Petit coup de cœur pour Coherence

Salut les cinéphiles,

Je tiens absolument à écrire sur un film que je viens tout juste de terminer ce soir parce qu’il était dingue et… que je n’en avais jamais entendu parler ?

Une belle découverte totalement hasardeuse

Coherence - film 2013 - AlloCinéCoherence, je suis tombé dessus totalement par hasard. Je ne sais plus comment d’ailleurs, alors que je l’ai lancé il y a moins de deux heures… C’est dire l’état dans lequel il met.

Bon, je survends les choses, par contre. C’est un film pour ceux qui aiment se prendre la tête, pour ceux qui aiment les huis-clos et pour ceux qui aiment les bons gros délires de physique quantique… Quoique ça, ce n’est pas obligatoire, parce que le film peut se comprendre sans se prendre la tête aussi : il suffit de le regarder sans se poser trop de questions.

Réarranger son cerveau ?

C’est le sous-titre sur l’affiche ci-dessus… est-il si vrai que ça ? Humph. Côté scénario, c’est vraiment très simpliste : un dîner entre amis est interrompu par le passage d’une comète dans le ciel qui semble provoquer quelques réactions sur les appareils électroniques terrestres. Une coupure de courant force nos personnages à sortir dans la rue – où il remarque qu’une seule maison dans le quartier a du courant. Oui, mais les voisins ne sont pas tout à fait ce qu’on s’imagine. Pas besoin d’en dire plus pour ne pas spoiler.

COHÉRENCE de James Ward Byrkit : la critique du film

Peut-être que je peux ajouter que la majorité du casting est inconnue du grand public, y compris encore aujourd’hui, près de dix ans après la sortie du film. Le seul acteur connu est Nicholas Brendon, Alex/Xander dans Buffy. Et le pire, c’est que ce n’est certainement pas pour ça que j’ai regardé le film, parce que j’ai découvert son nom au générique au début du film. Ce n’est pas non plus ce qui fait que je vais le conseiller, parce que ce n’est pas un acteur que j’adore non plus ; je ne garde pas un souvenir impérissable des moments où je l’ai rencontré. D’ailleurs, je me demande si je n’avais pas entendu parler de ce film la deuxième fois…

Pourquoi c’est si bien alors ?

https://imgsrc.cineserie.com/2016/08/3479.jpgQu’importe. Qu’importe, parce que Coherence est le genre de film que j’aime vraiment. Par bien des aspects, il m’a rappelé un peu Triangle : on y suit une héroïne blonde plongée dans un délire un brin psychédélique qu’elle ne comprend pas. Par contre, on est moins dans l’horreur ici (quoique, il est tourné parfois comme tel) et plus dans la réflexion. Il faut donc s’accrocher – et accrocher au film surtout – pour ne pas en sortir frustré ou déçu. L’avantage, c’est que c’est facile à faire : le film nous plonge en immersion dans la peau de son héroïne, avec un début déjà bien long, caméra à l’épaule.

C’est aussi que c’est un film tourné sans budget ou presque : un peu comme Much Ado About Nothing, tout part d’un délire entre potes. Les acteurs n’avaient pas de dialogues, mais simplement des situations à jouer, et ils se sont retrouvés tous les soirs d’une semaine pour nous fournir ce qui est finalement un petit bijou. Alors certes, ça donne envie d’un peu plus d’explication et je n’ai pas forcément adhéré à la toute fin, mais en tout cas, ça donne un film qui m’aura bien captivé toute la soirée… Pourtant, il n’y a pas un seul de ces personnages avec qui j’aimerais passer une soirée.

Coherence - Film DTV (direct-to-video) (2013) - SensCritique

Besoin d’explications ?

Du côté des spoilers et de ceux qui voudraient une explication, elle n’est pas bien compliquée à comprendre et elle est donnée au cours du film d’une bonne manière, avec chaque fois des petits éléments intrigants pour reconstituer tout le puzzle. Il faut savoir que notre point d’ancrage pour le film est l’héroïne : c’est son histoire que nous suivons quoiqu’il arrive. Et il arrive plein de choses : chaque fois qu’un personnage traverse la zone obscure entre deux maisons, il se retrouve à changer de dimension (ou de plan, ou appelez ça comme vous voudrez).

