Les enfants sont rois – S01E05 – Carte Mémoire – 16/20

Finalement, c’est vrai qu’il y a un peu trop de rebondissements pour que ça puisse tenir le temps d’un film. La série a l’avantage de développer chaque piste et chaque suspect. Et pour autant, ça reste une mini-série qui soulève certaines questions sans prendre tout à fait le temps de pousser la réflexion jusqu’à son terme. Je me suis pris au jeu petit à petit ; la série fonctionne.

Spoilers

La carte mémoire retrouvée ouvre la piste d’une nouvelle coupable inattendue pour Sara : Mélanie.


Je ne sais pas. Est-ce que les audiences remontent ?

Ce n’est pas parce qu’elle est à l’hôtel que Mélanie n’est plus harcelée. L’épisode commence par un petit Wrecking Ball qui me confirme que la série n’est pas très audacieuse dans ses choix musicaux, mais qu’elle sait comment être attractive. Elle finit par rentrer chez elle pour mieux constater que Bruno et son fils n’y sont plus.

Et pour cause, ils sont au commissariat avec la carte mémoire. Les policiers découvrent donc la vidéo de Mélanie qui s’énerve sur Kimmy et ça rebat les cartes une fois de plus. Sara est prise entre deux, un peu dégoûtée de voir ce que fait son crush. Il n’en faut pas plus pour qu’elle freine l’enquête et préfère plutôt que la piste soit creusée avant l’arrestation de Mélanie.

Maltraite-t-elle sa fille ? Bien sûr. Pour autant, son fils assure qu’elle ne frappait personne. Le problème, c’est que Kimmy ne voulait plus tourner de vidéos. L’air de rien : cela se ressentait sur les vues de la chaine, et donc probablement sur les finances de Mélanie. Pendant que Mélanie fait une nouvelle story insta parce qu’elle a quand même besoin de quelques likes et de soutien financier, les flics découvrent la sordide vérité sur ses business.

Sara bloque énormément pour qu’elle ne soit pas arrêtée, ce qui finit par provoquer les suspicions de ses collègues : ils finissent par découvrir que Sara ment pour cacher qu’elle voit Mélanie alors que ce n’est pas officiel. Sara, elle, finit par comprendre qu’elle est manipulée, ou en tout cas qu’elle se laisse attendrir par ses yeux de chiens battus et qu’elle ne devrait pas.

Non, vraiment, elle ne devrait pas. Elle finit par rejeter Mélanie quand celle-ci la harcèle jusque chez elle, et c’est la pire idée du monde. Mélanie décide d’aller s’en plaindre directement à la justice, ayant même la bonne idée de le faire en se plaignant en fait à l’ex de Sara. Elle ne pouvait pas le savoir, mais ça craint pour la flic : elle est déchargée de l’enquête et on la place en vacances forcées, parce que c’est plus simple comme ça.

C’est con. Sara commençait à se faire à l’idée d’une possible culpabilité de Mélanie pourtant : elle est allée interroger sa mère qui souligne que sa fille est prête à tout pour gagner et être la meilleure. Elle n’a rien de remarquable, mais elle est maligne et cherche toujours à tout faire pour être la numéro 1. Y compris avec sa chaîne Youtube, donc.

Du côté de la critique des médias, chère au livre et donc à la série, on a dans cet épisode une scène un peu idiote à la piscine. Bruno filme son fils… jusqu’à ce que l’employé chargé de nettoyer la piscine lui fasse remarquer qu’il serait mieux à nager avec lui. Lol. C’est hyper vrai, mais le fait que ça vienne de lui, c’est un peu trop décalé, je trouve, et ça ne fonctionne pas du tout. J’ai eu envie de rire plutôt que d’être attendri ou convaincu par ce qu’il dit – qui est vrai.

Après ce moment très sympa père-fils, Mélanie et Bruno se retrouvent à jeter par la fenêtre toutes les affaires d’Happy Récré, leur chaîne Youtube. La série tente trop de rendre ça poétique alors que ça ne l’est pas. Bon, ce qui est fait est fait, on va dire. Mélanie est arrêtée juste après par les flics. Elle a beaucoup trop menti pour paraître encore sincère.

Cependant, alors qu’elle passe ses vacances à regarder des vidéos d’enfance tournée par sa mère, Sara a une nouvelle idée : regarder des vidéos d’enfance de Kimmy. Elle y découvre que son meilleur ami, Ilan, était un handicapé que Mélanie a peu à peu évincé de ses vidéos. L’enquête va alors super vite : elle contacte un collègue de confiance, qui a envie de démissionner (vraiment, c’est un personnage dont je ne me souvenais pas mais qui est top et que j’apprécie beaucoup dans la série), pour qu’il l’aide dans ses recherches.

