Culte – S02E06 – Un sens à ta vie – 15/20

Une conclusion à l’image de la saison : on nous propose une fin de saison qui ne trouve pas forcément de sens à la vie de tous les personnages, mais qui nous propose au moins de terminer les intrigues entamées pour les personnages, y compris la part de fiction. C’est bien fichu, franchement. J’espère une saison 3, parce que vraiment, c’est une excellente série qui fonctionne et a de bonnes idées. Et cette conclusion permet à la fois de dire au revoir à un phénomène culte… et de lui redire bonjour, trente ans après. Malin.

Spoilers

Le phénomène s’essouffle bien vite, et il faut lui dire au revoir.


Je supporte pas que tu aies du succès.

Et voilà, c’est déjà le dernier épisode. Incroyable comme ça passe trop vite quand on n’a que six épisodes. Le début de celui-ci avec la série « Pour être libre » dont j’avais oublié l’existence me fait me dire que ça aurait été bien aussi d’avoir un peu de contexte sur les choix graphiques immondes des années 90. Je dis que c’est immonde parce que c’est ce qu’on pense aujourd’hui, mais à l’époque, ça a eu un succès phénoménal, et ce n’est pas pour rien.

N’empêche que là, on nous sort une série sans nous expliquer le contexte ou le moment où c’est tourné pendant la tournée, justement. On voit un beau montage où les artistes enchaînent les dates, les tournages, les sandwichs et, en ce qui concerne Filip, les cachets. C’est vrai qu’on nous a vendu un début de saison phénoménal où il était accro… il faut y revenir.

Le succès lui monte à la tête, je l’ai dit plein de fois. Là, ça tourne au cauchemar : les fans les suivent partout et Filip finit par se faire un bad trip et tout confondre, clairement. Il fait un malaise en plein tournage, alors qu’il est avec ses deux meilleurs potes. La cadence est intenable. Salomé engueule Jean-Loup quand elle comprend que les cachets viennent de lui, mais elle finit surtout par le consoler quand elle comprend qu’il ne vit pas bien du tout ce qu’il se passe. Filip, lui, est soigné mais est clairement en dépression. Il s’en confie à Michel, avant de l’envoyer bouler une fois de plus parce qu’il veut construire sa vie avec Valérie, pas avec lui. La rupture est terrible.

La série est maligne, franchement. Il y a eu un procès contre un film qui retraçait la vie de Filip en tant qu’homosexuel, alors le choix est fait là de tourner autour du pot. Rien n’est jamais explicite et on se contente des rumeurs justement, des pistes brouillées, d’une relation qu’on ne connaît pas bien. C’est malin, c’est bien écrit, c’est un tour de force.

Bon, par contre, le malaise de Filip pose problème pour la suite de la tournée : Yann est forcé d’annuler le Bercy, surtout qu’il est dépassé par la situation quand il découvre que c’est Candice qui a écrit les chansons des 2Be3. Il s’est fait balader de bout en bout, c’est merveilleux. En tout cas, Filip a envie de faire le Bercy, c’est son rêve de toujours, et Frank refuse de renoncer à ce rêve. Il est prêt à payer le Bercy lui-même s’il faut, même si c’est le salaire d’une vie pour ses parents. C’est incroyable, au sens propre.

Il est prêt à tout sacrifier pour son pote, alors même qu’il s’engueule en permanence avec. Il se retrouve à donner tout son fric pour ça, à faire d’autres tournées de supermarché pour vendre ses produits et se refaire du fric. En vrai, c’est beau et mignon, parce qu’il fait ça avec son père ; tout en se prenant la tête avec Ellie qui est jalouse de son succès et le lui dit.

La série nous a déjà spoilé que ça allait se faire, malheureusement, alors il n’y a pas trop de suspense, même quand Salomé et Jean-Loup ont pour rôle d’en mettre à estimer que c’est de la folie pure de faire ce Bercy. Adel, lui, est déprimé – la mort de son père n’est pas encore digérée. Il décide aussi de reprendre ses études, voyant bien qu’il est au bout de son rêve. Il a une jolie conversation avec sa mère. La vie reprend ses droits.