Coherence (2013) par James Ward ByrkitAinsi, les deux premiers personnages qui partent ne reviennent jamais : ils sont remplacés par deux autres, similaires dans les choix faits (y compris la couleur des bracelets), mais différents malgré tout. Idem quand plus tard quatre d’entre eux s’en vont : ils ne reviennent pas dans la même maison, mais encore dans une autre, mixant encore les possibilités entre eux. L’enquête de l’héroïne est compliquée par le fait qu’elle ne connaisse pas tous les déplacements de ses amis, et on finit par oublier qui est qui nous-mêmes ; jusqu’à cette fin de film.

Bien sûr, si tout le monde était resté sur place et avait arrêté de se déplacer sans raison, tout aurait été plus simple. D’ailleurs, le dernier monde visité par l’héroïne est clairement le plus serein… mais bon, le film n’aurait pas été très intéressant dans ce cas-là. Et plus les personnages sortent de la maison, plus ils ont envie de sortir, en plus.

Coherence-movie-trailer - Taylor Holmes inc.

Méfiez-vous des apparences… et des détails !

Concrètement, ce n’est pas le film de l’année 2013 ; ce ne sera pas non plus celui de 2022 en ce qui me concerne, mais c’est un vrai coup de cœur parce que c’est le genre de film qui joue avec un concept que j’aime bien (ici, le chat de Schrödinger) et le fait suffisamment habilement pour que ça vaille la peine. En plus, je sais déjà que je le reverrai : je suis sûr d’avoir raté des détails et des pistes tellement il y en a tout du long. Vraiment, il y a un tas d’éléments qui paraissent anodins (notamment dans la conversation au début – eh, il est mignon ce vase) et qui prennent sens plus tard dans le film. Bref, le genre de film face auquel on doit toujours découvrir de nouvelles choses et de nouveaux éléments : et ça, j’adore.

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Deux films d’horreur et un coup de cœur

Salut les cinéphiles,

J’ai passé le seuil de la porte de chez moi à 23h43, mais je me suis dit qu’avant de faire quoique ce soit, il pourrait être très marrant de tenter d’écrire mon article avant minuit. Genre, WordPress va me laisser faire, vous savez. Au-delà de WordPress, le vrai problème, c’est que le mercredi, on parle cinéma… et que ce mercredi, je ne sais absolument pas de quoi vous parler car je ne suis pas allé au cinéma cette semaine, j’avais d’autres choses à faire.

Prime Video: The BrideBon, j’ai vu des films quand même je vous rassure, il y a un sujet pour cet article, mais ça n’a pas été un franc succès tout du long. Franchement, j’ai regardé The Bride sur Amazon Prime Video hier… et ne vous imposez pas ça ?

C’était drôle à voir entre amis (et encore), mais c’est vraiment un film d’horreur raté alors que le concept était là pour proposer un film qui vaille le détour. Les concepts ne font pas tout, je le sais déjà avec les séries de toute manière, mais là, rien n’allait sur ce film qui enchaîne dans sa dernière demi-heure un tas de twists et rebondissements pas franchement lisibles ou crédibles. Ajoutons à ça des acteurs peu convaincants – du moins en VF, ça ne doit pas aider ? – et des effets spéciaux aussi cheap que ce que je pouvais faire quand j’étais au lycée (j’exagère à peine !), et ça devrait vous passer l’envie de vous la faire cette mariée.

Critique] Simetierre (2019)Simetierre est une valeur plus sûre quand il s’agit d’horreur. Je triche un peu car je l’ai vu avant mon départ de vendredi dernier, mais c’était un film d’horreur plutôt réussi. Encore une fois, je m’autospoile tout seul avec mon enfance : je n’avais jamais vu le film et je pensais avoir tout oublié de ma lecture du livre, mais non, tout m’est revenu assez vite.

