J’ai fait une pause dans mon visionnage de la série et je reprends avec celui-ci… C’est peut-être ce qui explique qu’il m’a tant plu : en fait, j’ai raccroché beaucoup plus vite à l’humour de la série et j’ai adoré ce que ça proposait comme développement de personnage. Le format même est maîtrisé à la perfection : alors que l’intrigue semble faire une pause, on se rend compte que le développement des personnages permet à l’intrigue d’avancer. Et en plus, ça se fait avec de l’humour, des délires qui ne collent qu’à cet univers et une maîtrise totale des personnages par les acteurs. Un pur plaisir.
Spoilers
Quiet survit à son accident, alors apprenons à mieux la connaître.
Oh well, we’re not alone, ‘cause you know… Ocean ghosts.
C’est amusant comme je disais avoir hâte de voir les épisodes suivants dans la critique précédente… Tout ça pour n’avoir rien regardé pendant deux semaines. On va dire que je fais durer le plaisir ! Après un podcast où Aurélien aussi a dit beaucoup de bien de la série, je me suis dit qu’il était peut-être temps de m’y remettre cela dit. Et j’ai attendu le lendemain matin quand même parce que je me suis couché tard et parce que cet épisode commence par un avertissement sur les flashs lumineux.
Flashback
L’épisode commence par un étonnant flashback où nous suivons Quiet et son frère rêver d’une vie meilleure. Ils ont en effet eu une enfance qui n’envoie pas du rêve : ils ont pour job de cueillir des fruits toute la journée. Par chance, Quiet a réussi à décrocher un contrat qui leur permet d’envisager un futur meilleur – à condition de travailler de manière acharnée pendant quatre ans. Le frère n’est pas trop motivé à la base, mais Quiet sait le convaincre, bien aidée par un insupportable type à côté d’eux qui veut les dénoncer car ils passent trop de temps à parler.
Pourtant, on voit que Quiet a une technique imparable pour récolter les fruits – et elle veut vraiment son futur meilleur dans une villa de rêve. Il est toutefois difficile d’être sûr des raisons qui font qu’on nous montre cette scène, alors je vais noter aussi qu’ils ont un voisin nommé Adrian pendant leur enfance.
Bon, le contrat de Quiet ? Il ne vend pas du rêve du tout ! Ils en ont pour quatre ans à être des esclaves traités de manière atroce à The OC. Lui se retrouve serveur de fastfood surexploité, elle, esclave d’une riche femme qui l’exploite comme bonne à tout faire. Et y a de quoi être jalouse de Cendrillon dans son cas : la haute société de The OC s’éclate en effet à couper des membres de leurs esclaves à chaque faute. Si on ne sait pour quelle raison Quiet a perdu son doigt, on découvre en tout cas qu’il sert de collier à sa propriétaire. C’est super glauque, mais c’est un signe de richesse que de montrer qu’on a des bouts de corps humains en bijoux. L’angoisse. L’angoisse continue aussi quand on comprend qu’ils n’ont pas le droit de parler.
Cela dit, un jour, sa propriétaire emmène Quiet dans le fast-food de son frère et une situation d’urgence les fait se retrouver confinés ensemble en espérant qu’un tireur ne vienne pas tuer tout le monde dans le restaurant. Le frère s’arrange donc pour passer un moment avec Quiet – et là, d’un coup, ça met en perspective les raisons pour lesquelles elle ne parle pas : après trois ans sans voir son frère, elle ne dit pas un mot pour respecter les règles.
Lui, en revanche, est ultra bavard. Il finit par faire rire Quiet en lui expliquant qu’il pète sur les repas de son manager. Malheureusement pour eux, et contrairement à ce que le frère affirmait, quelqu’un finit par les surprendre : le manager. Il n’est pas heureux de voir Quiet dans un endroit où elle n’a pas à être et essaie aussitôt de mettre la main sur elle. C’en est trop pour le frère qui proteste, vocalement, puis crache carrément sur son manager.
