C’est déjà la conclusion de cette mini-série, définitivement trop courte. Il y a plein de potentiel, il resterait plein (mais alors vraiment plein) de pistes à explorer et je sens qu’on ne fait qu’effleurer les nombreuses idées des scénaristes. Pourtant, la boucle semble boucler, même s’il s’agit d’une anthologie. Quatre épisodes, c’est vraiment trop peu, mais au moins ça leur permet d’assurer la qualité je suppose.
Spoilers
Des siècles plus tard, il reste encore un artefact à aller récupérer loin du Wakanda.
We are not here to make History.
Une fois n’est pas coutume, le temps passe un peu entre deux épisodes. Cela dit, cette fois, les scénaristes sont dans l’abus : on se retrouve au dix-neuvième siècle, rien que ça, en Ethiopie. Notre héros est un prince du Wakanda, Tarafi, qui est en mission de Chien de Guerre avec Kuda, clairement là pour le former. J’aime bien l’humour qui se dégage de la maladresse évidente de la recrue qui est juste là pour observer d’après ce que raconte Kuda.
S’ils sont en Ethiopie, au beau milieu d’une guerre et d’une ville assiégée, c’est apparemment pour retrouver un artefact, une fois de plus. Rien de bien nouveau, donc, le scénario est assez classique après quatre épisodes. Tout repose sur les personnages, et ça le fait bien : Tarafi est impatient et veut vraiment récupérer l’artefact, Kuda préfère se retirer car il est trop compliqué de récupérer l’artefact sans être repéré. Seulement, la première règle est de rester discret.
Tarafi ne l’écoute pas du tout : il décide de désobéir à Kuda et d’aller chercher directement l’artefact, citant auprès de Kuda, pour se justifier, une réplique de Noni, qui est apparemment son héroïne. Des centaines d’années les séparent, mais bon, il s’en sort quand même. Soit. Cela nous mène tranquillement au générique, et j’aime beaucoup le fait que ça se fasse avec toujours le même lancement : le mot « Wakanda ».
Post-générique, j’ai adoré, mais alors vraiment, voir dans le ciel la tête du Watcher. C’est un clin d’œil sympathique à What if de la voir observer ce qu’il se passe et ça nous permet de savoir que c’est un moment véritablement important de l’Histoire que nous observons. Et ça tombe bien pour Tarafi. En effet, alors que nous le retrouvons dans une voiture avec Kuda en train de s’éloigner de la ville assiégée, Tarafi révèle qu’il a bien envie de marquer l’Histoire.
Oui, il est un prince, mais il ne sera pas roi : son grand-frère le sera. Il ne sera qu’une petite ligne dans les livres d’Histoire, à moins de réussir à la marquer. C’est pour ça qu’il voulait absolument retrouver l’artefact – une arme avec une lame en vibranium. Déjà que les hommes passent leur temps à s’entretuer, introduire le vibranium n’est vraiment pas une bonne idée. Kuda essaie de mettre un peu de plomb dans la cervelle de Tafari, mais ils sont interrompus.
En effet, une silhouette apparaît magiquement à travers un portail pile devant leur voiture, ce qui provoque un gros accident dans la forêt éthiopienne. Kuda ne peut pas appeler au secours car sa balise de signalisation est en panne, mais il doit tout de même protéger le prince. Il fait aussitôt face à la menace, une silhouette avec de jolies griffes. Le titre de l’épisode ne laisse aucun doute : ils ont affaire à une Black Panther. Celle-ci est déterminée à retrouver la hache à peu près autant que Tarafi et Kuda sont déterminés à protéger la hache.
Il est assez vite évident qu’elle veut récupérer la hache et, contre toute attente, elle finit par se faire complètement maîtriser par Kuda et Tarafi. Mise à mal, elle n’a d’autres choix que de leur avouer qu’elle est une habitante du Wakanda elle aussi. Elle parle leur langue… et s’ils ne la connaissent pas, c’est qu’elle vient du futur. Euh.
J’ai un peu soupiré là pour le coup. C’est trop gros comme twist. Elle vient de 500 ans dans le futur (2300 ?) où le Wakanda n’est plus qu’un cimetière après l’attaque de la Horde. La Horde ? Une menace venue de l’espace qui a caché le Soleil. Grâce à ses gants de Black Panther, elle peut montrer à notre duo de héros le massacre de tous les guerriers du Wakanda un à un par la Horde. Ce massacre des Dora Milaje est complètement con en plus : il est révélé que le Wakanda a attendu pendant que les autres nations du monde se faisait exterminer, sans intervenir car les lois l’interdisent. Va falloir revoir la politique si tu laisses ta planète être détruite sous prétexte qu’on ne t’attaque pas directement. Hum. Ecrire ça, en pleine situation de réchauffement climatique et en mettant en ligne un texte… J’ai du culot, on va dire.
Bref. Malgré le massacre, quelques Dora Milaje survivent et l’héroïne de cet épisode peut donc montrer la suite de l’Histoire à Tafari et Kuda. Vraiment, c’est trop gros et trop simple ce twist de pouvoir leur faire assister à tout ! Malgré le Wakanda détruit, la reine, notre Black Panther, a encore accès à un portail temporel qu’elle n’utilise normalement que pour étudier le passé mais qui constitue désormais son dernier espoir.
