Wicked For Good : sont-elles enfin sans limite ?

Salut les sériephiles,

Oui, je suis de retour sur ce format d’article pour vous faire part de mon avis sur Wicked For Good que j’ai eu la chance de voir en avant-première hier soir. For Good, deuxième et dernier volet de l’adaptation de Wicked, ne se contente pas de prolonger l’histoire amorcée dans la première partie : il change de ton et prend des airs bien plus graves. Plus qu’un simple “acte 2”, c’est un film qui tient seul, porté par des choix de mise en scène affirmés et un attachement franchement viscéral à ses deux héroïnes de la part du réalisateur. Dit autrement, c’est un pari réussi.

Je suis content d’avoir évité la bande-annonce parce qu’elle en montre beaucoup trop. Même en avant-première, UGC n’a pas résisté à la projeter juste avant. Et c’est dommage. Ce film mérite qu’on le découvre à son rythme, sans avoir déjà vu certains de ses moments clés isolés hors contexte. Mais bon, mon combat contre les bandes-annonces n’a rien de nouveau et est apparemment perdu d’avance…

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Une tonalité plus grave, des choix plus maîtrisés

Dès ses premières images, For Good est marquant par un choix graphique irréprochable. Le parallèle s’établit rapidement avec le premier et on plonge dans ce second volet en s’éloignant progressivement de la flamboyance chorégraphiée du premier opus (même si on a encore une pub de la MAAF pour Glinda en début de film). Les couleurs se font plus ternes dans la première demi-heure, les cadres plus étroits, les silences plus lourds. Le film abandonne progressivement les grands numéros collectifs pour se recentrer sur l’intime, sur les tensions, sur les regards. Et il y a même un moment où Glinda tourne littéralement le dos à un gros numéro collectif.

C’est un virage assumé, et parfaitement cohérent avec l’évolution de l’histoire : Elphaba est complètement isolée et on sent le poids de sa solitude. À l’inverse, Glinda est mal entourée, et ça se sent aussi, ça l’isole. Je regrette que la chronologie soit parfois un peu confuse, car le temps passe bien durant ce film, c’est sûr, mais on ne sait pas exactement combien de temps tout ça prend. L’insouciance a laissé place au conflit, à la douleur, à la solitude.

En ajoutant les photos à l’article, je me rends compte que je ne parle dans ma critique des looks des personnages, et wow, ces tenues sont sublimes à chaque fois, c’est dingue !

Un duo toujours aussi fort, avec un basculement subtil

Cynthia Erivo est, encore une fois, magistrale dans le rôle d’Elphaba. Ce qui me frappe particulièrement ici, par contre, c’est à quel point Glinda devient peu à peu le centre émotionnel du récit. C’est mon point de vue, ce ne sera pas forcément celui de tout le monde, mais pour moi, elle est clairement le point d’ancrage de ce film. C’est sur elle qu’on se concentre et, bon, le titre est sur fond rose pour ce film, là où il était sur fond vert pour le premier… Ce n’est pas un hasard. C’est parfois un peu frustrant car Elphaba est supposée être l’héroïne (et elle le reste hein) et elle manque dans plusieurs scènes…

Cela dit, Ariana Grande livre une performance étonnamment nuancée qui fait que je ne peux qu’être content qu’on s’attarde autant sur son personnage et son évolution. Là où elle brillait par son humour dans le premier film, elle impressionne ici par son intensité silencieuse et le drame qu’elle peut très bien faire passer. Son regard suffit à exprimer la trahison, la blessure et l’évolution de son personnage. C’est le type de jeu qu’on ne s’attend pas forcément à voir dans une adaptation musicale à grand spectacle et c’est exactement ce qui rend ce For Good si particulier. Et puis, elle n’est pas actrice à l’origine ! Pourquoi elle a du talent à la fois dans le comique et le drame, franchement ? Certes, elle est aidée par ses collègues tout aussi géniaux, mais wow, elle m’a transporté tout le film !

Si c’est bien la relation entre Elphaba et Glinda qui est au cœur de tout, Glinda me paraît être celle qui évolue le plus et le mieux. La relation avec Elphaba donne toutefois tout son sens au titre du film ; For Good, en clin d’œil à la chanson phare de la comédie musicale, et donc aussi à la trace que laisse une rencontre, une amitié, dans une vie. Les jeux de regards des deux héroïnes justifient vraiment le passage sur grand écran. Et puis cette amitié pleine d’amour est tellement crédible, l’alchimie entre elles crève l’écran ! C’est magnifique quand les voix fusionnent dans For Good.