Ce n’est pas exactement le cas pour Filip qui se remet de son overdose en continuant de se cramer à petit feu. Il veut absolument rendre fière Valérie, s’assure qu’elle voudra toujours de lui, puis envisage un enfant avec elle. Lol. Il est complétement fêlé le pauvre. Et il n’est pas prêt pour la fin de sa célébrité. C’est si triste. En plus, le projet 2Be3 arrive à son terme. J’ai aimé la scène entre Jean-Loup et Salomé, même si c’est bizarre de les voir être vraiment potes : il débarque clôturer le projet financier des 2Be3 et finit par danser dans son bureau.

En tout cas, Filip reprend du poil de la bête très vite en retournant dans son quartier. Ses coéquipiers ont invité la presse à Longjumeau, avec pour but de continuer la promo du Bercy. Quand il apprend que le Bercy est une possibilité, Filip est le plus heureux des hommes. Tout le quartier est heureux de les retrouver et ça tourne limite à la télé-réalité. Et ça fonctionne : le Bercy est finalement complet.

La première conséquence directe ? Salomé démissionne et monte un label avec Candice maintenant qu’elles sont riches. Ca a de la gueule, il faut bien le reconnaître, mais par contre, vraiment, je suis dérangé par la représentation qu’apporte le couple Salomé/Candice dans la série. Non parce qu’autant je trouve bien que rien ne soit montré pour Filip/Michel (on ne sait pas si c’est avéré cette relation avec son mécène, c’était peut-être juste ça, un mécène), autant je ne comprends pas l’intérêt de proposer un couple de lesbiennes qui pas une fois dans toute la série ne s’embrassent. Je demande pas qu’elles s’embrassent au travail, hein, mais on a eu plein de scènes chez elles et en vrai, pardon, mais elles sont en couple ou coloc ? On a pourtant eu une bonne dose de scènes de cul hétéros à l’intérêt et la nécessité très discutables sur la deuxième moitié de la saison. OK, dans les années 90, l’homosexualité, c’est tabou et tout. Mais quitte à ajouter un personnage fictif lesbien et en relation stable, est-ce qu’il n’y aurait pas eu là l’occasion d’aborder frontalement la question de l’homophobie et, a minima, de représenter correctement la vie de couple LGBTA+ à l’époque ? Bref. Je suis mitigé.

Quoiqu’il en soit, on en revient alors au début de la saison : nos 2Be3 sont dans les loges de Bercy, prêts pour leur concert. Tout le reste du casting se retrouve en loge VIP, même la présentatrice de Fan 2… Et ouais, on comprend qu’il est temps de dire au revoir à ces 2Be3. C’est culte, et franchement, les acteurs choisis pour les interpréter sont vraiment géniaux… et les chansons du groupe, les chorés bordel. Bien sûr que ça a eu du succès ! Une belle success story, vraiment. La série termine par un concert attendu et plutôt réussi, mais aussi par des gros plans sur tout le reste du casting… Et voilà, ils sont partis un jour sans retour.

C’est culte, vraiment. La saison nous propose ensuite des images d’archive du vrai groupe et de tout ce qui a été reconstruit dans la série. La ressemblance des acteurs n’est pas toujours folle, mais ça fonctionne bien. Et la fin ! Je ne m’attendais pas du tout à cette fin !

On termine sur une interview des deux 2Be3 encore en vie, chargée en émotion. La chaise vide pour Filip est terrible, les extraits des interviews où on demande aux 2Be3 ce qu’ils seront dans 20 ans très violents et l’émotion vraiment palpable. 5 millions de disques vendus, tout de même. Bravo les 2Be3.

EN BREF

C’est vraiment une excellente série qui redore la production française et je suis content d’avoir vu cette pépite. Ceci étant dit, j’ai du mal avec cette saison 2 : elle a moins réussi à m’embarquer que la première, peut-être aussi parce que j’adorais la télé-réalité plus que je n’adore les 2Be3. J’ai eu l’impression que cette saison 2 flirtait beaucoup plus avec la fiction que la première saison, et ça m’a fait bizarre. L’attention aux détails y était aussi un peu moins poussée dans la reconstitution de l’époque.

