Va falloir que je me fasse à l’idée que je n’aime pas spécialement cette saison 3. Les intrigues choisies ne parviennent pas à me convaincre et je ne comprends pas le demi-tour radical que semble prendre la série : autant la saison 2 construisait de manière plus visible un fil rouge et faisait des rappels de ce qu’il s’était passé en saison 1, autant ici, on repart dans le pur format anthologique, sans que ça ne parvienne à sortir du lot. Bref, c’est classique dans la forme et le fond. Pas mauvais, mais pas aussi innovant que ça devrait l’être et que ça l’était jusqu’ici.
Spoilers
Bucky ne parvient pas à tuer le père de Tony Stark…
Russia’s the best.
Quitte à faire un épisode se déroulant le 16 décembre dans une saison qui sort en décembre, ils auraient pu s’arranger pour que la diffusion colle, non ? Bon, je ne sais pas pourquoi je râle de toute manière : je regarde en retard. Quitte à râler, cependant : ce titre ne me convient pas, une fois de plus. Face à l’univers des possibilités, c’est vraiment ça leur choix ? Encore Bucky ? Encore et toujours les mêmes histoires qui m’endorment ?
Oui, oui, je suis fan de Marvel, mais j’ai mes limites et clairement le coup des super-soldats, pour moi, on en a fait le tour. Ce n’est vraiment pas le pan des comics qui m’intéresse le plus. Et pourtant, c’est celui que Marvel met une fois de plus en avant dans cet épisode où le Gardien Rouge est jaloux du succès de Bucky, qui n’est même pas un vrai russe.
En fait, il l’est tellement qu’il se décide à arrêter sa mission lorsqu’il doit aller commettre un meurtre. Ce n’est pas n’importe quel meurtre, c’est celui des parents Stark – à l’origine même de toute l’histoire de Tony. Et il est sacrément efficace : il empêche le Soldat d’Hiver d’aller au bout de sa mission et ça change toute l’Histoire. C’est comme ça que le S.H.I.E.L.D se retrouve sur la trace de nos deux soldats, forcés de coopérer – et c’est une fois de plus l’occasion de nous montrer que Bucky est super charmant, même en version animée, les filles craquent face à son sourire charmeur. Allez, soit.
L’épisode tourne vite en buddy movie, avec un couple Bucky/Gardien rouge en roadtrip, puis en course poursuite quand ils sont repérés par les flics. Sérieusement, putain, on est en 2024 et c’est un « what if », pourquoi en revenir à des histoires qui auraient pu être proposés dans les années 80 ? L’épisode ne passe pas le Bechdel test et ne semble pas tellement apporter de choses pour un potentiel fil rouge, comme les deux précédents en vrai. Allez, le deux peut-être.
Côté action, on a ce qu’on veut, avec une course poursuite qui mène ensuite à un agent du S.H.I.E.L.D devenant géant et courant après la voiture volée des deux agents ou un véritable cliffhanger pour l’insupportable coupure pub de Disney + (vraiment, c’est peut-être pas une vraie perte de ne plus avoir accès à la plateforme à partir du 1er janvier ?) avec les agents qui tentent de passer par-dessus un ravin en voiture. Non mais sérieux. Les agents survivent, pas la voiture. Et ces espions ultra formés font quoi ? Ils laissent des indices derrière eux, pour s’assurer que le S.H.I.E.L.D puisse les retrouver à Las Vegas. Soulant, un peu.
J’ai bien aimé les différents jeux de split screen de l’épisode et le caractère du Red Guardian poussé à l’extrême dans le comique, juste histoire de faire en sorte que Bucky l’apprécie avant de recevoir la mission de le tuer. Plutôt que de le faire immédiatement ou dès qu’il en a l’occasion, Bucky le garde pourtant en vie. Je trouve que ce n’est pas hyper raccord avec ce qu’on sait du personnage. Pire encore : il sauve la vie de sa nouvelle cible, parce qu’il le voit comme un type bien.
Après, l’épisode est plein de petits gags sympathiques. J’ai beaucoup aimé le moment de la course poursuite dans le casino (zéro crédibilité l’agent des forces de l’ordre qui en profite pour voler) ou le moment où Bucky et le Red Guardian se font renverser par des voitures, mais faut bien avouer que ce n’était pas hyper original non plus. En fait, ça me fait le même effet que des films Marvel que je n’aime pas cet épisode : il y a des bons côtés, mais un ensemble qui ne parvient pas à décoller pour moi. Je comprends en quoi l’épisode peut être adoré par d’autres, mais moi vraiment, je n’en tire pas grand-chose.
La conclusion de l’épisode voit Bucky rentrer au bercail pour se faire lobotomiser à nouveau, en mentant sur ce qu’est devenu le Red Guardian. Ce dernier peut aller s’établir aux USA, se faire un improbable pote flic et termine ainsi en Avengers. Le retour à la bataille de New-York en fin d’épisode est marrant, j’aime bien le gag, mais… tout ça pour ça ? Je ne sais pas ce que je voulais voir vraiment cette saison, mais ce n’était pas ça. Surtout un 24 décembre ?
