Citadel – S01E03 – Infinite Shadows – 15/20

Pour une série à énorme budget, c’est quand même hyper convenu pendant une bonne partie de l’épisode – et les effets spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur des ambitions du scénario, même si les scènes d’action sont vraiment le plus de cette série. La série parvient toutefois à retomber sur ses pattes à chaque fois et à proposer des twists qui fonctionnent : j’ai de nouveau hâte d’en voir plus et suis pressé d’être vendredi prochain, ce qui n’était pas gagné à un moment de l’épisode.

Spoilers

Bernard est torturé, Nadia et Mason apprennent à se connaître.


I couldn’t remember anything. Except you.

J’avais prévu de lire ce soir et de faire autre chose que de regarder cet épisode que je voulais me garder pour le week-end. Finalement, je me suis tapé juste avant le pire épisode de mon année 2023 jusqu’à présent et j’avais besoin de continuer ma soirée avec une note positive. Citadel s’est imposée comme un choix évident, parce qu’elle est cool et pas prise de tête, en théorie. Pas besoin de réfléchir, mais de la qualité à portée de main. Bref, l’attente était haute en lançant cet épisode faisant à peine quarante minutes, bonus compris.

Le refuge | Dix ans plus tôt | La torture de Bernard | Espagne | Brielle

Le refuge

La série emprunte directement un double raccourci : Nadia ayant retrouvé ses souvenirs, elle désactive le traqueur GPS de la Mallette X (mais pourquoi alors Bernard n’a-t-il pas pensé à le faire ?) et embarque Mason vers une maison bien planquée en Espagne. Il s’agit d’une maison appartenant à Citadel, avec tout le matériel dont ils ont besoin pour se planquer – et pour se soigner.

Nadia a ainsi les connaissances médicales pour soigner Mason de sa blessure par balles. Ce qu’elle n’a pas comme connaissances, c’est la nouvelle vie de Mason en tant que Kyle. Elle lui demande donc quelques infos, mais il se contente de dire qu’il a une fille, comme si les scénaristes n’avaient pas pris le temps de développer le personnage au-delà de cette information superficielle.

À l’inverse, Mason essaie d’en apprendre plus sur qui il était auparavant. Heureusement, ça, les scénaristes ont pris le temps de le développer. Nadia semble un peu forcée de lui avouer finalement qu’ils ont été brièvement en couple, parce que Mason insiste lourdement et longuement sur le fait qu’il ne se souvenait que de Nadia, et de rien d’autre. Ainsi, oui, ils ont été ensemble, brièvement…

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Dix ans plus tôt

On nous introduit un flashback en nous précisant qu’il date d’il y a dix ans… puis on nous précise que c’est avant la chute de Citadelle. On nous prend pour des idiots ? Je veux dire, ils viennent juste de rappeler dans la scène d’avant que la chute était huit ans avant. Ca me fascine comment tout est pensé pour nous simplifier au maximum l’information. Vraiment, autant laisser son cerveau bien loin de nous plutôt qu’à côté.

Bon, bref, ça nous permet d’enfin en découvrir plus sur Citadel : l’organisation a donc un QG magnifique dans lequel les réunions commencent en retard de plus de cinq minutes. Quand Mason arrive, après Bernard déjà installé, il se révèle impatient et veut tout savoir de sa nouvelle mission… mais ça ne fait qu’augmenter mon antipathie pour ce personnage. On le connaît peu, mais il semble avoir tout du connard ordinaire, en vrai. Genre, pourquoi ne pas attendre les autres ? Pourquoi se plaindre du retard alors qu’il l’est lui-même ? Et pourquoi, alors que Bernard cède et lui donne les infos, ne pas jouer le jeu de la surprise quand ça prend dix secondes d’attendre que leur boss, nommée Grace, le fasse ?

On s’en fiche, il ne faut pas s’attarder sur les détails. C’est une série de divertissement, je vais la laisser me divertir, hein. On suit donc Mason partir en mission pour voler un virus mortel en Iran, virus capable de provoquer une épidémie pire que tout ce que le monde a connu jusque-là. Boring. Bon, il est supposé être aidé par une bleue aussi, on imagine déjà que ce sera Nadia.

