Severance – S01E01 – Good News About Hell – 16/20

Je pense que j’en attendais un peu trop de la série pour en avoir déjà beaucoup entendu parler et que ça a joué sur mon appréciation de ce premier épisode. J’ai trouvé qu’il était lent et long, et que ça mettait trop de temps à en venir à raconter ce qu’il voulait. Cependant, le dernier quart est passionnant : toutes les questions commencent à surgir une fois que l’intrigue est en place et on sent que ça commence à être plus captivant.

Spoilers 

Mark obtient une promotion inattendue.

There is a life to be had here, Helly.

Je ne vais pas mentir, j’avais déjà eu l’occasion de voir la première scène de la série. Je la trouve plutôt efficace, même si elle manque de quelque chose dans le rythme. On y suit une femme qui se réveille, amnésique. Elle ne se souvient pas de qui elle est et ne s’en rend pas compte immédiatement.

En effet, elle cherche d’abord à s’enfuir de la salle. C’est une salle de conférence, à première vue, mais avec un mur capitonné. Elle s’est réveillée en tailleur, allongée sur une table, et on peut comprendre sa panique, surtout quand il y a simplement un haut-parleur dans la salle, avec un homme qui lui parle et veut absolument lui faire passer un questionnaire. Acculée, elle n’a d’autres choix que d’accepter. Je ne suis pas sûr que mes réactions seraient exactement les siennes.

Une chose est sûre : elle finit par accepter de répondre à cinq questions et va vite le vivre mal. En effet, elle se rend compte qu’elle ne connaît pas son nom, son lieu de naissance ou la couleur des yeux de sa mère. Plus le questionnaire avance, plus on la voit être brisée psychologiquement. Et c’est très bien joué par l’actrice, heureusement.

Il y a tout de même une question à laquelle elle sait répondre : elle peut nommer un État américain sans avoir besoin de réfléchir (même si le Delaware n’est certainement pas le premier qui me viendrait à l’esprit !). Par contre, elle ne connaît pas le petit déjeuner préféré de Mr Eagan. Normal ?

L’homme du haut-parleur surgit alors et annonce à la femme qu’elle a fait score parfait. Mais pourquoi au juste ? On ne tardera pas à le découvrir. En attendant, on passe à un simple title opening que je n’aime pas beaucoup mais qui sera probablement très chouette une fois que je serai habitué. En tout cas, la scène est plutôt bien foutue : c’est déjà marquant, ça nous fait nous poser plein de questions sur ce qu’on nous proposera dans cette série.

Mark

Post-générique, nous retrouvons l’homme – facile, je le reconnais à sa voix – en train de pleurer dans sa voiture, à l’extérieur du bâtiment. Le personnage semble très mal en point et détonne dans un univers où tout semble extrêmement bien cadré. La série propose en effet une esthétique très léchée, avec des plans aériens nous montrant à quel point tout est ordonné : les (nombreuses !) voitures sur le parking devant le bâtiment où le personnage – Mr. Scout – travaille ; l’intérieur du bâtiment lui-même, avec sa secrétaire peu souriante et ses vestiaires bien propres où Scout peut se changer.

C’est un peu déroutant comme début de série : nous suivons l’arrivée au travail de ce Mr Scout et il met tout de même un temps fou à arriver à son poste de travail. On le voit donc passer par la secrétaire de l’entrée, qui vérifie s’il peut entrer, puis par un vestiaire où il change de chaussures. Ensuite, il se rend dans un ascenseur et… quelque chose sur son visage change également.

Quand il sort de l’ascenseur, il semble bien plus apaisé. Nous le suivons alors traverser de nombreux couloirs jusqu’à son bureau. Mais vraiment, de nombreux couloirs. Tout est vide et lumineux, aseptisé. Eh. On m’a bien vendu la série jusque-là et j’en attends énormément, mais là, vraiment, je me retrouve à espérer que ce soit vraiment bien. Genre, j’en doute sincèrement, c’est un début d’épisode qui n’arrive pas à me convaincre pour l’instant.

Le bureau de Mark Scout ? Une sorte d’open space avec des pseudos cloisons et quatre bureaux au centre d’une grande, grande pièce. Là encore, l’esthétique n’est pas laissée au hasard, cela se sent. On découvre que Mark bosse pour une entreprise nommée Lumon. Outre des couloirs interminables qui doivent assurer d’avoir un sacré nombre de pas en fin de journée, l’entreprise est on ne peut plus lambda.

