Evil – S04E04 – How to Grieve – 18/20

Je retrouve la simplicité des métaphores de la série avec cet épisode, et ça me fait drôlement plaisir. C’est un épisode réussit, qui fait monter la tension l’air de rien – après tout, nous sommes devant une saison finale, tout peut arriver – et qui permet de progresser sur certaines intrigues. Cela se fait comme toujours au détriment d’autres, mais au moins, sur celui-ci, j’ai l’impression de tout comprendre. C’est un début.

Spoilers

Et si tout le monde se mettait à perdre son vocabulaire ?

How can it shits so much and not eat anything?

Leland

Oh, ben ça alors ! Il s’avère que Kristen avait raison : l’Enfer n’est pas l’antéchrist mais le bébé que Leland doit gérer. Le début de l’épisode est ainsi à mourir de rire, mais ça l’est beaucoup moins quand on découvre que Leland, sans surprise, néglige énormément le bébé. Musique à fond et bébé enfermé, et hop problème de vomi et de hurlements réglés.

J’ai tellement ri. Bon, cela ne donne pas envie de devenir parents en tout cas. Cela tombe bien, c’est le sujet du podcast de ce soir. Mais bon, bref, ce n’est pas la question de cet épisode. Nope, ce qu’il est important de retenir ici, c’est que Leland est tellement dépassé qu’il finit par demander de l’aide à Sheryl. Cette dernière en profite pour obtenir un accord avec lui, histoire d’avancer dans son boulot.

Sheryl finit ainsi par trouver la solution parfaite pour calmer le bébé : la voix de Kristen, tout simplement. C’est terrifiant parce que Leland dit que c’est logique puisque c’est sa mère biologique (je ne vois pas le lien ?), mais aussi parce que Leland en profite pour récupérer les enregistrements audios des sessions de Kristen chez son psy.

Andy

Cela lui donne l’idée de compter sur Andy pour élever ce bébé. Et franchement, on pourrait croire qu’Andy ne décroche plus le téléphone, non ? Eh bien, non, il continue de le faire et de se faire manipuler par « Feliz Navidad ». Le problème est que Leland le fait venir finalement non pas pour avoir de l’aide, mais pour lui donner des instructions précises afin qu’il… tue sa fille ? Pardon, mais c’est terrible à ce stade.

J’ai de plus en plus de peine pour le personnage d’Andy. Il est tellement cool, mais tellement détruit par Leland. Bon, après, Leland lui demande de droguer une de ses filles, puis de lui injecter en pleine nuit du produit pour qu’elle fasse une crise cardiaque… Est-ce seulement possible avec trois autres sœurs ? J’avoue que je me suis posé la question mais que j’ai quand même pas mal angoissé pour Laura. Je l’aime bien Laura en plus.

Du coup, quand on voit Andy se lever dans la nuit pour aller provoquer la crise cardiaque de sa vie, j’étais sur le point de passer moi-même en PLS. Les scénaristes ne peuvent pas oser faire ça, hein ? Et, c’est bon, je suis déjà assez mal à l’aise avec l’idée de l’hypnose sans avoir besoin d’en rajouter comme ça ! Le pire, c’est qu’on voit à quel point Andy lutte contre lui-même. On le voit pleurer quand il est question de tuer sa fille, on le voit hésiter à tuer Laura. Par contre, jamais je ne me serais attendu à ce qu’il se plante l’aiguille en lui.

Le voilà donc qui fait un arrêt cardiaque. Par chance, Kristen le retrouve à temps pour qu’il soit sauvé. Par contre, elle trouve la seringue et est persuadée qu’Andy est drogué. Elle veut donc lui proposer un centre de désintoxication, mais lui, ce qu’il veut, c’est un hôpital psychiatrique. Il a conscience d’avoir failli buter sa fille, apparemment, et il a peur de faire du mal à sa famille. Bref, une fois de plus, Andy se retrouve à devoir s’éloigner de sa famille… Kristen finit en larmes, et le démon du deuil la surveille de près. Oh bordel.

Andrea

Le démon du deuil ? C’est que, pendant ce temps, du côté de l’Église, on demande aux bonnes sœurs de faire plus le ménage pour que les prêtres puissent avoir du temps pour œuvre au plus grand Bien. Quelle chance. Mon soupir fut à peu près le même que celui d’Andrea, mais ça permet tout de même à Sœur Andrea de constater que les vêtements d’un prêtre sont sacrément troués. Contre toute attente, il ne s’agit pas des affaires de David, mais de celui du prêtre qui leur donne les cas de la semaine.

Et ainsi, Sœur Andrea ne met pas très longtemps à découvrir qu’il y a un démon qui a élu domicile à l’intérieur du prêtre, en mordant sa côte et en s’installant confortablement en lui. Pourtant, dans la scène suivante, ce n’est pas lui qu’Andrea combat en plein milieu de l’Eglise… c’est un autre démon bien plus menaçant.

