Avis : Une série Netflix avec Neil Patrick Harris au casting, en faut-il vraiment plus pour expliquer pourquoi je me suis lancé dans le visionnage de cette série ? Faut-il parler du fait que ce soit les Orphelins Baudelaire et que, du coup, j’ai lu ça dans une autre vie ? Non, je ne crois pas que ce soit nécessaire, alors sans plus tarder, voici mon avis sur ces huit épisodes, couvrant les quatre premiers livres de la série !
Saison 1 | Saison 2 | Saison 3
Note moyenne de la saison : 18/20
Épisode 1 – The Bad Beginning : Part One – 20/20
We have absolutely nothing
Oh un générique super original avec une ambiance déjà bien définie et Neil Patrick Harris qui m’ordonne en chantant de regarder ailleurs ? C’est largement plus qu’il n’en faut pour m’accrocher et, coup de bol, la première scène ne dit pas autre chose tout en m’impressionnant avec le craquage réussi (et parfait) de deux allumettes dans le même plan. Il faut toujours qu’une allumette ne s’allume pas quand je m’y tente. Peu importe, pour en revenir à la série, il faut bien peu de temps pour accrocher à cette série qui transporte aussitôt dans cet excellent univers délirant mais merveilleusement bien retranscrit avec la présence d’un narrateur à l’écran. J’avoue que j’étais plutôt frileux par rapport à cette adaptation, mais il n’a pas fallu longtemps pour que je change d’avis et sois totalement convaincu par la réussite incroyable de la mise en scène et le jeu à la hauteur des acteurs, y compris enfants, ce qui n’est jamais simple à trouver. Neil Patrick Harris semble fait pour le rôle et ne pouvait probablement rêver mieux tant le rôle est fait pour lui. Ce pilot est une pure réussite qui propose une histoire qui se tient et ouvre quelques-uns des mystères à explorer pour la saison, finissant sur le couple des parents et là, perso, le fan en moi a hurlé de joie : Cobbie Smulders ?! Je n’étais pas du tout au courant, mais c’est tellement génial de la revoir dans un rôle – et en plus dans la même série que NPH. Ah Barney et Robin… Je ne pouvais pas demander mieux ! C’est sans hésitation que je monte la note à 20.
Épisode 2 – The Bad Beggining : Part Two – 18/20
Yessica Haircut is my name
Bon, si j’adore le générique de cette série, je trouve un peu dommage qu’il soit si plein de spoilers, il fallait que je le dise. Ce n’est pas non plus bien grave, car il y a de bien nombreuses qualités pour le compenser. Ce second épisode propose un flashback sympa pour expliquer la manipulation du Comte Olaf auprès de Mr Poe pour réussir à obtenir la garde des orphelins Baudelaire. Je continue de rêver devant la bibliothèque de Justice Strauss, mais c’est assez dingue de posséder autant de livres tout en étant si naïve. Dans cet épisode, Olaf tente en effet de se marier à Violet et tout le plot d’une longue heure va tourner autour de ça et la crédulité de tout le monde qui y assiste sans comprendre le problème. Bien évidemment. Tout cela permet la mise en place d’un épisode très réussi dans un univers toujours aussi déjanté, qui ne perd son point que par sa longueur, qui aurait pu être moindre en réduisant la longueur de certains plans ou en équilibrant mieux sur plusieurs épisodes. Autre petit défaut, j’ai trouvé le début d’épisode assez lourd avec un « previously on » intégré à l’épisode qui n’était franchement pas nécessaire vu que la diffusion sur Netflix fait que l’on peut être à peu près certain que les deux premiers (au moins) seront vus à la suite. Cela aurait à la rigueur pu être utile en diffusion à la semaine – et ça m’arrangerait si Netflix proposait certaines de ses séries originales comme ça, car je suis juste incapable de m’arrêter en cours de route. Pour conclure sur une note plus positive, j’ai adoré les innombrables jeux de mots sur figuratively/literally, qui ne sont pas étrangers à n’importe quel fan d’HIMYM (2×09 les gars). Et comme il y a NPH et Cobbie Smulders dans cet épisode, il est difficile de ne pas y penser.
Épisode 3 – The Reptile Room : Part One – 19/20
Life is a conundrum of esoterica.
