Je suis complètement dérouté par cet épisode qui change totalement de point de vue et raconte une histoire bien différente de celle des deux premiers épisodes. Et, en fait, il me raconte ce pour quoi j’étais venu à la base. C’est juste beaucoup mieux, c’est simple, c’est de la romance efficace parce qu’elle est basique, justement. Les personnages sont bien écrits, on vit les dramas avec eux, la romance avec eux. C’est vraiment un bon épisode et ça fait plaisir à regarder.
Spoilers
Tiens, Scott, le coéquipier de Shane, cache lui aussi bien des secrets…
Oh so you’re kind of wild.
Oui, je suis encore là ; oui, je recommence à regarder la série. Ce n’est pas grandiose, mais ça vaut bien le détour entre deux quintes de toux et après une bonne sieste. L’épisode recommence en février 2014 et s’éloigne très clairement du couple principal qu’on essaie de nous vendre sans que ça ne m’accroche. Peut-être que ce sera positif ? On s’intéresse dans cet épisode à Scott Hunter, le coéquipier et pote de Shane.
Je suis un peu perplexe. L’idée est de repartir sur la scène des JO où il est question du pote probablement gay de Shane. Partant de là, on voit bien qu’il est plus gêné encore que XXX et la série nous entraîne dans un flashback quatre mois plus tôt. C’est vraiment étrange comme introduction d’épisode. Le détour est aussi quelque chose auquel je ne m’attendais pas du tout. C’est le contenu d’une saison 2 de faire un tel détour, pas d’une saison 1.
Admettons, cela dit. Je suis prêt à me laisser embarquer dans ce détour parce que c’est un acteur que j’aime bien après tout et parce qu’il a l’air d’une timidité maladive quand il rencontre Kip, le vendeur avec qui il va flirter pendant tout l’épisode. Comme quoi, ces scénaristes savent nous proposer une vraie romance qui ne ressemble pas qu’à un plan cul.
En effet, on voit Scott faire son footing et s’arrêter pour un smoothie. Il rencontre alors un serveur qu’il trouve clairement mignon quand il le voit endormi. Il réveille celui qui s’appelle Kip et très vite, il y a de la drague entre eux. Je veux dire, le flirt est clairement visible. Kip n’a aucune idée de qui est Scott, sa collègue non plus, mais un autre client finit par le reconnaître.
Il n’en faut pas beaucoup plus pour que la petite drague vue par Elena, la collègue et amie de Kip, finisse par être le gros sujet du soir quand ils se retrouvent dans un bar à regarder le match de hockey avec d’autres amis. Scott est victorieux et revient dès le lendemain au bar à smoothie pour en commander un nouveau. Il faut dire que Kip fait bien les smoothies (ça me donne envie d’essayer cette recette, tiens) et qu’après une victoire, Scott essaie de reproduire ce qui a mené à la victoire. BEN VOYONS. Il m’a fait trop rire.
L’air de rien, il expose surtout à Kip le moyen de le revoir : il suffit d’être de service les jours de matchs. Et avec une pote comme Elena au travail, il est rapidement présent après chaque match de Scott.
Le temps passe vite, mais moins vite que dans les épisodes centrés sur Shane et Ilya. Très clairement, on a affaire ici à un couple qui évolue à un rythme plus classique et habituel. On n’est pas sur de la haine, juste sur de l’attirance. Ainsi, c’est seulement deux jours plus tard que nous voyons Scott être charrié par Ilya ; puis c’est le lendemain que ça tourne vinaigre avec Shane : Scott trouve que Shane commence à sonner comme Ilya, et il le lui dit. Les deux joueurs sont amis, mais se disputent sur le terrain. Si on est quatre mois avant les JO, on devrait donc avoir déjà suivi cette dispute, non ? C’est un peu étrange et on ne se concentre toujours pas sur le hockey.
Le lendemain de la dispute, Kip est en retard pour aller au boulot car il ne trouve pas son costume. Ils sont si marrants les scénaristes à trouver les excuses les plus idiotes pour mettre à poil son casting. Bon. Il s’avère que finalement Kip travaille comme serveur avec un de ses meilleurs potes, et il travaille dans une belle soirée de gala où il croise par hasard Scott.
