Avis : Secret City, c’est la série d’été que j’ai honte d’avoir raté lorsqu’elle a débuté. Entièrement diffusée au mois de juin (ou presque), cette série australienne marque le retour d’Anna Torv et rien que pour ça, je me devais de la voir, car cette actrice est génialissime, brillante dans le rôle d’Olivia Dunham tout au long des cinq saisons de Fringe et franchement, je n’ai besoin de rien d’autre pour commencer une série.
Du coup, je n’ai même pas regardé de quoi il s’agissait avant de la commencer et j’ai attendu la diffusion du dernier épisode (ce lundi) pour la bingewatcher sans honte. Résultat ?
Cette série, basée sur deux romans, est absolument brillante et ce n’est pas rien de le dire : il s’agit d’un thriller politique, c’est bien loin de mon genre de prédilection. Elle met en place une ambiance très particulière, dévoile un complot et propose des personnages extrêmement bien écrits. Tout est fait pour respecter la cohérence et inévitablement le casting est tout simplement brillant. Cette série n’a rien de léger, c’est vrai, mais elle percutante et fait réfléchir. Pour l’ambiance, je la conseillerais à ceux qui ont aimé The Man in the High Castle. Pour le sujet, ça semble se rapprocher de House of Cards que je n’ai toujours pas vu, mais en Australie. Peu importe, il faut en retenir que c’est brillant.
Note moyenne de la saison : 17,5/20
Épisode 1 – A Donation to the Struggle – 18/20
I guess something strange is going on
Ce pilot nous plonge dans une ambiance très étrange, celle d’un Camberra où un corps mystérieux est retrouvé assassiné et pique la curiosité d’une journaliste qui sera notre héroïne, Harriet Dunkley. Assez vite, elle se retrouve sur la piste du Ministre de la Défense, Mal Paxton, grâce à une photo envoyée par une source anonyme. Sur celle-ci, le ministre semble menotté en Chine, ce qui tombe bien vu que l’intro se passait là-bas. Le côté politique nous expose la vie australienne que je suis bien loin de connaître et qui nous montre le continent partagé entre son alliance avec les USA et celle avec la Chine. Les personnages nous sont présentés rapidement, mais chacun semble avoir ses motivations et objectifs, quitte à ce que ceux-ci soient opposés. Clairement, le complot ne fait que se dévoiler et l’ambiance intimiste, mystérieuse et quasi-menaçante nous poursuit de la première à la dernière minute. On ne voit pas bien où ils veulent aller pour l’instant, mais c’est un peu inévitable sur un premier épisode de ce genre : je n’aurais pas aimé en savoir trop.
Épisode 2 – The Watchers – 19/20
Political graveyards are full of people who have been loyal to idiots.
Cet épisode se centre beaucoup sur l’enquête menée par Kim, qui avance à pas de géant alors qu’elle prend de grands risques pour retrouver la carte SIM et télécharger des documents compromettants. D’un peu trop grands risques d’ailleurs qui la conduisent à la mort. Je ne m’y attendais pas. Je suis dégoûté. Vraiment. Je m’étais déjà attaché au personnage, ce n’est pas tous les jours qu’on en voit des comme ça, et je croyais vraiment qu’il y avait plus de choses à venir. Dégoûté. Je tire mon chapeau bas à la série, c’est rare d’arriver à instaurer ça en si peu de temps. À côté de Kim, Harriet fait bien pâle figure et semble cumuler les défauts de base des journalistes, interprétée par une Anna Torv au top de sa forme.
Épisode 3 – Beware the Jabberwock – 17/20
We lost him twice
Sans honte et sans gêne, Secret City traite directement l’enterrement de Kim, toute transexuelle de son état. C’est fait sans fard et c’est inattendu : la série prend une dimension réaliste et adulte dans cet enterrement que j’ai rarement eu l’occasion de voir à la télé. Le traitement des transexuel(le)s est toujours délicat, mais cette série est certainement un exemple en la matière. Tout ceci est énormément dérisoire par rapport au reste de l’épisode qui se concentre sur l’avancée (magistrale et à pas de géant) de l’enquête d’Harriet : celle-ci embarque Felix dans ses aventures et surtout dans ses problèmes après avoir décodé l’étrange dernier message de Kim. C’est hyper bien fichu et écrit, magiquement joué de tous les côtés et on ne peut pas que s’énerver de voir les politiques planifier leur petite vie tranquille.
Épisode 4 – Falling Hard – 17/20
An ASD agent, Kim Gordon, was killed investigating a murdered anti-China activist, who called himself Max Dalgety.
L’enquête s’accélère encore dans cet épisode où la politique s’emballe à tout vitesse : le sénateur Bailey annonce en fin des épisodes des mesures nouvelles assez intéressantes pour la suite de la série, promettant une vie bien plus compliquée pour Harriet. C’est passionnant de suivre l’enquête et de voir à l’avance les obstacles qu’elle va rencontrer, surtout que tout est fait de manière à nous réserver encore quelques surprises, comme ce cliffhanger totalement WTF.
Épisode 5 – Ghosts in the Machine – 18/20
Senator Bailey, does this mean legislation makes you the most powerful person in the country?
Sans surprise, face aux nouvelles mesures annoncées dans l’épisode 4, Harriet a beaucoup de pain sur la planche. Le final approche et le plan général des scénaristes se dessine mieux que jamais, avec la montée de pouvoir du sénateur Bailey qui est vraiment une figure sympa pour le téléspectateur, car elle nous partage entre haine et sympathie : c’est une vraie figure ambiguë et sa relation avec Harriet ne nous aide pas. À bien des égards, cela me rappelle Fringe et Olivia/Nina. C’est toujours passionnant à suivre car les personnages ont des objectifs précis et bien clairs, d’Harriet qui souhaite clarifier la mort de Kim à Bailey qui veut juste plus de pouvoir (non, c’est plus complexe, je sais). Bref, j’adore.
Épisode 6 – The Light on the Hill – 18/20
There’s blood on your hands Thomas, that’s why you can’t sleep at night
C’est déjà la fin pour Secret City et c’est franchement dommage car je me suis vraiment attaché au rythme semi-lent de la série qui avance en fait à toute vitesse et aux personnages tous très bien écrits (et avec des dialogues bien foutus, en plus). C’était un épisode un peu plus dur à regarder parce que j’ai éprouvé beaucoup d’inquiétude dans ces cinquante minutes pour les personnages que j’ai appris à aimer : je me demandais quel arc conclusif était encore possible pour chacun d’entre eux. C’était finalement assez banal comme fin, mais je n’en demandais pas forcément plus. Cette fin en demi-teinte est du coup une franche réussite en ce qui me concerne et j’espère franchement une saison 2 après cette scène finale.
Bref, Secret City est bien trop courte, ce qui lui permet d’éviter bons nombres de défauts et d’être un divertissement hyper agréable, qui traite des sujets assez importants de manière toujours très justes. L’ensemble du casting est parfait, avec un vrai niveau de jeu qui permet de ne pas décrocher les rares fois où l’écriture s’embrouille… ce qui n’arrive presque jamais, car les scénaristes ont vraiment peaufiné leurs six scripts. Un vrai plaisir que je recommande chaudement 🙂
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