Le premier épisode était lent et mettait tout en place, ce second en profite largement. S’il est toujours lent et trop peu centré sur le personnage pourtant central de son histoire (j’ai bien compris que ça risquait d’être pour la saison 2 ce que je veux voir), il est aussi implacable avec l’ensemble des personnages et beaucoup plus difficile à supporter. La série gagne en violence et, même en sachant les grandes lignes de l’histoire, c’est dur de le vivre avec eux ! Ce n’est pas exactement le genre de séries que je regarde habituellement, mais ça ne me fait jamais de mal de sortir de sa zone de confort quand la qualité est là. Et elle l’est.
Spoilers
Le roi Uther est sur son lit de mort et prend de mauvaises décisions.
The old country has no sway over me.
Eh bah, je ne pensais pas que MGM faisait si bien les choses, je suis surpris par la qualité graphique du nouveau logo – au point d’avoir envie de le dire ici oui. En vrai, c’est juste de la perte de temps, mais je suis nostalgique comme ça, que voulez-vous ? Ah oui, vous voulez la critique de l’épisode 2. C’est parti pour 54 minutes (dont le logo et le résumé du premier épisode). Le résumé n’était pas trop en trop pour essayer de se remettre tous les visages en tête.
Arthur | La décision du roi | Gundleus | Derfel
Arthur
L’épisode commence à Gaul, exactement là où le précédent s’arrêtait – Arthur n’a même pas encore eu le temps de se rhabiller, c’est dire. Merlin ne tarde pas à expliquer la nouvelle situation du royaume à Arthur, histoire de le convaincre de venir avec lui. On sait déjà que c’est ce qu’il se passera de toute manière.
Cela dit, il faut tout de même convaincre Arthur de revenir, ce qui n’est pas aisé. Après tout, il s’est fait bannir. Lui, il voit ça comme une chance car il a enfin pu être libre – sans famille, femme, enfant, et même religion. Bim, dans ta gueule Merlin. La scène est sympa comme tout pour nous réintroduire le personnage d’Arthur. Franchement, en une scène, l’épisode est déjà beaucoup plus sympathique et intéressant que la semaine dernière ; et je dis ça malgré un zoom dramatique à la Feux de l’amour sur le visage déterminé d’Arthur. Ah, Iain de Caestecker est toujours si merveilleux. Ouais, vous êtes prévenus, je vais passer toutes les critiques à me rattacher à ça, hein !
En attendant, Arthur refuse donc de suivre Merlin qui se sent bien bête d’avoir fait tout ce chemin pour un tel échec. Et s’il ne le sait pas encore, la décision d’Arthur est encore plus urgente pour Merlin que prévue : au royaume, Uther va de plus en plus mal.
Arthur | La décision du roi | Gundleus | Derfel
La décision du roi
Pendant ce temps, Derfel continue sa petite vie au royaume. Il est nourri par le désir de vengeance sur l’homme qui a tué sa mère et on sent bien que c’est une mauvaise chose pour la suite de sa vie lorsqu’il s’en confie à Nimue. Il agira quoiqu’elle lui dise…
De son côté, le roi Uther continue de vouloir faire de Mordred son héritier direct, même quand sa fille essaie de le faire changer d’avis. Finalement, elle prend conscience qu’elle préférerait voir Arthur sur le trône, mais c’est trop tard : son père est déjà mourant et a pris sa décision. Il convoque ainsi une bonne partie des officiels du royaume pour s’étouffer devant eux, mais aussi et surtout pour désigner trois tuteurs à son fils : Bedwin (un religieux), Owain (champion du royaume et meilleur ami d’Arthur, donc) et… Gundleus.
Le choc n’est pas que celui de Derfel : plusieurs voix s’élèvent contre cette décision puisque le roi Gundleus a été un traître pour le royaume. Ce n’est pas un problème pour le roi qui a trouvé le remède idéal : si Gundleus trahit son oncle et revient du bon côté (le sien, donc), il pourra se marier avec Norwenna qui s’apprête à être une reine sans roi quand lui est un roi sans femme. C’est que ça tombe bien…
Dommage pour Derfel, hein ? Les enjeux sont bien plus intéressants comme ça en tout cas : Gundleus n’hésite pas à trahir son oncle et donne des infos délicates sur ses opérations militaires. En fait, il est prêt à partir en guerre contre lui. C’est tout de même trop pour Derfel qui n’en a rien à faire de tout ça et veut juste tuer Gundleus.
Dès qu’il voit une opportunité, il tente de s’en saisir, mais comme on pouvait s’en douter, Nimue veille au grain pour l’en empêcher. C’est là la vraie surprise : elle empêche Derfel de faire de la merde, mais n’hésite pas à en faire elle-même. C’est la druide du royaume, alors elle peut se permettre quelques libertés supplémentaires : si Derfel en était à devoir prouver sa valeur (et son passé) à Gundleus pour pouvoir lui parler, Nimue, elle, n’hésite pas à cracher à la figure de son futur roi et lui rappeler que les dieux ne sont pas dupes. Et les dieux écoutent la conversation si l’on en croit l’orage qui gronde.