Pour autant, ces six épisodes se dévorent bien vite, les personnages sont attachants et suivent une vraie évolution qui finit par marquer. Je n’ai pas enchaîné les épisodes en si peu de temps sans raison : c’est une bonne série, qui mérite d’être vue et qui a la bonne idée de proposer de mettre en avant des acteurs inconnus. Ils sont si forts, en plus !

Comme pour Malik ou Isabelle en saison 1, j’espère revoir les acteurs dans d’autres rôles !

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Culte – S02E05 – La rançon de la gloire – 15/20

Amusant, ce titre d’épisode, parce que je trouve que ça s’appliquait déjà très bien à l’épisode précédent. On sent bien que le rythme s’emballe dans la vie des 2Be3 et que le succès vient avec une facette très négative qu’il n’est pas toujours facile de gérer. L’épisode continue lui dans la lancée du reste de la série : c’est bien, je passe un bon moment de divertissement, mais je n’accroche pas autant qu’à la saison 1.

Spoilers

L’album, c’était facile. Maintenant, il y a la tournée dans toute la France à assumer.


Ben non, je ne suis pas Michel moi.

J’enchaîne les épisodes, finalement, je n’ai jamais que deux jours de retard, c’est pas si pire. Cet épisode commence par une scène qui m’a fait un peu peur, on y suit une jeune adolescente dans un gymnase et au collège, et ça sentait un peu trop le flashback à mon goût. Ce n’est finalement pas le cas : on nous montre qu’elle a les 2Be3 sur son cartable, qu’elle est amoureuse de Filip, puis on la voit s’enfermer dans une salle de cours pour écouter les 2Be3 sur son walkman et danser. Est-ce que j’ai chanté et que j’étais à deux doigts de faire comme elle ? Il n’y a pas de preuve.

La scène suivante nous montre la même ado dans le public du Hit Machine. Et oui, la série nous met Charly et Lulu en vedette ! Voilà une saison de Culte qui serait intéressante aussi : comment est-ce que le Hit Machine a été créé et est devenu ce monument télévisuel pendant si longtemps ?

À l’arrivée des 2Be3 sur le plateau, l’adolescente s’évanouit carrément. Pfiou. C’est fou l’effet des Boysbands ! Quant au Hit Machine, bon, ils reçoivent une belle récompense avant d’affirmer qu’ils seront amis pour toujours. Cela n’a pas été le cas, malheureusement pour eux. À force de répéter leur amitié à tout bout de champ, ça ne peut que mal tourner.

Pourtant, c’est là-dessus que toute la promo envisagée par Salomé s’appuie : ils sont meilleurs amis pour la vie et c’est tout. Qu’importe qu’en coulisses, ils passent plein de temps à se descendre les uns les autres ! C’est terrible, parce que Filip continue d’improviser et que malgré les paparazzades où tout va bien, il a une vie qui sombre de plus en plus dans le chaos.

On le voit ainsi continuer de dormir avec Jean-Loup tant que Valérie n’est pas à Paris et s’empiffrer de cachets. Cela fait peur aux autres 2Be3, alors qu’une tournée de 100 dates est organisée par Salomé. C’est tellement fou de prendre des inconnus comme ça et de les lancer si vite dans un single, un album et une tournée, en partant de rien. Comment est-ce que ça pourrait ne pas leur monter à la tête ?

Valérie revient à Paris, retrouve Filip, mais refuse qu’il monte dans sa chambre. Ah. C’est la douche froide pour Filip. Il passe son temps à se poser des questions sur sa relation, finissant par être plus stressé par sa relation que par sa carrière, malgré le Zénith qui approche. Il s’en confie à Jean-Loup, s’énerve de plus en plus sans raison et se gave de cachets, à un point inquiétant. Et puis, la relation qu’il a avec Jean-Loup est terriblement malsaine. Jean-Loup finit par tenter un baiser, mais il se prend un beau râteau.

Filip va ensuite chercher ses parents en limousine, parce que bien sûr ils viennent le voir à son concert. Ils sont servis : Filip les couvre de cadeaux, mais Michel aussi apparemment. Tout ça termine donc en reproches de la part de Filip envers ses parents. L’engueulade est inévitablement violente. En même temps, après autant de temps sans se parler, ça ne pouvait pas finir autrement.

