Culte – S02E01 – L’Effet Pom-pom Girl – 15/20

Tout le problème est, une fois n’est pas coutume, que j’ai un peu trop d’attentes en commençant cette nouvelle saison. C’est un bon premier épisode, mais il ne répond pas à toutes les questions que j’aurais sur la naissance des 2be3, en commençant déjà après le stade que j’imaginais comme point de départ pour la série. Tant pis, ça n’empêche pas la production d’être incroyable et la série d’être vraiment de qualité.

Spoilers

Filip rêve de participer au concours télévisé du Plus bel homme de France. Il peut compter sur le soutien de ses amis Adel et Frank.


T’es dans la vraie vie ici, hein, t’es pas dans ta télé.

J’ai tellement hâte de commencer cette saison ! Cela faisait longtemps qu’une série n’avait pas eu cet effet sur moi, mais ça signifie aussi que la barre de mes attentes est trop haute pour le bien de la série. Ce premier épisode débute par un petit plan sur une salle de concert pleine à craquer alors que les 2be3, à moitié nus comme il se doit, sont en loge à stresser. Filip est à ça de se droguer avec des médicaments, Adel et Frank s’inquiètent pour lui et s’assurent que tout ira bien. Cela commence si bien. On a un point de chute pour la fin de cette saison, avec ce premier gros concert qui révèle déjà que l’apogée de leur gloire ne sera pas si positif que ça. On enchaîne sur ce qui ressemble à un bon gros teaser de la saison, avec des répliques à venir, un concert sur le point de commencer et… on repart en arrière, évidemment.

C’est bon, ils m’ont déjà bien vendu la série, mais ils en rajoutent encore avec une excellente bande-son chargée de nous ramener en 1995. On découvre la vie de tous les jours de nos trois jeunes héros en devenir : Adel est un étudiant qui se dévalorise un peu trop auprès de ses profs et pas heureux en amour, Frank a besoin de thunes et fait un petit job peu cool à déplacer des cartons en enquillant les heures sup, Filip fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de sport. Son envie dans la vie ? Être une star. Il a le physique pour, en vrai, mais son père ne voit pas les choses comme lui. Il a un fils qui s’est fait virer de son équipe de gym et passe sa journée devant la télévision.

Bref, la vie de Filip ne fait pas trop rêver : il y a de quoi déprimer… mais celle de ses futurs camarades aussi n’est pas idéale. La plongée dans les années 90 est une pure réussite. Ce ne peut que l’être : ils avaient géré en saison 1, ils gèrent toujours en saison 2. Eh, ça donne envie de retourner un peu en arrière, parfois.

Et parfois, non. On suit ensuite nos héros dans une boîte de nuit, et ça, non, ça ne me donne pas envie de revenir en arrière. Les trois héros de la série se connaissent donc déjà : ils sont voisins, habitent Longjumeau, sont tous potes et vont en boîte ensemble. Là-bas, il y a une battle de danse pour Filip qui cherche malgré lui des noises à un autre type, ça vire en baston générale. Bon.

Première déception : je pensais qu’on verrait la rencontre entre les trois. C’est aussi parce que je ne savais pas qu’ils se connaissaient avant d’être les 2Be3 que je pensais ça, donc la série m’apprend déjà quelque chose. En tout cas, ce premier épisode tourne déjà autour d’une idée fixe de la part de Filip : il veut être élu Plus bel homme de France. Il participe pour ça à un concours d’où il est recalé à trois reprises. Cela dit, on sait, nous, que les choses vont s’améliorer pour lui, même si ce n’est pas gagné quand on le voit finir dans une baston générale en boîte de nuit – baston dans laquelle il n’y a même pas de vrais blessés, hein.

La série enchaîne donc sur la sortie de boîte de notre trio, et ils donnent envie d’être potes avec eux limite. Ils se font draguer par une bande de filles qu’ils croisent et voilà donc Filip qui a l’idée du siècle : ensemble, ils sont comme les pom-pom girls, ils ont un succès monstre. Fort de cette idée, il décide d’utiliser ses potes dès le lendemain pour avoir du succès : vexé d’être recalé du casting, il s’arrange pour rencontrer directement le producteur de l’émission du Plus bel homme de France.

Filip demande ainsi à Adel de se faire passer pour un producteur serbe. Une conversation téléphonique plus tard, Adel obtient une information qui est le Graal pour Filip : le producteur de l’émission est au Banana. Il n’y a plus qu’à savoir ce qu’est le Banana. Tout paraît si simple dans cette future success story !