Elle remonte vite la piste : la mère du petit est Elise Villers, l’animatrice de l’école qui voulait lancer les services sociaux sur la piste de Mélanie à la base. Et bim, tout s’éclaire : on a enfin l’identité de la ravisseuse. Soit. Je ne me souviens plus assez du livre pour savoir si tout s’y passe exactement de la même manière, mais dans la série, ça fonctionne, je trouve. Le cliffhanger nous laisse là-dessus : Sara et son collègue vont se rendre chez Elise, en zone blanche sans réseau.

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Les enfants sont rois – S01E04 – Le dérapage – 15/20

Je ne me souvenais plus qu’il y avait tant de rebondissements dans le livre, et ça a l’avantage de me réserver quelques surprises. L’ensemble est accrocheur, je me souviens pourquoi j’avais autant accroché au roman. Oui, c’est parfois simpliste, non, ça ne creuse pas assez à mon goût, mais oui, c’est totalement addictif. À ce stade, j’en suis à enchaîner les épisodes.

Spoilers

Bruno, le mari de Mélanie, est le suspect idéal, surtout quand il manque une carte SD. Il n’est pas le seul.


Je suis pédophile, je le sais.

La première scène de l’épisode nous propose une vidéo de Kimmy pour Halloween. C’est une manière sympathique de commencer l’épisode et de nous rappeler qu’une gamine est enlevée dans l’histoire. Ses chances de survie s’amenuisent vraiment avec le temps et les épisodes qui défilent, en plus.

La police se consacre dans cet épisode à la piste de Bruno, qui est vraiment le coupable idéal. Il a fait un test ADN, assure que c’était une idée de sa femme – mais Mélanie, prise par surprise par Sara (la capitaine) affirme que ce n’est pas le cas. Bref, il est dans la merde. Il finit par expliquer qu’il n’a pas fait le test, n’osant pas aller au bout du test.

De son côté, Mélanie n’est pas immédiatement mise au courant de l’arrestation de son mari. Elle voit sa vie voler en éclat quand même, avec le père biologique de Kimmy qui n’hésite pas à annoncer aux médias qu’il aimerait que Kimmy sache qui est son vrai père. Elle voit aussi ses partenariats aller à la concurrence, notamment Fabrice Perrot. Elle imagine aussitôt que l’enlèvement lui profite à lui en particulier.

Elle en parle à Sara, de qui elle se rapproche de plus en plus (ce qui finit par poser problème professionnellement d’ailleurs). Sara enquête aussitôt sur ce Perrot qui reconnaît que la concurrence, ça va, ça vient ; et que bon, sans Mélanie, c’est mieux pour lui. Il ne le dit pas comme ça, mais c’est vrai que ça fait de lui un autre suspect idéal. Dommage que son alibi se vérifie à peu près – il y a quand même un coup de téléphone suspect à analyser.

Bruno finit par rentrer chez lui après tout ça, mais c’est pour mieux se barrer. Il largue donc Mélanie sans trop de remords, prend ses affaires et va s’installer dans le studio. C’est pratique d’avoir deux appartements, je suppose. La nuit passe, Mélanie continue de s’intéresser de près à la concurrence qui lui vole ses idées de vidéo et elle se fait à présent harceler par des gens qui n’aiment pas le travail des enfants. Inévitable.

Elle prend une deuxième voiture comme la première est inutilisable et décide de se rendre elle-même chez Perrot pour passer ses nerfs. Elle se met en tort plus qu’autre chose, mais eh, contre toute attente, elle finit par attiser notre pitié et notre sympathie à la fois. Bien sûr, Perrot finit par appeler les flics.

En parallèle du reste, le père de Sara se prend la tête avec un CRS – littéralement. Non, vraiment, ce développement ne parvient pas à m’accrocher à fond et je ne trouve pas que Géraldine Nakache gère hyper bien ce rôle. Je l’ai connue plus convaincante, c’est gênant comme c’est l’actrice principale. Elle fait du bon travail, mais il manque un petit truc qui me fasse vraiment accrocher au personnage. Il est possible que son histoire familiale, avec la mère qui se suicide et la cicatrice venant d’une manifestation.

Bon, quand Mélanie se fait arrêter, elle appelle aussitôt Sara pour qu’elle l’aide à se sortir de là. Les journalistes sont au taquet, évidemment, et poussent les deux femmes à s’isoler dans un bar, puis à l’hôtel. Rien que ça. Mélanie est à bout, elle veut être consolée et elle est bien contente de pouvoir se réfugier dans les bras de Sara. Celle-ci finit par embrasser Mélanie. Oups. OK, elle se barre aussitôt après mais il n’empêche que le baiser a eu lieu.