Des chansons plus discrètes mais habilement réinventées

Puisqu’on en parle, je m’y attendais, mais vraiment, les chansons du deuxième acte sont moins percutantes que celles du premier. Ce serait franchement injuste de s’arrêter à ça : les chansons du premier volet sont bien plus connues et cultes que celles de la deuxième partie, mais eh, il y a de très belles pépites aussi dans ce film (j’ai particulièrement hâte de réentendre les chansons plus percutantes d’Elphaba, particulièrement No Good Deed, qui est d’une puissance vocale impressionnante).

La force de ce deuxième opus, c’est d’avoir su transformer cette faiblesse apparente en opportunité. Les morceaux sont revisités, certains moments réorchestrés, et les échos avec la première partie pensés avec finesse. Le film travaille dans le détail, dans l’émotion et offre parfois des surprises bienvenues. Malgré tout, j’ai parfois trouvé que certains effets visuels (notamment les jeux de miroirs sur la chanson d’Ariana Grande seule dans son palais à parler de bulle zzz) s’autorisaient un peu trop de clinquant. C’est dommage de vouloir se prendre autant au sérieux dans la réalisation, ce n’était pas utile, ça m’a sorti de l’émotion de la chanson (mais c’est aussi la chanson qui m’a le moins convaincu). Le film n’a pas toujours besoin de se contempler dans sa propre mise en scène pour émouvoir — et il est plus fort quand il se retient… No Good Deeds, donc.

Bref, c’est vraiment pour aller chercher de quoi chipoter dans les détails ; autant vous dire que j’attends la bande originale avec impatience. Vendredi ne viendra jamais assez vite.

Nessa, et l’ombre des personnages sacrifiés

Il y a un personnage que j’attendais tout particulièrement dans cette seconde partie : Nessarose. J’ai particulièrement accroché à son intrigue dans la première partie et je savais bien vers quoi on se dirigeait ici. J’avais espoir qu’elle soit davantage développée, et ça a été un peu le cas. Je vais un tout petit peu spoilé dans ce paragraphe, attention. Malheureusement, comme dans la première partie, son arc est précipité. C’est le problème des personnages secondaires, je suppose. Son basculement dans la colère et la solitude se fait plus entre les films que dans ce second film, alors que ça aurait pu être bouleversant de le voir porté à l’écran. C’est trop rapide. Elle devient « méchante » parce que l’histoire le réclame, mais sans qu’on ait vraiment eu le temps de voir son monde s’effondrer.

Et c’est bien dommage, car Nessa aurait pu porter, à elle seule, un récit parallèle : celui d’une femme invisible, exclue, abandonnée. Le film ne lui accorde pas cette place. Et ça me frustre, parce que beaucoup se joue dans la suggestion. Ce n’est pas la seule et heureusement que les acteurs sont excellents pour faire sentir tout ce qui n’est pas montré ! Ce traitement condensé touche ainsi à peu près tous les personnages secondaires, et certains n’ont même pas vraiment de fin (les amis de Glinda par exemple). C’est un effet sans doute inévitable dans une adaptation limitée à deux films, mais qui donne envie d’imaginer ce qu’une trilogie aurait pu proposer. Oui, oui, une trilogie.

Je ne suis quand même pas le seul à être frustré, si ? Quand je pense que certains disaient que c’était idiot de faire deux films et qu’il n’en aurait fallu qu’un !

Comme dans la première partie, on ressent ainsi les contraintes de l’adaptation. Deux films, un univers riche, de l’inclusion (tiens, d’ailleurs, il y a une petite retouche dans l’histoire de Nessa ; ça fonctionne), des enjeux multiples ; il faut inévitablement faire des choix. Certes, For Good choisit très bien, mais on sent que certains fils narratifs, notamment autour du Magicien d’Oz, auraient mérité plus d’espace. Tout est suggéré en ce qui concerne l’œuvre originale, jamais vraiment exploré. Le film préfère rester focalisé sur ses deux héroïnes, et c’est un choix cohérent, fidèle au musical et au roman.

Fiyero n’est pas le personnage le plus subtil du grand écran, mais qu’est-ce qu’il fonctionne bien aussi dans les choix qu’il doit prendre en cours de film !

Mais j’avoue : j’aurais rêvé d’une troisième partie qui laisse le temps d’adapter aussi Le Magicien d’Oz en parallèle, en nous montrant le périple de Dorothy aussi. Oui, je suis gourmand, mais c’est un peu frustrant par moment. Et puis, je n’en parle presque pas, mais Jonathan Bailey est grandiose aussi et j’aurais tellement aimé l’avoir plus longtemps sur grand écran (là aussi, c’est gourmand, après tout, il a une scène un brin dénudé, c’est déjà bien, que demande le peuple ?).

