L’histoire se révèle davantage, avec un épisode qui prend le temps d’élargir sa mythologie de tous les côtés et des personnages qui se connaissent de mieux en mieux – et qu’on connaît de mieux en mieux. L’équilibre est trouvé, l’humour est plutôt bon, l’ambiance post-apocalyptique bien dosée. Ce ne sera pas la série de l’année, mais franchement, ça fonctionne très bien sur moi. Content de m’être motivé à y jeter un œil – j’hésitais vraiment à l’origine.
Spoilers
John et Quiet sont arrêtés.
Look, this mouth has gotten me out of a lot of sticky situation.
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Apocalypse
Il y a moyen de bingewatcher et je n’ai pas envie de m’arrêter après le deuxième épisode. Je continue donc avec le troisième épisode qui commence par un flashback en 2002 où un flic s’arrête pour parler à deux adolescentes rebelles s’apprêtant à fumer des cigarettes. Bon, 2002, c’est pas l’éclate niveau mode et harcèlement de rue, hein. Au moment où elle appelle sa mère soi-disant avocate pour se débarrasser de ce flic collant et un brin harceleur, l’adolescente est étonnée de découvrir que son portable ne fonctionne plus. Les écrans s’arrêtent tous autour d’eux et on comprend que c’est le début de l’apocalypse.
Celle-ci se déroule à toute vitesse : tous les écrans lâchent, les distributeurs balancent des billets gratuitement et… la NASA balance des missiles tout aussi gratuitement. Oups. C’est une apocalypse plutôt fun, mais je ne m’attendais pas à autre chose de la série. Et nous voilà donc avec l’agent Stone qui se demande comment survivre à cette apocalypse.
Et autant dire qu’il ne trouve pas la réponse tout seul. Il faut d’abord qu’il se fasse braquer par sa voisine enceinte et son copain amateur de ses magazines porno pour qu’il prenne conscience que le monde comme il le connaissait est terminé. Pour autant, quand un autre voisin vient lui demander de l’aide et joue avec ses sentiments, Stone se reprend : il vole les décorations et titres de son père, l’agent Stone, et accepte de venir en aide pour reprendre le contrôle d’une ville qui part en cacahuète. Cela ne semble pourtant pas très évident quand il se retrouve à devoir faire face à des terroristes armés dans le restaurant du voisin pris d’assaut.
Heureusement pour lui, les terroristes sont juste des pères de familles gentils qui veulent voler de la nourriture pour nourrir des enfants. Ils vont vite le regretter par contre : l’Agent Stone n’arrive pas à avoir autorité sur eux puisqu’il n’est qu’un flic de supermarché. Tourné au ridicule par un des pères de famille, il finit par s’énerver et tirer. Et bim, il tue tous les pères ensuite, avant de leur reprocher : ils n’avaient qu’à ne pas enfreindre la loi après tout.
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L’interrogatoire
On avait quitté nos deux héros en plein moment gênant pour eux et c’est exactement là où on les retrouve, avec nos deux héros au sol. Quiet en profite pour phaser et voir en John au sol le cadavre de son frère, ce qui n’arrange rien à la situation. Assez vite, toutefois, ils sont arrêtés par Stu et Mike qui ont ordre de les emmener au bout de la ligne violette.
On comprend vite que c’est mieux que la ligne rouge, qui semble mener à la mort – ou en tout cas à la torture. Quant à l’endroit où ils sont exactement, ça ressemble à un aéroport quand ils entrent dedans. Quiet l’identifie comme un « DMV » et on comprend assez vite que ça a pour but de leur donner un permis de circuler… sans en connaître encore la contrepartie.
En tout cas, Quiet et John sont mis dans une salle d’interrogatoire où on les abandonne assez longtemps pour que John déprime du silence de son alliée. J’aime bien l’idée de ces deux personnages complètement antithétiques, et il faut bien dire que c’est un duo efficace car les acteurs sont géniaux. J’aime bien voir cette actrice dans un nouveau rôle comme elle était l’une des rares qui me faisait accrocher à Brooklyn 99. Et côté humour de personnage silencieux, elle gère. Anthony Mackie n’est pas en reste – le gag de la paille était sympa ; j’aime comme il ne se prend pas au sérieux. On va dire que ça le change de Marvel.
En parallèle, Stu et Mike se retrouvent à fouiller Evelyn, récupérant au passage le papier toilette de John, sa photo cramée (que Stu laisse) et ses provisions de bouffe. Mike, lui, s’acharne en vain sur le coffre, tout en expliquant un peu l’origine de la situation, avec son chef qui a fait tout ce qu’il pouvait pour sauver sa ville. Par contre, et c’est bien malheureux, Mike devient un peu trop pote avec leur boss, le bras droit du flic.
Celui-ci débarque malheureusement à temps pour voir Stu avec la carte de John. Et ça semble le choquer de la voir si détaillée. Il la remet aussitôt à l’Agent Stone, le méchant flic et boss, qui se rend tout aussi vite interroger John et Quiet. Enfin, il interroge surtout John, puisque Quiet ne dit pas un mot. La scène me fait accrocher un peu plus au personnage de John, sacrément bavard, il faut bien le reconnaître, mais de manière efficace.
