Une fin douce et efficace, avec des idées malignes et des évolutions de personnages qui ne sont pas forcément celles que l’on voudrait tout en était parfaitement cohérentes et logiques pour ces personnages ? Que demander de plus, en fait ? Peut-être qu’une sous-intrigue soit un peu mieux conclue, car c’était frustrant. Voilà, c’est mon seul reproche à cet épisode final. Regardez cette mini-série.
Spoilers
Elizabeth en apprend plus sur le passé de Calvin – et sur comment ça pourrait impacter son présent, ainsi que son futur.
Fran, you never have nothing to say.
Oh, j’ai envie de voir l’épisode et en même temps je suis si triste que ce soit déjà la fin de cette mini-série. Il me semble qu’elle aurait pu continuer sur plein de saisons en explorant d’autres pistes et d’autres personnages secondaires. Je l’ai tellement adorée jusqu’ici !
Avery Parker
Sans trop de surprise vu l’acteur choisi pour l’incarner dans l’épisode précédent, nous en revenons dans cet épisode à ce qu’il s’est passé trente ans plus tôt quand la limousine est arrivée à l’orphelinat. L’homme qui en sort était bien venu chercher Calvin et il voulait vraiment apprendre à le connaître. Seulement voilà, entre temps, Calvin avait réussi à marquer vraiment la vie du prêtre : il lui était indispensable avec son petit trafic d’alcool là.
Le prêtre prétend donc que Calvin est mort de la tuberculose, puis dit à Calvin que l’homme ne voulait pas de lui, et voilà une affaire réglée. Autrement dit, cet épisode va nous révéler que les lettres que Calvin recevaient ne faisaient que dire la vérité depuis toujours : il avait encore de la famille. C’est si… insupportable.
En plus, bien sûr, Elizabeth téléphone à la fondation Remsen, trois fois !, mais les secrétaires la font poireauter : leur boss n’est pas présent. Autant dire qu’elles l’attendent impatiemment : elles sont fans d’Elizabeth et meurent d’envie de savoir ce qu’elle veut à leur boss. Elles espèrent aussi, bien sûr, la rencontrer. Bien sûr, quand le boss rappelle Elizabeth, il ne parvient pas à l’avoir non plus : elle est en direct à la télévision. Ce n’est pas le plus malin.
Elizabeth parvient toutefois à l’avoir au téléphone et lui demande à le rencontrer en personne. Elle se rend sur place avec Mad, bien nerveuse toutefois de ce qu’elle pourra dire à cet homme dont elle ne sait rien. Je regrette que la série ne nous montre pas sa réaction quand elle débarque dans le bureau de l’homme d’affaire : il a au mur toutes les couvertures de magazine de Calvin. C’est frustrant comme tout.
Bien sûr, elle savait que la fondation Remsen le supportait… mais ça ne lui répond pas à sa principale question : pourquoi ? Elle finit par la poser à l’homme d’affaires qui s’éclipse aussitôt, affirmant que ce n’est pas à lui d’expliquer. Ah. Il fait transférer un message en urgence à Miss Parker, en pleine partie de golf. Allons bon. La femme, Avery, prend rendez-vous avec Elizabeth et rend donc visite à Mad, sa petite-fille, directement chez elle.
Oui, la mère de Calvin est encore en vie. Elle raconte alors sa vie à Elizabeth et Mad, qui ont besoin de réponse : elle est tombée enceinte quand elle avait 16 ans. Elle était trop jeune pour le garder : ses parents ont donc décidé de le placer en orphelinat, sans jamais lui dire où exactement. Cela était frustrant pour la jeune maman, dont toute la vie a été bouleversée par l’existence de Calvin. Elle n’en connaissait que son prénom.
Quand elle a vieilli et obtenu plein d’argent, elle a décidé d’engager Wilson, un avocat – l’homme d’affaire que nous connaissons, et de créer la fondation Remsen. Cette dernière est une fondation qui soutient les orphelinats, dans l’espoir de venir en aide à Calvin, en fait. Le problème, c’est qu’un jour, Wilson a retrouvé Calvin pour mieux en apprendre la mort.