Après, ce n’est pas non plus un délice d’inédit et d’invention dans le genre ; on est sur un Stephen King qui ne se foule pas avec un voisin vieux un peu chelou et mystérieux, une famille ordinaire pas si ordinaire dans ses traumas, un animal flippant et une gamine qui va fasciner bien malgré elle. L’actrice a géré le rôle, cela dit, et l’histoire est efficace. Pour une fois, l’adaptation n’est pas trop ratée, même si elle a ses limites, quoi.

Great Freedom en DVD : Great Freedom DVD - AlloCinéFinalement, mon coup de cœur est venu d’ailleurs cette semaine : j’ai pu voir l’interminable film Great Freedom. Vous aurez compris que si je dis qu’il est interminable, c’est que l’on sent passer les deux heures : la chronologie du film est éclatée au sol, avec des passages d’une époque à l’autre qui nous force à reconstituer l’aventure du héros de cette histoire. Encore une fois, je ne vois pas trop l’intérêt, un ordre linéaire et des plans moins longs auraient fait l’affaire.

L’histoire ? Celle d’un homme arrêté pour homosexualité à l’époque où c’était encore interdit dans l’Allemagne d’après-guerre. Le film propose une critique sociale acerbe sur le fameux (ou pas, ça dépend de votre culture sur le sujet) article 175 qui condamnait donc les homosexuels à une vie en prison. La peine est courte bien sûr, mais il est facile de revenir en prison à peine sorti…

Hans, c’est le nom de notre héros, est dans ce cas : il enchaîne les séjours en prison, et sa vie n’est pas tendre quand il est aussi souvent mis en cellule d’isolement à cause de son caractère. Cela ne l’empêche pas de se lier d’amitié avec un co-détenu, et d’amour avec un autre. Du moins, au début. Je ne vais pas trop en dire, mais en tout cas, le film était assez magnifique.

Les acteurs y sont impressionnants, le commentaire qui est proposé en creux assez glaçant et tout fonctionne merveilleusement bien, jusqu’à la BO de la dernière scène. Ah bordel le générique de fin est marquant d’ailleurs, de même que la dernière scène. Je la sentais venir, mais ça n’a pas empêché le fait que ça remue. C’est comme ça.

Bref, regardez ce film si vous en avez l’occasion, il est très réussi ! De toute manière, pas pour rien qu’il a autant de récompenses…

 

Le Secret de la Cité Perdue : vraiment pas incontournable, mais fun

Salut les cinéphiles,

Si vous êtes lecteur du blog principalement pour les critiques (express ou non) de films et de ce que je prends le temps d’aller voir au cinéma, vous aurez probablement remarqué que je n’ai pas posté d’article sur les films mercredi dernier. Je débarque donc aujourd’hui pour réparer cette grossière injustice.

Il y a eu deux semaines un peu moins passionnantes côté cinéma, je dois dire, alors je suis de nouveau plutôt bon public. Quand j’ai vu débarquer un film avec comme têtes d’affiche Sandra Bullock et Daniel Radcliffe (sachez que ce sont les deux acteurs mis en avant à Bercy, allez savoir pourquoi, car Radcliffe n’est pas le personnage principal), je me suis dit que ça allait forcément me convenir. Le genre n’est pourtant pas mon préféré, avec un côté aventures couplé à de la comédie romantique lourde… pas du tout mon délire.

Simple mais efficace

Et pourtant, Le Secret de la Cité Perdue est un film qui a su me convaincre. Les acteurs sont tous excellents – mention spéciale pour Brad Pitt avec qui je suis presque prêt à me réconcilier après ce petit rôle amusant – et réussissent à faire passer l’humour délirant de ce film.

L’histoire est on ne peut plus simple : une auteure de romances d’aventures (une sorte d’Indiana Jones, à tendance un brin porno, forcément, et mettant en scène une héroïne) est en mal d’inspiration et traverse une difficile crise de la quarantaine, blasée par le mannequin posant sur les couvertures de ses livres. Elle entame une dernière tournée de promotion… mais tout va changer lorsqu’elle se retrouve embarquée bien malgré elle dans une aventure digne de ses romans.

