Cet épisode commence aussi mal que l’avant-dernier et semblait suivre une piste qui n’allait pas me fasciner ou plaire. Pourtant, en cours de route, et à vrai dire surtout à la fin, il y a quelques bonnes idées qui me font accrocher davantage. Comme sur tout le reste de la saison, j’ai l’impression qu’on nous vend surtout une grande introduction à ce qui pourrait être une bonne histoire. Peut-être que les derniers épisodes seront la bonne histoire, justement.
Spoilers
Wendy est fascinée par son Xenomorphe de compagnie, tandis que les enjeux politiques deviennent un peu plus importants.
But what if I don’t wanna go ?
Après la pause plus que sympathique de la semaine dernière, nous sommes repartis pour suivre les aventures de Wendy et pour subir la fascination de Kavalier pour ses enfants devenus adultes. Je ne suis pas convaincu du tout par le début de l’épisode, donc. On y suit Kavalier qui lit toujours Peter Pan, putain qu’il est lent à le lire !, et nous fait quelques réflexions sur les enfants qui grandissent, justement. Su-per.
Wendy est quant à elle fascinée par le nouveau Xenomorph qui a eu le temps de grandir entre deux épisodes. Elle communique toujours avec lui, à travers une vitre. De l’autre côté de cette cage, on découvre que le frère de Wendy, Joe, l’observe elle. Il a toujours envie de la ramener chez lui et demande à Kirsh quelques conseils sur l’entretien des synthétiques. C’est l’occasion de découvrir qu’elle peut rester deux ans sans recharge et de faire le tour de ses capacités.
Elle a beau être ultra-intelligente, Wendy en arrive à la conclusion que les Xenomorphes pourraient être gentils. Ce n’est pas parce que l’un d’eux a essayé de les tuer que tous seront méchants. J’aime bien ce point de vue, mais c’est un peu naïf quand on connaît la franchise. Un prédateur chasse, point. On sent assez vite une tension entre Wendy et son frère en tout cas : outre le cas du Xenomorphe, Wendy fait comprendre à son frère qu’elle n’a pas du tout envie de quitter l’île de Kavalier. Évidemment.
Pendant ce temps, les scientifiques s’occupent toujours du cas de notre robot rousse, Nibs. Je l’avais oubliée, mais c’est vrai qu’elle se pensait enceinte, alors il y a de quoi bosser sur son cas. La psychologue de l’équipe ne sait pas trop dire, si ce n’est qu’elle a besoin d’une bonne thérapie. On apprend au passage qu’elle a eu un traumatisme avant de devenir un synthé. Soit.
On aborde alors quelques questions éthiques essentielles assez vite : les deux scientifiques se voient ordonner (mais qui est ce type qui leur parle ?) de calmer cette synthé en effaçant une partie de sa mémoire et en atténuant ses réflexes. Les scientifiques refusent bien sûr, mais il y a soudainement un désaccord entre Sylvia, qui accepte, et Arthur, son mari, qui reste sur son refus. Il n’en faut pas plus pour qu’il soit viré devant sa femme qui ne prend pas plus que ça sa défense. En plus, ça n’a aucun sens tant dans l’écriture on avait l’impression que ce serait Sylvia qui serait contre… Je ne vois pas pourquoi elle change d’avis !
Elle regarde son mari se faire virer, puis efface elle-même la mémoire de Nibs. C’est si peu crédible ! À son réveil, la rousse est face à Wendy qui prend de ses nouvelles. Ces scientifiques sont tellement cons ! Ils effacent la mémoire de Nibs, mais ne préviennent pas les gens avec qui elle interagit ? Je suis mort de rire à ce stade devant tant de médiocrité. Tout ce que Nibs doit oublier, Wendy lui raconte. C’est sûr que ça ne va pas être perturbant, tout ça. Pardon, mais comment le personnage de Sylvia peut-il être si mal écrit ? Laissez au moins deux trois scènes avant que Wendy révèle tout à Nibs, en plus.
En parallèle de tout ça, on suit une réunion des chefs des Entreprises dirigeant le monde : Kavalier et Yutani. Il est question du Maginot, évidemment, et de Yutani qui veut récupérer son vaisseau. Ils se rencontrent en présence d’un négociateur complètement débordé : Kavalier est un gamin insupportable qui fait exprès de se comporter comme tel – et franchement, il me dégoûte avec sa fascination pour ses propres pieds nus et ses positions là. J’ai l’impression qu’on veut nous lancer sur un fétichisme qui n’est pas le mien, c’est… dérangeant.
Pourtant, Kavalier a quelques bons arguments pour justifier son désir de ne pas rendre la cargaison du Maginot : il enquête sur le crash et explique que ce n’est peut-être pas un accident. Il est bien placé pour le savoir puisqu’il en est lui-même responsable, en fait ? Il sait très bien ce qu’il s’est passé ! En attendant, ça lui donne un avantage certain : il accepte de rendre les spécimens extraterrestres mais récupère 20 milliards en plus de l’assurance que seront remboursés les dégâts matériels du crash. Cela ne ramènera pas à la vie les victimes (vous savez, les riches qui s’en foutent d’avoir un vaisseau crashé en plein milieu de leur immeuble ?), mais ça fait plaisir à Kavalier. En plus, le droit est de son côté : il n’a pas besoin de redonner immédiatement les spécimens extraterrestres, parce qu’il y a une quarantaine de six semaines à respecter. Et Yutani se laisse faire…
La scène permet aussi une rencontre entre Kirsh et Morrow dans l’ascenseur. Je commence à mieux comprendre : Morrow est un hybride, en fait ? Mi-robot, mi-humain ? Au contraire, Kirsh est un synthé, comme Wendy ? Mais Wendy est particulière, parce qu’on lui a mis une conscience humaine ?
