C’est simple, c’est efficace, ça reste un coup de cœur : la série montre que la vie peut réserve de bonnes surprises et qu’on se réinvente toujours, elle montre la résilience, elle montre la vie, tout simplement. Et efficacement, donc. C’est vraiment chouette de voir comme la simplicité de la série est une réussite. Je ne m’ennuie pas, je savoure chaque petit détail. Un régal – même si on est un peu loin du titre, en vrai.
Spoilers
Elizabeth donne naissance à sa fille.
Your work ? She’s your job now.
Je suis bien content de replonger dans cette série deux jours seulement après les épisodes précédents. Cette série est tellement bien !
Mad
Ma critique de l’épisode précédent commençait par une partie qui s’appelait « vie de chien ». J’aurais pu la réserver pour cet épisode aussi : nous retrouvons Elizabeth alors qu’elle est en train d’accoucher. Cela faisait un moment que je n’avais plus vu d’accouchements à la télévision, mais un accouchement dans les années 50, ça a l’air encore pire que de nos jours, avec tout un tas de femmes parquées dans la même pièce.
L’accouchement en lui-même ? D’une certaine manière, on peut dire qu’il se passe bien : Elizabeth accouche d’un bébé qu’on entend pleurer. Après, c’est super triste parce que la série en profite pour nous rappeler qu’il faut payer l’anesthésie et qu’on voit bien qu’Elizabeth douille énormément. En fait, la douleur est telle qu’une infirmière finit par lui donner un anesthésiant… et qu’Elizabeth hallucine, confondant son médecin avec Calvin. Je suis si triste.
La scène est magnifique, bien sûr, mais c’est si triste. À son réveil de l’accouchement, Elizabeth est donc particulièrement énervée – après la vie, d’une part, mais aussi après l’infirmière qui a décidé de la droguer sans demander son avis. C’est ainsi que sa petite fille se retrouve à s’appeler « mad ». Je me demande ce que la VF donnera. Mad, c’est joli, ça ressemble un peu à Madeline, c’est sûr, mais le jeu de mots est excellent en VO.
Toujours est-il que Mad ne doit pas être un nom facile à porter, vu la connotation ! Il faudra que ce bébé fasse avec, car sa maman n’a pas d’autres idées de prénom. Sa mère, de toute manière, elle veut juste retourner s’occuper de son travail et ne pas rester trop longtemps à l’hôpital. De manière logique et sûrement légitime, ça fait rire une autre mère juste à côté d’elle.
On la comprend : un nouveau-né, c’est du boulot et à l’époque particulièrement, c’est un boulot à plein temps pour la maman uniquement. Et puis, Elizabeth est toute seule pour l’élever cet enfant, malheureusement. Oh, il y a bien des moments où elle imagine que Calvin est là pour calmer Mad et pour les câliner toutes les deux, mais ça ressemble surtout à une torture pour nous. Pauvre Elizabeth, j’ai tant de peine.
S’occuper d’un bébé qui pleure, c’est épuisant, mais il y a pire : il faut gérer aussi le budget (dans un bullet journal ? J’adore ce personnage !). Et c’est compliqué quand il n’y a aucun revenu et plein de dépenses. Un bébé, ça coûte cher après tout. On sent qu’elle passe un mois de septembre de merde la pauvre. Son année est passée si vite !
La maison d’à côté
Comme Mad passe son temps à pleurer, Elizabeth finit par vraiment n’en plus pouvoir. Elle se met à rêver d’avoir de l’aide et se rend donc dans la maison d’à côté où Harriet semble s’en sortir si facilement avec ses enfants ! Dans la maison d’à côté, Harriet continue de s’occuper de ses enfants. Ils comptent les jours – et les semaines – avant le retour du père à la maison. Je l’imaginais veuve, mais non : son mari est médecin et s’occupe de soldats à la guerre. Il y a du boulot… mais tout est géré impeccablement.
Ainsi, quand Elizabeth débarque avec Mad qui pleure, Harriet est la parfaite amie pour Elizabeth. Elle l’écoute, la rassure sur l’envie parfaitement normale d’avoir envie de se débarrasser de son nouveau-né et s’amuse du nom donné à Mad… Non, vraiment, c’est la bouffée d’oxygène dont Elizabeth avait besoin. Et ça nous explique pourquoi la série prenait tant de temps avec ce personnage avant. Cependant, Elizabeth a quand même besoin d’argent, et ça, Harriet n’y peut rien.
Elizabeth cherche autant qu’elle peut, mais la banque refuse de lui venir en aide, lui rappelant qu’elle peut s’estimer heureuse d’avoir récupéré la maison de Calvin parce qu’il avait eu la bonne idée de la mettre sur les papiers avant de mourir. Ben oui, vraiment une chance qui rend heureuse ! L’argent ? Elle finit par en trouver de manière un peu improbable : elle aide tous les scientifiques de son ancien boulot parce qu’ils sont tous moins bons qu’elle. Evidemment.
C’est ainsi qu’elle apprend que son ancien collègue et son ancien chef travaillent à présent sur l’ADN – autrement qu’ils travaillent sur ses recherches, celles de Calvin et les siennes. Elle débarque en furie dans le labo, mais il est trop tard : ils ont déjà reçu un prix et son nom est dans les remerciements, alors voilà, il faut qu’elle s’en contente. C’est si énervant !
