Ce n’est pas le coup de cœur que j’aurais aimé avoir, mais ce n’est pas non plus une série trop ennuyeuse comme je le craignais. Elle a ses longueurs, mais le casting est formidable et la réalisation sauve pas mal de choses à elle seule. J’aime bien l’ambiance qui se dégage de ce premier épisode, mais je ne me vois pas la bingewatcher comme je le pensais faire un temps. Quant aux mystères, ils sont assez minces pour l’instant et j’ai surtout l’impression qu’on nous retarde quelques évidences. La promo de la série en a trop dit, en même temps.
Spoilers
Danny est arrêté après avoir été impliqué dans une fusillade dont il est soupçonné être l’auteur.
Ghost house got itself a ghost
Bon. Dès la première scène, je me suis dit que Tom Holland avait du boulot à faire s’il voulait être un vrai psychopathe et que les cheveux longs ne suffiraient pas… mais en fait, en quelques secondes de métro, la série avait déjà réussi à me convaincre que je n’avais pas affaire à Spiderman.
La fusillade | L’interrogatoire | Une famille formidable | La drogue | La fuite
La fusillade
La réalisation est très étouffante, avec des gros plans et une caméra possiblement à l’épaule si on en croit les mouvements qu’elle fait pour nous donner l’impression d’être dans le métro nous aussi. Danny, c’est le nom du héros et on le sait déjà, n’y est pas seul apparemment, parlant avec une jeune femme à propos de quelque chose de mystérieux dont on ne sait rien au premier abord. « Arrête de le regarder » lui dit-elle sans qu’on ne sache trop ce qu’il regarde.
Comme elle semble clairement lui indiquer quoi faire et dire tout ce qu’il pense, je me suis mis à douter de l’existence de cette jeune femme assez vite. Nous la suivons pourtant en train d’accompagner Danny en ville et prendre en filature un homme dont on ne sait rien pour le moment. Il est assez vite évident que Danny est là pour le tuer, puisqu’on nous révèle enfin ce qu’il regardait dans le métro : un sac en kraft contenant un flingue. Ah, les États-Unis.
Quand il finit par trouver l’homme qu’ils suivaient avec la femme, Danny sort donc son flingue et… est incapable de tirer. Elle lui prend le pistolet des mains et se met à courir après l’homme, tout en lui tirant dessus plusieurs fois. Danny reste quant à lui paralysé un moment, avant de se mettre à courir après elle et de récupérer l’arme. Il le fait pile à temps pour l’arrivée de la police qui, bien sûr, le soupçonne aussitôt et le pourchasse. Bien. Le doute et la paranoïa peuvent déjà s’installer comme ça.
La fuite mène Danny jusqu’à chez lui où il explose un miroir, histoire qu’on continue de nous indiquer qu’il faut être paranoïaque de tout ce qu’on voit, probablement. Chez lui, Danny tombe sur un coloc qui n’hésite pas à le prendre par le col malgré son flingue et lui reprocher d’avoir fait de la merde – en effet, Ariana n’est pas rentrée. Ah.
Elle s’appelait donc Ariana. Essayons de retenir toutes les informations, je sens que tous les détails auront une importance. Si le colocataire donne un passeport à Danny et lui conseille de fuir, celui-ci ne le fait pas immédiatement, préférant d’abord brûler quelques documents dans sa cheminée. Cela permet à la police de le retrouver et de procéder à son arrestation. Bien. Le mystère est prenant déjà.
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L’interrogatoire
C’est un début efficace, et on enchaîne très rapidement avec un nouveau point de vue : c’en est fini de voir les choses de la perspective de Danny, nous voici désormais du côté des enquêteurs (avec un acteur que j’aime beaucoup et dont je ne savais pas qu’il jouait dans la série ; décidément, ce casting est excellent). L’enquêteur est convaincu d’avoir affaire à un serial killer, d’autant plus qu’Ariana et le propriétaire (pas le colocataire donc !) sont aux abonnés absents eux aussi.
