David McCallum est décédé cet été et il fallait bien que le NCIS trouve une manière de dire adieu au personnage culte qu’il interprétait. C’est chose faite avec cet épisode qui n’est pas sans défaut, mais auquel on pardonne beaucoup de choses de toute manière. L’hommage rendu est beau, il est triste mais pas sans espoir, avec un message à retenir sur le deuil. Bref, cet épisode est réussi et il aurait été compliqué de faire mieux que ça, j’imagine.
Spoilers
Palmer retrouve Ducky mort dans son lit.
On a l’anniversaire qu’on mérite ? Je commence mes 31 ans par cet épisode hommage. C’est sans regret : c’est un bon épisode qui file un coup de vieux, mais qui rappelle aussi que le temps passe et qu’il faut en profiter, après tout. Espérons qu’on dise de moi ce qu’on dit de Ducky dans cet épisode : que j’étais quand même bien organisé et beaucoup trop bavard à l’écrit. En espérant être plus lisible que les pattes de mouche dans ses carnets, tout de même.
Quelques histoires
La première scène de l’épisode est aussi banale qu’atroce, exactement comme la mort choisie pour Ducky. Le personnage est donc mort dans son sommeil, et c’est Palmer qui le retrouve, parce que Ducky lui avait donné rendez-vous ce matin-là. C’est très beau comme manière de mourir et je suis content que la série n’en fasse pas trop. Bien sûr, embaucher un figurant pour être le cadavre, c’était un peu particulier, mais au moins, on ne nous embarque pas immédiatement dans une enquête horrible ou un meurtre du personnage qu’on aimait.
En revanche, ça ne veut pas dire pour autant que les personnages de la série ne sont pas tristes. L’envoi de tous les bouquets de fleurs sur le lieu de travail d’un homme retraité, j’ai quelques doutes, même si pourquoi pas, en vrai, Ducky passant plus de temps de sa retraite dans son bureau du NCIS que chez lui. C’était en tout cas très particulier de voir les personnages réunis dans les locaux à partager quelques mots sur Ducky.
La décision est alors prise de continuer de raconter les histoires que Ducky leur racontaient – et tous les souvenirs qu’ils avaient avec lui. Après tout, Ducky faisait parler les morts, quoi de plus normal que de le faire parler lui aussi, à travers les voix de chaque personnage ? C’est une belle conclusion et une qu’on rencontre tous face à un décès : se souvenir de la personne, célébrer sa vie (surtout quand elle a été si longue, belle et bien remplie !) et ne pas laisser mourir ce qu’elle nous a apporté. Il n’y a que ça pour bien vivre un deuil.
Les agents sont habitués au deuil depuis le temps, en plus. Tout le reste de l’épisode voit donc les agents se partager des souvenirs, et on nous envoie plein de flashbacks des moments-clés du personnage de Ducky. Ma foi, c’était sympathique et ça nous foutait un sacré coup de vieux quand on se retrouvait avec des extraits des premières saisons tout de même.
Le casting gère bien les choses, même si évidemment, c’est Palmer qui a le plus à nous montrer sa peine. Ils m’ont tous fait de la peine. Pour autant, l’épisode est marrant tout de même – nous rappeler McGee et le Poison Ivy, par exemple, ça fonctionnait à merveille. L’épisode se termine toutefois par les personnages qui se préparent à se rendre à l’enterrement de Ducky.
Il est plus simple de ne pas nous le montrer pour éviter les problèmes de casting, j’imagine – ça ferait beaucoup de gens à faire revenir. Il est alors question de trouver les mots parfaits pour dire au revoir à Ducky. Palmer les trouve : ce sont de Ducky lui-même, quand il l’a réconforté après les départs de Bishop et Gibbs, mais aussi après la mort de sa femme.
Une enquête banale
Bon, malgré le deuil et la peine, on se retrouve avec une enquête à mener : Ducky avait promis à la fille d’un mari de s’occuper de rendre l’honneur déchu de son père – déchu par un politique qui cite son nom dans ses discours et lui retire son statut de héros. Ducky avait souvenir de ce cas, comme de tous les autres, et bien sûr, il voulait clarifier la situation.
Problème : il est mort avant d’en parler vraiment à Jimmy. Par chance, la fille du soldat débarque au NCIS pour engueuler Ducky, avant de découvrir que Palmer n’est pas Ducky et que Ducky est mort. Par chance bis, mais pour elle cette fois, toute l’équipe se met aussitôt en tête de rendre hommage à Ducky en tenant sa promesse et en s’occupant de cette dernière affaire pour lui.
Toute l’enquête peut alors se dérouler, avec des souvenirs de Ducky qui la ponctuent, un coffre secret à trouver derrière une photographie de l’équipe et un rapport de Ducky qui rétablit bien la vérité, tout en offrant aussi une bourse à la fille du soldat, parce qu’il avait passé un coup de fil avant sa mort. Merveilleux.
C’est simple, mais il n’y avait pas besoin de faire compliqué à ce moment de la série. On voulait juste dire au revoir au personnage, et un petit tour dans une enquête à base de « Semper Fi » et de marines à glorifier, c’était très bien.
Ce qui m’a manqué
On ne va pas se mentir, cet épisode était horrible – ce générique m’a brisé sans prévenir, alors même que c’était normal et logique d’en faire un comme ça, plus calme et en l’honneur de l’acteur. Ils auraient même pu aller plus loin en le montrant encore plus que d’habitude dans le générique. Il me semble que c’est quelque chose qui aurait pu être encore plus à pleurer.
Après, ce qui m’a manqué le plus, c’est une réunion des anciens acteurs. Bien sûr, on a eu plein de flashbacks et de photos de chacun, ce qui est très bien. J’aurais tout de même aimé voir certains personnages revenir pour rendre un dernier hommage à Ducky – Gibbs, ça aurait été la base (non, une enveloppe et une photo ce n’est pas assez), Ziva ou Abby, ça aurait été parfait. Mais bon, j’imagine que financièrement, ils ne pouvaient pas tout faire… et ils ont déjà fait un très bon épisode. M’enfin quand même… Même pour Jimmy, une scène avec sa fille, ça aurait été bien.
Cela dit, je reconnais que le retour surprise de Dinozzo en toute fin d’épisode, c’était très bien. Cela fait bizarre de le retrouver et ça donne envie qu’il nous raconte beaucoup plus sa vie parce qu’on a plein de questions… mais bon, il n’est pas là pour ça. Il est juste là pour nous rappeler toutes les histoires qu’il nous reste de Ducky. Et les vies qu’on laisse derrière nous. Et les lumières qu’on éteint. La morgue dans le noir, c’était si triste. Belle conclusion. Belle conclusion aussi de nous redonner le trio McGee/Dinozzo/Palmer. Si seulement on pouvait les avoir un peu plus longtemps… L’épisode 3 sera étrange à repartir comme si de rien n’était (et en même temps, il n’y a pas trop le choix de faire ça !).
