L’attente fut longue (et encore, je ne suis pas le plus à plaindre), mais elle valait apparemment le coup : le retour de la série est plutôt réussi. On évacue vite les cliffhangers pour proposer un épisode qui pose plein de questions et permet de se faire quelques théories dans son coin. Rien ne justifie d’avoir attendu si longtemps, mais le résultat est impeccable : l’esthétique est toujours folle, les personnages sympathiques à suivre, l’ambiance réussie. Pour autant, il manque quelques éléments qui rendent ce retour un peu frustrant – même si je m’y attendais.
Spoilers
Cinq mois plus tard, peut-être, Mark revient bien malgré lui à Lumon.
Welcome back, Mark S. Been a minute.
Eh, qu’est-ce que j’aurais aimé avoir un résumé de la première saison avant de me relancer dans ces aventures. Je sais, j’aurais pu m’occuper moi-même d’en chercher un, mais je comptais sur ce début d’épisode pour le faire. C’est un peu ce qu’il se passe avec tout un tas de voix off qui nous rappelle où en sont les différents personnages dans l’incroyable cliffhanger de la saison 1, vous me direz. Le problème, c’est que la saison commence ensuite loin du cliff, justement.
La première scène est absolument incroyable ; c’est un vrai bijou de réalisation avec une esthétique très jeu vidéo l’air de rien. Je ne peux que me demander comment ils ont tourné tout ça, tout en observant Mark courir avec désespoir dans les locaux de l’entreprise. C’est une suite de couloirs blancs qui sont un vrai labyrinthe digne de nos vieux écrans de veille Windows.
Cette scène parvient en tout cas à nous remettre immédiatement dans l’ambiance de la série. Il y a un tas de couloirs blancs à suivre, jusqu’à ce que Mark parvienne à la salle du bien-être. J’ai si hâte de revoir Dichen Lachman, moi ! Elle n’est plus là, cependant. La pièce est déserte, Mark est observé sans même le savoir.
Il finit par se rendre à son poste, comme toujours, et c’est là que l’on voit que la série a décidé de jouer complètement avec nous. Plutôt que de retrouver les personnages qu’on connaît bien, on nous en sert trois nouveaux : Mark W, un italien (je crois ?) qui ne parle pas anglais et une femme. Oui, oui, Mark W, ce qui fait que notre héros devient donc Mark S aux yeux de tous. Une coïncidence parfaitement agaçante pour le personnage, je suppose.
Il est au moins aussi paumé que nous, demande donc quelques explications et se les voit offrir par Milchick. Su-per. Milchick est toujours là, c’est vraiment tout ce dont on rêvait pour les personnages, hein. Et en plus, ça n’arrange rien à mes yeux, le générique a disparu ! C’est bon, ils ont mon attention complète.
Très vite, on apprend pêle-mêle que cinq mois ont passé depuis la fin de saison 1. Cobel n’est plus à la tête du service, remplacée par Milchick, qui présente aussi à Mark S sa nouvelle assistante, Mlle Huang. Et pour être mademoiselle, elle l’est : c’est limite une enfant, qui se retrouve à garder les ballons de bienvenue de Mark. On dirait un mauvais film d’horreur.
Mark demande tout de même quelques précisions, à commencer par savoir ce qui a bien pu arriver à ses collègues. Milchick est heureux de lui répondre apparemment, lui donnant même un journal pour lui expliquer qu’ils sont tous les quatre devenus de vraies célébrités en contactant l’extérieur. Les voilà donc responsables d’une nouvelle réforme pour Severance.
Milchick informe donc Mark S de la suite des événements : Helly R, Irving et Dylan ont tous refusé de revenir, ce qui n’instaure pas franchement une relation de confiance entre Mark S et Milchick. Cobel ? La question est vite évacuée : on explique à Mark S qu’elle faisait une fixation érotique sur lui dans le but de former un trouple. Incroyable cette excuse.
Malgré tout, Mark S accepte de retourner travailler et de découvrir sa nouvelle équipe. Miss Huang propose immédiatement un exercice de team building, d’ailleurs, mais pas avant que Gwendolyn Y ne demande à Mark S comment est l’extérieur. C’est plutôt fun, les scénaristes s’amusent immédiatement de la situation comme il s’amuse de Miss Huang qui est une ado. Une ado, certes, mais elle rappelle vite à tout le monde qu’elle n’est pas une amie pour eux, mais bien leur superviseure.
Il y a une tension qui s’installe, un doute aussi : pourrait-elle être la fille de Mark, d’une manière ou d’une autre ? Les théories peuvent déjà s’écrire toute seule, c’est déjà ça. Mark S semble en tout cas prêt à tout pour que les apparences soient conservées : il reprend donc le boulot et tout son quotidien habituel, avec de nouveaux collègues. Cependant, on comprend vite que tout ça n’est qu’apparence : son but ultime est de retrouver les autres et il se débrouille donc pour glisser un mot critiquant Milkshake (mouahahaha) dans la poche de Mark W.
C’est un plan moins ingénieux qu’il n’y paraît. Mark S obtient simplement la haine de tous ses nouveaux collègues – Gwendolyn me fait tellement rire avec ses questions – et la promotion de Mark W à son poste. Il bluffe ensuite pour tenter de s’enfuir : il prétend avoir fait quelque chose à la kitchenette pour détourner l’attention. Son vrai but ? Aller dans le bureau de Milchick et utiliser un interphone pour que son appel au secours soit entendu dans toute l’entreprise. Son appel ? Il veut retrouver son équipe. Et nous aussi.