Pris d’une curiosité inutile, j’ai changé la langue sur le générique et, surprise, il est bel et bien traduit en plusieurs langues. C’était un peu inévitable tant il est constitutif de l’épisode – puisqu’il le raconte en annonçant assez clairement « Spoiler alert »… Au moins, c’est fait, et l’épisode en lui-même n’arrête pas de nous annoncer la suite. L’exposition est aussi un peu lourde quand on en arrive au troisième épisode, mais c’était aussi le cas des livres, de mémoire. Les orphelins Baudelaire arrivent donc enfin chez leur oncle et le pauvre acteur a bien du mal à égaler l’inégalable Neil Patrick Harris, mais l’effort est clairement là et l’univers toujours parfaitement créé. L’intrigue est bien plus entraînante dans cet épisode où le comte Olaf revient s’en prendre aux enfants quand ils se croient en sécurité, et cela provoque d’excellentes scènes au suspense bien plus haletant. Quant aux personnages, Sunny continue d’être un bon comic relief, Violet a un petit côté irritant que je ne saurais trop expliquer (peut-être son faux air de Jennifer Lawrence, allez savoir, de toute manière, je piffrais pas l’actrice dans Supergirl, alors ça n’aide pas) et Klaus continue d’être génial, comme dans mon souvenir (mais bon, ayant lu le livre gamin, inutile de vous préciser à qui je m’identifiais hein ?). Et pour conclure le très très bon de cet épisode, le méta était parfaitement maîtrisé.
Épisode 4 – The Reptile Room : Part Two – 16/20
That’s absurd?
L’épisode reprend sur la mort de Monty et la série continue dans son absurdité parfaitement mise en scène avec l’arrivée de Mr Poe sur les lieux, puis de tous les complices d’Olaf. Les dialogues absurdes s’enchaînent et sont bien savoureux, surtout que Mr Poe est une vraie réussite d’interprétation, comme la majorité des personnages de toute manière, même si les acteurs sont tous dépassés (et de loin) par un Neil Patrick Harris en très grande forme. C’est malgré tout l’épisode qui possède le plus de longueurs (avec le labyrinthe notamment). Il se laisse regarder, mais il est plus facile d’être distrait devant, puisque les quiproquos sont le seul vrai intérêt et que les effets spéciaux ne sont pas tous au point (le paquebot), donnant envie de regarder ailleurs. Jacquelyn débarque à nouveau pour aider les orphelins qui doivent désormais se rendre chez leur tante Joséphine. Bref, rien n’est terminé, mais en même temps, c’est le milieu de la saison. L’intrigue autour des parents n’est toujours pas éclaircie et même pire, elle ne fait que s’obscurcir. La structure en double épisode est plutôt sympa pour un visionnage en plusieurs soirées, j’aurais pu m’organiser comme ça, mais ça se saurait si je n’enchaînais pas les épisodes !
Épisode 5 – The Wide Window : Part One – 17/20
The safest strategy is to be afraid of them all.
Tante Joséphine est donc totalement dingue, et pas de bol, c’est à son tour de garder les orphelins Baudelaire. Elle est simplement hilarante avec ses nombreuses peurs et Alfre Woodard l’interprète à merveille. Je ne doutais pas de ses capacités d’actrice, mais elle prouve une fois de plus son brio, qui parvient presque à éclipser NPH. Et les enfants s’en tirent plutôt pas mal à côté de ces acteurs renommés, même si je continue à préférer Klaus à Violet. Tante Joséphine est une Grammar nazi, donc même si elle tombe amoureuse du comte Olaf comme une bleue, je ne peux pas lui en vouloir et je l’adore aha ! Grosso modo, cet épisode a perdu la fraîcheur que la série proposait dans ses premiers épisodes, principalement parce qu’on commence à connaître l’univers. Pourtant, la délocalisation constante, tous les deux épisodes, fonctionne à merveille et apporte assez de renouveau pour toujours garder l’intérêt. Quant à Neil Patrick Harris, il excelle dans son rôle et est quasiment méconnaissable une fois déguisé en capitaine, c’est juste incroyable à quel point c’est un très bon caméléon, capable de jouer la folie sous toutes ses facettes. Il ne me reste plus qu’à dire que cet épisode se termine sur un gros cliffhanger autour du sort de la tante.
Épisode 6 – The Wide Window : Part Two – 19/20
You made a serious grammatical error!
Je ne me souvenais pas du bouquin, mais merci Klaus, car dès que j’ai vu la lettre, j’ai remarqué les fautes de grammaire/conjugaison et je ne suis même pas anglais ! Soyons clairs, si je me suicide, promis, je laisse une lettre sans faute… et s’il y en a, enquêtez en mon bon souvenir ! Bon, après, si je me suicide, enquêtez, parce que j’ai pas l’intention de me suicider, hein. Et puis, vous allez me dire qu’il y a des fautes dans mes articles, et vous aurez raison, mais c’est parce que je ne me relis pas… C’est mal, je sais, mais je pense qu’une lettre de suicide, je vais me sentir forcé de la relire avant de passer à l’acte, ce que je ne souhaite toujours pas faire. Peu importe, revenons-en à cet épisode qui respecte une fois de plus la structure habituelle de la série – que je me souviens avoir trouvé redondante dans les livres qui finissent par me revenir un peu. Je ne sais plus si j’ai tout lu, je crois que j’en avais raté quelques-uns, mais c’était il y a tellement longtemps et j’ai tout lu d’un coup. Donc, structure habituelle, ouragan et orphelins trop forts grâce à leurs allergies (sacrément bien jouée pour la langue de Klaus, sérieusement). La maison de la tante qui est détruite par l’ouragan part totalement dans l’absurde, mais ça fonctionne bien avec l’humour de la série, de même que le voyage en bateau et la correction incessante des abus de langage et fautes de grammaire. C’était absolument atroce (et plutôt rassurant sur mon niveau d’anglais) d’être irrité par toutes ces fautes d’ailleurs. Même si la structure était habituelle, j’ai trouvé la construction particulièrement bien jouée avec la très bonne utilisation des peurs de Joséphine et des petits détails distillés tout au long des épisodes 5 et 6. J’ai particulièrement aimé le cliffhanger qui promet un peu de changement.