Bien sûr, Derfel en veut à Nimue de l’empêcher de commettre son attentat, parce qu’il était motivé à mourir pour venger sa mère lui. Nimue ne veut évidemment pas qu’il meure et on nous vend tout ça comme un amour impossible difficile à vivre. Cela dit, ça semble toujours plus simple à vivre que la vieillesse du roi : on enchaîne sur une scène où il est clairement sur son lit de mort et où il donne ses dernières instructions à Morgan – la forçant à promettre la protection de son frère avant de perdre les pédales et demander à voir Merlin dont il vient de dire qu’il l’avait trahi.
Les dernières volontés d’Uther ? Il a certes tourné le dos aux dieux, mais il se repend et souhaite être enterré selon les traditions à Avalon. Bon. La scène est un chouïa dramatique par rapport à ce qu’on sait de ce personnage qui a été assez détestable en deux épisodes, par contre. La petite musique toute intense pour marquer son décès alors que c’est juste nécessaire pour que l’histoire avance, ce n’était pas ultra efficace pour moi. Je voulais avancer, pas perdre mon temps à entendre Morgan pleurer. Ceci étant dit, j’ai trouvé plutôt chouette la manière de filmer la mort d’Uther.
Arthur | La décision du roi | Gundleus | Derfel
Gundleus
Plutôt que de le voir mourir, nous avons ainsi son point de vue avec le visage de plus en plus flou de sa fille – qui finit par se retirer et le laisser seul avec un plafond si flou qu’il est noir. Et une fois que c’est fait, on enchaîne avec l’enterrement, tout aussi imbitable et long. Il n’y avait pas besoin d’insister aussi longuement dessus… On a compris que c’était un traumatisme pour le royaume.
Si jamais ce n’était pas clair, on a encore une scène pour nous rappeler ses exploits guerriers et pour voir les personnages endeuillés plus de trois semaines après. Malgré le deuil, ils sont aussi inquiets pour l’avenir du royaume (il serait temps après trois semaines) : Gundleus n’est toujours pas revenu. Morgane, contente de ne pas être mariée, espère ainsi la mort de Gundleus pour protéger Norwenna. Les inquiétudes sont légitimes en tout cas : Merlin comme Nimue ont de plus en plus de visions terribles du futur – c’est toujours enflammé et sanglant.
Le lendemain matin, elle se réveille sur un nouveau cauchemar bien dramatique qui l’avertit juste à temps de l’arrivée de chevaux ennemis. Et ça ne manque pas : Gundleus est bien de retour. Non seulement il est en vie, mais en plus il vient avec une femme que personne ne connaît et qui ne dit rien qui vaille. Malgré tout, Lady Morgan est bien obligée de l’emmener auprès de Mordred. C’est son protecteur après tout.
Tout le monde est clairement méfiant de Gundleus, malgré ses promesses et ses histoires de trahison de son oncle. Quand il demande à porter le bébé, on sent bien que ça va partir en vrille. Et ça ne manque pas : Gundleus refuse qu’un bébé règne sur la Grande-Bretagne. Il le poignarde sans la moindre hésitation.
C’est aussitôt le chaos, avec tout le monde qui se donne des coups d’épées dans tous les sens et Morgan qui demande aussitôt à Derfel de fuir vers la rivière. Ladwys, c’est le nom de la nouvelle, remarque aussi la protection des dieux qui est sur la tour et sur Nimue. Cette dernière veut les éloigner et fait usage de sa magie comme elle peut pour créer une barrière de feu. Malheureusement, c’est peu efficace sur Gundleus qui n’en a rien à faire des dieux qu’elle invoque et de leur protection qu’elle est sûre d’avoir.
Là, les choses deviennent sérieusement dérangeantes à regarder, puisque Gundleus décide aussitôt de violer Nimue. Oh, Derfel entend Nimue hurler et vient aussitôt la protéger, mais j’ai bien peur que ce soit trop tard pour elle. En fait, ça ne l’était peut-être pas à ce moment-là, mais ses cauchemars sont sur le point de se réaliser malheureusement. Quant à Derfel, il est sur le point de réussir à tuer Gundleus quand Ladwys l’assomme.
Au réveil de Derfel quelques instants plus tard, Nimue est en train de se faire violer par Gundleus, devant un parterre d’ennemis qui en rit. C’est juste atroce. Clairement, j’ai trouvé la scène mille fois plus dur que le reste du massacre et de la journée catastrophique de Derfel et Nimue. Clairement, Derfel aurait mieux fait de le tuer quand il en avait l’occasion finalement.
Ainsi, après son viol, Nimue peut assister à la destruction complète de son village et au meurtre de tout le monde, un par un. C’est violent, mais Derfel parvient tout de même à la faire fuir par la rivière, comme prévu. Pas sûr qu’elle soit heureuse de survivre après tout ça.