Au milieu de la galère, Elizabeth a tout de même son amitié avec Harriet qui l’aide à tenir. J’aime beaucoup la relation d’amitié qui se noue entre elles : c’est juste beau de les voir être capables de se comprendre au milieu des années 50 quand tout va probablement à leur encontre. Elizabeth s’inquiète de savoir si Harriet regrette d’avoir eu des enfants, parce qu’elle a compris qu’elle avait dû mettre en pause sa carrière pour ça, et Harriet en retour lui assure qu’elle aura de bons moments avec Mad.
La conversation les mène aussi à se poser la question de la suite pour Elizabeth. Cette dernière veut continuer ses recherches pour publier enfin en son nom et réussir à intégrer le laboratoire de son choix… Mais pour ça, il lui faut refaire une partie de sa cuisine, puis imiter la voix de Fran pour récupérer du matériel en son nom. J’ai beaucoup aimé la ruse – et le montage qui suit était particulier.
La série insiste en effet pour nous faire revenir Calvin à chaque étape de la vie d’Elizabeth… Et, franchement, je comprends. Je sais pourquoi on nous met ses scènes, mais c’est frustrant cette vision du deuil : non, quand on perd quelqu’un, on ne le voit pas, on ne le retrouve pas comme ça. Oh, oui, on lui parle, je veux bien, on se fait nos conversations dans nos têtes, mais… ça me brise le cœur de voir une série comme celle-ci où le fantôme est si présent. Et puis, le dialogue entre eux est à me briser le cœur aussi ! Elizabeth demande en effet à Calvin s’il savait qu’elle l’aimait. Arf.
Charlie
Dans la maison d’à côté, Harriet reçoit une visite surprise qui la fait hurler de plaisir : son mari est enfin de retour à la maison, un peu plus tôt que prévu. Les retrouvailles sont belles, que ce soit avec Harriet ou avec sa fille. Bon, son petit garçon a un peu plus de mal à se faire à son retour, forcément. La confiance d’un enfant, ça se gagne.
C’est lors de la fête pour son retour que Charlie, le mari, rencontre Elizabeth. La fête est l’occasion de voir Elizabeth retrouver un peu le sourire quand elle entend du jazz et que tout le quartier se met à danser. J’ai forcément un peu de peine pour elle, mais j’aime trop la série pour regretter que ça lui arrive. Sans ça, l’histoire ne serait probablement pas aussi terriblement attachante. Même au milieu d’une fête comme ça, Elizabeth se met à rêver de la présence de Calvin.
Et sinon, on note qu’elle continue évidemment à cuisiner pendant tout ce temps – se concentrant à présent sur des tartes à la myrtille. Plus tard dans la semaine, elle reçoit aussi la visite de son gynécologue qui prend beaucoup trop soin d’elle. Il est sacrément chouette de lui venir en aide comme ça, même si c’est par intérêt : il souhaite qu’elle intègre son équipe d’aviron.
Tout ça mène ensuite à une des meilleures scènes de l’épisode : Elizabeth se souvient à quel point elle aime Calvin, elle en parle à Mad et imite la danse de Calvin… et hop, voilà Mad qui se met à rire. C’était si chouette. J’ai aimé voir Elizabeth se jeter sur son téléphone pour raconter ça à Harriet, en plus. Cela passait bien à l’écran, on dira.
Du côté d’Harriet, les choses ne sont plus si heureuses que ça : elle est ravie du retour de Charlie bien sûr, mais n’apprécie pas trop de voir qu’il continue de privilégier ses opportunités professionnelles à lui.
Sept ans plus tard
Sept ans plus tard, nous découvrons que Mad est devenue une petite fille un peu introvertie. Je l’aime bien, en vrai, elle a l’air toute gentille. Malheureusement, introvertie et gentille, ce n’est pas un mix parfait à l’école. Les autres enfants se moquent donc d’elle parce qu’elle aurait des chaussures de garçon et quand, en plus, la prof leur demande de faire un arbre généalogique… ça craint pour elle. Elle reçoit heureusement le soutien d’une camarade gentille avec elle.
La série surprend alors avec un twist inattendu : cette gentille camarade est Mad. Ouep. Mad est en fait généreuse, au point de donner son repas à une camarade déprimée. Cela ne convient pas du tout à Elizabeth, par contre. Dès qu’elle l’apprend, elle débarque en furie dans le bureau du père d’Amanda. Et c’est un point très important : le père d’Amanda est un producteur de télévision qui est à la recherche d’une nouvelle émission pour remplacer une grand-mère qui rend les audiences plus flasques que… non, je ne répèterai pas cette phrase de l’épisode, tout de même.
Une chose est sûre : il trouve la personne parfaite pour être maternelle mais baisable qu’il cherchait quand il voit Elizabeth débarquer avec son tupperware et ses recettes. Il se précipite après elle pour lui proposer un job qu’Elizabeth refuse aussitôt. On sait toutefois qu’elle finira par accepter.
C’est une jolie manière de montrer comment la vie peut être surprenante, en tout cas.