Vous voyez : ça ne casse pas trois pattes à un canard et ça n’invente vraiment rien. Et pourtant, la mayonnaise prend grâce aux acteurs et au scénario un chouïa moderne. Ce que j’ai particulièrement apprécié est que l’humour n’est que rarement très lourd durant le film (bon, les sangsues, c’était attendu et pas dingue quoi, même si Channing Tatum – ou sa doublure ? – reste joli à voir, d’accord). On reste sur tous les clichés du genre et tous les problèmes qui vont avec, mais ça se laisse regarder. Ou alors, j’étais en manque de film et celui-ci était suffisant pour me sortir de ma torpeur.

Un divertissement sans prise de tête 

Je commence à me poser des questions : je ne regardais vraiment aucun film il n’y a pas si longtemps, et je n’aimais rien… Et maintenant, je vais toutes les semaines au cinéma et je suis bon public face à tout ce que je vois ? En plus, celui-ci est répétitif après Uncharted qui, l’air de rien, était quelque peu dans le même genre… mais non, vraiment j’ai passé un bon moment.

Après, on ne va pas se mentir, c’est surtout venu du fait que j’ai trouvé que c’était une comédie efficace dans l’écriture des répliques du duo principal et dans le rythme. Je ne me suis pas ennuyé pendant ces deux heures et j’ai rigolé – vraiment rigolé – à plusieurs reprises face aux situations proposées ou aux répliques.

Le film n’est pas incontournable et ne marquera pas les esprits pour longtemps, mais ce n’est pas son ambition non plus. Si vous souhaitez rire et passer un bon moment de cinéma, ce peut être une bonne occasion. En plus, les cinq acteurs qui portent le film apportent tous une énergie différente et efficace. Daniel Radcliffe s’éclate dans un rôle de méchant qui est surtout capricieux et colérique, et ça fait du bien de voir qu’il a réussi à se débarrasser complètement de l’image du rôle qui nous l’a tous fait connaître (ou presque).

Tout n’est pas aussi rose que la combi de l’héroïne 

Son plus gros défaut ? Sous couvert de féminisme grâce à son personnage principal, on est quand même encore sur un film gros budget avec trois têtes d’affiches masculines sur quatre et la conclusion n’est pas du tout convaincante du côté de l’évolution logique des personnages. M’enfin, j’imagine qu’on ne vient pas voir ce genre de film pour la logique ?

Un autre défaut plus attendu et moins surprenant : tout était dans la bande-annonce, ou presque. Pour une fois, je l’avais vue au cinéma et franchement ça m’a cassé quelques surprises du film parce que j’attendais certains moments. Cependant, ce n’est pas si grave sur ce genre de film, et en plus, je n’avais vu la bande annonce qu’une fois. Ça me confirme que c’est pas mal d’être le relou qui arrive quinze minutes après l’horaire de début de séance, histoire de ne pas voir les bandes-annonces. Dire que j’adorais ça à une époque où on ne nous montrait pas tous les films.

Pour en revenir au film d’aujourd’hui, il y a tout de même quelques gags qui ne sont pas dans la bande-annonce et je ne l’avais vue qu’une fois, ce qui fait que j’ai eu quelques surprises. Par rapport à l’idée préconçue que j’en avais où la lourdeur l’emporterait inévitablement, ce n’était pas ce que j’en attendais en tout cas, et j’ai eu l’occasion de beaucoup rire, ça me convient très bien comme ça… Bonne séance de cinéma !

 

Quand la vie me fait un improbable poisson d’avril

Salut les sériephiles,

Ce n’était pas du tout l’article que j’avais prévu et ça va peut-être sentir quelque peu le réchauffé pour ceux qui me suivent sur Twitter, mais cette histoire est tellement invraisemblable que je ne peux pas ne pas l’évoquer sur mon blog – voyons cet article comme un pseudo journal intime qui n’en est pas un tant je vais raconter cette histoire à tout le monde.