Cela dit, je parle de la mort de tout le monde, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Gundleus souhaite en effet asseoir définitivement sa légitimité de roi – et de monstre. Il traque donc la reine Norwenna jusque dans la maison où elle se planquait pour obtenir d’elle qu’elle le respecte. Il vient de tuer son fils, mais malgré tout, elle est forcée de faire ce qu’il veut : elle est peut-être reine, mais elle n’a plus de mari au sang royal ni d’héritier. Elle est à peu près rien pour le royaume, donc.
Lui, en revanche, il prend le pouvoir. Et il va loin pour ça : il n’hésite pas à lui demander de s’agenouiller et d’embrasser son épée, pour mieux la tuer une fois qu’elle est soumise à lui. Putain, mais quel bâtard. Il était difficile d’apprécier Gundleus avant. Désormais, c’est carrément mission impossible. Le seul survivant de ce massacre est finalement Bedwin, chargé de porter le message de la mort de la reine et des actions de Gundleus. Il veut s’assurer de pouvoir être le roi. Et bien sûr, il fait de Ladwys sa reine, en lui donnant aussi le collier de Nimue. Après tout, elle a perdu tous ses pouvoirs maintenant qu’il a couché avec elle.
Arthur | La décision du roi | Gundleus | Derfel
Derfel
Bien sûr, Nimue ne vit pas bien du tout la suite de sa journée. Elle a beaucoup de mal à supporter le fait que Derfel veuille à tout prix la sauver de cet Enfer, parce qu’elle préférerait la mort à une journée de plus. Et on la comprend. Elle tente donc de se suicider dans la rivière, mais c’est en vain. Son désir d’aller dans l’autre monde s’explique aussi parce qu’elle pense avoir perdu toute sa valeur. En effet, elle sait très bien que Merlin a pris la décision de l’élever quand elle était enfant uniquement parce qu’elle voyait les dieux – et il l’a su puisqu’il l’a récupérée après une presque noyade dont elle a été sauvée par les dieux.
Si je comprends tout à fait son désir d’en finir plutôt que de vivre avec tout ce qui lui est arrivé, j’ai plus de mal avec cette partie de l’intrigue tout de même. Les scénaristes ne s’y attardent que momentanément cependant, préférant faire en sorte que Nimue et Derfel soient retrouvés par d’autres survivants du village, dont Lunete. Alors que celle-ci apprend la mort de son père par le couple, Derfel découvre surtout que Mordred est toujours en vie.
Je m’en doutais un peu : il y a eu échange de bébé avant, parce qu’il faudrait être cinglé pour donner le futur roi à un protecteur qui avait aussi le potentiel d’être un grand ennemi. Bon, par contre, les parents du vrai bébé qui s’est fait tuer se retrouve à devoir veiller sur le roi et c’est tout bonnement atroce pour eux. Le père avait prêté serment avec Uther, promettant de protéger le bébé Mordred quoiqu’il arrive. La mère est évidemment pleine de ressentiments, comme on peut se l’imaginer puisqu’elle vient de perdre son enfant. L’angoisse.
Cela dit, la supercherie ne peut qu’être de courte durée. Les hommes de Gundleus se rendent compte eux aussi que le bébé tué n’est pas le bon – c’est facile avec cette histoire de pied malformé. Gundleus et ses hommes se mettent aussitôt en quête des quelques survivants du village et ça aussi ça ne peut que mal tourner pour nos héros. Nimue continue de lire les présages des dieux, et ils sont mauvais.
Cela ne manque pas : le bébé Mordred se met à pleurer au moment où il faudrait rester bien silencieux pour ne pas être vus par les ennemis. Cela force Derfel et le père du bébé mort à faire demi-tour pour s’attaquer à leurs ennemis. Et hop, Derfel devient ainsi un meurtrier – et un héros pour le village. En plus, il tue un des spectateurs du viol de Nimue, ce qui est un plus pour lui ; une manière de prendre sa revanche donc.
L’épisode se termine donc sur un bon cliffhanger : le village a survécu, Nimue a vu un deuxième oiseau qui lui a assuré que Derfel avait survécu… mais les mauvais présages semblent continuer pour eux. Ils se retrouvent à devoir fuir sur une plaine très à découvert, alors que Gundleus est à leur trousse, juste derrière eux. Et lui, il est à cheval avec une partie de ses hommes, contrairement à eux.
La course poursuite est de courte durée et nos héros sont vite face à l’ennemi, forçant un cercle de protection dérisoire pour Mordred. Alors que tout semble perdu pour eux, des lances semblent surgir de nulle part et leur sauver la vie. C’est ainsi que la série révèle que, finalement, Arthur a décidé de rentrer au pays.
Ils ont juste oublié de nous montrer comment et pourquoi il avait changé d’avis pour ménager l’effet de surprise. Bon. Je me sens un peu arnaqué, moi qui suis venu juste pour voir cet acteur ; mais la série a clairement regagné en qualité cette semaine, alors… Je suis satisfait quand même !