De son côté, Frank traverse une période vraiment compliquée, y compris au lit où il n’arrive plus à rien avec Ellie. C’est triste pour eux, parce que ça ne fait que tendre leur relation compliquée (à défaut de tendre autre chose) : elle est jalouse que Salomé lui accorde tant de temps quand elle n’en a pas pour elle, il est déprimé que Salomé lui bouffe 100% de son temps.  

Il passe sa soirée d’avant-concert à déprimer seul sur le canapé et à voir Adel revenir avec encore une nana différente à l’appartement. C’est évident qu’il profite un peu trop du succès, mais bon, il finit par dégager la fille en question : il s’agit de celle qui ne le calculait pas en cours au début de la saison et il ne lui pardonne pas d’être possiblement lepéniste. Tu m’étonnes.

Alors que le premier concert approche, Salomé découvre aussi l’existence d’Alliage. Forcément, le succès des 2Be3 inspire : quand il y a de l’argent à se faire, il y a de la concurrence. Elle est flippée, en parle à Yann et finit par oublier le concert : le trio se retrouve à se rendre à pied au Zénith. Cela paraît complètement fou. C’est l’envers du succès, je suppose.

Le concert a quand même lieu, avec un Zénith plein à craquer. Les garçons donnent tout ce qu’ils ont (oui, c’est un jeu de mot avec le titre de la chanson, j’assume) et font tomber la veste bien sûr. C’est fou, parce que je continue de voir trois inconnus sur scène, là où je n’ai jamais associé les vrais 2Be3  des gens lambdas. La série réussit au moins ça.

Le concert est efficace, c’est un succès et ça fait plaisir à Yann. Il ferait mieux de s’occuper de ses poulains, en vrai : Jean-Loup se transforme en dealer pour Filip qui continue de péter un câble à peu près tout le temps. Il s’attire aussi la jalousie de Michel quand tout s’arrange avec Valérie : elle avait une fille dont elle ne lui avait jamais parlé, mais qu’elle présente après le concert.

Frank, lui, retrouve son père après le concert. Celui-ci est heureux pour son père, assumant même le fait qu’il soit possiblement homosexuel. C’est fou comment ça semble être un sujet tout le temps avec ce boysband – même encore aujourd’hui, en vrai. Et pourtant, du côté d’Adel, ça ne l’est plus : ses frères sont heureux pour lui parce que les filles l’adorent… mais ils essaient aussi de lui faire prendre conscience que leur père ne verra jamais la maison en Tunisie.

Pas le temps de s’en occuper malheureusement : la tournée commence et il faut partir en Tour Bus. Terrible. Bien sûr, dans tout ça, Salomé culpabilise aussi : avec l’arrivée d’Alliage, elle a bien compris qu’il y avait une date de péremption aux 2Be3. Terriblement triste. Elle a beau culpabiliser de ce qu’elle ne peut pas vraiment offrir aux 2Be3, elle continue de les exploiter, hein.

Les concerts s’enchaînent : chaque soir, une ville différente, chaque jour, un trajet en Tour bus avec le courrier des fans et la presse qui parle d’un nouveau Boysband. Cela les stresse et bien sûr, ça finit par avoir un impact : le Zénith de Nantes ne se remplit pas assez vite au goût de Yann. Clairement, il a misé trop haut pour un jeune groupe. Salomé doit trouver un moyen de relancer la carrière de ses poulains.

Ce n’est pas gagné : elle les inscrit pour une interview à Fan 2, mais ça se termine mal avec Filip qui s’énerve. Il est de plus en plus instable le petit : il harcèle Valérie en la faisant surveiller constamment quand il est en tournée, il pète des câbles en interview et il s’engueule même avec Frank qui ne supporte pas de voir ses camarades claquer tout le fric. C’est terrible. La dispute entre eux est bien gérée et montre les tensions incontournables avec ce genre de groupe.

Valérie est inévitablement de plus en plus terrifiée par le comportement de Filip, au point de contacter Michel pour avoir ses conseils et son aide. C’est improbable, et pourtant ! La scène est bien fichue, en vrai.