Et là, la série nous explique qu’elle a observé les trois histoires des épisodes précédents à la recherche du lien, de la chaîne d’événements qui allait provoquer la destruction du Wakanda. Soit. Mais si c’est vraiment ce qu’elle cherche, pourquoi commence-t-elle dans le passé ? Comment sait-elle ce qu’elle cherche si loin dans le passé ? Limite, il aurait été plus intéressant d’avoir les épisodes à l’envers pour que ça tienne la route ? D’ailleurs, ça aurait été un sacré mystère à percer en tant que téléspectateur. J’imagine que ça aurait perdu trop de gens en route (et peut-être moi aussi, allez savoir, je suis chiant !), mais là, je ne comprends pas la logique.
Et donc, elle veut détruire du vibranium pour rectifier l’Histoire : empêcher Tafari de récupérer la hache, c’est permettre de faire en sorte que dans l’avenir le Wakanda soit connu dans le monde, grâce à l’intervention d’un futur roi – T’Challa. Bref, elle veut replacer la hache et tente de prouver qu’elle vient du futur en leur annonçant la grosse de la reine, enceinte d’un quatrième enfant d’après elle. Tafari sait que c’est vrai, contrairement à Kuda : il est au courant que sa mère est enceinte et fait donc confiance à cette Black Panther.
Le portail temporel se referme et force Black Panther à repartir dans son futur qu’elle espère avoir réussi à changer. Elle décide de repartir, même si elle sait qu’un saut de plus dans le passé risque de la tuer. Cela ne sert pourtant à rien : elle a réussi à convaincre Tafari qui, à son tour, parvient à convaincre Kuda. De toute manière, la dernière Black Panther doit faire face à des araignées géantes dans son labo. Tout semble perdu, forçant la Panthère à comprendre ce qu’il en est : tout est dans les mains de ses ancêtres. Tout ce qu’elle peut faire désormais, c’est espérer qu’ils le sachent et défendre le portail temporel.
Dans le passé, les éthiopiens sont en train de gagner contre leur envahisseur, mais Tafari et Kuda parviennent à repénétrer dans la ville avec pour mission d’aller replacer la hache exactement là où elle était. Apparemment, son emplacement est très important pour l’Histoire. C’est con, parce qu’elle est déjà en ville et que ce serait plus simple d’en rester là. Pourtant, ce n’est pas ce qu’on leur demande.
Tafari et Kuda risquent donc le tout pour le tout et traversent la ville assiégée pour replacer la hache. Le prince manque de peu de mourir, mais est sauvé in extremis par Kuda. Ce dernier finit pourtant par être enseveli sous un bâtiment, forçant Tafari à poursuivre seul la mission, l’abandonnant derrière lui bien malgré lui.
Il parvient à replacer la hache, mais c’est trop tard : Kuda ne répond plus et est probablement mort. Et une bombe explose.
Dans le futur, la dernière Panthère hurle « Wakanda forever » en tentant de repousser la Horde et de l’empêcher d’aller dans le passé. Dans le passé, Kuda survit et doit faire face à la reine pour expliquer ce qu’il s’est passé. Ils ont changé de mission en cours de route et ont refusé de ramener la hache. Ils assurent qu’elle a dû être détruite, mais le cliffhanger de cette saison nous montre qu’elle est au contraire dans un musée où un jeune homme en veste en jean (eh, c’est notre époque ça) l’observe. Cet observateur n’est autre que Killmonger, juste avant qu’il ne vole la hache et ne challenge T’Challa. Autrement dit, tout ce que nous avons vu était certes le passé de notre Wakanda, mais il menait vers un présent différent de celui qu’on connaît, un où le Wakanda ne s’était pas révélé au monde.
Grâce à Tafari et Kuda, la suite d’événements qui est mise en place permet donc de mener au MCU tel qu’on le connaît. C’est sympa, mais ça aurait pu traîner sur plus de quatre épisodes. Et surtout, ça bloque un peu la nécessité d’une saison 2, ce qui est dommage quand le projet est de qualité comme celui-ci.

En bref
C’est difficile de donner son avis sur une saison quand celle-ci ne fait que quatre épisodes. La qualité est au rendez-vous, j’ai adoré l’ambiance de ces quatre épisodes et j’ai eu un vrai coup de cœur pour les deux premiers et pour les dessins de manière générale. Les différents héros présentés sont tous attachants et donnent tous envie d’en savoir plus sur le Wakanda ou sur chacun d’entre eux. J’aurais aimé, peut-être, davantage d’héroïnes ou d’épisodes passant le Bechdel Test, mais je dois être trop chiant, je suppose.
Il n’y a pas à dire, en tout cas, c’était bien mieux (largement même) que la saison 3 de What if et ça prouve une fois plus que Marvel Animation soigne et signe des projets de qualité. Il est frustrant d’attendre tant de mois à chaque fois pour si peu d’épisodes, mais si j’ai hésité à regarder cette mini-série, je ne regrette vraiment pas les deux heures que j’ai passé à le faire.

