Culte – S01E04 – Les Ordures – 19/20

On entre bien plus dans le vif du sujet et des décisions radicales qu’il faut prendre souvent en dernière minute – ou après la dernière minute. Gérer un tel succès d’audience, faire en sorte de le faire grandir, anticiper les problèmes… Clairement, la vie d’une production n’est pas simple. Certaines sous-intrigues plus fictives semblent tout droit sorties d’Unreal, mais franchement, c’est une belle série.

Spoilers

La scène de la piscine provoque bien des remous.


Ben ils savent qu’il y a des caméras.

Difficile de décrocher de sa télévision, même si on sait déjà tout ce qu’il s’est passé en 2001. Vingt secondes de sexe à la télévision, c’est long. À la radio, on en parle et ça fait stresser Raphaël et Philippe qui envisagent déjà de virer Isabelle. Elle sait qu’elle a déconné, mais en même temps, voilà que le patron d’M6 a un discours totalement inverse et improbable : il est très content de l’émission. Le Parisien a titré sur Jean-Edouard et Loana, ça va donc rapporter de l’argent et surtout de l’audience. C’est exactement ce qu’ils cherchent.

La quotidienne est donc montée avec juste assez pour qu’on sache ce qu’il se passe entre eux… et ça fonctionne, toute la France en a parlé d’une manière ou d’une autre. En vrai, seulement 32% d’audience. C’est suffisant pour que les parents d’Isabelle ne soient pas contents du tout (« J’ai pas rejoint le FN, on va s’calmer » est une réplique si géniale, j’adore… mais comment on a fini où on en est ?) que leur nom soit associé à ce programme. Si ça peut se comprendre, en vrai, elle va redonner une célébrité et pas mal d’argent à leur nom, hein.

En attendant, il faut gérer tout le drama autour de la piscine : faire retirer les photos d’internet (à l’époque déjà, oui), les gens qui se demandent si ce sont des comédiens, le public qui fait de plus en plus d’actions un peu folles contre les bureaux de production, les associations qui déposent des plaintes… C’est quelque chose, tout de même, et les annonceurs se retirent. Tout le monde y met du sien pour pourrir le loft et l’équipe cherche alors des alliés plus intellectuels pour les défendre, parce qu’Isabelle résume bien les choses : ceux qui les font chier, c’est un petit cercle bobo très parisiens finalement.

Quand il s’agit de supprimer les photos et vidéo de la piscine, Elena galère : il y a toujours des gens pour la remettre en ligne. Et pour cause : Raphaël comprend qu’il y a du côté des locaux de TF1 une vraie haine et un mouvement qui se met en place pour les détruire. Ce sont eux qui appellent les annonceurs pour qu’ils se retirent les uns après les autres et c’est le patron de TF1 qui fait une déclaration dans les médias pour les traiter de télé-poubelle. Je suis un peu inquiet pour ma propre santé mentale de connaître si bien la déclaration d’ailleurs – même si ça a un peu été un bout de mes études, il y a des phrases que j’étais capable de dire en même temps que l’acteur, ça m’inquiète, cherchez pas. Le CSA dans tout ça ? Ils sont décrits comme des vieux incapables de faire quoique ce soit si ce n’est toucher leur salaire et… outch. Ils ne font que demander moins de cigarettes à l’écran.

Le rythme s’emballe en tout cas : il y a des actions avec des ordures vidées devant les locaux d’M6 et des tentatives d’invasion du loft… mais bizarrement, la série se contente de reprendre les images des médias de l’époque sans vraiment nous présenter les réactions des personnages. Cela change lorsqu’Isabelle reçoit par la poste un… œil. Arraché, donc. Comme ça va trop loin, décision est prise de leur attribuer des gardes du corps.

Isabelle passe par Guillermo pour avoir une interview qui lui permette de défendre l’émission et, contre toute attente dis donc, ça se termine mal. Evidemment que ça se termine mal : il fait son boulot de journaliste parce que ça existait encore à l’époque et appuie là où ça fait mal. Cela dit, ça motive Isabelle à prendre des décisions radicalement différentes pour la suite de l’émission.