Mais là aussi, il faut que je laisse la série me divertir sans essayer de trop deviner à l’avance. Une fois dans les montagnes enneigées de l’Iran, Mason n’a aucun mal à récupérer le virus dans un bâtiment dont on ne verra que l’extérieur, puisqu’il en sort à travers la brèche d’une explosion. Le cahier des charges de la série est clair : on veut de l’action, on est là pour de jolis plans et des effets spéciaux.

Il n’y a rien à redire de ce côté-là : la réalisation est ambitieuse, parfois un tout petit peu trop pour les effets spéciaux numériques (on voit que c’est du travail par ordi, le coup du parachute ou la neige quand Mason tombe), et c’est hyper fluide. La scène d’action est prenante et nous plonge immédiatement dans ce qu’il se passe : Mason cherche à s’enfuir, son complice doit s’approcher de lui pour le récupérer en vaisseau, mais ce n’est pas aisé quand toute une base ennemie essaie de le tuer.

Il a toutefois de la chance Mason : il a des bons réflexes, une caméra qui le suit dans de jolis plans saccadés permettant de vivre le stress de sa mission et des collègues au QG qui le suivent par ordinateur sans aucun souci. Vraiment, la scène est belle et ambitieuse : l’homme tué en parachute qui s’éclate contre une tour et dont Mason se sert comme « ascenseur » (d’après le sous-titre VF, mais j’aime bien) ? C’est marquant.

Les « Skiboots », des bottes se transformant en ski et permettant à Mason de continuer à s’enfuir alors que d’autres ennemis en ski le mitraillent ? C’est d’abord ridicule et à mourir de rire, avant de se transformer en une scène d’action elle aussi bien foutue. On se demande juste pourquoi les quads qui suivent ensuite ne savent à ce point pas viser pour rater leur cible à chaque fois lors de multiples tirs.

Toujours est-il que l’aide aérienne est la bienvenue et que Mason parvient à s’échapper petit à petit. Il est tout de même pas mal blessé et les choses ne font qu’empirer, même lorsqu’il est encerclé et qu’il reçoit enfin l’aide de Nadia. En trois minutes, il semble ainsi survivre à quatre grosses chutes, dont deux provoquées par des explosions.

Nadia ? Elle n’est pas l’aide aérienne, mais une agente infiltrée, comme promis. Elle fait donc partie des stormtroopers iraniens qui pourchassent Mason et elle n’hésite pas à griller sa couverture en faisant exploser un quad pour leur permettre de mieux s’en sortir. C’est l’amour fou au premier regard, comme on pouvait s’en douter. Les deux personnages se sauvent la vie mutuellement et finissent par fuir ensemble vers leur point d’extraction en prenant un autre quad.

L’extraction par hélicoptère faisait mal aux yeux côté effets spéciaux, par contre. Avant de continuer, je tiens à souligner aussi que j’ai adoré le personnage de Carter. Il est bien plus intéressant que Bernard comme agent de liaison, étant excellent à communiquer. Bref, continuons : Nadia sauve de justesse Mason de sa mission, comme cela avait toujours été prévu, et ce n’est qu’une fois qu’il a pu voir des médecins et qu’il est à peu près soigné qu’elle prend la peine de venir se présenter.

Bien sûr, la tension sexuelle entre eux est extrêmement forte dès le départ, avec un brin de nudité des deux côtés et une hostilité fausse qui ne fait que cacher du désir. On les voit se rapprocher et s’envoyer quelques vannes – Nadia a une mère espion, Mason n’en a pas, ah ah, c’est rigolo – avant d’entrer encore plus dans le jeu de séduction. Un pansement n’a jamais été aussi sexy ! Nadia essaie bien de garder le contrôle et de provoquer le désir en s’éloignant, mais bon, on a tous compris vers quoi ça se dirigeait.