Cependant, il n’a tué personne pour le moment : Danny s’est contenté de tirer dans le vide et de blesser des gens. C’est pour cela que la police fait appel à une professeur, Rya donc, pour examiner Danny et essayer de comprendre s’il est un serial killer ou non.
Le générique est très sympathique. Comme pour Secret Invasion, j’ai l’impression qu’il est généré par une intelligence artificielle, mais ne plus réussi. On dirait vraiment des illustrations de Dixit animées. C’est un voyage magnifique que propose ce générique, la musique est entraînante et plonge dans une atmosphère à la fois inquiétante et onirique, c’est parfait pour un thriller. Franchement, je suis convaincu par les dix premières minutes de la série.
Après le générique, l’intrigue peut donc commencer : on part sur quelque chose d’assez simple, avec la professeur en psychologie qui vient interroger Danny en prison. Elle a une heure pour faire le tour de la question et l’évaluer, tout en cherchant à savoir ce que sont devenus Ariana et Yitzhak (le propriétaire).
Rya commence par poser des questions de base sur Ariana et Yitzhak, puis sur le passé de Danny. Cela ne semble pas évident de le cerner, parce qu’il ne souhaite pas vraiment être dans la coopération. Pourtant, assez vite, il finit par expliquer comment il s’est retrouvé dans la maison où la police l’a arrêté : cela se fait inévitablement à coup de flashbacks.
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Une famille formidable
On commence par un flashback où on le découvre vivre dans une maison américaine bien typique, avec un (beau-)père qui sent bon l’alcoolisme et la violence – même si on ne le voit pas boire – et qui s’énerve parce que Danny prend des douches trop longues. Il s’énerve aussi sur sa femme, gentille épouse en train de préparer le bacon du petit déj. Elle est jeune, bien plus que lui, non ?
Bordel. C’est trop basique, trop cliché, pas bien passionnant. La réalisation sauve un peu les choses, même si le filtre jaune n’est pas des plus agréables et que les mouvements de caméras sont particuliers. On nous confirme rapidement que l’homme est violent et est le beau-père de Danny, puis nous suivons Danny dans une journée typique au lycée.
Ce n’était pas forcément ce que j’imaginais pour cette série. Heureusement, la caméra bouge vite, ce qui permet d’être plongé dans l’intrigue et de ne pas voir le temps passer. Il faut dire aussi que les scènes s’enchaînent assez vite. On nous présente ensuite le personnage de Johnny, le meilleur ami de Danny. Comme il ne va pas en cours avec lui et que la caméra se concentre à nouveau sur des très gros plans où les deux personnages sont ensemble, le doute ne peut que s’immiscer : Johnny existe-t-il vraiment ? J’ai un gros doute.
J’imagine qu’on le saura tôt ou tard et en attendant, j’ai essayé de m’accrocher au fait que Danny se rendait à une soirée étudiante dans un jardin. Il y retrouve un autre ami qui parle à Johnny. Soit il a deux amis imaginaires, soit Johnny existe donc. Pas le temps de vraiment se poser la question qu’on enchaîne sur une scène où Danny aperçoit une certaine Anabelle Stone, dont il tombe immédiatement sous le charme.
Puis, tous les étudiants semblent être bourrés et/ou drogués, avec des danses lascives et pas bien loin de l’onirisme. Quand la nuit tombe, ils ont aussi des bâtons pour faire des étincelles et plein de lucioles autour d’eux dans le jardin… Vraiment, c’est une ambiance étrange. Rapidement, parce que tout va rapidement dans la série apparemment, Anabelle se pointe auprès de Danny pour lui parler et se présenter.
Je ne la trouve pas si magnifique que ça, d’ailleurs, surtout quand on sait que Tom Holland est avec Zendaya, hein. Il perd au change dans la fiction. Finalement, Anabelle et Danny sont interrompus par l’arrivée d’une de ses amies, alors qu’Anabelle espérait pouvoir se droguer avec Danny. Pas de chance, ni l’un i l’autre n’ont un joint. La série s’embarque ensuite dans un petit montage musical de la fête et de la joie de Danny d’avoir parlé à cette jolie fille… mais ce n’est absolument pas ce pour quoi je suis là, moi.
