craque – après lui avoir donné un espoir de s’enfuir. C’est là qu’un autre militaire ordonne d’arrêter la torture pour éviter que ça ne termine au tribunal, même si Joe n’est pas d’accord du tout pour mettre un terme à la torture.
Elle ne connaît pas le point de non-retour pour Cruz… Même si le sergent doit s’arrêter, Cruz refuse de s’arrêter, elle. Elle n’hésite pas une seule seconde à se battre contre lui et à s’acharner. Joe résume bien les choses depuis l’autre pièce : maintenant, Cruz pense avoir gagné et avoir le dessus. Elle ne connaîtra pas son point de rupture. Moi, je me pose quand même une question importante : comment Cruz va pouvoir reprendre le rôle de Zara alors qu’elle a clairement des ecchymoses sur tout le corps désormais.
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Banlieusarde
Bon, en tout cas, une chose est sûre : après tout ça, Cruz ne voudra plus être amie avec Joe. Cette dernière l’amène dans sa nouvelle maison, un endroit fort sympathique dans une banlieue chic protégée par l’armée. Malheureusement pour elle, la torture n’est pas terminée : elle doit supporter un petit discours pédagogique de la part de Joe, puis elle va devoir vivre avec toute l’équipe Lioness. Et franchement, ça ne donne pas envie cette colocation avec des types qui font semblant de s’attaquer avec des fusils et utilisent de vraies armes pour que ça s’arrête, avant de passer des soirées console…
Vous me direz, ça ne changera pas Cruz : quatre ans avant, elle était déjà dans une coloc minable. En attendant, un passage par la douche nous permet d’apprendre que Cruz perd carrément une dent dans l’affaire. Ils n’ont pas fait semblant de la torturer. Quand le reste de son équipe l’apprend, ils décident de se rendre à une baston dans un bar.
Et pour cause : ils savent très bien qui est le sergent qui est responsable de SERE et ils peuvent donc aider Cruz à se venger. La torture a été si violente que je comprends le besoin de se venger de la part de Cruz… mais les autres ne brillent pas particulièrement à mes yeux. Cruz va trop loin en plus, à s’acharner sur un seul sergent qui ne faisait que suivre des ordres. Qu’elle s’acharne comme ça sur Joe, ce sera plus justifié, je trouve.
Bon, la scène de combat est finalement interrompue pour reprendre l’intrigue en fil rouge, il serait temps. Le cliffhanger de l’épisode est donc qu’Aaliyah appelle Zara pour prendre de ses nouvelles et pour lui proposer une virée en maillot de bain le lendemain. Un maillot de bain très court. Bien sûr. C’est d’autant plus amusant qu’elle doit avoir le corps roué de coups, donc le moment est très mal choisi : elle a beau expliquer qu’elle a eu un accident de voiture, je vois mal quel genre d’accident de voiture peut laisser autant de marques… Bref, c’est un peu mal écrit et c’est sans surprise que c’était aussi un peu mal joué. Mais bon, j’accroche bien à l’ensemble.