Épisode 7 – The Miserable Mill : Part One – 18/20
I’m having a very terrible childhood right now
Les orphelins arrivent donc à Lucky Smells après de courtes péripéties et les voilà à recevoir quelques réponses bien décevantes sur leurs parents… et moi, je commence à être frustré de me dire que la fin de saison approche et que je ne me souviens plus des livres – vous voyez très bien où ça risque de me mener ! Cet épisode nous en apprend donc plus sur les parents, même si les infos sont données au compte-goutte. C’est assez intéressant à voir se mettre en place, même si l’intrigue dans la scierie n’est pas ma préférée du tout et que l’histoire d’amour du comte Olaf sort de nulle part. C’est un épisode un peu plus faible que les autres, mais bon, ce n’est pas comme si la série ne pouvait pas se le permettre. Et puis cet avant-dernier volet a l’avantage de voir Klaus se faire lobotomiser pour deux-trois minutes, les parents enfin rejoindre leurs enfants qui ne sont pas les Baudelaire contre toute attente et les Baudelaire qui reçoivent la visite de Dr Orwell et d’un Neil Patrick Harris qui semble totalement gérer en femme. Cette fin remonte clairement le niveau en tout cas. Au passage, gros coup de gueule contre Netflix qui t’affiche la fin de l’épisode lors de l’attente du chargement et en miniature de présentation. Un peu abusé, quoi, et ce n’est pas la première fois.
Épisode 8 – The Miserable Mill : Part Two – 16/20
Haven’t you learn anything this year? Week? Season?
Mr Poe subit des conséquences bien désagréables à la disparition des orphelins, ce qui promet quelques scènes amusantes. Klaus est à nouveau lobotomisé depuis qu’il a ses lunettes et ça vire à l’accident. Le début de l’épisode était un peu trop long. Le mystère des parents est laissé de côté trop longtemps et tous les jeux de mots sur le noir et blanc est une idée sympa, mais un peu trop lourde. Bon, j’avoue, qu’ils m’ont récupéré avec une bonne citation de Beckett et un Neil Patrick Harris qui fait une excellente femme. C’est presque un problème d’ailleurs : le comte Olaf est un beaucoup trop bon acteur ! Bon, ce dernier épisode m’a un peu moins convaincu, il faut bien l’avouer, les reproches d’Olaf à Orwell sont assez justifiés : ça marchait mieux quand il était seul et que ça ne partait pas dans un délire d’hypnose. Quoiqu’il en soit, l’histoire en elle-même fonctionne, mais l’absurde est poussé un tout petit trop loin pour moi. Peu importe, je serais là pour une saison 2 et il est possible que je ne résiste pas à l’envie de relire les livres d’ici là. Le cliffhanger est plutôt très bien fichu et donne envie de se jeter immédiatement sur la suite… qu’ils auraient pu tourner au passage, franchement. Non ? Bon, non peut-être pas. En tout cas, je l’attends impatiemment, en espérant d’autres chansons comme celle-ci, parce que c’est toujours un plaisir d’entendre la voix de NPH.
EN BREF – Une excellente adaptation de très bons bouquins que j’avais aimé petit. Empruntés à la biblio, ce sont toutefois des livres à peine lus une fois. Je ne suis même pas sûr d’avoir tout lu, car la révélation sur les parents dans l’épisode 7 ne me disait rien, mais alors rien du tout. Alors que c’est plutôt big quand même.
Et sinon, pour parler de la série en elle-même, c’est une énorme et excellente surprise. Bien sûr, j’en attendais beaucoup de bien, mais pas autant. Là, la narration d’origine est parfaitement respectée, les images subliment le texte, l’absurde est hyper bien rendu dans le scénario, avec quelques références meta intelligemment glissées tout au long de la saison, et l’univers si particulier est là. Difficile de ne pas accrocher et de ne pas se sentir retomber en enfance. Bref, c’était une excellente production Netflix, peut-être même celle qui me plaît le plus à ce jour (en concurrence rude avec Kimmy Schmidt) et clairement la meilleure saison que j’ai vu en 2017 pour l’instant. Elle était facile celle-là, pas vrai ? Énorme coup de cœur !