Non, parce que, quand même, la vie a décidé de me faire un 1er avril. Et la blague n’était pas drôle du tout à vivre sur le moment – même si je vais vite m’en remettre pour un rire longtemps. Hier soir, je suis allé au cinéma voir un film qui commençait à 20h55. À 20h54, je regardais une dernière fois mon portable, pour le mettre en mode silencieux, devant le cinéma. A 22h20, je me rendais compte que mon portable avait disparu. Entre les deux, j’étais entré dans le cinéma – et c’est un petit cinéma, franchement, avec peu de passage – et dans une salle où se trouvaient à peine dix personnes. D’ailleurs, le film La Brigade mérite plus de spectateurs que ça !

Toujours est-il que mon portable avait disparu. 31 mars, 22h25, je commence à me rendre à l’évidence après avoir fouillé toute la rangée, inspecter le sol (jonché de popcorn des enfants venus voir Sonic, il paraît que c’est normal, bordel, éduquez vos mômes et apprenez-les à respecter votre argent ??) : on m’a volé mon portable. Quand même, je ne lâche pas l’affaire comme ça, allant voir à l’accueil du cinéma, espérant un bon samaritain pour le ramener là.

Fail. J’ai gagné le droit de retourner inspecter les mêmes rangées de siège avec une employée du cinéma, totalement désolée pour moi (c’est elle qui m’a expliqué que c’était toujours comme ça le sol dans les séances avec les enfants). Franchement, on a réinspecté les sièges à côté du mien, le sol, la rangée devant, la rangée derrière. Rien.

Sortie du cinéma, dépité, après avoir laissé des coordonnées. Bon. Il faut s’y faire : le portable a disparu. Maigre espoir : il n’y avait personne au guichet du cinéma à la fin de la séance, donc possiblement, quelqu’un a embarqué avec lui le téléphone pour le ramener le lendemain. Tordu, mais ça peut arriver, non ? Humph.

La suite ? Faire les restaurants de la rue autour du cinéma pour leur demander si quelqu’un a trouvé le portable. Non. Retourner au cinéma, réinspecter la salle dans le noir complet avec un flash d’un autre téléphone, au cas où, on sait jamais. Se maudire d’être en mode avion. Sortir du cinéma, vérifier les poubelles en désespoir de cause. Rentrer chez soi, avec un maigre espoir et un énorme problème.

Vous voyez, mon portable, c’est mon bébé, alors je l’ai mal pris de l’avoir perdu, surtout comme ça. Et puis, au-delà de ça, je n’avais pas sauvegardé mes photos. Pire encore : c’est mon accès internet, je n’ai pas de wifi, moi. Bon, je ne vis plus tout à fait seul, alors c’est un demi-problème. Reste que je n’ai pas de quoi me connecter ou contacter qui que ce soit pour le lendemain, ce fameux 1er avril du titre.

Je voulais me coucher tôt, parce que je devais commencer tôt au boulot aujourd’hui, et parce qu’ils annonçaient de la neige – genre, miracle de Noël un jour de printemps, vous êtes sérieux ? C’était une autre sorte de fail : il était 23h le temps de faire tout ça, et me voilà parti à déterrer mes anciens portables à la recherche d’une solution viable. Ce fut compliqué. Dans mon malheur, j’ai la chance d’avoir un forfait Free à 2€ que j’utilise parfois pour le boulot, donc j’avais déjà une carte sim à portée de main. Pas de bol, c’est une nano : elle n’est compatible qu’avec un portable que je n’utilise plus depuis six ans à peu près.

SU-PER. Au moins, ça fonctionne pour les SMS. Commence un autre problème : ça ne fonctionne que pour les sms et les appels, mais moi, j’ai besoin d’un peu plus pour mon trajet en train – idéalement une application pour vérifier l’état du trafic avant de partir sans avoir à réveiller personne ou, bon, de la musique. Pour ça, il faut des applications. Pour ça, il faut le playstore, et donc, il faut un compte Google.

