La fin d’épisode prépare agréablement le terrain pour une fin de saison qui promet d’être géniale, mais en attendant, on nous sert un épisode pas bien passionnant – ou en tout cas, moins original que d’habitude. Oh, il respecte tout le cahier des charges habituels, avec un message sur le système et une omniprésence de Sabrina dans les décisions de chaque enquête, mais justement, ça commence à faire beaucoup après neuf épisodes. J’aimerais bien la voir échouer un peu ou voir ce qu’il se passe dans la journée de ses collègues qui sont toujours mis de côté et impliqués dans ses enquêtes à elle en cours de route, et jamais l’inverse.
Spoilers
Sabrina et Brambilla interviennent sur le lieu d’une fusillade qui a une petite odeur de guerre des gangs.
Of all the people I’ve had back there, this kid’s having the most fun.
Ajeet
Le cliffhanger précédent m’a bien aidé à me motiver pour voir aussi cet épisode durant la nuit : difficile de s’arrêter une fois pris dans le fil rouge de la série, qui s’accélère tout de même et devient un élément central de pourquoi je l’apprécie. Je dois dire que la relation Ishaan/Sabrina aide bien aussi, j’aime bien les voir interagir. Et l’épisode commence par ça : Ishaan s’arrange pour décrypter les preuves récupérées par Sabrina la veille.
Ils y trouvent la raison pour laquelle la couronne s’en prend à Ajeet. La bonne nouvelle, c’est qu’il a un alibi solide pour ce qu’on le soupçonne d’avoir fait, car il était à l’hôtel (aha, les enfants qui découvre que le père a probablement une vie sexuelle, c’était un peu marrant). La mauvaise nouvelle, c’est que tout est fait pour lui donner l’air coupable et que l’on sait que le juge du procès ne l’a pas dans ses bonnes grâces. Rien n’est joué. De plus, ça ne plaît pas à Ajeet de voir ses enfants vivre dangereusement : ils commettent à présent des crimes passibles de prison pour éviter à leur père d’y aller. Ce n’est pas exactement malin, mais je me répète : j’aime beaucoup cette famille.
Ishaan continue d’enquêter en tout cas : il ne trouve pas la personne qui essaie de faire tomber son père, qui a utilisé un VPN. En revanche, il confirme à Sabrina que le fils de Gabinski est bien Ricochet88. C’est problématique, mais ça pousse Sabrina à ne pas inculper Gabinski dans le coup de l’histoire de la conduite sous alcool. Tant mieux, je suppose.
Sabrina ne lâche pas l’affaire pour autant, demandant à Grove de faire quelques recherches elle aussi – mais des recherches qui doivent être discrètes et dont elle n’expliquera pas le but. Après, Grove n’est pas maligne si elle ne devine pas par elle-même que chercher une info sur le 2 octobre, date de l’arrestation du père de sa meilleure amie, n’a pas un lien avec Ajeet.
L’info que trouve Grove confirme à Sabrina tous ses soupçons sur Gabinski, qu’elle pense désormais être le flic qui tente de faire tomber son père en mettant de fausses preuves dans sa mallette de travail. Savoir tout ça la met en position de force pour tenter un coup de poker que je trouve complètement insensé : elle se rend dans le bureau de son supérieur et lui révèle tout ce qu’elle sait, en commençant par dire qu’elle a vu les preuves de la couronne.
C’est complètement con. Elle accuse un de ses supérieurs tout en admettant à demi-mot un crime fédéral ? Je veux bien qu’elle fasse du chantage et affirme ainsi que les retombées sur la police serait trop grave car en cas de procès tout serait su – y compris un flic avec de fausses preuves – mais reconnaître son vol de document n’est vraiment pas malin.
Guerre des gangs
Malgré tout ce qu’elle a en tête, Sabrina continue d’aller sur le terrain avec Brambilla. Ils se retrouvent tous les deux en intervention suite à des coups de feu tirés dans un magasin à proximité d’une zone résidentielle. Ils se retrouvent à faire sortir d’une voiture deux suspects qui semblent fuir la scène de crime, le second d’un chef de gang, Parm, et son cousin Jason, jeune comme tout. Finalement, ils sont plutôt victimes de la tentative de meurtre que suspects.