La piste Bruno patinant un peu, les flics continuent de creuser et chercher un peu partout dans la vie de Kimmy. Ils trouvent ainsi une autre piste très sérieuse : dans le personnel de l’école, il y a un type qui a un casier judiciaire et qui est très clairement un pédophile. Seulement voilà, lors de son interrogatoire, Sara pète un câble et fait peur au monsieur, assez pour qu’il révèle que Kimmy n’avait rien de spécial à ses yeux. Pas comme Luna. C’est glauque, c’est bien foutu.

Reste alors le cliffhanger de l’épisode, lorsque Bruno retrouve la carte SD manquante, cachée par son fils. Dessus, il tombe sur… Une vidéo de Mélanie qui maltraite Kimmy pour la forcer à filmer une vidéo. Et hop, une nouvelle suspecte idéale.

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Les enfants sont rois – S01E03 – Mères et filles – 14/20

Je retrouve bien ce que je pensais du livre : les pistes proposées sont intéressantes et donnent envie de s’y consacrer plus, de développer plein de détails et d’aller au bout de la réflexion. Ce n’est que rarement le cas, parce que le but est plutôt d’évoquer ces pistes, de laisser au lecteur (bon, téléspectateur) le soin de s’y consacrer et surtout, surtout, de faire avancer l’histoire. Ce n’est jamais qu’un roman. Certes, la série étend un peu le propos du livre, mais on en revient au même.

Spoilers

Le nouveau suspect affirme être le père de Kimmy.


Je veux ma fille, je veux ma petite fille.

C’est une fiction et il faut bien que ça se sente à un moment ou un autre. Ce nouvel épisode bascule donc dans un côté un peu extrême : le nouveau suspect, David Bouthier, affirme en effet qu’il est le père biologique de Kimmy. C’est gênant comme tout. La police sent bien qu’on se fout de sa gueule, et quand Mélanie assure que ce n’est qu’un vague type, une connaissance, ils comprennent que les apparences sont toujours plus importantes que tout pour elle. C’est dur, parce qu’avec l’enquête, les apparences vont voler en éclat.

Un test ADN permet de confirmer que ce qu’il dit en tout cas : David est bien le père. La nouvelle est annoncée à Mélanie, qui assure qu’elle préférait ne pas savoir et voulait rester dans le doute ; mais aussi à son mari. Il assure qu’il est le père de la gamine, parce que c’est lui qui l’élève depuis toujours. C’est sûr que ça doit être dur. Le problème, c’est qu’il ment à la police et que les enquêteurs s’en rendent compte : il avait déjà fait un test ADN trois mois plus tôt. Devinez qui va devenir le nouveau suspect des flics ?

Autrement, une grosse partie de l’épisode se concentre à nouveau sur Valentin et sur les conséquences de son arrestation. Valentin Lavalle, le type qui se déchaînait sur Mélanie et la harcelait en ligne, se sent bien con maintenant qu’il est relâché par la police et doit retourner au boulot dans son open space. Personne n’aimerait être à sa place, mais en même temps, bon, c’est le problème quand on trolle sur Internet et qu’on se croit à l’abri de tout parce qu’on est « anonyme ». Il est intéressant que la série développe son personnage, mais je trouve que ça aurait plus eu sa place dans le deuxième épisode.

Les médias s’acharnent sur lui en plus, le pauvre : ils interrogent ses collègues, ses voisins, ses camarades de classe ; ses parents sont harcelés. Bon, c’est schématique, mais je n’ai pas trop de doute sur le fait que l’emballement médiatique donnerait vraiment ça. Il se fait harceler, Valentin, il reçoit des colis horribles et… il décide de se couper les veines.

C’est assez con, en plus : son suicide paraît être une preuve de culpabilité alors que ce n’est pas le cas du tout. Il a juste voulu faire flipper Mélanie avec un montage audio de différentes vidéos Youtube. C’est facile, avec tout le contenu en ligne, mais le problème, c’est qu’on revient en arrière pour l’enquête. Six jours après la disparition de Kimmy, la police n’a aucune nouvelle et aucune vraie piste. Elle se ridiculise un peu et est maltraitée par les médias, désormais. Valentin ? C’est fini pour lui et on n’en entendra plus parler… C’est dommage de laisser autant de côté les conséquences pour ce personnage, sa famille, l’image des enquêteurs, etc. Une réplique bien sentie, une scène et c’est terminé. Explicitons la critique de l’emballement des réseaux tant qu’on y est et quitte à faire une série !

