Salut les cinéphiles !
J’ai parlé du film hier sur le blog avec un article sobrement intitulé « Faut-il aller voir The Disaster Artist ? », mais l’article s’adressait donc à tous ceux n’ayant pas vus le film et hésitant peut-être à tenter leur chance. Voici aujourd’hui une critique un peu plus détaillée et avec quelques spoilers, donnant mon sentiment général sur le film, pour ceux l’ayant vu, donc. Bon, mon avis n’a pas changé depuis hier : je suis quelque peu mitigé et je dirais que j’ai bien aimé, mais il y a un mais (et même plusieurs !)… bref, le plan de l’article était tout trouvé.
Attention spoilers

J’ai aimé :
- La séquence d’introduction qui donne envie de voir le film et nous fait attendre quelque chose de très grandiose : J.J. Abrams, Kristen Bell, Adam Scott… Que de beaux noms !
- Le casting, plein de visages connus et d’acteurs que j’aime. Je suis fan d’Alison Brie, mais je n’avais jamais trop suivi sa vie perso, donc je n’ai jamais rien vu avec Dave Franco (bon, OK, si, je l’ai vu dans Scrubs, mais je ne l’ai pas reconnu bouuuh). Je connaissais surtout James Franco de 11.22.63 et des frasques de sa vie personnelle… mais ça, c’est plutôt un « j’aime pas ». Comme je le disais hier, on a un film réalisé en famille, et ça se sent. Quant aux caméos, il y en a tellement que j’en ai raté (apparemment Dylan Minette de 13 reasons why est dedans ?).
- Toutes les chansons utilisées dans le film. Je veux repartir vivre dans le passé rien que pour ces chansons débiles. Et puis, se faire Rick Roll en plein milieu d’un film, c’est toujours jouissif. Ou pas, certes, mais j’aime la musique débile, désolé !
- Les commentaires des spectateurs du film dans la séquence de fin : c’était un condensé de réactions vraiment sympa et ça finissait par donner envie de rire.
- Le montage final avec les extraits de The Room et de The Disaster Artist en parallèle. Le travail effectué par chacun est remarquable – dommage que ça ne saute pas aux yeux quand on ne connaît pas bien The Room. En tout cas, j’ai regardé ce dernier après la séance, j’avoue ; et c’était drôle !
- La durée : il aurait facilement pu être trop long ou devenir ennuyeux, mais il ne s’attarde pas trop sur les détails, et c’est tant mieux !
- La scène post-générique, peut-être bien la meilleure du film. Ou alors, c’est parce que le générique m’avait mis dans l’ambiance.
- Greg Sestero, le meilleur ami qu’on veut tous avoir (ou pas, il est un peu trop beau quand même).

Je n’ai pas aimé :
- Tommy Wiseau, le meilleur ami dont personne ne veut (sauf quand il pousse à croire en ses rêves et balance sa thune comme si c’était normal, mais ça me fait passer pour un vénal de dire ça, non ?) – et dont il est trop facile de se moquer.
- Un casting entièrement blanc (ou presque). Certes, il est question du Hollywood des années 90/2000, mais ça ne justifie pas tout quand on est en 2018, sérieusement.
- Que le film ne passe pas le Bechdel Test (ou si peu). Et là, on ne peut pas dire qu’il n’y avait pas l’occasion. Certes, le film se concentre surtout sur le point de vue de Greg, mais il n’hésite pas à switcher sur celui de Tommy aussi, alors il y avait moyen de caser quelque chose. Les rôles féminins manquent tous de profondeur, Alison Brie étant cantonnée à l’admiration/déception de Greg et Ari Graynor (que je connaissais de Fringe, j’ai passé le film à me le demander) n’étant que la caricature d’une actrice neuneu et égocentrique… Bon après, vu la misogynie de The Room, l’actrice était peut-être comme ça, je ne sais pas.
- Passer à côté de tout un tas de références au film original – et du coup avoir envie de le voir lui plus que de revoir The Disaster Artist ; qui paraît être un réchauffé optionnel à côté.
- La fin, comme dans les ¾ des films que je vois : j’aurais aimé en savoir plus sur la vie perso de Greg après la sortie du film (et plus accessoirement de Tommy, mais lui fait partie du mythe) car on nous fait nous investir dedans pendant un certain temps du film pour que ça finisse en eau de boudin (oui, c’en est au point où j’utilise cette expression). J’ai fini par chercher des infos sur IMDB… pour découvrir qu’il avait refait un film avec Wiseau l’an dernier. Allons bon !
- Le montage final et la scène post-générique sont mes moments préférés… mais ils arrivent trop tard. C’est un peu con d’avoir l’impression d’entrer enfin dans le délire du film quand il se termine. C’est peut-être moi, c’est peut-être de ne pas m’être assez renseigné sur The Room avant, mais ça donne finalement le sentiment d’un goût de trop peu, alors que la longueur du film était parfaite. Allez comprendre. J’aurais aimé les extraits du film d’origine en parallèle des scènes du film de 2018, au fur et à mesure. Je sais pas, il y aurait eu moyen de faire quelque chose.
Bref, vous voyez qu’après deux articles, je ne sais pas sur quel pied danser avec ce film, mais je sais au moins sur quelle musique le faire ! En sortant de la salle, je me suis dit que je ne le reverrai jamais. Le lendemain après visionnage de The Room, rien n’est moins sûr : j’ai envie de le revoir pour faire plus attention à certains détails…