De son côté, Karim vit de plus en plus mal ce qu’il se passe à la fois dans le loft et hors du loft. Hors du loft, il s’endort dans le RER et rentre tard chez lui, parce qu’il passe trop de temps au boulot. Il ment aussi à sa mère, lui expliquant qu’il a rencontré quelqu’un… et quelqu’un serait Loana. Bon. Il me semble assez clair que son personnage est là pour nous montrer un versant problématique de la télé-réalité où on s’attache trop à des personnalités ?

En tout cas, heureusement qu’il est amoureux d’elle pour surveiller ce qu’elle fait. Il se rend compte que c’est Loana qui bouffe les Chocapic de Steevy sans prévenir au beau milieu de la nuit, mais aussi qu’elle se brosse beaucoup de fois les dents. Inquiet, il en arrive à analyser que Loana se fait vomir. Isabelle refuse de regarder la fameuse caméra des toilettes (je reste à peu près sûr qu’il y a des gens qui regardent en vrai, mais bon), mais propose qu’elle puisse voir le psy.

On a le droit à une scène assez irréaliste où Loana rencontre effectivement le psy dans le garde-manger du loft. Sans micro, sans caméra, elle joue quand même le rôle qu’on veut qu’elle joue et en une scène, l’actrice parvient sans mal à faire transparaître le mal dans lequel Loana se trouve : d’un côté elle traite d’enfoiré Jean-Edouard, de l’autre, elle veut encore le séduire… et le psy fait un raccourci entre Jean-Edouard et la figure paternelle qu’elle déçoit, parce qu’elle les nomme de la même manière : l’enfoiré. C’est si dur. Loana accepte de revoir le psy et de suivre une thérapie, mais c’est tout ce qu’Isabelle en saura.

En attendant, Jean-Edouard et Aziz sont nominés, nommés, nominés ? La blague sur la décision qui est prise à l’arrache sans vérifier et qui lance une tradition de près de 20 ans du mauvais terme, c’est quelque chose. Karim y voit une opportunité de sauver Loana de son calvaire et d’être son prince charmant : il propose donc à Isabelle et Elena de manipuler l’émission. Si la dernière est contre, Isabelle se laisse convaincre et fait diffuser des magnétos anti-Jean-Edouard pendant le reste de la semaine.

Pourtant, le soir du prime, elle change d’avis : elle comprend suite à l’interview avec Guillermo qu’elle n’aura jamais le respect de la sphère intellectuelle parisienne et décide, en en parlant qu’à Raphaël et pas Philippe, de renverser la situation. Si elle atteint les 40% d’audience, les annonceurs s’aligneront avec elle et la peur règnera de leur côté, pas du sien. Elle décide donc de garder Jean-Edouard : huée au prénom d’Aziz, interview des proches de Jean-Edouard et arrêt des votes au moment opportun pour le garder, voilà les manipulations que nous propose la série.

De son côté, Raphaël trahit Philippe en direct en proposant à M6 de mettre le Loft Story en même temps que le Bidgil, histoire de bien les couler et parce qu’on ne les regrettera que cinq minutes. Ironique quand on sait qu’en 2025, le Bigdil fait son retour… et en même temps, l’une est plus culte que l’autre, quoi.

Bref, dans cet épisode tout semble bien aller pour Isabelle alors qu’on s’approche de la fin. Elle peut tranquillement se faire passer pour Dieu en manipulant les votes et en faisant en sorte que Jean-Edouard reste au profit d’Aziz. Que c’est triste pour Aziz. Que c’est triste pour Karim aussi, qui s’énerve de plus en plus et va de plus en plus mal. Charlotte comprend qu’il prend plus de médicaments (il a été jusqu’à trafiquer pour se faire une fausse ordonnance !) et Isabelle finit par lui demander de prendre son week-end, histoire qu’il retrouve son calme. Elle garde Jean-Edouard pour l’audience, et elle fait bien : les résultats sont sans appel, elle atteint 41% d’audience et tout le monde ne parle plus que d’eux. Même l’inspection du travail. Beau cliffhanger.

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