La série reste bien bavarde, mais je crois que je n’en attendais pas autre chose. En revanche, j’attendais un fil rouge qui s’étire dans la durée, pas une écriture similaire à celle d’un film. On avance plus vite que je ne m’y attendais en ne restant concentré quasiment que sur une seule intrigue dans cet épisode. Après, je dois bien reconnaître que ça fonctionne.
Spoilers
Matt prépare le procès d’Hector.
You lecture me about what’s right and wrong, and then you have the nerve to make a mockery of my courtroom !
J’avais la meilleure volonté du monde pour voir cette série au fur et à mesure de sa diffusion, parce que j’adore voir les séries comme ça… Et pourtant, me voilà avec toute la saison à rattraper. Dire que j’avais même pour ambition de rattraper Punisher entre deux épisodes. C’est malin, ce fut un énorme fail. Il faut bien commencer quelque part, cependant, alors c’est parti pour cette critique.
En début d’épisode, Matt se rend auprès d’Hector pour le réconforter et, vraiment, cette série est parfois bavarde juste pour occuper du temps d’épisode, je trouve.
Après le générique, on s’éloigne de l’intrigue principale pour assister à un étonnant braquage où un homme se fait tuer parce que son collègue est trop con pour donner sans portefeuille sans broncher. Le lendemain, Fisk est tenu au courant de ce double meurtre et de la perte du camion que les hommes conduisaient pendant son petit-déjeuner avec Vanessa. Cette dernière s’inquiète un peu que la guerre des petites fourmis ne finisse par leur exploser au visage, mais Fisk lui assure qu’elle n’est pas concernée.
Il faut bien dire que c’est aussi comme ça que je me sens : je ne me sens pas trop concerné par les magouilles de Fisk et Vanessa, ni par les pions avec lesquels ils se battent sans trop le dire. Il faut pourtant qu’ils apprennent à communiquer : ils continuent de suivre une thérapie de couple – en espérant pour Vanessa qu’elle parviendra à obtenir ce qu’elle veut, à savoir être mouillée davantage dans les affaires de Fisk. Chacun ses délires.
De son côté, Matt rencontre l’agent Powell dans les toilettes du tribunal. Ce dernier est là pour tenter de l’impressionner, mais bon, il en faut plus que ça pour l’impressionner et il compte tout de même défendre Hector. Matt s’est déchaîné la veille, mais personne n’en parle : j’aime bien quand même que la série prenne le temps de nous montrer ses poings ensanglantés. Il n’est qu’un humain, après tout.
Un humain, oui, mais aux sens aiguisés : pendant le procès, il entend un autre flic murmurer que Nicky Torres ne doit surtout pas témoigner. Il faut dire que toute la défense de Matt repose sur sa présence pour prouver que Powell ment à la barre : il assure ne pas connaître son indic’ et Matt compte bien prouver que si. J’aime bien que la série prenne le temps de nous montrer un procès, parce que c’est le job de Matt après tout.
Il est plutôt bon avocat quand il s’attaque à Powell qui, lui, cherche à charger Hector autant que possible. On nous fait tout un tas de suspense autour de Nick en revanche : pendant un long moment, il semble qu’il ne viendra pas au procès… et quand il arrive enfin, le problème est qu’il revient sur son témoignage. Il ment à la barre et refuse de reconnaître qu’il donnait des infos aux flics. C’est con : c’est la raison pour laquelle Hector est intervenu à la base, il le protégeait.
Cela fait reculer de plusieurs cases le cabinet de Matt. Il fait quand même venir Hector à la barre. Lui, il confirme, sous serment, ce qu’il s’est passé. Comme ce n’est pas suffisant, Matt décide de révéler son identité secrète de White Tiger. C’est complètement abusé : après s’être battu pour garder le secret de son client, il le balance devant tout un tribunal, sans même prévenir Hector avant. Ce dernier ne semble même pas lui en vouloir plus que ça : le plus énervé dans l’histoire est le juge.
Je comprends le point de vue de Matt qui est que les policiers menacent ses témoins alors il faut bien montrer que White Tiger est un justicier qui fait le bien pour la communauté. En effet, les flics ne peuvent pas faire taire tous les gens qu’il a pu aider – surtout quand il y a aussi des rapports de police qui expliquent tout le bien que ce justicier fait.
La police a beau être corrompue, il est compliqué de faire face à un cas bien défendu par Matt. Il fait d’Hector un héros populaire. L’avocat en face est quand même capable de faire face, justement : il est tout à fait humain de faire le bien comme le mal. Les bonnes actions n’annulent pas les mauvaises actions ; et surtout, il y a un policier qui s’est pris un métro en pleine face. C’est un peu longuet ces scènes de procès ; pas forcément ce à quoi on s’attend en regardant une série de super-héros… mais c’est aussi hyper efficace comme écriture. Le changement de ton est plutôt bienvenu. En revanche, il y a des personnages secondaires qui manquent. Tout se centre tellement sur cette intrigue de procès qu’on dirait plus un film qu’une série.
Je m’attendais à ce que le procès dure sur la saison et soit un fil rouge, moi, mais ce n’est pas le cas : Hector est reconnu non coupable de tous les chefs d’accusation dix bonnes minutes avant la fin d’épisode. Bon, un peu moins avec le générique, je suppose, mais tout de même. C’est une victoire pour le cabinet de Matt et il célèbre ça en passant la soirée avec sa nouvelle copine – et en parlant de Foggy tss.
Il y en a un à qui la conclusion du procès ne plaît pas du tout : c’est Fisk. Il rappelle la journaliste pour faire une déclaration claire : le maire de New-York considère que les justiciers n’ont pas leur place dans ce monde et sont des lâches à cacher leur visage. Allez. Il assure que ça ne continuera pas ainsi. On en arrive alors au cliffhanger : Hector renfile son costume de White Tiger et sort pour protéger la veuve et l’orphelin. Malheureusement pour lui, il se prend une balle dans la tête de manière tout à fait gratuite et inattendue.
Et le tueur n’est autre qu’un homme habillé avec… Un pull Punisher, bien sûr. Arf.