L’épisode se termine toutefois par bien plus triste : Adel apprend le décès de son père. Il faut donc se rendre à l’enterrement. Dire qu’il faisait tout ça pour lui, dans l’espoir de lui offrir une maison… C’est triste. Je m’attendais par contre à voir des paparazzis à la fin de la scène, pour justifier que ce soit le cliffhanger.

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Culte – S02E04 – Amis pour la Vie ? – 17/20

Les choix faits sont définitivement différents de ceux que j’attendais, mais en même temps, cet épisode est peut-être le plus intéressant à aborder directement la gloire et tous les effets secondaires négatifs qu’elle peut engendrer. Si dans les médias, c’est le succès, on suit nous une vraie descente aux Enfers pour les personnages. Ils me font presque de la peine. Presque. Ensuite, je me rappelle que c’est inspiré d’une réalité grandement déformée… et que là, tout va bien plus vite car on n’a que six épisodes de 40 minutes.

Spoilers

Les 2Be3 sont vite au sommet de la gloire.


Trois potes, du sport et du plaisir.

Comme en saison 1, comme dans les épisodes précédents : le rythme est tellement bizarre. Les scénaristes manquent de temps pour raconter toute l’histoire dans les moindres détails, et ça se sent. Exit le cliffhanger de l’épisode précédent, on reprend alors que les 2Be3 commencent à se faire connaître : le CD est dans tous les magasins parisiens, ils font les premières interviews. On ne sait rien, au moment de commencer cet épisode, de la vie de Filip et de l’endroit où il crèche désormais, surtout qu’il a réussi à se mettre ses potes à dos. Que c’est étrange comme manière de fonctionner !

En plus, les interviews sont cadrées : ils doivent se faire passer pour trois célibataires très potes quand la réalité est autre et qu’ils n’arrivent pas à se supporter pendant les interviews.

Oui, mais voilà : la chanson commence à passer à la radio (quand ils la réclament eux-mêmes), elle passe à la télévision (et fait danser les voisins) et d’un coup, tout s’illumine pour eux. J’ai adoré le montage de début qui révèle le courrier des fans qu’ils reçoivent, les cadeaux qu’ils peuvent faire une fois le succès arrivé ou juste quelques images du Hit Machine… Mais à nouveau : c’est exactement là-dessus que j’aurais aimé que la série se concentre. C’est ça qui est le plus intéressant, non ?

Ils s’achètent une voiture, reçoivent des cadeaux de fans, bref, ce sont des stars. Je sais qu’il y a mieux à faire ensuite avec la retombée de la gloire à venir, mais c’est dommage d’enchaîner si vite sur le succès. On les retrouve ensuite en dîner avec Candice, Salomé et Yann – sauf que Candice est là en tant que copine de Salomé et chorégraphe, pas en tant que parolière. Tout fonctionne à fond pour tout le monde, sauf ce point-là. Salomé ne dit toujours pas qui a écrit les paroles de la chanson, même si elle avoue enfin que ce n’est pas Etienne Daho.

Bien sûr, Candice lui en veut, surtout qu’elle se retrouve à devoir écrire tout un album sous pseudo – Mayane Deschamps – en 45 jours. On passe ensuite à vingt jours, même si on ne sait pas exactement pourquoi Yann presse autant les choses. Battre le fer tant qu’il est chaud, oui, mais pourquoi vouloir aller si vite ?

Candace est frustrée et passe tout son temps à bosser. C’est peut-être pour ça qu’on se retrouve avec des paroles cons comme « Donne ce qu’on t’a volé » ? Le truc, c’est que comme Salomé est un personnage inventé de toutes pièces, je ne peux que penser que c’est pareil pour Candice.

L’air de rien, l’homophobie est encore là dans les années 90. Adel se fait donc traiter de pédale par son frère. C’est totalement gratuit, mais malgré le succès, Adel se demande encore comment présenter cette histoire à son père, mais il décide d’acheter une maison en Tunisie à ses parents. Le père découvre ensuite le clip quand Adel lui montre et la réaction est à l’opposée de ce à quoi il s’attendait : son père est en fait fier de lui et de l’image qu’il donne des arabes – il est un modèle de succès. C’était donc ça la France dans la fin des années 90 ? Moi, je me souviens d’un style vestimentaire bien plus craignos que ce qu’on voit dans la série, de Pokémon et c’est à peu près tout.