Une quinzaine d’années plus tard, toutefois, il a vu passer un magazine avec Calvin en couverture. Comme il bossait encore pour Miss Parker, il lui en a parlé aussitôt. Elle a vu ça comme un miracle et s’est mise à envoyer de nombreuses lettres à Calvin… jusqu’à recevoir une lettre d’un cabinet d’avocats, envoyés par Harriet. Elle a ainsi pensé que son fils le détestait. Bien sûr, elle est venue face à chez lui pour le voir, mais quand elle l’a vu heureux avec Elizabeth, elle a décidé de se retirer de sa vie définitivement.
Elle n’a donc jamais su qu’Elizabeth était tombée enceinte. Et le prénom de Calvin ? C’est inspiré de celui d’un théologien, John Calvin. Et ça fait au moins rire Elizabeth. Voilà qui met un terme à la première discussion avec la grand-mère, et c’est… frustrant. Mad se rend compte que même si le mystère est résolu, son père lui manque. Moi, je trouve que la prédestination ici est une ironie du sort bien violente. Pauvre Calvin qui n’a jamais su que sa mère était en vie, hein !
Tout ça se déroule bien sûr durant la période des fêtes de Noël. Je ne comprends pas pourquoi la série a été diffusée en novembre, elle était parfaite pour décembre. Elizabeth et Mad se rendent en tout cas à une petite après-midi en famille chez Harriet, qui est l’occasion d’une petite pause agréable dans la série. C’est aussi le moment où Harriet rappelle à Elizabeth qu’elles n’ont pas toujours été une famille et qu’il leur a fallu un peu de temps pour s’apprivoiser.
Supper at Six
On en oublie vraiment l’existence de Supper at six depuis deux épisodes. C’est fou : à la base, je voulais regarder la série pour ça… et finalement, j’ai eu tout à fait autre chose, de tout aussi exceptionnel. Vraiment, je suis content d’avoir regardé – et même content d’avoir fait durer mon visionnage sur deux mois. Au moins, la série me marquera d’autant plus comme ça.
En revanche, ça continue de me faire penser qu’on aurait pu avoir bien plus que huit épisodes. Huit, c’est trop peu. Par exemple, il aurait été possible de faire durer davantage l’histoire d’amour naissante entre Walter et Fran, non ? On sent dès la rencontre qu’il y a un truc du côté de Walter, mais assez vite, ça se développe du côté de Fran aussi.
Trop vite : dans cet épisode, Walter achète des fleurs pour rendre le bureau de Fran moins terne – sa première remarque en arrivant dans le studio, j’ai trouvé ça génial – et Fran confie aussitôt son nouveau béguin à Elizabeth. L’amitié entre les deux femmes est si marrante !
Bien sûr, tout n’est pas si rose dans la vie, par contre. Elizabeth apprend donc que l’émission a perdu son sponsor principal et que plus personne ne veut bosser avec eux depuis qu’elle a mêlé un message politique à son émission. Ah. C’est embêtant, même si on voit déjà vers quoi on se dirige avec la fondation Remsen. Avant d’en arriver là, on fait tout de même un détour par Harriet. C’est un détour positif : Harriet apprend qu’elle a enfin réussi à avoir le vote qui interdira la construction de l’autoroute dans son quartier.
Cela donne raison à Elizabeth, n’empêche. En plus, un autre événement lui donne raison lors du tournage de son émission : la femme qui voulait devenir chirurgienne revient assister à l’émission pour la remercier. Elle est devenue étudiante en médecine pour de vrai, et c’est grâce à Elizabeth. C’est beau. Un peu perché, mais beau.
Cela redonne espoir à Elizabeth, même si elle est désespérée : elle sent qu’elle va perdre l’émission et qu’elle perd au passage une partie d’elle-même. Elle en parle donc avec son producteur, tout en prenant le temps de se renseigner sur son célibat pour Fran et d’accepter d’aller juger un concours pour une école. C’est là-bas que sa fille lui explique qu’elle aime voir sa mère à la télévision, mais qu’elle n’y est pas à sa place. Elle souhaite être chimiste, et ça suppose de faire de la chimie, pas de la cuisine à la télévision. Outch.
