Voilà, la série se sert de tout le potentiel de ses acteurs, que je trouvais encore sous-exploités jusqu’ici. Bien sûr, ça se fait avec un twist dont j’aurais préféré me passer. C’est un épisode qui est et restera marquant dans mon année de sériephile, je pense. C’est aussi un épisode qui me fait prendre conscience de mon problème avec les séries Apple pour le moment : chaque épisode, individuellement, est vraiment génial… mais la saison dans son ensemble ? Je trouve que ça manque toujours de quelque chose.
Spoilers
Elizabeth apprend ce qui est arrivé à Calvin.
I’m a ticking clock.
Après un tel cliffhanger, comment voulez-vous que je ne me jette pas sur le troisième épisode déjà disponible ?
Vie de chien
L’épisode commence non pas par la résolution du cliffhanger, mais par un flashback sur la vie de Six Thirty. Comment est-il devenu chien errant ? Eh bien, en s’enfuyant d’une base militaire où il n’était pas spécialement excellent comme chien militaire. C’est bien simple, il refusait d’écouter les ordres et de faire ce qu’on lui demandait.
C’est en vrai un beau début d’épisode qui se concentre sur le point de vue du chien – et franchement, je ne suis pas du genre à craquer sur les animaux, mais tout son commentaire sur son envie de la protéger et de le protéger, en parlant d’Elizabeth et Calvin et alors qu’on sait vers quoi on se dirige ? La petite montée de la musique et le bruitage du choc ? HORRIBLE.
Calvin se fait donc renverser et Six Thirty décide de se barrer, probablement pour retourner auprès d’Elizabeth. Est-il seulement possible d’avoir une vie aussi merdique ? C’est terriblement triste et même le générique n’arrive plus à nous donner le smile là. Après le générique, nous retrouvons une Elizabeth entourée de policiers lui apprenant ce qu’il s’est passé. C’est juste horrible. Brie Larson est une actrice incroyable, mais donnez-lui un script comme ça et moi je hurle devant ma télévision.
Sincèrement. J’suis pas venu ici pour souffrir OK ? Quelle horreur. Nous la voyons faire quelques démarches pour acheter un cercueil. Nous voyons Fran apprendre le décès au téléphone (non, vraiment, ne décrochez jamais le téléphone. Je ne peux que développer des angoisses avec une série comme ça). Nous voyons ensuite Harriet à l’Eglise avec ses enfants. Comment peut-elle répondre si calmement aux questions des enfants ? C’est horrible.
Et bordel, Aja Naomi King aussi est une excellente actrice qui est sous-employée pour le moment. Sa crise de larmes dans l’Eglise ? Vous me voyez venir, c’est : horrible. À l’enterrement de Calvin, Harriet rencontrera peut-être Elizabeth, non ? Je me suis dit que ça pourrait permettre quelque chose d’un peu moins horrible. Ce n’est pas le cas : l’horreur continue pour Elizabeth quand un journaliste vient lui poser plein de questions sur Calvin – et critiquer Calvin aussi. Franchement. Sincèrement ? Quel métier détestable.
Elizabeth ne tient pas trop le coup à l’enterrement et décide de quitter le cimetière bien vite. La série reprend alors le point de vue du chien pour nous apprendre qu’Elizabeth l’a beaucoup négligé ensuite. Et en vrai, ce point de vue du chien ? C’est horrible aussi. Il nous parle des odeurs de Calvin et de l’absence d’odeurs suite à son décès. Il nous explique la culpabilité de chien face à ce décès, et son soulagement quand Elizabeth arrête de s’occuper de lui pour aller bosser seule. Elle lui laisse quand même des croquettes, avec un système ingénieux pour ça.
Grenouille
La vie doit continuer – doit reprendre en tout cas. Et c’est fou comme en seulement deux épisodes on avait réussi à s’attacher au personnage de Calvin. Franchement, la série va me marquer avec cette mort plus que beaucoup d’autres. La violence, la mise en scène, le timing. Permettez-nous d’être heureux pour des personnages fictifs, merde !
C’est si triste ce qu’il se passe. Et ce n’est que le début : Elizabeth retourne donc au laboratoire pour découvrir que le laboratoire a été vidé en son absence. Les recherches qu’elle menait avec Calvin ? Elles appartiennent désormais à Hastings – et ne vous inquiétez pas que le boss connard est déjà sur le coup pour reprendre les recherches de Calvin, avec un laborantin pourtant pote avec Elizabeth, mais trop habitué à s’écraser dans la vie.
Elizabeth ? Son travail est désormais compromis. Elle ne peut plus venir au labo avec son chien. Elle ne peut plus travailler comme elle l’entend en fait. C’est bien simple, il lui ouvrait des portes parce qu’il est un homme. Maintenant, elle doit gérer en parallèle son deuil – atroce – et son nouveau travail – assistante d’un professeur.
J’ai ensuite eu envie de péter un sacré câble quand on a vu Elizabeth se mettre à vomir. Vraiment, pourquoi ? Pourquoi faut-il toujours que dans les séries les personnages tombent enceintes dans les pires moments ? Elle ne veut pas d’enfant, bordel. Et maintenant, elle se retrouve à craindre être enceinte et être forcée de se fabriquer un test de grossesse avec des grenouilles. Ouais, si, si, c’est un vrai truc. Je l’ai même vu dans Riverdale, c’est dire.