Limite, on se croirait dans un épisode de Buffy. Sœur Andrea se met en tout cas à se battre contre deux démons pour l’épisode. Par chance pour notre sœur préférée, le premier démon est tout petit et attiré par les marshmallows alors elle parvient à le capturer. Le second, en revanche, est celui qui les empêche tous de parler correctement (on en reparle ensuite).

Le petit démon est ensuite torturé par Sœur Andrea qui cherche à comprendre ce qu’il veut exactement avec le Père Ignatius. Elle finit par découvrir qu’il est le démon du deuil et que c’est pour ça qu’il est dans le prêtre – c’est un prêtre qui a perdu son petit-ami après tout. Comme elle finit par perdre le petit démon à cause d’un plus gros démon, Andrea se retrouve à devoir trouver un autre moyen d’aider le père Ignatius à se remettre du deuil de Matt.

Elle décide donc de parler avec lui de son ex. Et c’est efficace pour tuer le démon du deuil finalement : le simple fait de parler de Matt fait qu’Ignatius se sent mieux. Le démon sort donc du corps d’Ignatius et est tué par Andrea. C’est incroyable à quel point cette métaphore est aussi évidente et simpliste qu’impossible à deviner. Je dois être si rouillé pour passer à côté de quelque chose d’aussi simpliste ! Pour ma défense, je n’avais pas vu le titre de l’épisode, aussi.

Aphasie

Le cas de la semaine ? Une aphasie qui prend soudainement un journaliste alors qu’il allait parlait de Lil Nas X (Big fun ? il serait temps de sortir un nouvel album !). Sa femme s’inquiète pour lui, et comme les médecins ne trouvent rien de particulier du côté du cerveau de ce monsieur, elle se tourne vers l’Eglise. Par chance, le journaliste tombe alors sur Kristen qui est une experte en psychologie. Elle est capable de compléter les diagnostics médicaux avec un test tout chelou mais qui fonctionne.

De mon côté, je m’inquiète surtout de sa femme, qui paraît étrangement calme malgré la situation et connaît bien le prêtre déjà mort. Je n’ai tellement pas confiance en elle, même si je ne peux pas encore l’expliquer. En attendant, Kristen se fait limite agresser pas son patient, sans trouver une vraie explication médicale. Le problème ? Il semble que tous les personnages se mettent à avoir du mal à trouver des mots dans la scène qui suit. Personne ne s’en soucie trop vite, alors que c’est rapidement évident qu’ils ont tous du mal à trouver des mots.

C’était amusant à voir. De manière totalement inattendue, Ben se met à fantasmer sur Kristen dans cet épisode. Enfin, ce n’est pas exactement Ben qui fantasme, c’est le démon dans sa tête qui lui demande de fantasmer sur elle. C’était à mourir de rire, surtout que bon, le look de Kristen est incroyable encore dans cet épisode. Tu m’étonnes qu’il fantasme.

Par chance pour lui, Renée sort de nulle part pour venir coucher avec lui. Il faut dire qu’il lui a laissé un message vocal pour lui demander de coucher à nouveau ensemble… Sauf qu’il ne s’en souvient plus, le pauvre. La conclusion la plus logique pour eux est que quelqu’un imite sa voix – mais bon, Ben lui confie quand même qu’il voit un djinn et Renée ne s’en inquiète pas (après tout, elle parle à Jésus).

N’empêche qu’on en arrive l’air de rien à un moment important pour l’épisode : Kristen se rend compte qu’elle perd ses mots, de même que David. Et pour lui, ça lui arrive en pleine confession d’un type qui doit être bien dégoûté d’avoir un prêtre si peu efficace. N’empêche que Kristen est tellement flippée qu’elle finit par aller voir son psy pour pouvoir retrouver les scores de ses tests psychologiques et neurologiques précédents pour les comparer.

Comme toujours, la série joue alors avec nous : le psy lui explique que depuis la pandémie, tous les scores de ces tests diminuent, probablement à cause d’un temps d’écran augmenté et d’un temps de lecture diminué, d’un temps de conversation diminué, bref, on est dans la merde et on va tous souffrir de ça.

Bon, sauf que le problème, c’est que dans cet épisode, ça ressemble plus à une épidémie où le cerveau se mettrait à faire ce qu’il voit chez les autres – bref, comme quand quelqu’un baille. Etant moi-même du genre à bégayer face aux gens qui bégaient, je trouve l’idée terrifiante (vis-à-vis de mon boulot aussi). Bien sûr, le doute est permis, comme toujours, mais il y a une explication surnaturelle facile : Andrea voit un démon qui grossit chaque fois que quelqu’un oublie un mot.

Elle propose donc un exorcisme, et on en revient une fois de plus à cette solution simpliste pour la série. Après, je dis simpliste, mais ça ne l’est pas : Andrea coince finalement le démon à son propre piège car il est trop gros pour passer les portes. Un petit coup de cisaille suffit alors à le tuer à libérer tous les personnages de l’aphasie dont ils sont victimes.

Aussi simple et efficace que la métaphore du deuil, ma foi.

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