Et quand je dis « croise », Kip le percute avec un plateau plein de bouffe. La femme avec Scott le dénigre très violemment, ce qui fait qu’un peu plus tard Scott se sent obligé de s’excuser. Une fois que c’est fait, il invite Kip à dîner dans un fast-food juste en face de la réception, après son service évidemment. Voilà donc Scott qui attend très longtemps pour revoir Kip, mais eh, ça ne le dérange. On ne peut pas faire plus explicitement gay friendly que ça, si ?
Si la relation était mignonne jusque-là et que j’ai eu la dose de romance que j’attendais de la série avec son couple principal, je suis tout de même un peu dérouté par la suite : il y a trop de monde à attendre le fast-food, alors Kip se fait inviter directement chez Scott. L’excuse est qu’ils peuvent commander à manger là-bas. La théorie est bien différente de ce qu’il se passe en pratique, par contre : Scott se déshabille dès qu’ils rentrent dans l’appartement.
Ils couchent donc ensemble et, apparemment, tout se passe bien entre eux alors même qu’ils ne s’étaient jamais embrassés jusqu’ici. C’est un peu gros d’avoir le coéquipier de Shane tout aussi gay que lui, je trouve, mais soit. Durant la nuit, Kip envisage de partir, mais Scott lui demande de rester. C’est tout bénef : le lendemain matin, au réveil, il a un smoothie qui l’attend et la possibilité de le baiser à nouveau. Wow. C’est un peu hot cette manière de lui demander « Can I fuck you ? », mais soit.
Une fois que c’est fait, ils partagent donc un bon smoothie, sans prendre la peine de vraiment se rhabiller. Scott en profite pour demander à Kip de ne pas partir. Je suis bien plus fan de ce couple que du couple principal, bordel. Bon, le problème, c’est que Scott révèle qu’il n’invite jamais personne chez lui parce qu’il ne peut pas faire son coming-out et que Kip est un imprévu dans son planning. Mais bon. Il avait très envie de Kip, comme il a très envie de le voir rester : il sait qu’il abuse, que c’est fucked-up, mais il a envie de lui et autant demander ce qu’on veut.
Oh bordel. Comme je suis d’accord avec Scott. On peut dire ce qu’on veut, mais la communication dans une relation humaine – et surtout quand il y a du sexe à prendre en compte – c’est la clé de tout. Et autant dire clairement les choses. À quoi bon faire des détours ? Il a envie de lui, il le réclame. Quoi de plus normal ?
Je suis un peu partagé par la réponse de Kip : il est OK pour rester, ce que je comprends, mais il se laisse ensuite un peu trop être le jeu sexuel de Scott. Si la timidité et la pudeur n’est toujours pas ce qui étouffe la production de la série, les scènes de sexe sont quand même moins longues ici – ce qui rend ça moins gênant que les premiers épisodes. Bien sûr, Kip garde sa relation secrète, mais Elena me fait mourir de rire dans chacun des échanges qu’elle a avec lui, alors que Kip a accepté de vivre chez Scott sans se poser deux fois la question.
Elena sait très bien qu’ils sont en couple, même si Kip tente de garder le secret. Il faut bien des défauts, et ce sera celui de Scott de vouloir garder ce secret. Kip ne semble pas en avoir quand il fait la cuisine pour Scott et s’occupe de tous ses besoins par contre. En contrepartie et parce qu’il est amoureux, Scott s’intéresse aussi à Kip en tant que personne. Ainsi, il décide d’emmener Kip à une exposition de son artiste préféré pour lui faire plaisir, même s’il n’est pas sûr d’assumer de sortir en public avec.
Et ça ne manque pas de poser problème. Quand la galeriste commence à leur parler, Scott est clairement angoissé et décide donc de se barrer. Pourtant, Kip lui avait proposé de se barrer avant. J’ai un peu plus de mal avec certaines des décisions de Scott ici, mais à vrai dire, ce n’est pas évident de devoir cacher son homosexualité. Toute la question est de savoir s’il doit vraiment le cacher ou s’il n’est pas en train de s’ajouter des barrières dans une société qui est prête à évoluer. Mais peut-être pas. Bref. Je le comprends, je crois.