Degas s’occupe d’interroger Parm, Sabrina et Brambilla se retrouvent à devoir ramener Jason chez lui. C’est un personnage très immature, ce qui se devine dès le départ et se confirme vite. S’il refuse de parler aux flics en théorie, en pratique, il ne s’arrête pas de parler.
De retour au commissariat, tous les flics sont sur le pont et savent que la journée va être intense : il faut à tout prix éviter une guerre de gangs, car cette tentative de meurtre risque fort d’être suivie d’une tentative de revanche de la part de Parm. C’est en tout cas une intrigue intéressante qui permet, vous l’aurez deviné, d’aborder des problèmes sociaux originaux. Ainsi, les gangs dont il est question sont des gangs de petits bourges.
Brambilla ne comprend pas comment il est possible de vivre dans un bon quartier comme le leur et de se retrouver malgré tout impliqué dans un gang. Sabrina lui explique donc comment ça tourne mal pour des jeunes avec un fossé générationnel impossible à résoudre puisque les parents n’ont aucune idée de ce que c’est qu’un lycée canadien (ils sont immigrés) et une volonté de s’intégrer en étant cool.
Ce n’est pas si simple. Et pour eux qui sont à présent flics, ce n’est pas simple de s’infiltrer dans un quartier où personne ne veut leur parler. Par chance, Sabrina vient plus ou moins de ce quartier et a donc quelques contacts, notamment Zaarin, qui se fait désormais appeler Z. C’est une vieille copine de Sabrina qui a à présent une vraie influence sur les jeunes du quartier, tentant désespérément de les tenir éloignés du gang d’Amrit et des problèmes en général. Z permet même aux flics d’entrer en contact avec la famille de Parm, mais la mère de Parm refusant d’envisager que son fils puisse faire des conneries, c’est une piste peu efficace.
Sabrina propose alors aux flics d’envisager les choses d’une autre manière pour retrouver « Happy », l’ami de Parm qui serait d’une mauvaise influence si on en croit la grand-mère de Parm. Bien, l’air de rien, on progresse. Et, en plus, l’idée de Sabrina fonctionne, évidemment. Je l’aime bien Sabrina, mais elle est trop mise en avant, ça devient un peu lassant de voir une bleue prendre toutes les bonnes décisions et diriger les affaires (on en est au stade où Brambilla lui demande son avis concernant Gabinski au lieu de lui imposer son choix, alors que bon, c’est une décision de tuteur ça… et le pire, c’est que Brambilla s’en vante auprès de Gabinski – ça permet à Sabrina d’être bien vue par lui, cela dit).
Jason
Bref, tout ça ramène notre duo de choc chez Jason qui finit par innocenter Parm d’être le déclencheur de la guerre des gangs. Il est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis – son alibi est solide, il aidait Jason. Ce dernier finit par craquer et indiquer où est Parm (dans la maison qu’il vient d’acheter pour sa copine, avec qui il se dispute façon Nabila hein), mais c’est déjà trop tard. Parm s’est fait tirer dessus quand les flics arrivent sur place.
En plus, les choses escaladent encore quand Jason décide de se venger lui-même sur le gang adverse qu’il pense être responsable. Pourtant, l’enquête policière dit le contraire : le gang qui s’en prend à Parm est en fait le gang même de Parm, parce que Parm s’apprêter à quitter son groupe pour répondre aux désirs de sa petite-amie. La preuve la plus flagrante du commanditaire de cette nouvelle tentative d’assassinat sur Parm ? Eh bien, pas un seul membre de son gang ne lui rend visite à l’hôpital.
C’est effectivement un aveu flagrant de culpabilité. Et j’ai de la peine pour lui, en vrai. Jason ? Il manque de tuer le chef du gang adverse, mais heureusement, Sabrina, Luke, Gabinski et Brambilla arrivent à temps pour l’en empêcher – toujours grâce à Sabrina, ça va sans dire. Tout est bien qui finit à peu près bien, donc, la paix est maintenue dans le quartier… Mais à quel prix ?
Pram finit par mourir et la situation dégénère très rapidement – oh, ça sent la fin de saison assez ouf en mode guerre des gangs, ça, avec plein de cliffhangers l’air de rien, notamment à l’hôpital où Jason croise celui qui a déclenché la guerre en se faisant passer pour Parm : Happy…