Là, j’ai découvert la plus grosse des failles de sécurité : la putain de double authentification de mes deux. Pardon, je deviens vulgaire, mais sérieusement ? Mon compte Google est protégé par un mot de passe assez long, avec des caractères spéciaux, des majuscules, des minuscules, des chiffres, pas forcément dans cet ordre précis et cohérent. Je CONNAIS mon mot de passe, et c’est une petite fierté.

Comme la connexion est suspicieuse parce qu’elle se fait depuis une connexion et un appareil inhabituels, on me dit alors qu’on va m’envoyer un SMS pour confirmer que c’est moi. Merci, mais non merci ? Frustrant. Finalement, en luttant un peu avec les possibilités, on me dit m’envoyer un mail de confirmation sur une adresse de sécurité. Ah, parfait.

Je vais sur l’adresse mail secondaire, tout va bien, j’ai le mail, je clique et… « Merci de patienter 72h le temps de confirmer que c’est vous ». WTF. Super la sécurité qui empêche de te connecter. Quand j’ai réussi à mettre un compte Gmail secondaire sur le téléphone ? Impossible de télécharger les applis. Bon. Qu’à cela ne tienne, je prends mon autre ancien portable – le plus récent, changé parce que la batterie ne chargeait plus vraiment.

Il fonctionne à peu près, 38% de batterie, mieux que rien. J’ai mes applis dessus, alléluia. Lol. Snapchat ? La connexion est suspicieuse, merci de cliquer sur le SMS qu’on vous envoie. AAAAAAH. Bref. Spotify, Twitter, Messenger, merci de ne pas être trop pète-couilles. Snap ? J’ai compris que j’avais failli te perdre définitivement dans cette affaire.

Autant vous dire que mon premier avril, parce qu’il était minuit passé, commençait bien. Rapidement, il fut une heure du matin et l’heure d’aller se coucher en mettant en charge deux téléphones, en priant pour que les réveils fonctionnent parce que bon, ça faisait un moment que je n’avais plus utilisé ces portables, et en espérant un miracle pour le retour de mon téléphone.

L’insomnie n’a pas tardé à frapper par contre : l’adrénaline de la perte, l’angoisse, le fait de se repasser en boucle tout ce qu’on a fait et l’endroit où l’on a pu « perdre » son téléphone en se le faisant voler. Hautement improbable dans ce cinéma avec douze personnes sur mon chemin, à tout casser. Hautement frustrant aussi.

1h30 : ah, demander à quelqu’un de vérifier les groupes et pages Facebook de la ville, on ne sait jamais. Insupportable, impossible de dormir.

7h20 : vingt-cinq minutes avant le réveil, c’est bon, marre de tourner en rond, se lever, se motiver pour aller faire cours quand même, dans des conditions pas idéales de sommeil manquant et d’absence de connexion à internet. Je suis parti vingt minutes plus tôt que d’habitude de chez moi, bravant le -2 degrés avec joie (non) et… regardant à nouveau les poubelles dans la rue du cinéma, ON NE SAIT JAMAIS.

L’espoir toujours, le froid surtout. J’arrive en gare trois minutes avant le train qui précède celui que je prends habituellement. Je vois un train partir : celui d’encore avant, suffisamment en retard pour que je puisse le voir partir. Mauvais signe. La SNCF trolle ce premier avril avec un incident voyageur, une panne de signalisation et un colis piégé en même temps sur le message qui n’a ni queue ni tête.

J’ai attendu trente minutes de pouvoir partir de la gare, heureusement dans un train. Oui, oui, trente minutes : comment avoir dix minutes de retard quand on a vingt minutes d’avance ? Prenez le RER à Paris, vraiment.

Bien sûr, mon RER arrive à destination une minute après le départ officiel du bus. Pourtant, depuis le train, je vois que le bus est en retard. J’ai beau courir, y a des travaux sur mon chemin et je le rate, de si peu. Bim, retard, bim démerde-toi pour appeler ton boulot alors que tu n’as pas le numéro sur ton ancien portable (merci maman). Et ensuite ? Marche vingt minutes coco, comme tous les jours où il n’y a pas de bus aux horaires pratiques. Et mange-toi ton retard au passage. Et puis, on est le premier avril, alors c’est le moment pour qu’il se mette À NEIGER BIEN SÛR.