La fin d’une époque
L’émission suivante est alors particulière pour Elizabeth. Elle arrive en retard, faisant stresser Walter et Fran pour peu de choses, et avec un éclair de lucidité dans les yeux. Elle passe un rapide coup de fil… puis lance son émission. C’est le genre d’émission qui marque les annales : elle y annonce que son ancien sponsor a décidé de les lâcher, et elle en profite pour les tacler en disant tout le mal qu’elle pense d’eux. Ensuite, elle enchaîne par son nouveau sponsor : Tampax. Allez bim, parler des règles à la télévision dans les années 60 ? Cela n’aurait probablement pas fait de mal effectivement. Elle est si géniale.
Ce n’est malheureusement pas terminé : Elizabeth a une dernière annonce, après avoir parlé avec le directeur de la chaîne. Elle a décidé de se retirer de Supper at six, tout simplement. Cela fait plaisir à Mad qui comprend bien que ce n’est pas la place de sa mère, mais je trouve ça super triste quand même. Je sais bien que c’est pour le bien du personnage… mais tout de même, j’aurais envie que la série continue bien plus longtemps.
Ne peut-on pas négocier une saison 2 ? Après tout, Elizabeth s’arrange pour faire virer Phil, Walter le remplace et sa relation avec Fran s’annonce trop mignonne. En plus, Elizabeth annonce aussi que l’émission continuera, avec pour présentatrice une de ses téléspectatrices. Effectivement, je comprends que son étude de la télévision lui permette d’annoncer une hausse des visionnages… Allez, faites-nous une saison 2 tout aussi parfaite. Je sais, c’est impossible, mais tout de même. J’ai envie de plus et je sens que le roman ne sera pas assez. Je suis content d’avoir le roman à dévorer, en tout cas.
En attendant, il reste une intrigue à conclure et ça ne se fait pas du tout comme je l’imaginais à la base : Harriet assiste au vote concernant la construction de l’autoroute et est surprise de se faire planter un couteau dans le dos au dernier moment. Bienvenue en politique et dans un monde de merde. Je me demande vraiment si cette intrigue sera aussi développée dans le livre. C’est un sacré coup dur pour Harriet en tout cas : elle a passé sept ans à se battre pour terminer sur une défaite inattendue. C’est tout bonnement horrible.
Malgré tout, la série veut terminer sur une note positive. Nous retrouvons donc Elizabeth en train de diriger une équipe d’aviron, sous le regard d’Avery Parker. Elle lui donne rendez-vous pour lui parler de Calvin, mais inévitablement, le sujet de sa carrière revient sur le devant de la scène. Avery lui promet de la soutenir autant qu’elle le pourra avec sa fondation.
Trois ans plus tard
Miss Zott est devenue professeur de chimie à la fac. Si j’avais eu une prof comme elle, peut-être que j’aurais adoré la chimie à l’école, non ? Elle est tout simplement brillante et j’adore son cours. C’est étonnant ? Pas vraiment, elle propose finalement un cours de littérature à parler de Charles Dickens et à lire un excellent extrait sur, concrètement, la concaténation. Moi aussi, je connais des mots compliqués.
En tout cas, la conclusion de la série est magnifique, avec une Elizabeth heureuse, ayant appris à aimer sa vie pour ce qu’elle est. Elle invite tout le monde à un repas chez elle, et c’est une belle fin : Harriet et sa famille, Fran et Walter en couple, Avery et l’avocat… Tout le monde est heureux, tout simplement. Merci Calvin pour ça. Bien sûr que Calvin est là pour les observer, bien sûr qu’Elizabeth lui sourit, bien sûr qu’elle a sa vie bien en ordre et son crayon derrière l’oreille pour bosser.

En bref
Vous l’aurez compris si vous avez lu ces critiques – ou même une seule d’entre elles d’ailleurs – cette série a été un véritable coup de cœur. Elle a ses petits défauts, mais je trouve qu’elle parvient vraiment à nous embarquer dans son histoire. Les personnages y sont parfaits malgré des imperfections, les thèmes abordés sont géniaux et mettent bien en perspective l’évolution de la société.
J’ai hâte de lire le roman, j’espère que Bonnie Garmus réussira à créer un deuxième roman tout aussi génial que celui-ci et je vais aller dans un coin regretter qu’aucune saison 2 ne soit prévu. C’est vraiment le genre d’histoire dans laquelle on a envie de rester enfermés quand on est dedans.