De son côté, Frank semble vivre plutôt mal le succès. Il ne dépense pas son argent et est flippé des hordes de fans qui se déplacent pour lui. Et encore ! C’est une époque où il n’y a pas Internet pour révéler toute leur vie ! Il se met à faire des crises d’angoisse, en parle à son coach de boxe et galère à jalouser ses potes pour qui tout se passe bien avec la célébrité. Après, rassurons-nous : il a beau se dire célibataire en interview, il voit toujours et couche avec Ellie. Beaucoup, lui aussi. C’est beau le succès. Bon, en revanche, ça finit par poser problème quand Ellie comprend que Salomé n’a pas été virée et qu’elle ne la rappelle pas, contrairement à sa promesse. Elle est passée d’un poulain à l’autre, Salomé.

Filip retourne dans son restaurant préféré où sa patronne préférée lui fait la gueule. Elle se dit mal à l’aise des attentions que Filip lui porte, surtout qu’il est trop jeune pour elle. Il insiste lourdement et ça finit par la convaincre de lui laisser une chance. Filip se laisse cramer la tête par le succès, et ça se sent dès cet épisode. Michel tente en vain de le recontacter, aussi, mais lui, il est obsédé par Valérie, la restauratrice. Il se dit amoureux d’elle, au point que ça la surprenne d’être rappelé par Filip. Et pas qu’une fois, si on en croit le montage des scènes de sexe.

La relation monte à la tête de Filip qui se retrouve à péter un câble sans vraie raison quand Valérie le vire de chez elle pour aller bosser. Il le prend mal de voir que Valérie n’est pas aussi amoureuse de lui que lui ne l’est d’elle. La scène est terrible : il fait juste peur et elle le vire pour de vrai de chez elle – et de sa vie.

Au passage, il ne répond pas non plus à Salomé par contre, et il plante donc tout le groupe à une semaine de la sortie de l’album – sachant qu’aucune chanson n’est écrite. Cela force Adel et Frank de prendre les choses en main et de partir à sa recherche. Ils se rendent bien compte qu’il se prend pour une rockstar et que le succès lui est monté à la tête, mais c’est de toute manière trop tard pour agir autrement.

Le duo cherche donc Filip dans tout Paris, en commençant par le restaurant de Valérie (qui leur apprend la rupture alors qu’on l’accuse de tout), puis par Michel. Celui-ci en profite pour se replacer dans la vie de Filip en offrant un appartement aux 2Be3. Oui, oui, il met à disposition l’appartement alors même que Filip ne lui parle pas. C’est beau d’être riche.

Filip, lui, il passe son temps à faire la fête et claquer tout son fric. Salomé est dépassée quand elle voit tout ce qu’il se passe et que Filip n’est pas capable de chanter juste. Elle doit donc recadrer le groupe comme elle peut et, en vrai, il était amusant de la voir jouer la maman avec eux. Daphné Burki joue sacrément bien son rôle. Salomé embauche ensuite Jean-Loup pour gérer les dépenses excessives des 2Be3, et particulièrement de Filip, qui s’endette bien trop.

La vie est de moins en moins belle pour Filip, donc. Certes, l’album est enregistré en temps voulu et il y a du positif, mais on voit que le succès lui est monté à la tête. Il n’arrive plus à dormir, obsédé par Valérie qui n’arrive pas à le dégager de sa vie. La pauvre. Elle a un ado complètement accro à elle. Elle en arrive à envisager de partir aux Caraïbes, mais elle craque aussi et recouche avec. Ce n’est pas comme ça qu’il arrêtera de se comporter comme un enfant, hein.

L’album enregistré, il faut encore assurer le reste de la promo. Yann leur organise tout ce qu’il faut, avec un reportage organisé par Exclusif et une soirée en boîte pour le lancement de l’album. La soirée est révélatrice des dépenses de Filip, du désespoir de Frank à qui la célébrité ne colle pas et du succès qui finit par monter à la tête d’Adel aussi. J’ai presque de la peine pour eux : les journalistes photographient Filip à moitié à poil et ne s’occupe pas assez de ce qu’Adel est en train de devenir, à coucher avec la première fille qui lui saute dessus. Le plus dur est encore peut-être l’angoisse de Frank. Il vit si mal tout ça.