Le travail de Mark ? Il ressemble fort à un jeu où il faut associer des numéros entre eux. On ne voit pas bien l’intérêt, mais c’est tout l’intérêt de la série je pense. Les questions sont déjà nombreuses. Je ne sais pas encore si elles arrivent à me convaincre. Heureusement que le casting est bon – Mark, mais aussi ses collègues. Ouais, on apprend à connaître deux collègues de Mark, puisqu’ils ont tous les trois une conversation sur le boulot à laquelle on ne comprend pas grand-chose.

La conversation est interrompue lorsqu’un quatrième homme vient chercher Mark, pour qu’il se rende dans le (nouveau) bureau de Ms Gobel. On sent assez vite que le personnage, interprété par Patricia Arquette (yay !), va être déroutant : elle critique tout, mais économise autrement ses mots de manière bien marquée. Elle annonce tout de même à Mark qu’ils vont être rejoint par l’administration à distance… mais celle-ci n’adressera pas un mot non plus à Mark.

Ce dernier apprend finalement que Petey, un collègue dont il était proche, ne travaille plus pour la compagnie. Cependant, c’est une bonne nouvelle pour Mark car il obtient alors une promotion. Mouais. Tout se fait dans un cadre bien prédéterminé, ce qu’on comprend quand Gobel lui propose de demander à ce qu’ils se serrent la main, s’il le souhaite. Elle est tout de même surprise quand il le demande…

Bon, ceci étant fait, il peut rejoindre son nouveau poste et on nous ramène alors au début de la série. Je n’arrive pas à être 100% convaincu pour le moment – mais j’avoue que le mystère qui règne est prenant. Je sais que la série va me faire me poser plein de questions, je suis juste dérouté, pour l’instant, par la lenteur des événements.

Helly

Bien sûr, si l’on met autant de temps à en revenir au début de l’épisode, je comprends aussi l’idée qui a été de proposer cette première scène avant la longue arrivée au travail de Mark. Soyons francs, ça n’aurait pas donné envie de continuer la série bien longtemps s’il avait fallu se taper toute son arrivée au travail sans avoir eu la première scène un peu cryptique.

Pour autant, la voir sous une nouvelle perspective est bien plus intéressante : Mark découvre donc le process et les cinq questions en même temps qu’il interagit pour la première fois avec la femme. Voilà qui explique les temps de latence dans ses réponses et pourquoi la femme a eu autant le temps de paniquer, là où tout était censé être maîtrisé – tout l’univers de cette entreprise l’est. Tout est filmé aussi : la réaction de la femme (qui n’a pas le droit de sortir de la pièce tant qu’elle ne le demande pas trois fois ; mais qui n’est pas non plus censée s’exciter sur la poignée de la porte pour sortir comme elle le fait), les réactions de Mark. Pour autant, Ms Gobel refuse d’intervenir, même quand ça semble mal se passer.

On en revient donc là où la première scène nous avait laissé : l’entretien entre Mark et la femme, dont on finit par apprendre (en même temps qu’elle) qu’elle s’appelle Helly. Soit. Comme c’est perturbant ce début de série. Mark continue de vouloir suivre à tout prix les procédures et les questions qu’il doit poser dans l’ordre, sans réussir à le faire avec beaucoup de succès pour autant. En effet, Helly le déroute par des questions qui ne sont pas prévues dans le questionnaire, cherchant par exemple à savoir si elle a été créée pour servir de bétail.

C’est plutôt marrant, mais ça nous force à nous poser la question de ce qu’on pourrait bien imaginer si l’on se retrouvait à sa place. Serait-on aussi agressif qu’elle ? Probablement. Elle cherche donc à s’enfuir en balançant à la tronche de Mark le haut-parleur. Bien que blessé, il parvient à calmer Helly et la faire s’asseoir à nouveau.

Une fois que c’est fait, il peut expliquer à Helly ce qu’il en est : lui aussi s’est réveillé sur cette table quelques années plus tôt et une voix a demandé qui il était. Il a promis de la tuer… avant de devenir son meilleur ami : c’est Petey qui avait géré son entretien. Alors que Mark pense avoir réussi à calmer Helly et reprend son formulaire sur l’équilibre entre vie pro et vie perso, Helly essaie de lui arracher son formulaire et demande une nouvelle fois à quitter les yeux.

