C’est long, beaucoup trop long pour un premier épisode. Et ça n’a rien d’un épisode : c’est un téléfilm, franchement, parfait pour une journée d’automne pluvieuse, d’ailleurs. C’est aussi assez creux, basique et prévisible. Le casting est bon (plein de visages connus, c’est amusant), les personnages ne sont pas antipathiques. Ce n’est pas mauvais, ce n’est pas bon. Vraiment, j’ai rarement vu aussi générique que ce premier épisode. Pas sûr de continuer. Pas sûr de ne pas continuer, non plus. On va dire que ça se regarde.
Spoilers
Un meurtre a lieu dans une petite ville. Ouais, c’est le titre de la série, mais c’est littéralement le résumé de l’épisode.
Crafty old bastard.
Difficile de faire plus générique et lambda que ce début de série, avec des plans aériens sur une ville côtière tout ce qu’il y a de plus Amérique du Nord, avec de jolies maisons de bord de mer dans lesquels il y a du drama à venir. C’est dans une de ces villas impeccables qu’a justement lieu le meurtre d’un vieil homme qui sera ce qui va lancer la série. Sincèrement, qui donne le feu vert à ce genre de projet ? Il n’y a RIEN qui le distingue de n’importe quelle autre série du même genre.
En attendant que le meurtre soit découvert par tous, le chef de la police est occupé par un rencard avec l’héroïne de la série, Cassandra. C’est un rencard qui hurle à la toxicité, avec une héroïne qui déteste les rencards et n’est pas prête pour une relation ; qui se sabote elle-même son rencard et n’a pas envie d’être avec un flic. Bref, tout ce qu’il faut pour qu’on finisse par l’apprécier, en fait. Lui, il est en train de tomber fou amoureux, en vrai, ça se sent directement.
Le rencard se passe finalement plutôt bien et ce n’est qu’au moment où Cassandra part que le téléphone du flic sonne pour lui annoncer le meurtre. Un timing qu’on aime, n’est-ce pas ?
En parallèle du rencard, nous suivons l’arrivée en ville d’une nouvelle policière. Soit. Elle rencontre toute l’équipe du chef occupé à draguer plutôt qu’à l’accueillir, et ça sent bon le nouveau départ pour elle. Il y en a un autre qui a un nouveau départ, puisqu’il est tué dans sa villa ; c’est un départ vers la mort. La nouvelle flic rencontre donc son chef sur une scène de crime, découvrant ses méthodes un peu étranges. Il reste debout à tout observer et à faire à voix haute des commentaires assez évidents sur ce qu’on peut voir. Sait-on jamais, ça peut l’aider à déduire des choses. Peut-être. Je ne suis pas convaincu.
Le chef de police, Karl, parle ensuite avec un ami proche de la victime. On est sur les questions habituelles à un proche, avec le twist que ça se passe directement sur la scène du crime (du moins, dans un premier temps, parce qu’après, il sympathise avec la nouvelle). Je ne sais pas si j’aurais envie d’être dans la maison de mon pote décédé à sa place, mais bon, OK, vu. Oui, précisément, vu : Karl analyse tout ce qu’il voit. Il en déduit qu’il manque quelque chose dans la pièce très ordonnée, précisément parce qu’elle est trop ordonnée et que c’est étrange d’avoir un emplacement vide dans la pièce. Soit. Son sergent m’a fait rire, à essayer de se mettre à sa place. Est-ce que ça peut me convaincre de rester pour autant ? Pas sûr.
Le soir, Karl rentre chez lui pour recevoir un smiley cœur de la part de Steph. Qui est-elle ? Sa fille, bien sûr. C’est bien connu que les filles étudiantes envoient des cœurs à leur père ? Elle est clairement l’étudiante qui vit à la fac dans une petite chambre et elle n’a tellement pas de vie qu’elle veut juste tout savoir de la vie romantique de son père. Soit.
Cet épisode est un peu étrange : je m’attendais à une série nous présentant une enquête en fil rouge, mais tout semble se dessiner comme un épisode se fermant lui-même. On verra bien. Nous sommes dans une petite ville, ça ne peut pas être une série procédurale, franchement ? La ville est tellement petite que le pote de l’homme tué se retrouve à apporter des fleurs au travail à Cassandra, rien que ça. Elle est bibliothécaire et est toute perturbée quand elle apprend que Georges, le pote donc, a découvert le corps en premier.
Bien que perturbée par tout ça, elle continue de flirter avec le chef de la police et lui propose même de venir avec elle voir une amie le soir-même. Soit. L’enquête continue malgré tout, avec les flics qui arrêtent Bryan de The 100. C’est marrant, je l’ai tout de suite reconnu alors que je l’ai vu dans deux épisodes d’Allegiance cette année sans faire le lien. Il a aussi joué dans cinq épisodes de Riverdale. Bref, on n’a jamais su ce qu’il était devenu dans The 100, mais l’acteur s’est apparemment installé au Canada désormais. On s’en fout ? D’accord, vous avez raison.
L’enquête continue. Il n’est pas un suspect hyper crédible, même s’il cache forcément quelque chose. Qu’importe. Karl parle avec la famille du défunt – notamment une sœur qui n’en a clairement rien à taper de son frère – puis revient voir Georges qui cache lui aussi un peu trop de choses. Vraiment, j’ai l’impression que la série coche toutes les cases qu’on attend d’elle, sans jamais parvenir à proposer vraiment quelque chose. C’est générique, creux. Pas mauvais, pas bon. Jamais surprenant. L’ami que Cassandra emmène voir Karl ? George, bien sûr.