Et la fin ?

Sans rien dévoiler, le dernier acte est parfaitement mené. L’émotion monte doucement, sans excès, jusqu’à un dernier plan qui m’a tellement plu. Tout est là : ce qu’on ne dit pas, ce qu’on espère, ce qu’on perd. C’est dans ces moments silencieux que For Good devient un grand film, et après un quart d’heures très vif et riche en révélations, la toute fin accomplit ce que le film visait. C’est fluide, ça semble se faire sans effort et c’est en grande partie pour ça que je considère que le film tourne surtout autour de Glinda. Il manque peut-être une réplique, dans le premier, sur son personnage et sa difficulté à faire de la magie parce que tout a toujours été simple dans sa vie, mais c’est un détail que la performance des actrices balaie sans mal.

J’adore aussi tout le message politique que l’on peut tirer de l’œuvre. Non seulement la réécriture d’Oz fonctionne, mais en plus, il est question de la perception du public, de la manipulation des masses et de la nécessité d’un grand méchant en commun… Des questions qui sont très au goût du jour, je pense. La résolution est d’ailleurs un brin trop simpliste, mais ça fait du bien aussi d’avoir un bout d’happy end dans une fin forte en émotion que je ne peux pas qualifier d’happy end. Comme j’aime les fins tristes et pas trop joyeuses, je suis servi. Mais à nouveau, j’en dis déjà trop, je ne veux rien spoiler si vous ne l’avez pas vu !

En bref, For Good est une suite qui prend des risques et qui mérite d’être plus applaudi que ce que j’ai pu entendre en fin de film hier. Certes, cette deuxième partie est moins flamboyante, plus émotionnelle, plus lente parfois, mais aussi plus profonde. Là où certaines critiques la trouvent en demi-teinte, je la trouve plus mature, plus forte, plus marquante que le premier film. C’est fluide tout du long, comme pour le premier, mais les enjeux y sont plus forts et les révélations finales bien plus marquantes que dans le premier film où on savait bien ce qu’on venait voir (c’est dans le titre, quoi). J’aime qu’on ne réduise jamais à des archétypes les deux héroïnes et que le film parle d’amitié, de différence, de choix. Et malgré les frustrations, malgré les scènes un peu rushées ou certains effets de style qui se prennent trop au sérieux, cette adaptation réussit quelque chose d’essentiel : elle touche vraiment, elle est marquante. Son esthétique est folle et donne envie d’aller vivre à Oz, malgré les machinations politiques.

Allez le (re)voir.

Je n’ai pas honte de le dire : oui, j’ai déjà envie de le revoir et surtout de réécouter la BO. La conclusion de cet article est du coup bien trop facile, vous allez voir, et un peu spoiler si vous ne connaissez pas le spectacle ou n’avez pas encore vu le film, mais eh, je n’y résiste pas : le film, comme la chanson dont il tire son nom, parle de la façon dont certaines personnes changent nos vies “for good”. C’est culte quand le duo le chante dans le spectacle. Ce film, en y ajoutant une brillante adaptation de comédie musicale que je reverrai plein de fois, il change un peu ma vie aussi. For good.

Wicked défie-t-il vraiment la gravité ?

Salut les sériephiles,

Cette fois encore, je vous embarque pour un détour au cinéma avec la première partie de Wicked, adaptation de la célèbre comédie musicale très attendue… Qui sort (pas) demain (mais le 4 décembre). Découvert en avant-première ce week-end, le film m’a impressionné.

Un univers visuel enchanteur

Dès les premières minutes, Wicked transporte dans un univers fantastique et musical riche en détails. Les effets spéciaux, bien que parfois inégaux (certains animaux numériques laissent à désirer comme toujours), offrent une immersion fluide et spectaculaire. On sent qu’on est en 2024 et qu’est-ce qu’on est chanceux de l’avancée des effets spéciaux ! Les jeux de couleurs, notamment le vert emblématique et le rose omniprésent dans le marketing, prennent tout leur sens à l’écran. Ces teintes habillent un décor où chaque détail semble pensé pour captiver, attirer l’œil et émerveiller.