C’est plus long que les tests de nos jours, cependant. Elizabeth s’occupe donc en préparant le dîner, avant de découvrir qu’elle est enceinte puisque la grenouille expérimentale a pondu plein d’œufs. Mais quelle horreur. Cet épisode me met mal pour elle. J’aimais tellement ces deux personnages. Et maintenant… ça ? Mais. C’est injuste.
Harriet
Et ce n’est pas le point de vue du chien qui m’aide à m’en remettre, franchement. La réaction d’Elizabeth ? Elle sort un marteau pour éclater la gueule de son plan de travail et passer ses nerfs. C’est ce moment qu’Harriet décide être le bon pour venir rencontrer Elizabeth. Harriet est énervée par un article présentant Calvin comme un monstre dans le Time’s. Elizabeth l’envoie bouler, parce que le timing est terriblement mauvais, mais au moins, elles se connaissent maintenant.
Et comme ça, Harriet peut prévenir Elizabeth qu’elle a bien l’intention de faire rétablir la vérité sur son ami. Elle se pointe donc au journal pour faire écrire la vérité sur son ami, mais bon, le journaliste se couvre en assurant que ce sont des citations de ses collègues qu’il a utilisées. Bloquée par une situation face à laquelle elle ne peut rien faire, Harriet décide finalement d’utiliser le journaliste pour qu’il l’aide à obtenir ce dont elle a besoin : du soutien dans sa lutte. C’est énervant.
En parallèle, à la fac, Elizabeth retombe sur le laborantin qu’elle connaissait et qu’elle aimait bien avant. Elle lui demande de faire le nécessaire, en passant par sa copine du moment, pour pouvoir récupérer des affaires de Calvin qui étaient dans le laboratoire. Ce n’est pas gagné cette affaire. Le laborantin ne semble même pas regretter ce qu’il est en train de faire. Pourtant, il commence alors à faire plein de petites erreurs dans le laboratoire. Je n’arrive pas à savoir s’il le fait exprès ou s’il est juste maladroit, mais bon.
Il ment en tout cas à Elizabeth. Il lui ramène toutes les affaires de Calvin, un simple carton, et lui assure qu’il n’a pas pu trouver les recherches d’Elizabeth. Je veux dire, c’est un mensonge évident : il se sert des recherches d’Elizabeth au labo… Ou alors il ne le sait pas ?
Ce qui est bien, en tout cas, c’est qu’Elizabeth arrête de détruire toute la cuisine pour ouvrir le carton des affaires de Calvin et découvrir dedans un vinyle acheté par Calvin pour… Harriet. Elle décide de lui apporter, mais ne souhaite pas pour autant entrer dans la maison. C’était mal connaître Harriet qui l’invite à entrer pour pouvoir s’occuper vite fait de ses enfants, puis lui faire écouter ce disque de jazz. C’est l’occasion pour les deux femmes d’apprendre à se connaître à travers les souvenirs de Calvin – l’occasion de danser aussi, beaucoup moins bien que lui si vous voulez mon avis.
La scène leur fait du bien pour relâcher la pression qui n’est pas tendre avec elles, et ça permet aussi à Elizabeth de se soulager enfin de son secret. Quelqu’un sait donc qu’elle est enceinte et lui assure qu’elle est capable de le faire.
Il n’empêche qu’Elizabeth n’en est pas convaincue. Pourtant, Harriet lui assure qu’elle en sera capable, comme toutes les mères. Elle pense ne pas pouvoir le faire, mais elle grandira – s’étendra – et en sera capable. C’est charmant comme tout, mais on enchaîne sur un montage où on la voit s’épuiser au sport, au travail et aux travaux de cuisine chaque jour. Il est assez évident qu’elle se malmène bien trop pour sa grossesse.
C’est un peu le but de toute manière : quand elle se rend chez le gynécologue – enfin, juste un médecin puisqu’il connaît Calvin – elle explique qu’elle espérait que le problème se règlerait de lui-même. Malgré tout, le médecin la laisse partir, après s’être assuré qu’elle avait un entourage pour l’aider. L’entourage en question ? Un chien et une voisine ? Sérieusement ? Mais bon.
La vie n’est pas très charmante et sérieuse avec Elizabeth après tout. Elle découvre donc ensuite que la faculté souhaite la virer. Fran a eu la bonne idée d’expliquer à son employeur qu’Elizabeth était enceinte, et sans être mariée en plus !, alors bon, ça fait un peu tâche d’avoir une telle employée. Une femme enceinte qui travaille ? Sans être mariée ?
On sent bien que Fran n’est pas ravie de la tournure de l’entretien, mais c’est trop tard, le mal est fait. Bien sûr, Elizabeth refuse catégoriquement d’être virée pour quelque chose dont elle n’est pas responsable et qui ne ferait pas virer Calvin. La scène est bonne. Elle est encore plus terrible avec quelques scènes de recul, quand on découvre qu’en plus Calvin avait l’intention de demander Elizabeth en mariage. Elle ne le voulait pas, mais bon, ça fout quand même des frissons d’imaginer à quel point sa vie aurait pu être si différente s’il avait survécu.
Mais il n’a pas survécu, et maintenant, elle passe son temps au milieu de la rue à parler avec Harriet ou à courir avec son chien. Putain, mais utilise le trottoir ? Je sais que Calvin était sur le trottoir, mais tout de même. Bordel, en tout cas, cette fin d’épisode où Elizabeth met un pied devant l’autre et continue de vivre après avoir craqué, où elle continue de vivre malgré son deuil, c’était magistral.