Mark comprend qu’il n’arrive pas à la convaincre et lui propose de lui demander une troisième fois, de manière à pouvoir la faire sortir en respectant le protocole. C’est tout de même un échec professionnel pour lui, non ? On ne saura pas. On ne saura pas parce qu’il fait traverser plein de couloirs blancs et vides à Helly. Toute l’entreprise semble vide, c’est fou. Il accompagne Helly jusqu’à une porte qu’il n’a pas le droit de franchir – ni de regarder d’ailleurs.

Concrètement, il explique à Helly qu’il ne peut pas la voir quitter l’entreprise. Logique, il risquerait d’en voir trop… Helly ne cherche même pas à comprendre plus que ça et, malgré quelques hésitations, passe la porte. Quand elle essaie de sortir, Helly a une surprise. Elle passe la porte pour se retrouver dans le même couloir. Elle est donc clairement coincée. Nous la suivons essayer deux fois sans succès, puis nous avons un autre plan, qui en révèle un peu plus. En effet, elle sort bien du couloir, mais il y a un petit moment avant qu’elle ne revienne.

Bref : elle retrouve probablement la mémoire en sortant et se rend compte qu’elle veut ce job, mais elle reperd ses souvenirs quand elle revient dans le bâtiment. Je ne vois que ça comme explication. Helly, elle, en voit une autre : elle pense légitimement qu’elle est morte. Cela ressemblerait vraiment à l’Enfer.

Mark explique donc à Helly qu’elle a bien quitté l’entreprise – qu’elle a au moins été dans la cage d’escalier – mais qu’elle a décidé de revenir. Eh, cela pose de nombreuses questions sur le consentement en vrai ; ils sont amnésiques, alors allez savoir ce qu’il se passe en-dehors de l’entreprise. Une chose est certaine, cependant : cette tournure des événements est vraiment plus intéressante d’un coup.

Severance

Mark emmène finalement Helly auprès de Ms Gobel. Cette dernière semble ravie du potentiel d’Helly pour l’entreprise et la remercie à moitié d’avoir agressé Mark, parce qu’elle aurait aimé faire de même. Elle lui donne aussi une vidéo à regarder pour finir de l’orienter. Pendant ce temps, Mark, qui sera le chef de son équipe, se fait mettre un pansement sur le front. Quand il est confronté à Mrs Gobel, celle-ci s’énerve subitement.

C’est très surprenant de la voir perdre le contrôle du calme qui caractérisait le personnage et ça déroute. Ce qui déroute également, c’est qu’elle se met à parler de sa mère à Mark. Elle ne serait donc pas amnésique, elle aussi ? C’est dur à cerner. Sa mère ? Elle lui disait que la bonne nouvelle, concernant l’Enfer, était que l’homme l’avait imaginé. La mauvaise ? Ce que l’homme imagine, il peut le recréer. C’est simple comme bonjour cette formulation, mais j’aime beaucoup l’idée.

De même, j’aime beaucoup l’idée de la vidéo qui est montrée à Helly. Il aurait été bon de commencer par ici, par contre : la vidéo est en fait un enregistrement d’elle-même, effectué deux heures plus tôt. Elle y explique qu’elle accepte la procédure qu’elle va subir et qui consiste à lui faire oublier ses souvenirs. Grosso modo, la procédure Severance est simple : elle perd tous ses souvenirs de sa vie personnelle lorsqu’elle arrive à l’étage ; elle perd tous les souvenirs de sa vie professionnelle lorsqu’elle le quitte.

L’idée est alléchante : on est sûr de ne pas ramener du travail à la maison, au moins ! Elle l’est beaucoup moins quand on la considère sous l’ange de la vie professionnelle : Helly comprend qu’elle est coincée, qu’elle n’a pas le choix et qu’elle ne fera que travailler toute sa vie, sans jamais rien savoir de ce qu’elle vit en-dehors du travail. Et là, d’un coup, ça semble beaucoup moins chouette. Mark lui explique que chaque fois qu’elle se retrouvera dans les locaux, c’est qu’elle aura fait le choix de revenir… sauf que ce choix n’est plus tout à fait le sien, du coup. On nous divise clairement les personnages en deux : ils ne peuvent pas savoir si ce qu’ils font est raccord avec leur autre moitié du temps, en fait.

Petey

En fin de journée, Mark quitte le bâtiment. C’est bien dans l’ascenseur qu’il perd ses souvenirs de sa vie professionnelle. Oh, en se changeant dans le vestiaire, il remarque que son badge a changé, mais il ne s’en formalise pas plus que ça. De même, il trouve sur sa voiture une lettre lui expliquant qu’il a été blessé à la tempe au travail, mais il ne s’en formalise pas non plus : il récupère un coupon de promotions, et ça semble bien lui convenir.