Cela dit, nous ne les retrouvons que deux semaines plus tard à Paris en train de faire l’amour. Il fallait que ce soit Paris et il fallait que la caméra s’amuse à proposer un mouvement ample de rotation. C’est une jolie esthétique qui brouille certains repaires de manière sympathique, mais ça n’en reste pas moins une scène de cul quoi. Les deux personnages finissent nus l’un sur l’autre à se demander s’ils peuvent se faire confiance, un parallèle grossier avec la scène du début d’épisode et voilà. Vraiment, posons nos cerveaux.

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La torture de Bernard

Ce n’est pas bien glorieux ce début d’épisode, et je le relègue dans la critique seulement ici parce que l’intrigue n’est développée qu’à ce moment. Côté réalisation, on se tape un petit kiff avec la caméra à l’envers, mais sans rien pour le justifier – contrairement à l’excellente saison 4 de Channel Zero par exemple. Je recommence directement à tout comparer à d’autres séries, pardon, je ne sais pas d’où vient cette habitude pour cette série. En fait, la caméra reprend progressivement son sens normal, en pivotant, pour mieux nous amener à un Bernard torturé. Rien de nouveau avant le générique, donc.

Bien après le générique, Dahlia explique à Bernard ce qu’elle a récupéré de Citadel huit ans plus tôt : elle aimerait retrouver la Mallette X, mais en attendant, elle a tout de même une balise GPS capable de traquer les mouvements de l’uranium tout autour de la planète, en temps réel. Il y a toutefois un mot de passe de 19 caractères qui pose problème : elle n’a jamais réussi à le craquer. Elle compte donc sur Bernard, le créateur de cette balise pour l’aider à enfin accéder à ce qu’elle souhaite.

Pas de chance pour elle, Bernard n’a pas l’intention de lui donner, même si on le menace d’une balle dans la tête (logique). Pas de chance pour lui, Dahlia sait comment faire pression, en menaçant de tuer sa femme et sa fille qui sont dans le Wyoming avec celle de Mason. Comment peut-elle bien le savoir ?

Facile, Abby, la femme de Mason est très très très clairement une agente infiltrée. On ne nous le dit pas encore cependant : on propose une scène où elle explique comment elle a rencontré Mason, après un accident traumatique lui faisant suivre une thérapie pour retrouver la mémoire, thérapie aussi suivie par Kyle à ce moment précis. Et comme par hasard, Dahlia a des infos précises sur le QG de Bernard ? On nous prend pour des jambons.

Oh, bien sûr, Dahlia explique ce qu’elle sait par un accès à tous les ordinateurs et caméra de surveillance permettant de retracer le voyage effectué par Bernard. Je préfère largement ma théorie. En attendant, Dahlia menace la famille de Bernard, puis recommence à le torturer lui. On ne sait pas bien pourquoi, ni quel est l’intérêt : soit tu t’attaques à lui, soit tu t’attaques à la famille, mais il faut se décider, non ?

Apparemment, ça l’a fait rire de torturer Bernard, et ça l’a fait rire aussi de lui apprendre, en lui montrant son bras brûlé, qu’elle a déjà obtenu des réponses d’un autre agent de Citadel : Carter. Dommage de sous-entendre qu’il est mort alors que je venais de l’apprécier dans le flashback ! Bon, ceci dit, Dahlia n’est pas maligne : elle ne surveille pas Anders quand il est chargé de torturer Bernard, après un autre médecin qui lui a retiré des dents.

Anders commence ainsi le travail mais s’interrompt dès que Bernard lui promet que Brielle, la femme qu’il aime, est encore en vie.

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Espagne

Si le flashback s’interrompt sur la scène à Paris, qui s’est donc bien déroulé à Paris juste parce que c’est la ville de l’amour, ce n’est pas la dernière scène de Nadia et Mason. De retour en Espagne et dix ans plus tard, nous suivons Nadia utiliser un ordinateur pour prendre des nouvelles de ce qu’il se passe à Citadel. Elle utilise un message codé qui lui permet notamment de se renseigner sur un paquet qui, apparemment l’attend. Bon, Nadia a clairement un secret, mais la musique dramatique ne nous permet pas de savoir de quoi il s’agit.