Adel finit par le retrouver, après avoir été pris en photo par son plan cul d’un soir qu’il est difficile de sentir à ce stade. Les 2Be3 sortent en tout cas de la boîte dans un sale état, pour prendre l’air et s’occuper de Frank. Malheureusement, ça se termine surtout en dispute entre Adel et Filip. Le ton monte trop, ça fait peur à Jean-Loup, mais la tension redescend d’un cran quand Adel parle de la maladie de son père.

Elle redescend dix secondes uniquement, par contre. La tension remonte bien vite quand Filip prend mal de ne pas être au courant et qu’Adel lui demande d’arrêter de parler de lui tout le temps. Ils en viennent aux mains devant les journalistes. Jean-Loup fait ce qu’il peut pour désamorcer la situation, mais il se retrouve surtout à devoir gérer un Filip complètement bourré et de plus en plus accro aux médocs. On ne sait pas exactement quand il a commencé, mais il est très intéressé par les cachets de Jean-Loup apparemment.

L’épisode se termine alors par un cliffhanger inattendu : Jean-Loup ramène Filip chez lui et le déshabille, lui file les cachets puis est forcé de rester dormir avec Filip qui n’aime pas dormir seul. Allons bon. On sent bien que c’est déconnant, tout ça, ça ne peut que déraper si Jean-Loup ne sait s’imposer et dire non. Dire que Salomé le vendait comme incorruptible…

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Culte – S02E03 – Bienvenue dans le Show Business – 16/20

Si je mets de côté les critiques déjà faites dans les deux premiers épisodes (et toujours valables ici, bien sûr), ce nouveau volet dans la vie des trois teubés fonctionne plutôt bien. On y comprend certains aspects du groupe, on voit à quel point chacun a eu un rôle essentiel dans la création du boysband, tout en insistant sur le fait que ce ne sont que des idées risquées les unes après les autres qui ont permis le succès. Tiens, tiens, une série qui fait l’apologie de la prise de risques créatifs ? Si ça pouvait inspirer les productions de toutes les séries, ça ne ferait pas de mal…

Spoilers

Salomé est virée, tout le projet semble au point mort. Jusqu’à ce qu’Ophélie Winter passe par là.


Tous les boysband ont un leader.

L’épisode débute cette fois par un petit Shame, shame on you. J’adore, vraiment, Ophélie Winter, parce que quoi qu’on en pense, il y avait de vrais tubes tout de même. Par contre, je me demande pourquoi ils n’ont pas fait une saison de culte sur elle. Après tout, il semble assez évident qu’ils aiment avoir un personnage féminin au cœur de leur récit (et c’est tant mieux, en vrai), et ça aurait pu le faire aussi, non ?

Bref, voir Ophélie Winter à la télévision, ça inspire soudain Frank. S’il comprend bien que le deal à la radio, c’est mort parce qu’ils ne sont pas chanteurs, il se dit qu’ils ont un bon physique pour la télévision eux aussi.

Sans trop de surprise après le cliffhanger précédent, on découvre que Salomé est virée et que le projet est au point mort. Malgré tout, elle écoute l’idée de Frank, du moins, quand il n’est pas trop occupé à draguer Ellie, son autre artiste du moment. Salomé n’a pas d’autres choix que de le croire de toute manière : elle est virée et forcée de retourner vivre chez sa mère. Elle a quelques économies et casse donc son PEL pour payer un clip aux garçons. Ils n’ont que quatre jours pour le réaliser par contre.

De son côté, Filip est en pleine dépression. Il joue à des jeux vidéos qui n’existent pas encore à l’époque où la série est supposée se dérouler et est désagréable avec Michel, qui continue d’apprécier la vue malgré tout. En parallèle, Adel n’a toujours pas avoué à ses parents qu’il a arrêté ses études et continue donc de leur mentir, malgré l’absence évidente de perspectives et d’avenir dans la musique. L’idée du clip les fait tous tenir, du coup.