Je m’attends à une série plus sombre, et je sais que je ne me trompe pas. Danny peut donc vite perdre son magnifique sourire quand il rentre chez lui pour mieux tomber sur son beau-père qui l’attendait. Celui-ci est clairement en train de l’espionner pour s’en prendre à lui, mais ce n’est pas ce qu’il se passe : Danny voit en effet une voiture se garer devant la maison fantôme au bout de la rue. De celle-ci sort le fameux Yitzhak, et c’est donc pour cela qu’il raconte tout ça à sa Rya.
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La drogue
Elle lui demande forcément à quel moment il l’a rencontré précisément, et c’est le lendemain que ça s’est fait, avec Johnny et Mike. Les trois garçons se présentent à ce nouveau voisin qui explique venir d’Israël, mais il n’y a toujours pas trace d’Ariana. Et bien sûr, on nous complexifie le récit autant que possible avec quelques allers-retours aux questions de Rya et des aperçus d’autres moments de la vie de Danny. La série introduit plein de pistes et de mystères comme ça… avant de mieux se concentrer sur la vie d’ado de Danny.
C’est un drôle de rythme franchement. Et puis, ce n’est pas passionnant forcément d’avoir la vie banale d’un ado américain avec ses amis idiots. Je veux dire… Johnny leur propose d’acheter de la drogue, encore, parce que c’est l’obsession de tous les jeunes, évidemment. Et je dois bien dire que j’ai décroché de la scène un moment, parce que bon, ça ne me passionnait pas.
Pourtant, on nous proposait un débat passionnant pour savoir si c’était une bonne idée de voler de l’argent au beau-père de Danny. La nuit, celui-ci se décide à aller fouiller la chambre pour découvrir et retenir le code secret d son beau-père, puis il se retrouve à devoir lui prendre son porte-feuille de la poche arrière de son jean alors qu’il dort. Et tout se passe bien pour Danny, évidemment. Il se retrouve ainsi à utiliser la carte de son beau-père pour retirer de l’argent sans autorisation et être bien riche. Youpi !
Il n’a plus qu’à aller au parc pour acheter de la drogue à un certain Angelo. Rien de plus simple, même s’ils croisent quelques flics au passage. Par contre, rien de plus simple, certes, mais aussi rien de plus inutilement long. Comme prévu, l’épisode durant cinquante minutes, il faut bien des longueurs. Les longueurs viennent aussi de la structure même de la série : on nous met Danny en danger quand le dealer est violent, mais on sait bien qu’il ne lui arrivera rien.
Bon, l’ado a en tout cas sa dose d’adrénaline, Johnny reste en arrière pour choper la drogue et hop, on peut enchaîner sur le plan le plus stupide de l’histoire, avec Johnny qui promet de vendre la drogue au lycée. Le but est évidemment pour eux de s’enrichir en revendant la drogue. Ils en ont acheté plein… mais un après-midi suffit à ce que Johnny vende tout. Bien.
Fort de ce succès, Mike parvient même à convaincre Danny d’aller parler à Anabelle. Cette dernière lui présente Eden, qui ne lui dit pas bonjour et est odieuse avec lui, mais ça ne désarme pas totalement Danny. Il raconte toute la drogue qu’il a dans son casier et en profite pour inviter Anabelle à un rencard. Elle accepte et tout, mais elle joue clairement sur deux tableaux quand on voit ensuite Bill, le stéréotype du quaterback, débarquer et être bien proche d’elle. Il est pourtant en couple avec Eden.
Cette dernière, bien sûr, n’a pas hésité à raconter tout ce qu’elle venait d’apprendre sur la drogue dans le casier de Danny à Bill, et hop, le voilà qui se retrouve face à un contrôle de casier de la part du principal. Par chance pour lui, Johnny et Mike veillent au grain et ont pris soin de déplacer et vendre toute la drogue avant ce contrôle. Humph.