On comprend vite, en tout cas, que le but de l’Agent Stone est de comprendre comment John a eu une carte si détaillée de ses points de contrôle – avec une route permettant de les éviter. Il aurait mieux fait de suivre la carte, donc. Et il aurait mieux fait aussi de ne pas être avec Quiet qui n’hésite pas à cracher à la figure de l’Agent Stone.
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La torture
C’était plutôt marrant, parce que ça mène à une scène où les héros se retrouvent abandonnés pour quelques heures par l’Agent Stone. Si nos deux héros continuent d’apprendre à se connaître, avec un dialogue toujours savoureux, ils sont vite rejoints par Stu et Mike, chargés du job de bourreaux. Et bordel, ça fonctionne à fond : j’ai adoré les voir tenter d’être effrayants avec de simples formulaires administratifs à remplir. En trois exemplaires.
Stu est amusant à vouloir être terrifiant sans en être capable le moins du monde, et l’acteur gère vraiment bien l’humour lié à son personnage. Quant au reste, la torture est absolument géniale : les mains attachées, la taille du stylo, Barbie Girl à fond, le teste ophtalmo ? Eh, je viens juste d’en faire un moi-même, et de remplir ce genre de formulaire (et d’écouter Barbie Girl, oui, j’avoue, c’est la mode en ce moment), alors c’est une torture qui me semble… drôlement efficace, en vrai. Pas besoin d’aller chercher de la douleur physique.
Quiet m’a bien fait rire avec son « Fuck u », les blagues suivantes aussi, en vrai. Non, vraiment, la série commence à être sacrément efficace… malheureusement, on se demande quand même bien pourquoi John protège tant que ça Bobby. Il explique que c’est parce qu’il le connaît depuis longtemps, mais bon, on n’en sait rien nous !
Quant à savoir pourquoi l’agent Stone s’acharne à la fois sur John et Quiet en même temps alors qu’elle ne sait clairement rien, ça reste un mystère. Une chose est sûre, l’Agent Stone a peur que d’autres cartes existent et il y a désormais un QG au-dessus de lui. Avant de condamner à mort Quiet et John, il révèle toutefois que le frère de Quiet s’est suicidé pour elle et qu’elle a gâché la chance qu’il lui avait donné.
C’est un moment où John apprend à la connaître vraiment, et ça marche tellement bien ! Ils se retrouvent ensuite dans une salle d’attente à attendre la peine de mort, ce qui leur permet d’avoir enfin une vraie conversation. Quiet reconnaît donc ce qu’il s’est passé avec son frère alors que John lui explique qu’il n’a aucun souvenir de sa famille.
C’est touchant, dis donc. Cela manquait un peu comme scène jusque-là et ça avait pile le bon timing pour ne pas verser dans l’ennui.
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Stu
La suite est un peu trop prévisible : c’est Stu qui est chargé par le bras droit de les mener au bout de la ligne rouge. Seul. Il aurait été avec Mike, au moins, il y aurait eu un peu de suspense, mais là, il se retrouve seul avec John et Quiet. Le premier parle aussitôt autant qu’il peut pour apprendre à mieux connaître Stu et tenter de l’amadouer, et ça finit par fonctionner.
Alors que John et Quiet sont censés se suicider, ils forcent Stu à leur tirer dessus… ou à les aider à s’enfuir. Comme il est incapable de les tuer, c’est finalement ce qu’il se passe, avec de bons moments comiques (John qui ne se tait jamais ou le bonbon à la menthe pour son haleine, ça fonctionnait bien). D’autres moments sont plus dramatiques : Quiet a promis de se venger et de retrouver Stone, et c’est exactement ce qu’elle se met en tête de faire après avoir retrouvé la veste de son frère.
Malheureusement pour elle, Stone est déjà parti vers son QG. Elle l’apprend de la bouche de son bras droit qui se fait avoir comme un bleu alors qu’il était en train de se masturber. Et j’adore ce qu’elle lui dit avant de lui éclater la tronche et de le tuer de manière bien violente. J’ai même eu de la peine pour lui, parce que c’est clair que ce qu’elle dit est vrai…
Une fois que c’est fait, elle découvre sur une carte l’emplacement du QG, puis retourne auprès de Stu et John, entendant que l’alarme sonne et qu’il est désormais su par tous les gardes qu’ils se sont évadés. Et elle a du bol : John et Stu sont encore là car la voiture ne démarre pas à cause d’un problème de batterie.
C’est plutôt drôle de les voir pousser la voiture tous les trois sans que personne ne débarque dans le parking, mais ça ne l’est pas pour ce pauvre Stu qui se prend le coffre de la voiture dans la tronche quand elle démarre enfin. Ainsi, il est abandonné par John et Quiet qui n’ont pas trop d’autres choix. Le pauvre se réveille face à un Mike en colère de savoir qu’il n’est pas avec eux. C’en est fini de leur belle amitié, je crois.
À l’inverse, celle de John et Quiet semble bien partie pour durer. Dommage qu’elle soit fondée sur un mensonge : Quiet assure qu’elle veut se rendre à Topeka pour y commencer une nouvelle vie dans une ville qui serait comme celles d’antan… alors qu’on sait que c’est en fait l’emplacement du QG. Oupsie.