Comme une envie de faire un snap, MAIS TU PEUX PAS.

Non, vraiment, toute la journée au bout du bout. Les élèves qui tentent les poissons, en plus, mais vous croyez vraiment que c’est le jour pour ça ? Je suis assez fier de moi, j’ai quand même tenu la journée de cours complète, alors que je pensais en arrivant le matin que bon, j’allais m’absenter l’aprèm et tant pis. Je n’ai pas fait mes meilleurs cours, mais ce n’était pas une catastrophe non plus. Je n’ai insulté personne en route, j’ai gardé mon calme face à ces farces de la vie et sur mon chemin du retour, je suis retourné au ciné au cas où.

Bon, fail à nouveau. Comme la veille, rebelotte les appels commissariat et police. Pour rien. Il était temps de se rendre à l’évidence : plus de portable. Au ciné, on me dit quand même qu’après la séance en cours – finissant à 20h25 – on irait réinspecter la salle. Comme si ? On s’est tapé la salle pendant trente minutes la veille et un autre employé y est passé l’après-midi pour vérifier ; sans compter l’équipe de ménage le matin…

La police conseille quant à elle de rappeler le mardi, alors qu’on est vendredi, parce que « ça peut mettre du temps à arriver quand même ». Bon. Les lueurs d’espoir sont faibles, tout de même. C’est parti pour bloquer la ligne et pour… se chercher un nouveau téléphone. Ben oui, il m’en faut un tout de même. Et je suis allé loin, jusqu’à considérer de me délester de quasi un demi-salaire parce que ça peut coûter cher ces conneries quand on vise la qualité.

Au moment d’appuyer sur le bouton pour commander ce nouveau portable, et je ne plaisante pas, vraiment, ça s’est joué à trente secondes près, un coup de fil d’un numéro inconnu. Le numéro inconnu ? L’employée du cinéma : il est 20h58 et 24h après le dernier moment où j’ai vu mon portable, on m’annonce qu’il est retrouvé.

Où donc ? DANS LA PUTAIN DE SALLE DEPUIS TOUT CE TEMPS. Improbable. Le téléphone était donc coincé derrière un accoudoir, contre les dossiers de deux sièges, suffisamment enfoncé pour qu’on ne le sente pas en passant la main, pas assez tombé pour qu’on puisse le voir sous le siège. Personne ne l’a vu là de la journée, pas même les gens assis sur le siège en question.

Conclusion ? Ne perdez pas espoir, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve. C’était un sacré premier avril tout de même ; c’est totalement dingue, croyez-moi. Deuxième conclusion : la double authentification, c’est de la merde. J’ai modifié autant que possible les mesures de sécurité, mais pour Google comme pour Snap, on ne peut pas vraiment s’en passer. Genre, sur snap, je n’ai pas activé la double authentification, mais elle se fait quand même. J’ai ajouté une adresse mail de secours, espérant que ça puisse aider… Dernière conclusion : demain, je fais toutes mes sauvegardes, promis.

En attendant, j’ai demandé la réactivation de ma ligne il y a 2h30 et ce n’est toujours pas fait alors qu’on me disait que ça prendrait deux heures. Je serre les dents, manquerait plus que ça coince encore là, flemme. On verra demain matin, là, c’est l’heure de dormir pour se remettre de ce premier avril, je crois.

Désolé, cet article est beaucoup trop long, mais, vraiment, c’était toute une aventure, vous n’imaginez pas le mix d’émotions quand la vie se fout de votre tronche à ce point. Je vais m’en souvenir de ce premier avril, en tout cas. Et du film La Brigade aussi, c’est une séance originale au moins (un peu déçu par la fin du film, mais il est vraiment sympathique, si vous hésitiez à aller le voir, allez-y). Bonne nuit !