De son côté, Mason appelle Abby, sa femme, pour la rassurer et lui donner des nouvelles. Elle a beau pleurer d’inquiétude, je n’ai aucune confiance en elle, mais alors vraiment aucune. En vrai, elle ne fait que demander des informations sur sa localisation, qu’il ne donne pas vraiment, et poser des questions sur Nadia. Certes, c’est ce que ferait une femme inquiète pour son mari, mais je ne peux m’empêcher d’y voir une espionne inquiète de savoir où est sa cible. Nous verrons bien.

En attendant, Nadia essaie de se débarrasser de Mason dès qu’elle en a l’occasion, avec un billet d’avion et de l’argent en cash. Lui n’en a pas envie : apparemment la vie d’espion lui plaît. À sa place, j’aurais plutôt envie de me barrer et de reprendre ma vie de famille, mais lui, il sait trouver les mots pour piquer la curiosité de Nadia : il lui explique qu’ils sont les deux lumières dans un océan de rouge.

Nadia comprend bien vite qu’il parle de la mallette X et que l’océan de rouge n’est qu’une représentation de messages de détresse envoyés par d’autres agents de Citadel. Finalement, elle ne visionne que des messages de Carter. Elle ne met pas longtemps à remonter sa trace, avec un dernier message au Maroc.

En fait, même si dans son message Carter s’inquiète de Manticore se rapprochant de lui, Nadia comprend qu’il a été retrouvé et torturé. C’est lui qui a donné la localisation de la mallette X – et c’est effectivement une explication plausible et logique, contrairement à la suite. Dès qu’elle le comprend, Nadia décide de mener une expédition au Maroc pour aller interroger un homme gérant une branche mafieuse qui pourrait les mener à Carter. Elle ne peut toutefois pas l’interroger elle-même : il était pote avec Mason, il est donc logique que ce soit lui qui se rende interroger l’homme.

Sur place, Mason assure plutôt pas mal. A distance, Nadia, dans son oreille, télécharge tout le contenu du portable de l’homme grâce à un briquet remis à Mason. Comme la semaine dernière, on ne peut pas faire plus cliché pour une série d’espionnage, mais c’est rigolo et prenant comme intrigue.

En plus, il y a tout de même un problème : la mission est un succès pour Mason, mais il apprend aussi avec certitude qu’il était bien en couple avec Nadia. Outre ce petit détail qui n’a pas trop d’importance tant c’est évident quand on sent la tension sexuelle entre eux, il apprend aussi que Nadia serait responsable de la chute de Citadel : c’est elle l’agent infiltrée de Manticore ayant fourni les informations à l’agence ennemie. C’est plausible, mais ce sera sûrement plus compliqué que ça.

Mason a un peu de mal à faire face à l’info, et surtout à faire face aux moqueries du fils de l’homme qu’il est venu interroger. Il finit par s’en tirer plutôt bien, menaçant de son flingue le fils pour enfin pouvoir se barrer. La scène manquait d’action, là, pour le coup.

Ce n’est pas si grave, toutefois : ça permettait une jolie conclusion d’épisode avec Mason confrontant Nadia dans la voiture. Celle-ci a toujours réponse à tout et conserve la confiance de Mason, mais ça ne va pas beaucoup plus loin.

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Brielle

Non, ça ne va pas plus loin, et pour que l’épisode puisse finir par un cliffhanger, il fallait un rebondissement vraiment intéressant. La série en trouve un du côté de Bernard : il nous révèle que Brielle, la femme dont Anders est amoureux, n’est autre qu’Abby, la femme de Mason. Ah putain. SI je savais qu’Abby ne pouvait qu’être une espionne, je ne m’attendais pas à ce que Bernard soit déjà au courant. Cela suppose aussi qu’il avait possiblement retrouvé Mason plus tôt que ce qu’il disait s’il est déjà si renseigné sur Abby.

En tout cas, il promet à Anders que tout ce qu’il croit savoir est un mensonge, et on comprend par là que nous aussi. De là à retourner la caméra comme on essaie de nous retourner le cerveau, il n’y a qu’un pas qui est évidemment franchi. Pas sûr d’aimer ces retournements de caméra quand ils n’apportent rien à la série. Curieux d’en savoir plus, cependant, le cliffhanger est efficace, et croyez-moi, c’était nécessaire à la série !

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