Grey’s Anatomy – S15E19

Épisode 19 – Silent All This Year – 19/20
Cet épisode revient sur une intrigue que j’attendais depuis quelques semaines et le fait bien, avec un message très clair à faire passer. Le message est présenté de manière un peu simpliste par moment, j’ai trouvé la fin, surtout, trop condescendante et utopique, mais dans l’ensemble, c’est le genre d’épisode qui a besoin d’exister. Ce n’est pas le premier du Shondaland sur ce sujet, de toute manière. Ce ne sera probablement pas le dernier. Malheureusement, il y a des messages qui doivent être répétés, encore et encore.

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Spoilers

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One conversation. And you’ll never hear from me again.

Oh, cet épisode se centre très clairement sur Jo, et c’est parfait. Après le cliffhanger de la semaine dernière, j’ai vraiment envie d’en savoir beaucoup plus sur ce qui lui est arrivé quand elle s’est rendue voir sa mère. Je ne suis pas le seul, parce qu’Alex aussi aimerait bien plus d’informations, mais elle l’ignore totalement.

En flashback, on la voit galérer à énoncer sa théorie à sa mère… et on voit la réaction peu bienveillante de sa mère. Commence alors une longue journée pour Jo : sa mère refuse de reconnaître son identité devant sa nouvelle famille – parce qu’évidemment, elle a une famille, des enfants, un mari, un chien… – et Jo lui donne rendez-vous dans un diner où la mère met trois plombes à arriver.

Quand elle arrive enfin, c’est pour mieux annoncer à Jo qu’elle ne compte pas rester bien longtemps. Comme souvent dans ces cas-là, cas qu’on ne voit que trop souvent dans les séries, on sent bien que la confrontation à venir va demander beaucoup d’énergie à tout le monde. Jo en veut clairement à sa mère de l’avoir abandonnée, et celle-ci a beau avoir une vie parfaite à présent, on connaît assez Shonda Rhimes pour savoir que ça ne peut pas avoir été toujours le cas.

Quoiqu’il en soit, Jo en apprend plus sur sa demi-sœur, Alexandra, son demi-frère, Josh et celui qui aurait pu être son beau-père, un avocat nommé Daniel. La vie parfaite, quoi. Tout ce qu’il faut pour énerver encore plus Jo, qui est loin d’avoir eu une enfance parfaite, comme on le sait. Il y a de la rage en elle, et ce n’est pas nouveau. C’est une colère qui dépasse clairement la raison : elle est médecin et est censée être assez intelligente pour savoir qu’il doit y avoir des dizaines de raisons pour expliquer cet abandon, qui n’est pas forcément un abandon de confort.

Pourtant, elle semble vouloir vraiment faire un procès d’intention à sa mère, et elle demande autant d’informations que possible sur son passé en étant hyper agressive. La mère a beau envisager de partir, elle reste à chaque fois, et elle finit par donner pas mal d’informations à Jo, d’abord médicales, puis familiale.

Jo apprend alors que son père est mort et que sa mère n’a jamais aimé ce dernier. Si elle le prend mal, il est pourtant évident que ça cache une histoire terrible et traumatisante. Et ça ne manque pas, et elle finit par le comprendre. Après avoir failli partir, Jo décide donc de rester pour apprendre à connaître la vie de ses parents, et leur « romance ». Son père était donc un prof de fac qui a violé sa mère. Ah, la vérité fait toujours du bien, il paraît, mais là…

Il lui a fallu plusieurs années pour que la mère finisse par reconnaître ce qui lui était arrivé. Le viol lui paraissait donc irréel puisqu’il avait eu lieu lors d’un rencard qu’elle avait accepté ; et elle a complétement caché sa grossesse à ses ami(e)s et sa famille. Pourtant, ça devait être neuf mois bien durs à vivre, puisqu’elle avait peur d’accoucher pour découvrir le portrait caché de son père violeur, surtout si ça avait été un garçon.

L’histoire est crédible. C’est un classique des séries d’avoir un personnage qui découvre ses origines comme ça. Pour Jo, c’est évidemment super dur, parce qu’elle découvre qu’elle est toujours un rappel de ce viol pour sa mère ; et c’est horrible. Horrible, mais extrêmement bien joué de la part des deux actrices. Les scènes sont longues et réparties dans l’épisode, mais franchement, il était difficile de lâcher l’écran des yeux.

Les deux actrices sont excellentes, et les deux personnages se racontent les chapitres les plus durs de leurs vies. Le viol pour la mère, l’avortement pour Jo – un avortement dont on n’avait jamais entendu parler mais qui n’est pas trop surprenant. Malgré les larmes, malgré cette proximité, la mère refuse que Jo ne lui touche la main, et elle ne parvient pas non plus à rester.

Dans le présent, Jo est donc de retour à l’hôpital et se heurte à Abby, une nouvelle patiente, complétement paumée dans l’hôpital et clairement terrifiée par tout son entourage. Assez rapidement, il est évident qu’il s’agit d’une femme battue et c’est évident que ça ne tombe pas sur elle sans raison. Abby est terrifiée de tout, y compris d’Andrew.