Il y a tout de même un problème à régler : le Banana, ils ne savent pas ce que c’est. Une recherche dans le bottin plus tard (je suis mort), ils savent qu’ils doivent aller à Paris. Adel n’est pas ravi, parce qu’il a exam le lendemain, mais bon, il se laisse entraîner par ses potes. Là, les scénaristes se font plaisir sur l’époque également : en 1995, la Coupe du monde n’a pas été remportée par la France, alors, on en profite pour un petit commentaire sur la France qui n’est pas encore la France Black-blanc-beur (une époque qui fait rêver sur le papier pour sa tolérance considérée comme normale) et pour la première utilisation du « 2be3, trois teubés »… On ne saura pas exactement d’où ça vient ? C’est décevant. C’est un « vieux blaze de 6e ». Soit.

Nos trois héros prennent ensuite le RER C et j’ai eu envie de pleurer : les rames sont les mêmes aujourd’hui qu’en 1995. Et bon, la série a fait des efforts pour en dénicher une qui soit bien propre et tout, mais vraiment, quel enfer ces rames de RER ! Puis, peut-on évoquer la lenteur du RER C ? Ils ne sont pas sur la bonne ligne pour une ascension fulgurante à Paris, je vous le dis, moi !

Qu’importe, parce que la saison ne comporte que six épisodes. Ce sera donc fulgurant pour eux : les trois persos se décident à doubler pour entrer plus vite en boîte, tombent sur une vague connaissance en faisant face au videur et les esprits s’échauffent vite. Malick, le videur, ne veut pas les faire entrer et compte sur une entente avec Adel qu’il appelle « cousin », en vain. Par chance, un certain Michel Andreev décide de les faire entrer. Il place en fait sa carte avec son numéro auprès de Filip. C’est malin de sa part. Filip a beau voir que Michel connaît du beau monde (l’acteur de Premier baiser, je pleure, quelle réf improbable), il ne semble pas capter qu’il a déjà un numéro important.

Seulement, voilà, lui il ne pense qu’à Jean-Pierre qui a eu l’audace de le recaler de son émission. Une fois dans la boîte, Filip le cherche donc partout, jusqu’à ce qu’on lui indique que Jean-Pierre est un drag tranquillement posé sur un canapé. A priori pas effrayé par le milieu très gay du bar dans lequel il se trouve, Filip se faufile jusqu’à lui et se fait connaître comme il peut. Pour avoir toute l’attention de Jean-Pierre, il n’hésite pas non plus à l’embrasser. OK. Décomplexées, les années 90.

Le baiser lui décroche exactement ce qu’il espérait : Jean-Pierre lui explique que ses photos sont à mourir de rire, mais qu’il valide ses essais filmés. Hop, tout est réglé pour Filip qui vole une bouteille puis entraîne ses potes dans une soirée de folie au son d’Anastacia (le plaisir !). Après, pour une série qui revient sur l’origin story des 2be3, je trouve ça un peu abusé qu’on nous les présente déjà comme trois potes qui se foutent à poil en boîte avant même le succès. Et ils sont des losers en amour ? Comment c’est possible, même, avec ce physique ? Si encore, ils étaient cons… mais on nous vend des persos plutôt malins.

Frank est clairement sous-développé à ce stade, ce que je trouve dommage. Le lendemain, Adel passe ses examens avec difficulté tandis que Filip cherche encore (en vain) la validation de son père qui est plus que blasé et déçu par les choix de son fils. Soit. Ce n’est pas grave pour Filip qui décide de tenter sa chance aussi auprès de Michel.

Arrivé chez lui pour « prendre un thé », Filip découvre derrière la porte un jeune homme qui a une bonne vibe homosexuel aussi et ne semble pas apprécier de voir Filip débarquer. Eh, ça sent la concurrence malvenue. Qu’importe. Michel est ravi de voir que Filip est venu chez lui. C’est un critique littéraire et il tente vite sa chance auprès de Filip, qui le recale. Est-ce qu’il sait déjà ce qui le tente dans sa vie amoureuse ? Probablement. Il sait en tout cas qu’il veut être connu dans la vie en général, qu’il veut qu’on se souvienne de son nom. Michel n’apprécie pas d’être repoussé quand il veut l’embrasser, alors il vire Filip de chez lui.

Le soir, Adel rentre chez lui et voit ses frères se foutre de sa gueule : d’une manière ou d’une autre, ils ont appris que Filip avait embrassé Jean-Pierre et l’homophobie étant ce qu’elle est, il est taxé de gay par tout Longjumeau. Frank s’inquiète aussitôt pour Filip quand il l’apprend, craignant que son père ne le tue… Allez, hop, vacciné, les années 90 ne me vendent plus du rêve.