De son côté, Slightly est toujours tiraillé par ses conflits internes et les voix qu’il entend dans sa tête. Cela affecte son amitié avec Mouche. Je vous assure que c’est une partie de la série que j’aime bien : les deux acteurs sont forts pour jouer des enfants. C’est perturbant, c’est agaçant d’avoir deux personnages qui sont des enfants, mais on ne peut pas retirer que la série tire parti de cette idée. C’est le minimum.
Slightly est partagé tout de même : il sait qu’il a une mission confiée par Morrow, mais ce n’est pas une mission très morale. Pour autant, il se rend auprès de Joe, lui fait part de la jalousie qu’il a envers Wendy qui a le droit de voir sa famille et tente de le convaincre de le suivre. Ils sont interrompus in extremis par un garde qui vient chercher son collègue pour patrouiller. Il y aurait une brèche de sécurité.
Les gardes ont l’occasion d’en parler pendant qu’ils patrouillent sous la pluie. Pourquoi la série prend-elle le temps de nous introduire enfin ces personnages ? Il fallait le faire quand ils se faisaient tous dégommer par le Xenomorphe, pour qu’on puisse s’attacher un peu à eux. Là, ça fait un peu goutte qui fait déborder le vase dans l’écriture.
Une autre goutte qui fait déborder le vase est très clairement, en ce qui me concerne, Wendy qui communique toujours avec le Xenomorphe. Celui-ci grandit à vue d’œil et semble être un animal domestique pour Wendy. C’est quelque peu exagéré, tout de même. Plus il grandit, plus il paraît flippant cela dit. Cela ne fait pas peur à Wendy, ni à l’autre synthé-enfant qui doit venir nourrir les extraterrestres, Tootles.
Il le fait et c’est assez hilarant à suivre. Maîtrisant mal sa force, Tootles casse le box dont il doit se servir pour nourrir un des aliens. Qu’à cela ne tienne, il décide de rentrer directement dans la cage pour nourrir ce qui ressemble à une mouche géante. C’est le nom de l’épisode après tout. On découvre un nouvel alien terrifiant.
Le problème, c’est que ça me perturbe un peu : Tootles se retrouve piégé dans la cage des mouches à cause de l’œil-araignée. Pardon, mais je ne comprends pas ? Dans l’épisode précédent, l’Œil semblait vouloir protéger les héros. Là, il s’en prend à un synthé ? Vous me direz, les synthés ne sont pas des héros, c’est peut-être ça le problème. En tout cas, ce pauvre synthé (c’est Harold, le nom qu’il se donnait ?) se fait cracher dessus de l’acide par une des mouches. Il meurt dans d’insupportables souffrances – si tant est qu’il puisse souffrir cela dit. Bon. Ils se mettent à tuer les quelques synthés que j’apprécie alors ? Au moins, c’est surprenant de les voir prendre ce risque.
Moi, j’espère surtout que ça veut dire que Wendy (Marcy) n’est pas increvable. Ce serait rigolo de s’en débarrasser, non ? Bon, peut-être pas pour elle, mais moi, ça ne me dérangerait pas. On voit Wendy confronter la psy sur ce qu’elle a fait à Nibs. Je n’aime pas tellement Sylvia, mais les grands débats de Wendy qui ne veut plus être humaine car les humains sont horribles, ont des sentiments et torturent les spécimens… cela ne m’a pas fasciné.
Elle n’a pas tort dans le fond, Wendy, mais bon, ça me paraît un peu téléphoné comme intrigue. Il y a pire dans la scène suivante : Joe continue de s’inquiéter pour sa sœur et en parle avec le mari de Sylvia. Il l’aimait bien car il l’a vu prendre soin de Wendy, alors le savoir viré devrait lui mettre la puce à l’oreille. Pourtant, il lui demande quand même si Wendy est en sécurité sur l’île. Bien que le mari lui assure oralement que tout va bien, il le fait pour les caméras et micro. En réalité, il montre à Joe qu’il est en train de désactiver les puces GPS des synthé et lui donne les codes d’accès au bateau pour fuir. Wendy ne voulant pas fuir, je vois mal comment ça pourrait se faire.
La fin de l’épisode approchant, il faut bien que quelqu’un retrouve Tootles, le synthé qui s’est fait tuer par la mouche. C’est le mari de Sylvia, Arthur, qui y a le droit. Le pauvre n’a pas idée de ce quoi dans il met les pieds. Il tombe sur Slightly, qui est en plein dilemme moral lui-même : il sait que sa mère se fera tuer s’il ne livre pas un humain au Xenomorphe. Il se débrouille donc pour enfermer le mari dans le laboratoire avec les spécimens extraterrestres. Slightly libère un petit Xenomorphe qui vient tuer Arthur. Lui-même était cependant assez con pour ouvrir la porte de la cage où était le corps de Tootles et les mouches… sans prendre le temps de regarder ce qui est arrivé à Tootles avant !
Il comprend un brin trop tard qu’il est en danger, mais juste assez à temps pour comprendre qu’il va se faire tuer par un extraterrestre. Cela me rend presque triste pour lui. Pour ne rien arranger, Slightly se débrouille ensuite pour planquer son corps dans un conduit d’aération, sans voir non plus qu’il vient de libérer une mouche. Allez, avec un peu de chance, le prochain épisode proposera un carnage extraterrestre de l’île plutôt bienvenue.