Avec l’aide de Quadri, Jo s’occupe donc d’elle et fait appel à Teddy pour s’occuper de cette patiente qui cache forcément quelque chose à mentir sur ses différentes blessures. C’est là que Teddy explique à Quadri qu’elle a probablement été violée et qu’il ne faut surtout pas l’emmener dans un endroit stérile avant qu’elle ne parle.

Si l’approche de Teddy est assez soft pour gagner la confiance d’Abby, Jo la possède déjà, alors elle se montre bien plus agressive pour obtenir la permission d’effectuer le kit de viol. Cela rappelle de bien mauvais souvenirs de Private Practice, et c’est tout aussi bien joué franchement. L’épisode est lourd à voir, car la douleur est ressentie.

De la terreur d’Abby à accepter le kit à l’enchaînement de questions qui lui sont posées pour savoir si elle accepte un à un tous les tests, c’était horrible à regarder. Et l’épisode enchaîne ensuite avec son départ vers l’opération, qu’elle refuse parce qu’elle a peur de tomber sur un homme. La scène était bien joué, mais ça part un peu loin ensuite, avec toutes les femmes de l’hôpital réunies dans un couloir pour lui faire une haie d’honneur.

Je ne sais pas, elle ne veut pas que son viol soit connu des autres, mais ça lui fait du bien d’avoir des dizaines d’inconnues qui la regarde ? C’est un peu bizarre. Et puis, je sais bien que c’est une série, mais ça donne des attentes irréalistes du traitement qui peut suivre un viol, et là, je ne sais pas si ça fait plus de bien que de mal au message qu’ils veulent faire passer avec cet épisode.

Le protocole suivi par Teddy est drôlement froid, mais c’est le protocole officiel. Elle trouve en revanche que les réactions vives de Jo sont parfaites, parce qu’elle a brisé le silence et raconté sa propre histoire, son passé avec son mari, et que c’est ça qui a fait changer d’avis Abby sur le kit. C’est aussi ce qui la fait changer d’avis, en fin d’épisode, sur le fait d’en parler à son mari, puis à la police. Trop forte, Jo.

Pendant ce temps, on continue de suivre la vie de Miranda et Ben, puisqu’ils emmènent Tuck à l’école… et que ce dernier grandit. Il a en effet une copine et les parents passent l’épisode à en parler. Vu le sujet de l’épisode, on sait bien vers quoi ça se dirige : le message est clair, Tuck grandit, et il va falloir lui expliquer ce que c’est que tout ça, le consentement, la sexualité, les problèmes de manque d’éducation. Forcément, il fallait que cet épisode nous apporte ces scènes, mais j’aurais presque préféré que l’introduction se fasse dans l’épisode précédent et qu’on se contente de la scène entre Ben et Tuck.

C’est une explication simpliste, rapide, dans un épisode qui montre à quel point l’absence de cette explication essentielle peut causer bien des ravages. S’il est important d’entendre ce genre de message, je continue de penser que c’est un brin naïf de penser que cette simple conversation peut empêcher n’importe qui de devenir un violeur ; parce que je ne peux pas croire que tous les violeurs n’aient jamais entendu ce genre de choses avant. Après, si ça peut en éviter certains, alors c’est utile de le remettre à la télé. Encore et encore.

En fin d’épisode, Alex retrouve Jo pour lui annoncer qu’il n’est plus chef par interim et pour passer du temps avec elle, parce qu’il voudrait qu’elle lui parle. Le problème, c’est que Jo s’y refuse. J’ai du mal à comprendre ce qui pose tant problème à Jo, franchement. Et aussi, j’ai du mal avec cette dernière scène où elle envoie paître Alex sans même au moins que l’un ou l’autre ne dise « je t’aime ». J’ai trouvé que ça manquait, parce que ça provoque une sorte de séparation entre des personnages qui, de toute manière, s’aiment ; même si Jo n’est pas prête à en parler. Bref, pas tout à fait fan de la fin de cet épisode.

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4 commentaires sur « Grey’s Anatomy – S15E19 »

  1. J’ai pas aimé la fin non plus. Ça ramène Jo à une position que je n’appréciais pas forcément dans des saisons précédente. Je comprends que ce qu’elle vit soit dur mais c’est son mec quoi..😣

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  2. J’ai pas trop aimé la fin effectivement. J’ai pas spécialement compris.
    La scène avec toutes les femmes dans le couloir m’a semblé à la fin irréaliste et pas vraiment raccord avec l’histoire d’Abby. J’aurais plus vu des couloirs complètement vidés pour le coup.
    Sinon c’était un épisode très bien joué et malheureusement bien triste.

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    1. Pareil, je m’attendais à des couloirs vides, mais c’est Grey’s, ils voulaient une image forte… ça tombe à côté pour moi, mais je suis sûr qu’il y en a qui auront vraiment été marqués… D’ailleurs, c’est sûr que c’est le cas ; puisque j’ai même vu que la scène était dans la pub de TF1…………… sans commentaire.

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