En parallèle, nous suivons aussi deux autres nouveaux personnages : il y a un producteur de maison de disque et son employée, Salomé. Et Salomé, ce n’est pas n’importe qui : c’est à elle que l’on doit la carrière d’Etienne Daho qu’elle a réussi à dénicher. J’avoue, j’ai aussitôt fait pause pour voir de qui il s’agissait et je suis déçu que la série ajoute un personnage fictif qui va avoir une importance de taille dans la carrière du trio. Non, Salomé n’existe pas dans la réalité.

Je sais bien que ce n’est pas un documentaire, je sais bien qu’on avait aussi un personnage fictif fou amoureux de Loana et lançant toute sa célébrité en saison 1, mais on avait aussi un avatar parfait d’Alexia Laroche-Joubert et ça ne semblait pas réinventer aussi grossièrement la réalité. Là, on nous change grandement la réalité avec ce personnage dont le job est de trouver les talents de demain – et donc les 2Be3.

En plus, elle a une nouvelle mission claire : trouver un nouveau succès au plus vite, car elle se fera virer un mois plus tard si elle n’y parvient pas. Purée, il va lui falloir trouver vite son idée révolutionnaire.

Elle essaie de récupérer la thune qu’elle a dépensé en cadeau pour une artiste qui semble se foutre d’elle, enchaîne les clopes et se fait inviter par une pote (eh, on découvrira en fait que c’est sa copine, mais tout est suggéré ?) au Plus bel homme de France. Décidément. Elle s’y rend et c’est là qu’elle va rencontrer nos héros. Filip participe dans un magnifique slip argenté (non), comme tous les autres candidats. À la différence des autres, il est accompagné par ses potes. Quand Adel se met à faire le pitre pour se foutre de son huile sur le ventre, Salomé le repère et se met à lui parler.

On a droit à quelques bonnes vannes et frappes incisives, Salomé lui explique qu’elle est fauchée et risque de se faire virer. Elle est intéressée par Adel, surtout parce qu’elle le voit comme un objet marketing potentiel. Ce n’est pas la seule à voir les choses comme ça : on est sur un tournage pour le Plus bel homme de France après tout. L’entente entre Salomé et Adel n’est pas évidente. En fait, ça se passe mal plutôt mal entre eux.

Le tournage commence tout de même, avec la présentation de tous les candidats, les uns après les autres. Ils ont plus ou moins des talents à dévoiler, plus ou moins de l’humour et le tournage se passe plutôt bien pour Filip en vrai. Il termine ainsi Plus bel homme de France 1996. C’est son rêve d’enfance qui devient réalité.

Le problème, c’est que les rêves ne sont pas toujours ce qu’on pense qu’ils seront. Le lendemain, il regarde donc la VHS de son passage à la télévision et semble déprimé. Il reçoit tout de même un coup de fil de Salomé : elle souhaite avoir le numéro d’Adel, tout simplement. Il faut croire qu’elle enchaîne un peu trop les clopes aussi, parce que Filip la recale en lui disant qu’elle fait mal la voix de femme. J’ai ri.

La scène qui suit me rappelle la belle époque de Brothers & Sisters, avec des appels mis en attente pour s’appeler les uns les autres. Le trio est donc rapidement mis au courant que Salomé s’intéresse à Adel et veut lui proposer un devoir. Tout ce que souhaite Adel, c’est de repasser son examen foiré. Il a beau demander l’aide de son professeur qui lui faisait plein d’éloges en début d’épisode, il se retrouve à redoubler son année. Le prof paraît sacrément con, hein, à le faire redoubler parce qu’il sentait la vodka. OK. Je sais, Adel a déconné, mais si vraiment il le voyait comme un bon élève capable de beaucoup, je ne vois pas l’intérêt de le faire redoubler toute une année. Bref, ce n’est jamais qu’un cliffhanger.

Un autre cliffhanger voit Filip se faire virer de chez lui parce que son père a découvert sa participation au Plus bel homme de France et surtout parce qu’on lui demande dans la rue si son fils est PD. Je ne savais pas du tout que ça avait commencé comme ça pour lui la célébrité. Je trouve ça triste. Quant à Frank, il veut aussitôt défendre Filip en s’adressant directement aux mecs qui propagent les rumeurs sur lui, mais c’est en vain. Frank se bat donc, et il finit par être tabassé par les homophobes à qui il s’en prenait. Wow. C’est une fin tendue, tout s’est accéléré d’un seul coup. Je ne m’y attendais pas forcément.

PS : bon, par contre, je pensais tout voir le jour de la sortie et c’est un échec complet. Je ne sais pas du tout quand je verrai la suite. Revenez sur le blog de temps en temps ?

> News | Saisons critiquées sur le blog | À ne pas manquer

N'hésitez pas à partager votre avis avec moi

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.