De l’humour qui ne s’excuse pas d’exister même quand il dépasse les bornes, parce qu’il le fait en toutes connaissances de cause et en sachant très bien refixer des limites derrière ; des personnages dont on commence à cerner les défauts, les qualités et l’humour ; des personnages qu’on ne voit pas non plus souvent à la télévision et des « ados » qui se comportent vraiment comme des ados. La série marque des points, assurément.
Spoilers
Le lycée organise un match de football américain où les cheerleaders sont les joueurs et les joueurs les cheerleaders – habillés en filles.
Jason, the grammar. It’s the thing you look forward to the most.
Le deuxième épisode étant déjà dispo, j’ai envie de me faire une idée de la suite. Un point positif est que le début de cet épisode, comme le précédent est survitaminé. Les choix musicaux sont parfaits, Evan en prof toujours en retard qui court dans tous les sens aussi. Il est interrompu rapidement par des étudiants qui demandent son aide avec le « Powderpuff », cette journée où les filles jouent au football et où les mecs s’habillent en cheerleaders. Soit.
C’est un concept un peu éclaté, mais j’imagine que ça peut apporter de l’humour, à commencer par cet étudiant qui dit que c’est le truc qu’il attend le plus de sa dernière année de lycée. Bordel, mais enfin ? Y a tellement d’autres choses en dernière année de lycée ! Evan accepte en tout cas de les aider, parce qu’il n’a pas vraiment le choix.
Evan décide donc d’aller parler à Markie pour comprendre pourquoi il veut annuler le Powderpuff des garçons, alors que les filles sont entrainées par Gwen – elle me fait beaucoup trop rire ! Markie n’a pas du tout envie d’annuler la journée, alors Evan est renvoyé auprès du proviseur. Lui aussi, il me fait bien trop rire. Moretti, c’est son nom, est dépassé par les événements : lui aussi adore Powderpuff, mais l’association LGBT+ du lycée est contre, alors voilà. Evan décide d’aller leur parler, ne comprenant pas pourquoi ce n’est pas directement passé par lui alors qu’il a eu des propos homophobes lui-même. Non, vraiment, la série ose niveau humour, c’est du grand n’importe quoi cette histoire de lesbiennes qui devraient selon Evan être attirées par des hommes. La phrase est problématique, mais présentée comme telle – et la réaction de Moretti qui ferme sa fenêtre de voiture ? C’est excellent.
Bref, Evan est forcé d’en parler lors du book club qu’il gère, au désespoir de certains étudiants voulant juste parler littérature ; mais c’est amusant. La décision qui est prise est assez simple : on se plaint que les footballers veulent s’habiller en femmes juste pour la blague. Cela ne plaît pas ? Les étudiants veulent un vrai show de drag ?
Evan a la solution : il appelle son pote Keith qui fait du drag et présente ainsi aux footballeurs Shazam. Elle est délirante et enchaîne les excellentes blagues auprès des étudiants. Ils sont en terminale donc sont pour cette idée totalement perchées, mais seulement après avoir posé plein de questions qui pourraient être gênantes. C’était fun, écrit de manière fluide et ça fonctionne franchement bien.
En revanche, ça ne plaît pas aux parents, et donc à Moretti qui s’en plaint aussitôt à Evan. Il ne veut pas d’un inconnu pour enseigner aux élèves et il ne veut pas non plus faire plus qu’écouter les plaintes des élèves. À quoi bon agir ? Eh, ça c’est du principal !
Evan, en revanche, n’approuve pas du tout qu’on veuille lui forcer la main. Avec le soutien des étudiants, il demande donc à Shazam de reste et d’aider les footballeurs à enfiler de fausses poitrines et à danser en talons. C’est si bien, avec un petit montage musical sur Gloria, et des acteurs qui très clairement s’éclatent.
Malheureusement, Evan finit par découvrir que si Shazam plaît beaucoup aux étudiants, elle vole aussi plein d’affaires dans le lycée. Il est forcé de virer Keith, mais c’est trop tard : le vol est constaté par Moretti qui explique aussi à Evan que Shazam a « emprunté » 300$ à un étudiant. Dur. C’en est fini du spectacle de drags, du coup, parce que Moretti l’interdit, trouvant que le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Alors qu’Evan organise un show de drag, Gwenn galère quant à elle à enseigner le football américain à ses étudiantes. Elle a besoin de Markie pour ça, parce qu’elle ne connaît pas les règles, mais ça tourne vite à autre chose quand les filles comprennent que Markie veut leur faire jouer un football sans vrai danger.
Il n’en faut pas plus pour que Gwen fasse comprendre à Markie que les filles ont au contraire besoin d’apprendre à se battre et à se défendre dans un monde hyper violent pour elle. Vous allez me dire que c’est basique comme intrigue B pour une comédie d’aborder le sexisme et les différences hommes/femmes, mais je trouve que la série trouve son équilibre dans le duo Markie/Gwen. Markie se découvre ainsi féministe – mais pas quand il est question des salaires, hein – et décide d’organiser un cours de self defense.
Le cours de self defense est menée avec Gwen dans le rôle de l’homme et c’est à mourir de rire de voir toutes les manières qu’elle a d’expliquer aux filles qu’elles sont mortes dans tout un tas de situation – le plus drôle étant à mon sens le coup de la demande en mariage. J’aime beaucoup le personnage de Gwen. On rencontre enfin, vers la fin de l’épisode, son mari, Nick. Nick a été introduit dans l’épisode précédent comme au chômage.
Sa principale activité consiste désormais à creuser tout seul une piscine dans son jardin, pour ensuite la louer à des inconnus sur une appli. C’est totalement perché, mais c’est marrant. Tout ça nous mène finalement au match Powderpuff où les filles jouent au football. Alors que je croyais que la série avait oublié totalement le personnage d’Harry, il débarque au match et s’assoit aussitôt à côté d’Evan. Ben tiens. Evan décide de partir bien vite, bizarrement, mais il est interrompu en cours de route par l’arrivée des mecs de l’équipe de foot du lycée. Moretti a interdit le spectacle de drag ? Pas grave. Ils le font tout de même et ça fait que l’épisode se termine d’une bonne manière. C’est la fête, tout le monde danse, tout le monde est heureux, même le boss d’Evan parce que le superintendant trouve la fête fun.
Bon, c’est un peu frustrant en revanche, car on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent en ce qui concerne Evan et Harry. J’imagine qu’il faut en garder pour plus tard. L’essentiel, c’est que la série commence à trouver ses dynamiques et à proposer des scènes vraiment marrantes.