En parallèle de tout ça, la mère de Mélanie débarque chez elle pour soutenir sa fille. Elle est aussi insupportable que dans mes souvenirs et la soutient bien mal finalement ; n’hésitant pas à répondre aux médias pour enfoncer sa fille et lui reprocher de surexposer ses enfants. Sympa. La grand-mère ose s’étonner quand elle se fait virer de chez sa fille en plus !

La série propose aussi de nous présenter le père de la capitaine, mais tout cet aspect m’intéresse tout de même moins. On sent bien que la capitaine est très solitaire, on sent bien qu’elle est dérangée par la manière dont Mélanie est décomplexée de tout en sa présence.

L’épisode se termine par la police cherchant à arrêter le mari de Mélanie. L’enquête avance, donc, mais pas comme on le voudrait : le mari qui est le coupable idéal, c’est surfait. Mais eh, c’était ça aussi dans le roman.

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Les enfants sont rois – S01E02 – Le Chevalier – 15/20

Les aspects que j’avais tant aimé dans le livre et que j’attendais justement dans la série sont enfin là, et ça aide la série à gagner en qualité, je trouve. Il y a donc une réflexion un peu intéressante sur les médias et des pistes de ce qui pourraient se passer dans ce genre de cas. C’est un peu glaçant, tout en étant prévisible et assez peu fouillé finalement. On est à la surface de la réflexion, à nous de la développer. Ou pas.

Spoilers

Mélanie annonce au monde entier (bon, OK, à ses abonnés uniquement) le kidnapping de sa fille.


Cette vidéo s’adresse à son ravisseur.

Difficile de demander à une influenceuse de ne pas parler du kidnapping de sa fille ou d’arrêter d’utiliser les réseaux sociaux. Sans surprise, Mélanie finit donc par faire une vidéo pour annoncer le kidnapping de Kimmy et pour demander au ravisseur de ne pas la blesser. Il n’en faut pas plus pour que la France entière s’intéresse à ce cas. C’est si triste et si angoissant comme concept. En vrai, avec les enfants influenceurs, ça ne peut que finir par arriver, non ?

Suspense. Ce qui est sûr, c’est que la police n’apprécie pas trop de se retrouver avec les médias sur le dos. C’est ce qu’ils craignaient et la capitaine fait alors la morale à Mélanie pour éviter que ça ne se reproduise. Le mal est fait : tout le monde sait que Kimmy a disparu – même la concurrence qui n’hésite pas à monétiser des vidéos de soutien, hein. C’est pour ce genre d’idées que j’avais aimé le roman ; c’est pour l’enquête en ligne aussi. Je suis content que la série ne rate pas cet aspect du roman.

J’avais oublié que Mélanie était inspirée de Nabila, mais ça me fait toujours autant rire quand on découvre ça au détour de l’épisode. C’est positif pour la série. En fait, je trouve ce deuxième épisode déjà plus efficace : les mouvements de foule, l’interrogatoire du fils de Mélanie, les commentaires des haters… Tout cela parvient davantage à me convaincre que dans le premier où ça sonnait un peu faux. On a toujours l’aspect téléfilm, mais les personnages commencent à être étoffés comme il faut ; les acteurs trouvent des marques plus efficaces. Ils sont aidés par le script, peut-être, parce que la course contre la montre devient une course aux suspects. Les arrestations pleuvent davantage, on va dire.

L’enquête mène les flics sur un hater en particulier, le Chevalier du titre ; qui assure dans les commentaires qu’il est prêt à violer Mélanie puisqu’elle le demande selon lui. Ah. La soirée du twitch prend une tournure inattendue quand la police débarque pour l’arrêter et j’aime que l’interrogatoire soit vite expédié avec la haine du type qui finit par refaire surface de manière bien brutale. Il y a un vrai commentaire sur les médias, ma foi ; et j’aime bien que la série développe la manière dont les flics deviennent des memes malgré avec eux ; avec ce qu’il faut pour appuyer sur les défauts – la cicatrice. J’aime moins l’utilisation qui est faite du titre de Natasha St Pier. Il fallait bien une chanson pour apporter du soutien à Kimmy, je comprends l’idée, mais je n’aime pas trop ça.

Bon, bref, l’arrestation de Chevalier est streamée en direct, ce qui fait que les journalistes sont rapidement en boucle dessus. Il n’en faut pas beaucoup plus pour que la police relâche le type qui se fait aussitôt harcelé par les journalistes. Le harceleur harcelé, c’est toujours intéressant à voir, je suppose.

Le cliffhanger de l’épisode se concentre sur une deuxième arrestation, un autre suspect – toujours un homme. Il a eu quelques versements de la part de Mélanie et il a surtout plein de photos de Kimmy dans sa chambre. Le suspect idéal. Je vous passe l’intrigue des souris, c’est pas hyper intéressant pour le moment.

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