C’est une bonne idée de nous montrer qu’il a toujours été protecteur pour elle. C’est aussi dans cette scène qu’il lui donne sa veste d’ailleurs. Bon, par chance pour le frère, le tireur finit par débarquer sur le parking du fast-food et faire peur à la clientèle, alors le manager les abandonne un temps.
On découvre que le tireur n’est pas le fou sanguinaire qu’on pourrait imaginer, mais juste une esclave qui se rebelle. La pauvre se fait tuer, mais elle a tout de même le temps de préciser que le contrat était un mensonge : elle a passé quatre ans à servir correctement d’esclave sans pour autant avoir eu ce qu’elle voulait.
Une fois ce petit problème réglé, le manager peut s’occuper du frère de Quiet pendant la nuit. Il lui coupe ainsi l’oreille avant de vouloir s’en débarrasser auprès de sa sécurité… déjà morte. On s’en doutait : Quiet débarque, bien qu’un peu trop tard : elle a tué la sécurité et n’hésite pas à tuer le manager. Elle est toujours forte avec un couteau malgré trois ans sans pratiquer. Plutôt que de péter un câble comme l’autre esclave, Quiet et son frère décident de se barrer, à la recherche d’une vie meilleure.
Piscine à boules
Comme ça faisait un moment que je n’avais plus vu la série, je ne comprenais pas pourquoi ce flashback, mais c’est en fait logique : la pauvre Quiet survit à un terrible accident de voiture après tout. J’ai fait la pause pile au bon moment, parce que c’est la mi-saison et que c’est conçu ici comme une reprise avec petits flashbacks et changement de la dynamique entre les deux héros.
Je veux dire, c’est l’épisode où ils s’embrassent et vont plus loin juste parce que Quiet et John ne se supportent plus l’un l’autre. Avant d’en arriver là, on a un excellent gag sur un soi-disant astronaute qui aurait réussi à transcender son corps pour atteindre une autre planète. John déplace malgré une demande de ne pas le faire le cadavre du type, parce que ça dérange Quiet qu’il soit là. Cela dit, ce qui dérange le plus Quiet, c’est qu’elle n’a pas fini le boulot avec Stone.
Elle en veut à John de l’avoir extirpée de la voiture sans lui laisser la possibilité de tuer le flic. John lui apprend alors que Stone n’est finalement pas mort. Euh ? Sa voiture a explosé putain, c’est abusé de nous vendre sa survie, mais eh, ça permet d’avoir de quoi remplir les cinq autres épisodes, je suppose. En attendant, il y a autre chose à remplir si je peux me permettre : voilà donc nos héros qui se mettent à faire l’amour dans une piscine à boules. Bordel, ils ont tellement l’air de s’éclater !
Je parle plus des acteurs que des personnages dans cette dernière phrase, hein… mais les personnages aussi, c’est sûr. Après s’être amusés dans les boules, Quiet se réveille au son des ronflements de John. Elle décide aussitôt de se barrer, mais ce n’est pas aisé de ne pas le réveiller dans une piscine à boules. J’ai tellement ri de la situation. C’est super bien joué, surtout qu’évidemment, elle finit par le réveiller en ouvrant la porte du diner dans lequel ils sont, parce qu’il y a une clochette sur celle-ci.
Forcément, John lui court après pour l’éviter de faire une connerie en se barrant, mais de toute de manière, un étrange orage se dresse alors à l’horizon. En soi, il ne devrait pas être étrange, mais John nous informe que c’est une tempête Watkyn. Grosso modo, c’est un orage, mais avec des dizaines d’éclairs qui tombent aléatoirement sur le sol – ou sur les gens. Les scénaristes en profitent pour proposer du très bon humour, avec John qui s’autotraite d’idiots quand il se retrouve à devoir sauver Evelyn.
Le cadavre de l’astronaute brûle à cause d’eux et d’un éclair, John se prend un éclair dans le dos et… Quiet assiste au spectacle. Et oui, c’est suffisant pour me faire rire, mais non, ils ne s’arrêtent pas là : John doit ensuite faire cicatriser sa brulure et il s’en débrouille tout seul, refusant l’aide de Quiet. Le voir s’allonger sur une table, c’était sympa.