Il est assez clair qu’on va passer la majorité de l’épisode – ou l’entièreté d’ailleurs – dans les locaux de Severance. Il est dur de savoir exactement ce qu’il en est. Pour autant, l’épisode est vraiment bien foutu : Milchick se débarrasse de Mark S et lui dire un au revoir qui semble définitif. C’est terrifiant, tout simplement : Mark S est sûr qu’on le vire, donc qu’on le tue. Cependant, dans la seconde qui suit, les portes de l’ascenseur s’ouvrent à nouveau.
Cette fois, Mark S arrive devant un tableau hyper chelou, nommé Kier pardonne aux traîtres. Le pardon signifie qu’ils finissent par tous être là finalement : Dylan débarque en premier et demande à Mark ce qu’il s’est passé. Il explique vite fait sa propre situation avec Milchick en fin de saison 1, avant que l’ascenseur ne s’ouvre à nouveau sur un Irv bouleversé, hurlant le nom de Burt. Que c’est frustrant. Helly ? Elle met un peu de temps à arriver, mais le fait. Un câlin avec Mark plus tard, notre groupe se retrouve à se demander ce qu’il se passe sans oser parler pour autant – par peur d’être surveillé, même en l’absence des éternelles caméras.
Voilà qui est surprenant. Miss Huang finit tout de même par débarquer et les réunir en salle de pause où Milchick les attend pour leur montrer un sympathique film promo. Ils ont tout prévu, ces cinglés : le film sera montré à chaque nouvel employé d’après Milchick et il n’est pas anodin.
Inspiré de clipart et de son sempiternel trombone, le building en dessin-animé explique aux employés qu’il y a une révolte des macrodonnées changeant tout pour Lumon. Eh oui, Lumon s’adresse directement aux recrues désormais et leur explique que grâce à l’équipe des macrodonnées, quelques conversations secrètes et de l’amour dans l’ascenseur (mouahaha, pas du tout gênant pour Helly et Mark, ça), il y a désormais de quoi s’amuser un peu plus à Lumon. Ouais, il y a de nouveaux parfums dans la kitchenette, une salle des miroirs qui est juste terrifiante et la possibilité d’aller pêcher un ananas avec ses dents dans un bac d’eau.
Cela doit être… douloureux. Le film s’achève sur quelques remerciements à Kier pour la révolte des Macrodonnées. Ouais. Un ou deux applaudissements, ça ne vaut pas plus. Les personnages sont au moins aussi perdus que nous, inévitablement, mais Milchick leur assure qu’ils ont aussi un choix à faire durant la journée. Ils pourront choisir de se remettre au travail, et donc de rester, ou de partir, de manière définitive.
Il laisse là nos quatre héros pour qu’ils puissent parler librement de la situation. Et c’est passionnant, parce que les scénaristes en profitent aussitôt pour nous retourner le cerveau une fois de plus. Ainsi, Mark S leur dit toute la vérité sur Miss Casey et la photo de mariage, quand à l’inverse Helly ment. Et c’est un mensonge que je n’aime pas du tout.
En effet, Helly raconte qu’elle s’est réveillée dans son appartement en pyj tout pourri et a seulement pu prévenir un jardinier (de nuit ahaha). Le mensonge est peu travaillé. Le problème qui se pose est de savoir si c’est Helly qui ment ou si elle joue un rôle : a-t-elle vraiment les souvenirs effacés ? Ou est-elle là pour mener l’enquête sur nos inners ?
Le doute est permis et il continue vraiment quand Helly fait en sorte d’expliquer à Mark qu’elle reste et qu’elle espère qu’il en fera autant ; en le draguant de fou et en insistant sur le fait que les exter sont des gens vraiment différents de ce qu’ils sont à Lumon. Tu m’étonnes. C’est louche, tout ça.
Pendant qu’Helly drague Mark, Dylan rattrape un Irv toujours aussi désespéré d’avoir vu Burt dans les bras d’un autre. Il n’explique pas aux autres ce qu’il a vu, mais il finit par le raconter à Dylan, avant de laisser entendre qu’il veut se suicider – eh, pas en ces termes, mais juste ce qu’il faut pour lui faire comprendre qu’il veut en finir et ne plus revenir à Lumon. Son but est de rejoindre Burt, à la retraite désormais.
Irv indique tout de même à Dylan ce qu’il a vu du côté des tableaux peints en boucle par son exter, avant que Dylan ne soit convoqué par Milchick. La scène est flippante à souhait : pour le convaincre de rester, Milchick lui explique qu’il aura l’occasion de voir sa famille prochainement et notamment sa femme Gretchen. Cette partie n’est pas flippante, ce qui l’est, c’est qu’il lui demande de garder le secret vis-à-vis des autres. Diviser pour mieux régner. Le pacte avec le diable est difficile : il est le seul à être en couple à l’extérieur, donc le seul qui pourra voir sa famille.
Cela reste une association avec Milchick, et ça, ce n’est pas bon signe. Finalement, la fin d’épisode le voit rejoindre Mark et Helly pour se remettre au travail. Irv ? Il accepte aussi de revenir, convaincu apparemment par Dylan. Soit.
Leur boulot est toujours aussi curieux – et on nous vend un retour possible de Casey à un moment ou un autre. Patricia Arquette ? On ne la voit pas de l’épisode, mais elle continue de faire chier Milchick à sa manière. Je suis content qu’il soit agacé de voir le nom de Cobel chaque fois qu’il se connecte, hein.