C’est top, ça permet au flic de revoir celui qu’il suspecte dans un cadre un peu différent. Quant à Cassandra, elle passe un suffisamment bon moment pour envisager quelque chose d’un peu plus sérieux avec Karl apparemment. La meuf ne voulait pas de relation sérieuse, mais elle se retrouve enfermée dans un truc hyper mièvre de bisou sur la joue avant de se quitter. Ah, Kristin Kreuk. Toujours bloquée dans le rôle de Lana Lang vingt ans après, c’est dingue ! J’exagère un peu : elle n’hésite pas à suivre le flic jusqu’à chez lui pour prolonger son rencard.
La nuit se passe bien pour Cassandra et Karl, sauf que Karl se relève en pleine nuit car son instinct lui intime quelques bonnes idées pour résoudre le crime en cours. Il retourne donc chez George pour mieux découvrir que celui-ci n’y est plus : il est parti faire un tour en bateau après avoir déterré quelque chose, ce qui est plus que louche. C’est gênant, tout de même : Karl est aussitôt convaincu que George a déterré l’arme du crime. Il le confronte, en vain.
La pauvre Cassandra se réveille en tout cas seule dans un lit inconnu le lendemain matin. Karl l’a abandonnée au milieu de la nuit et elle se retrouve seule chez lui. Elle a certes un texto explicatif, mais bon, ce n’est pas un premier réveil idéal, surtout qu’elle découvre ainsi qu’il a une fille – après s’être renseignée longtemps sur son possible futur mec et sa mère artiste décédée. Elle fouille en tout cas la maison, puis raconte sa super soirée à sa meilleure amie, la serveuse du diner du premier rencard. Une petite ville.
Si Karl ne revient pas chez lui, c’est parce qu’il est sûr que George est le meurtrier. Il se rend donc au commissariat pour demander à ses employés de faire le reste du boulot : il faut retrouver l’arme du crime, il faut trouver un mobile. Soit. Les bateaux commencent à naviguer sur le rivage pour retrouver l’arme, les flics interrogent la femme de ménage de la victime pour en avoir plus sur les objets de valeur de la maison. La femme de ménage m’a fait un peu rire, en vrai.
Du côté de ce qui est moins drôle, Cassandra continue de s’occuper beaucoup trop de George. C’est censé être juste un type qui vient emprunter des livres à la bibliothèque, qu’est-ce qu’elle est trop amie avec lui, franchement. Il lui fait ses adieux, expliquant qu’il va retrouver sa fille, puis passant aux aveux exactement comme Karl le prédisait.
Cassandra est hyper perturbée par l’information. Elle retourne donc au travail… pour mieux prendre une pause ?? Genre pourquoi tu rentres dans la bibliothèque si tu as besoin de prendre l’air ? Bien que face à un dilemme entre son amitié pour George et la bonne chose à faire, Cassandra prend finalement la décision de demander à revoir Karl le jour-même. Needy la madame. Elle pose des questions à Karl pour savoir pourquoi il a voulu devenir flic. Quand elle comprend qu’il est intéressé par l’enquête plus que par la justice, elle décide de ne pas trahir George.
Cela me paraît une idée complètement conne, surtout qu’il a eu des paroles limite suicidaires face à elle, mais bon. C’est le moment où il faut que je redise que les épisodes de 42 minutes, c’est top. Une heure, c’est trop. Surtout quand c’est pas original. En tout cas, l’enquête se poursuit avec Karl trouvant une boîte à bijoux dans les affaires de Karl, boîte qui contient plein de lettres.
Karl est encore plus convaincu que George est le criminel qu’il cherche, mais celui-ci ne veut pas passer aux aveux. Karl insiste à nouveau, espérant tout de même en avoir : il raconte très clairement ce qu’il s’est passé, le mobile lié à la sœur et… rien ne se passe. George refuse de passer aux aveux, préférant raconter son passé.
Malheureusement, il grille aussi Cassandra : Karl comprend qu’elle était au courant. Même si ce qu’elle dit n’aurait rien changé pour arrêter George, Karl est tout de même vexé qu’elle ne dise rien. George se prépare ainsi à quitter la ville et Karl… décide de le laisser faire. Il aurait de quoi l’arrêter pourtant, au moins le retarder. Il s’y refuse. Malgré une dispute avec Cassandra – il en arrive à hurler en plein milieu de la bibliothèque que quelqu’un est mort (sympa pour le calme de la bibliothèque) – il fait donc le choix d’aider George. En retour, George écrit une lettre à Karl et à Cassandra. Dans la première, il confesse le crime et essaie de convaincre le flic que Cassandra est une chouette fille. Dans celle de Cassandra, il explique l’aide que Karl lui a apporté et les lettres. Et voilà comment Cassandra et Karl recommencent à se parler et à se séduire.
Mais… ? L’épisode se termine comme ça ? C’est un téléfilm, en fait ? Je veux dire, y a rien qui pousse à revenir à ce stade. Le titre de la série annonce un meurtre au singulier, il a eu lieu, c’est bon. C’est une petite ville, ils ne vont pas nous faire un meurtre par épisode ? L’épisode était long, il fait le tour de toutes les intrigues… Non vraiment, c’est super étrange.
