C’est assurément un bon épisode de NCIS, mais ça s’arrête là : je m’attendais à beaucoup mieux pour une fin de saison qui semblait avoir de quoi faire pour être au moins un peu surprenante. À la place, nous nous retrouvons avec un épisode tout ce qu’il y a plus classique pour la série et qui manquait un peu de surprise. Et non, intégrer une nouvelle intrigue à la dernière minute dans les deux derniers épisodes de la saison, je n’appelle pas ça faire une surprise ; c’est plutôt malhabile.
Spoilers
Nick est envoyé sous couverture dans la cellule en face de celle de Yuri, avec espoir de démanteler la prochaine attaque terroriste.
La prison
Je crois qu’ils ont vraiment voulu essayer de créer la surprise avec la révélation de l’arrivée de Nick en prison, mais ça a été un échec remarquable car ça se devine bien vite : entre le cliffhanger de l’épisode précédent et la reprise de celui-ci dans la cellule de Yuri, il ne fallait pas être un génie pour s’y attendre. Dans l’ensemble, et comme chaque fois qu’il est sous couverture, cela permet au personnage de Nick d’être absolument génial. Au passage, l’acteur démontre également son talent. Tout va bien, donc.
L’intrigue au sein même de la prison n’est pas spécialement marquante. On y voit Nick protéger sa couverture comme il peut, ce qui n’est pas évident quand à l’extérieur, l’information circule déjà qu’il y a un rat dans la prison – ce que le NCIS apprend via Evelyn, qui gagne ainsi son statut de protection des civils.
Dans l’ensemble, il y a des passages sympathiques tout de même, notamment quand Nick improvise l’existence d’une deuxième école à Miami pour parfaire sa couverture, forçant Jimmy et Kasie à créer un site internet au plus vite. Les gags autour de ça sont plutôt bons, même si ça n’a rien de crédible de nous faire croire qu’ils fabriquent un site en quelques heures ; qu’il est mis en ligne et directement correctement référencé ou que Yuri se laisse avoir par un trompe-l’œil si grossier. Genre, le type arrive à se faire livrer une tablette en prison, mais il n’a personne qui bosse à l’extérieur de la prison pour checker les infos ?
Allez, ce n’est pas grave, on passe un bon moment malgré tout dans cette prison… Jusqu’à ce que Yuri se fasse tuer et que Nick soit exfiltré dans la confusion qui suit. Pourquoi Yuri se fait-il tuer ? Eh bien, on découvre en fin d’épisode que c’est parce que son père n’a plus besoin de lui, tout simplement. Ouep, le père de Yuri tirait pas mal de ficelles, même si nous n’avons pas encore eu l’occasion de le voir vraiment.
Black Sky
Si je dis qu’on n’a pas encore eu l’occasion de le voir, c’est parce que quelque chose me dit qu’il pourrait occuper une partie de la saison 21. En effet, en enquêtant sur l’attentat à venir, le NCIS comprend – toujours à l’aide de Ducky qui fait donc sa dernière apparition dans la série dans cet épisode, bordel, quel acteur, quelle carrière, jusqu’au bout sur les écrans, c’est beau – qu’ils ont affaire à ce que la sécurité intérieure appelle une attaque « Black Sky ». Grosso modo : le père de Yuri veut provoquer une panne électrique généralisée.
C’est donc dans le chaos que le russe veut voir la ville être plongée. Malheureusement pour notre équipe, il y parvient en cours de route, avec tout Washington qui perd son pouvoir. C’est pour moi là que la série passe totalement à côté du potentiel de l’épisode. Il aurait mieux valu proposer une intrigue qui se concentre sur les conséquences d’une telle panne généralisée et de la panique que ça cause plutôt que de voir les agents se débrouiller pour tourner en voiture sur des routes désertes…
Franchement, je ne sais pas, mais ça m’a paru manquer de crédibilité. Rien que pour quitter le bâtiment du NCIS en plein centre-ville, je me demande bien comment ils ont fait. C’est vite n’importe quoi en cas de panne de courant sur les feux de signalisation, non ?
On ne nous en parle pas un instant. Au lieu de se concentrer sur les conséquences de l’attaque, l’épisode se concentre uniquement sur les causes. Celles-ci sont plutôt bien trouvées : c’est de nouveau à cause d’Evelyn que tout se produit. Il est révélé qu’elle a le même père que Yuri et que c’est elle qui a manigancé depuis sa maison de protection des témoins pour griller tout le circuit électrique.
La confrontation finale est rapide : elle n’a même pas le temps de parler à McGee, par exemple, alors que ça aurait pu être sympa. Finalement, son homme de main se fait tuer rapidement (faut dire qu’il paraît plutôt idiot à ne pas se mettre à couvert – ça semble bien plus réaliste comme fusillade) et Evelyn est arrêtée. Elle pose son arme avant de demander qu’on lui tire dessus… Pas si maligne !
Pas un happy end
Tout paraît bien qui finit bien… Mais là encore, c’est un peu bâclé : dans le fond, Evelyn est en prison et trouvera bien un moyen d’en sortir après avoir manipulé tout le monde pendant si longtemps ; son père est encore en vie et trouvera bien un moyen pour poser problème au NCIS. En attendant que ça arrive, la série part dans une nouvelle direction avec un cliffhanger qui nous révèle que le passé de Nick est trouble.
Cela fait quelques épisodes qu’on nous parle d’une tension dans son passé ; qu’on le voit touché par les sacrifices de l’immigration et qu’il passe tout son temps au téléphone avec sa famille. Dans cet épisode, nous voyons qu’en prison, Nick croise un visage qu’il n’aime pas. En fin d’épisode, il s’introduit dans la maison d’un homme qui le reconnaît.
Avant ça, Nick passe un coup de fil à sa sœur et lui dit que l’homme continue de faire ce qu’il a toujours fait – ça sent des violences quand Nick était enfant, et pourquoi pas des violences sexuelles sur sa sœur. Il faudra attendre la reprise de la série dans un bon mois pour en savoir plus (je vois cet épisode seulement le 4 janvier, oui, j’ai pris tout mon temps par rapport à sa diffusion en mai). En attendant, le cliffhanger nous apprend que Nick lui rend visite pour obtenir ce qu’il a toujours voulu : voir l’homme être tué.

En bref
Pour moi, cette saison 20 prouve que NCIS reste un divertissement agréable et fiable, même si je ne m’attends pas toujours à être profondément impressionné par chaque épisode. Le mot qui revient le plus de critique en critique est, après tout, « prévisible ». Oui, la série est prévisible, mais dans le fond, on sait pourquoi on vient et on a ce que l’on veut. Si elle a su se renouveler au départ de Gibbs, son ADN reste le même.
C’est plutôt bien et ça explique sa longévité, mais en revanche, j’aimerais parfois des évolutions plus franches pour les personnages ou, au moins, quelques surprises dans les formules utilisées concernant les enquêtes. Je trouve que cette saison a peiné à proposer des intrigues marquantes. Je l’ai visionnée sur près d’un an et demi, de septembre à janvier, et on ne peut pas dire qu’elle m’a manqué plus que ça quand je passais un mois ou deux sans voir d’épisode.
Je suis content de l’avoir terminé et je regarderai probablement la saison prochaine, ne serait-ce que pour son épisode 2 qui rendra hommage à l’acteur interprétant Ducky, mais… ouais, elle manque à nouveau de quelque chose, d’un peu de piment et de saveur.