Il faut toutefois qu’il se passe quelque chose dans l’épisode, non ? Eh bien, pas forcément : ils sont bloqués par la tempête, souvenez-vous. Watkyn est donc le nom d’une usine nucléaire qui a explosé, oups, et l’orage les bloque un bon moment dans le diner. C’est l’occasion pour eux de continuer d’apprendre à se connaître en vrai, et j’ai bien aimé leur jeu de se poser des questions chaque fois qu’ils marquaient un point en tirant correctement dans la bouche d’un alien.
Cela permet pas mal d’humour, de John qui oublie son prénom à sa révélation qu’il est sûr qu’il y a des fantômes dans l’océan et de la vie sur d’autres planètes. Malgré une post-apocalypse atroce, ils trouvent clairement le moyen de s’amuser un bon moment, affirment que lama et chèvre sont le même animal et… couchent une nouvelle fois ensemble dans la piscine de boules. Franchement, ils filent le smile, c’est cool.
Par contre, après une deuxième fois dans la piscine de boules, John fait la demande de trop : il propose à Quiet de venir avec lui à New San Francisco après être venu avec lui faire sa livraison. Déjà, il s’avance beaucoup je trouve, parce que personne ne lui a dit qu’il pouvait faire entrer Quiet avec lui là-bas. Ensuite, elle le prend mal : elle a déjà vu ce que c’était que la sécurité qu’il lui vend et ça ne l’intéresse pas du tout. Elle s’énerve donc et le ton monte à nouveau entre eux.
La dispute est dure à vivre après un épisode où ils s’entendaient si bien, mais elle est nécessaire pour faire avancer la série. Bien sûr, Quiet refuse de suivre John et déclare que dès la tempête passée, elle se barrera de son côté. Par chance, la tempête dure longtemps : ils doivent donc passer une nuit de plus ensemble.
Ils décident de se séparer, encore énervés l’un après l’autre. Quiet décide ainsi de dormir dans la piscine à boules et John au sol, sous de l’aluminium, parce qu’il y a de l’aluminium partout dans ce fast-food de toute manière. Ce ne sont pas les conditions idéales pour dormir et ça permet encore pas mal d’humour en vrai. Quiet finit par aller se faire à manger, à défaut de pouvoir dormir, et tombe sur une chambre froide pleine d’astronautes.
Vraiment, la série a ses propres délires, mais ça fonctionne à merveille à chaque fois. Bien sûr, Quiet a ensuite un problème de bouteille de gaz à changer, ce qui force John à lui venir en aide. Elle voulait toutefois y arriver par elle-même et elle vit mal le fait devoir lâcher prise sur la bouteille de gaz. Lâcher prise la fait donc fondre en larmes, parce qu’elle en est incapable. Et oui, c’est hyper basique comme métaphore du deuil, mais je trouve que c’est amené de manière super efficace. Je ne me lasse plus de faire des éloges à la série et aux interprétations des acteurs : c’est absolument génial, tout simplement.
Quiet fond en larmes dans les bras de John, ils partagent ensuite un bon repas et dorment finalement ensemble dans la piscine à boules. En fait, ils sont là un vrai couple, avec la réconciliation nécessaire post-dispute. Cet épisode vend du rêve, avec une relation qui est bien plus fonctionnelle que prévu. Les opposés s’attirent, tout ça, tout ça.
Au petit matin, John est toutefois dépité de constater que Quiet est partie sans lui malgré tout. Les scénaristes jouent juste avec nous – et avec lui : elle est en fait en train de charger le coffre d’Evelyn et elle est prête à aller à New Chicago avec lui.
Le cliffhanger nous montre donc les personnages arriver à Chicago, avec un étrange tag « Calypso est réelle ». Curieux de voir quelle importance ça aura par la suite ; parce que chaque détail a son importance dans cette série.