C’est plutôt marrant comme mise en scène, avec Bill qui se fait ensuite engueuler par le principal, mais ça me fait inévitablement me poser quelques questions pour savoir qui existe vraiment ou non autour de Danny. Dur d’en être sûr à ce stade de la série. En tout cas, je n’ai pas trop de doute sur Anabelle pour l’instant. On assiste comme prévu au rencard de ces deux-là, avec un joint bien évidemment et avec une étrange manière de Danny de pousser Anabelle sur la balançoire. Qui se met devant la balançoire pour ça, sérieux ?
Bon, l’essentiel, c’est que tout se passe bien pour Danny : il se retrouve bien vite à embrasser Anabelle qui savait ce qu’il voulait de toute manière. Le soir, il peut ainsi la peindre pour lui envoyer son portrait en cadeau. Il met ensuite un joint dans l’enveloppe, parce que pourquoi pas, et l’emmène au lycée, ce qui pue la mauvaise idée au moins autant qu’un joint sent mauvais.
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La fuite
Le problème, c’est qu’Anabelle n’a plus du tout envie de sortir avec Danny après ce premier rencard. Je n’ai bien suivi pourquoi – peut-être n’était-ce qu’un défi ? C’est étrange. Les ados sont étranges de toute manière. Elle n’est pas foutue de l’annoncer elle-même à Danny, préférant envoyer Eden faire le sale boulot. Cette dernière, qui déteste Danny apparemment, n’y va pas de main morte et n’hésite pas à envoyer valser au sol l’enveloppe que Danny lui tend pour qu’elle la remette quand même à Anabelle, qui voit tout ça.
Pour ne rien arranger, le principal passe par-là à ce moment-là et voit un joint rouler hors de l’enveloppe. Voilà donc Danny qui se met à fuir le lycée en courant, comme si ça pouvait suffire à lui éviter les problèmes. Pour ne rien arriver, quand il y arrive, il entend son beau-père laisser un message sur le répondeur pour accuser sa mère de lui avoir volé de l’argent.
Danny décide donc de se barrer de la maison… mais c’est une mauvaise idée : Bill l’y attend, avec quelques-uns de ses amis, pour venir le tabasser, parce qu’il s’est fait virer du lycée à cause de lui. Bien sûr, oui. Cela me paraît excessif d’être viré du lycée juste pour un petit mensonge comme ça, mais c’est surtout complètement con de s’en prendre à Danny comme ça. M’enfin, ça se saurait si les harceleurs étaient malins.
Ils sont rapides en tout cas et n’ont aucun mal à rattraper Danny quand celui-ci court pour leur échapper. S’ils commencent à le tabasser, ils n’ont pas l’occasion d’aller jusqu’au bout : Yitzhak débarque à temps pour les arrêter et tabasser d’abord Bill, puis ses potes. C’est intéressant, parce que ça veut dire que Danny a possiblement réussi à se débarrasser de tous les ados d’un coup.
C’est intéressant aussi parce que ça permet à Danny de rencontrer une nouvelle fois Yitzhak. Ce dernier sait exactement comment le soigner et l’invite également à entrer chez lui où Danny croise pour la toute première fois Ariana. On apprend de plus, en sortant du flashback, que Danny n’est ensuite jamais rentré chez lui, restant plutôt dans cette maison qu’il a considéré ensuite comme une maison.
L’épisode peut alors se terminer sur quelques interrogations de Rya, qui veut savoir où les gens autour de Danny disparaissent tous les uns après les autres, y compris Adam, son meilleur ami d’enfance. C’est une bonne intensité dramatique de fin d’épisode, mais ça n’empêche pas qu’il y a eu des longueurs et qu’on manque, pour l’instant, de perspective pour que l’histoire soit totalement réussie à mon goût.
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