Quatre jours, c’est serré par contre. Ils enchaînent pendant des heures les séances de sport, les chorégraphies et les sessions de chant en studio, le tout en tournant le clip. Le rythme est dingue, c’est donc sans surprise qu’on se retrouve avec un Frank qui se blesse une fois de plus au genou. Le médecin lui prescrit un mois sans bouger, ce qui complique un peu sa vie perso – Ellie le recontacte et compte sur lui pour venir la voir chanter… mais il n’a plus de RER le petit.

Bon, et surtout, il y a un problème : le genou pété lui empêche de tourner la fin du clip. C’est la catastrophe, surtout pour Salomé qui a mis toutes ses économies dedans. Une fois Frank et Adel parti pour l’hôpital, en tout cas, Filip propose un deal : pour ne pas gâcher la journée du tournage, il faut assumer le décalage entre eux et centrer le clip sur Filip. Tous les boysband ont un leader.

Il est sûr d’être un grand leader, mais Filip a un petit check de réalité ensuite : il se rend au restaurant et n’a pas de quoi le payer. C’est une bonne chose qu’il soit dans son restaurant habituel car il connaît au moins la patronne, qu’il drague ouvertement. Il n’a pas de quoi la payer, mais elle accepte de jouer aux échecs avec lui : s’il perd, il devra la payer. Mais comment au juste ? J’ai bien aimé l’idée, surtout le côté « un pion, une question », MAIS. Déjà, je ne vois pas bien pourquoi il ne répond pas aux questions de la patronne, ce n’est pas logique. Ensuite, je ne comprends pas pourquoi on passe autant de temps sur cette espèce de romance alors qu’on zappe complètement le père d’Adel par exemple.

Par contre, on voit Adel être bien dégoûté et énervé d’avoir Filip qui se prend pour le leader. À la découverte du clip, il y a clairement un froid : Adel est donc énervé, Salomé assure que c’était son idée, Frank essaie de rassurer Adel et lui rappelle qu’il doit beaucoup à Filip – ce dernier le protégeant au collège, contrairement à Adel.

De toute manière, Salomé ne leur laisse pas le choix : elle est obligée de présenter quelque chose si elle veut espérer ne pas être virée. Elle contacte tous les membres du CA de la maison de disque pour tenter de sauver sa peau, et elle y parvient : elle pique leur curiosité donc ils demandent tous à Yann de leur montrer la VHS du clip. Ah. VHS, réunion où tout le monde fume, clip des 2Be3, on est bien dans les années 90.

En tout cas, ce qu’il faut retenir, c’est que ça passe complètement : le CA est très heureux de ce que donne le clip et accepte de signer avec les 2Be3. Bien sûr, Yann n’attend pas pour s’attirer tout le mérite, y compris en privé avec Salomé, et tout roule. Tout roule, oui, sauf pour Filip. Il invite Michel au restaurant pour fêter son succès, mais ça tourne vinaigre quand Michel comprend le flirt entre son poulain et la restauratrice. Pire, Filip semble se moquer totalement de son bienfaiteur… et Michel le rembarre donc. En vrai, il est dur de l’apprécier à fond le Filip, quand on le voit passer de pire danseur à leader du boys band, sans en parler à ses potes. Du coup, je ne compatis pas quand je vois Michel mettre toutes ses affaires dans un sac poubelle. Il a trop abusé de sa gentillesse, ça devait finir par arriver.

En parallèle, Frank entame son flirt avec Ellie. J’aime bien ce que propose la série avec ce couple, elle prend totalement le lead de la relation, mais c’est amusant. Ils sont beaux ensemble, aussi, Frank lui confie ses doutes sur le clip et sur son syndrome de l’imposteur (ça existait déjà dans les années 90 cette expression ?), je ne sais pas, ça prend sur moi. Je me doute que là aussi on a une belle part de fiction, mais bon.

Adel, lui, doit expliquer à ses parents qu’il passe de petit étudiant parfait à chanteur de boys band. Malheureusement, ce n’est pas si simple d’assumer et d’avoir sa place dans un repas de famille monopolisé par les blagues racistes de son frère – sur les arabes.

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