Il manque d’écraser Helly sur le parking, mais ils ne se reconnaissent pas. Evidemment. Mark rentre ensuite chez lui, sous la neige. Sa maison est spacieuse et plutôt magnifique. Il ne semble pas avoir une vie privée bien passionnante : pas de famille, deux poissons et une soirée télé. Il parle à ses voisins au téléphone, pour se prendre la tête avec eux sur les poubelles.

Il ne semble pas avoir une vie sociale grandiose, jusqu’à ce que sa sœur enceinte débarque à l’improviste. C’est à l’improviste pour lui qui avait oublié, mais bon, il y avait en fait un rendez-vous programmé. Assez vite, on comprend que sa sœur n’est pas trop fan du choix professionnel de Mark. Un de ses amis non plus : il le considère comme un type en cage, tout de même. On découvre tout de même que Mark était prof d’histoire, spécialiste de la première guerre mondiale, avant de changer de travail deux ans plus tôt.

Ricken, l’ami qui le dit en cage, est clairement contre la procédure Severance et s’amuse donc à le dire à tous les amis lors du repas. C’est un gros connard et ça se sent. Il lance le débat sur Severance et on voit que ça divise vachement les amis autour de la table. Ils ont eu le temps de réfléchir à la procédure et d’avoir un avis précis dessus, tous. Certains sont fascinés et demandent plus d’infos à Mark, mais concrètement, tous en arrivent à la conclusion que la version qui travaille est coincée au travail pour toujours. C’est vrai que ça ne fait pas rêver. J’aime que quelqu’un signale aussitôt qu’il y a un autre que lui… mais bon.

Après le repas, la sœur s’inquiète tout de même pour son frère. Il a accepté la procédure Severance pour oublier quelque chose qui le traumatise et dont c’est bientôt la date anniversaire. La crise de larmes, la grande maison, la maison où il oublie tout pendant huit heures par jour… Ouais, il a perdu sa femme et ses enfants quoi.

Il faut tout de même que je signale au passage, pendant que Mark fait une insomnie, que l’esthétique de la série change du tout au tout entre le moment où il bosse à Lumon et celui où il est chez sa sœur. Pendant la nuit, Mark fait en tout cas une insomnie et finit par apercevoir un homme qui le regarde dans le jardin. Il ne sait pas de qui il s’agit. Me concernant, je devine qu’il s’agit de Petey.

Le lendemain matin, Mark essaie d’en parler à sa sœur, mais celle-ci en déduit que l’homme venait probablement d’un bar à proximité et ne s’en formalise pas plus que ça. Bien. La vie de Mark ne fait pas rêver quand même : c’est l’enfer pour la version au boulot qui ne fait que bosser ; c’est l’enfer pour la version vie privée où il a une voisine qui ne respecte pas le planning simple des poubelles et vit son deuil en permanence.

Il se rend en tout cas au restaurant offert par sa compagnie pour le compenser de sa blessure et il y rencontre… Petey. Et voilà, ça se confirme : l’homme qu’il a vu la veille est Petey. Il lui révèle qu’il est un ancien collègue, qu’il a eu du mal à détruire l’implant Severance mais qu’il a eu de l’aide. La conversation est compliquée : Petey assure qu’ils se connaissent, mais trouve que Mark est tout de même très différent, jusque dans la voix. Et effectivement, il a un ton plus grave. Petey explique en tout cas à Mark que Lumon n’est pas ce qu’ils disent être, qu’il se sent pourchassé par Graner – qu’il n’aime pas non plus, et qu’il se doit d’être discret.

Il laisse simplement une carte d’anniversaire pour sa nièce à Mark – sauf que la carte contient en fait une lettre qui lui est directement adressée. Grosso modo, Petey informe Mark qu’il n’est pas heureux au travail et qu’ils se posaient ensemble plein de question sur les monstres qu’ils étaient en-dehors du travail pour oser s’enfermer comme ça. La lettre se termine par une adresse à laquelle se rendre s’il veut en apprendre plus et avoir le début d’une longue réponse.

Bon. Nous sommes aussi piégés que Mark et Helly, finalement. Et en plus, le cliffhanger de l’épisode nous révèle que la voisine insupportable de Mark n’est autre que sa boss à Lumon. Là aussi, elle parle beaucoup de sa mère – mais pour dire que c’est une catholique. Alors, subit-elle elle aussi la procédure Severance ou est-elle là pour surveiller Mark ? Le doute est permis.

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