Il y a un million de choses à regarder et j’ai déjà envie de revoir le film. Les chorégraphies, en particulier, méritent d’être saluées. Dès le début, il y a tellement de figurants à l’écran qu’on sent bien qu’on va passer à côté des détails. De toute manière, que ce soit cette scène d’introduction remplie de figurants ou celle de l’arrivée du prince, les mouvements et les danses sont minutieusement orchestrés pour ajouter une dimension presque théâtrale à l’ensemble. C’est un vrai régal pour les yeux et un atout majeur du film.

De l’humour et de la légèreté

Ce qui est particulièrement agréable dans cette nouvelle version de Wicked, c’est son ton léger et souvent drôle. L’humour, habilement dosé, s’intègre parfaitement dans les dialogues et certaines situations. Il permet de contrebalancer les moments plus dramatiques et ajoute une touche qui rend le film accessible à tous. Ariana Grande, dans le rôle de Glinda, brille particulièrement dans cet équilibre entre comédie et émotion. Après, je ne suis pas objectif : je l’adore particulièrement dans le registre de l’humour depuis Don’t look up où elle tout bonnement parfaite. Alors la voir jouer le rôle de la blonde parfaite et parfaitement insupportable qui est un rôle qui me fait toujours rire, c’était du pain béni.

Wicked se démarque également dans cette version par une grande ouverture d’esprit. Les personnages issus de différentes ethnies, les représentations de handicaps, et des touches parfois subtiles, parfois un rien trop lourdes (le meilleur ami de Glinda, c’est too much même si j’ai ri) côté LGBT enrichissent cet univers de manière naturelle. C’est un mot-clé hyper important : ça ne m’a jamais paru être forcé, alors que je ne doute pas que ça a pu l’être à la conception. Quoiqu’il se passe, ces deux heures de film sont légères – normal pour un film dont le clou du spectacle est de défier la gravité. D’ailleurs…

Des chansons bien entraînantes

C’est l’adaptation d’une comédie musicale alors ça chante tout le temps. Les chansons emblématiques, comme Defying Gravity (il faut l’attendre longtemps), The Magician and I ou encore Popular sont magnifiquement mises en scène et sublimées par des performances vocales impressionnantes. Cependant, certaines versions proposées manquent un peu de l’éclat de leurs interprétations passées – mais faut dire que le Popular d’Ariana Grande souffre de l’absence de Mika dans le film, parce que j’adore leur version ensemble.

(Spoiler dans ce paragraphe) Mention spéciale toutefois à Defying Gravity, qui reste un moment clé, même si sa note finale a été malheureusement dévoilée dans la bande-annonce. Ce choix marketing diminue complètement l’attente et l’impact émotionnel de cette scène marquante, d’autant plus qu’elle clôture en fait le film, ou presque. Je ne comprendrai jamais les trailers, je crois.

Une adaptation ambitieuse et fluide

Avec un film de plus de deux heures et des chansons flirtant parfois avec une durée de dix minutes, Wicked : Partie 1 avait aussi la lourde tâche d’introduire un univers dense tout en captivant. Pari majoritairement réussi en ce qui me concerne. Si le film y parvient en grande partie, certains personnages secondaires auraient mérité plus de développement. Leur intrigue, bien qu’intéressante, est parfois mise de côté pour laisser place à l’histoire principale. Cela crée un paradoxe : malgré une durée conséquente et l’impression que le film est trop long, on ressent parfois que certains éléments manquent. Heureusement, ces personnages devraient avoir plus d’espace dans la suite… On a quelques cliffhangers tout de même.

En comparaison avec d’autres grandes adaptations musicales, Wicked s’en sort avec une fluidité et une maîtrise impressionnante. C’est un hommage réussi à la comédie musicale, tout en sachant capter un nouveau public… Ce que Disney n’avait jamais vraiment réussi à faire dans ses tentatives nombreuses.

Cette première partie se termine sur un final marquant, centré sur Elphaba, tout en laissant plusieurs arcs secondaires en suspens. L’attente d’un an avant la sortie de la deuxième partie peut sembler longue, mais elle permet de savourer cette première œuvre et de se replonger dans la comédie musicale ou le livre en attendant… Même si moi, je suppose que je vais surtout continuer de saigner la bande originale du film comme je le fais depuis dimanche et probablement le revoir.

Bref, cette première partie n’est peut-être pas une prise de risque majeure du côté des studios qui s’entérinent à nouveau dans un remake, mais elle excelle dans sa capacité à raviver une franchise culte et à la réinventer pour le grand écran. Entre ses chorégraphies impressionnantes, ses thématiques fortes et son ton léger, ce film offre une expérience qui séduira autant les fans de longue date que les nouveaux venus.