En plus, il a de la chance parce que Kip est une perle rare qui reste avec lui malgré tout, sans grand reproche. J’ai toujours autant de difficultés avec les séries et cette manière qu’ils ont tous de faire l’amour devant d’immenses baies vitrées, mais soit, Kip est une perle rare, allez.
Il offre même des chaussettes à Scott avant son match, qu’il regarde au bar avec Elena. Celle-ci est saoulée : elle voit que son pote est fou amoureux et elle voit qu’il ne dit rien à personne. En vrai, ça ne fait que deux mois qu’ils sont en couple et elle réagit comme si ça faisait cinq ans qu’ils se cachaient. Deux mois, ce n’est pas si long pour un couple ordinaire – mais alors un couple avec une célébrité, et en plus une célébrité homo ?
Je ne sais pas, la série fait un pataquès de pas grand-chose. Le problème, c’est qu’Elena lui met des idées dans la tête et que Kip va commencer à douter après tout ça. Sa relation avec Scott est belle, c’est dommage de tout foutre en l’air si vite. Et en même temps, ce n’est pas le sujet de la série. On sait bien que nous n’avons qu’un épisode consacré à eux…
Tout se dénoue donc lors d’un gala organisé en l’honneur de Scott, où il a bien sûr invité Kip. Ce dernier vient accompagné d’Elena, comme lors des premiers rendez-vous (j’ai oublié d’en parler, mais Elena avec son popcorn au match de hockey était hilarante). Elle reprend le rôle de la meilleure amie parfaite à essayer de détendre l’atmosphère entre eux. Il va de soi que Kip est tout stressé de voir son mec en public sans pouvoir le toucher – il a surtout peur de la réaction de Scott puisqu’Elena est courant. Celle-ci en profite pour réclamer une danse, histoire de parler avec lui. Elle aime trop son pote pour le voir souffrir comme il souffre. Elle veut donc clarifier les choses avec Scott, parce qu’elle le trouve génial lui aussi, mais ils méritent l’un comme l’autre le bonheur – et un peu de lumière du soleil. C’est vrai que ça fait du bien le soleil.
Le problème, c’est que ce n’est pas si simple pour Scott. Le soir même, il se retrouve dans une conversation avec Kip qui pose problème : Kip veut organiser son anniversaire dans un bar gay et y inviter Scott, sauf que Scott n’est pas prêt à ça. Il espère l’être prochainement ; mais il sait aussi que ça pourrait prendre quelques années. OK. Donc au moment des JO, Scott est de nouveau célibataire, c’est ça l’idée ?
Kip a beau être au courant dès le départ de la distance infranchissable entre eux et dans leur relation, la situation n’en est pas moins douloureuse. Et je crois que je le comprends. Il a emménagé du jour au lendemain chez Scott, sans crier gare, sans avertissement. Il est évident que son père et sa vie d’avant lui manquent. Il a beau comprendre la triste vie de Scott, ça ne simplifie pas tout pour autant – la vie de Scott est triste, avec ses parents morts dans un accident quand il était enfant et une bourse d’étude en compensation lui permettant de devenir star de hockey.
Finalement, la distance dans leur couple vient surtout de l’extérieur de leur couple. Ensemble, ils fonctionnent bien. La pression de la société, en revanche, fait qu’ils ne peuvent pas vraiment être ensemble. Et c’est tellement le cas de plein de couples gays que c’est vraiment bien écrit, je trouve.
Kip rentre chez lui dépité et finit en larmes dans les bras de son père. Oh doudou, il me fait de la peine. Il fête finalement son anniversaire (deux semaines plus tard, putain !) dans son bar avec tous ses potes, mais sans Scott, qui reste à l’observer depuis l’extérieur du bar. Y a pas à s’écraser comme ça et à disparaître putain.
Bref. Pas étonnant qu’en Russie, Scott se sente un peu mal. L’épisode se termine sur le match qu’il va disputer là-bas pour la médaille d’or. Et bien sûr, il porte les chaussettes offertes par Kip.
