Spoilers
Ci-dessous ma critique des trois premiers épisodes de Stargate Origins.
Épisode 1 – 15/20
Do you have any idea of what you’ve uncovered here?
L’ambiance musicale est là dès la première seconde, avec un épisode qui commence en 1928 et ne traîne pas en introduction : nous découvrons Catherine en Égypte, attirée par un collier et rappelée à l’ordre par son père qui vient de découvrir la porte des étoiles.
Dix ans plus tard, Catherine a le collier autour du cou et drague un soldat, son copain, tout en lui expliquant le peu qu’elle sait sur ce qu’elle n’appelle pas encore la porte des étoiles. Elle pense donc qu’il s’agit d’une météorite fondue. Passionnant.
Elle présente son copain à son père, qui est ravi mais malgré tout perturbé par un télégramme d’un scientifique ne rentrant pas de Berlin, contrairement à ce qui est prévu. Bienvenue en 1938. Les soucis de Langford ne sont pas terminés : il fait face à la démission de sa fille, qui s’est vue proposer un nouveau poste. Si l’engueulade qui suit est à peu près bien jouée, il est difficile de ne pas éclater de rire face à l’écriture tout de même précipitée et à la réaction disproportionnée des personnages.
Des nazis débarquent ensuite dans l’entrepôt où se situe la porte des étoiles, et ils ont tout de grands méchants. Ils ont surtout plein de réponses que Langford n’a jamais eues, grâce à un parchemin acheté en Thaïlande.
Catherine est loin d’être aussi naïve que son père et plutôt que de dialoguer, elle prend un flingue et espionne les questions de son père apprenant que la porte est une porte. Discrète, Catherine se fait capturer par un soldat, ce qui nous mène à un cliffhanger où le nazi veut ouvrir la porte.
Et c’est déjà fini. Dix minutes, ça passe beaucoup trop vite pour se faire un vrai avis. Enfin, je peux déjà dire que j’adore les accents des Langford, beaucoup moins celui des nazis. Je peux également dire que l’écriture semble précipitée à de nombreuses reprises pour tenir les dix minutes, et du coup, ils auraient mieux fait d’en faire un épisode de vingt minutes, car dix ce n’était pas assez. Les acteurs sont probablement bons, mais la rapidité du ton les force à surjouer certaines réactions. Quant à l’écriture, elle n’a pas inventé l’eau chaude pour le moment.
Épisode 2 – 12/20
Everyone has one side better than the other.
Dix minutes ce n’est pas assez ? Très bien, partons donc sur huit ! Les nazis activent la porte des étoiles à la grande surprise des Langford. Bon, nous on sait déjà ce qu’il en est, mais j’ai bien aimé l’humour autour de la cicatrice du nazi.
La porte s’ouvre sur des effets spéciaux manquant de financement et reste ouverte pour le reste de l’épisode. Heureusement que c’est censé puiser énormément d’énergie, hein. On se souvient des difficultés à garder la porte ouverte dans SG-1, alors cette websérie se fait plaisir avec un épisode qui paraît du coup super long, tellement j’ai attendu que la porte se referme par accident tout du long.
Bon, l’épisode a pour but principal d’établir toute la mythologie concernant la porte : les allemands savent comment l’ouvrir et utilisent des coordonnées qui les mènent on ne sait où, ils testent tout de même pour voir si c’est dangereux avec la main d’un des leurs, puis envoient directement le professeur Langford dans l’autre monde. Pourquoi pas – c’est logique d’envoyer l’otage en premier. Plutôt que de le faire revenir pour être sûr que c’est en toute sécurité que l’on traverse, les nazis décident de tous traverser à l’exception d’un soldat chargé de veiller sur Catherine. On continue dans la précipitation, donc.
Malheureusement, la série se concentre sur Catherine plutôt que sur ceux traversant la porte. Les mains toujours attachées, Catherine parvient à assommer le soldat chargé de la garder grâce à un ridicule coup de poing. Toujours ligotée, elle se débrouille pour récupérer le carnet avec les coordonnées, le flingue et les clés de la voiture du soldat. Grâce à ça, elle peut s’enfuir et rejoindre son copain (James) et son pote (Wasif) dans un cliffhanger hyper surjoué.
Aïe. Conformément à ce que tous les fans de Stargate pouvaient craindre, cette websérie ignore totalement les bases de la mythologie de la série et propose une aventure à sa sauce. Une aventure ? Difficile d’associer le sérieux de la franchise à des moments classiques d’une websérie manquant de budget (les effets spéciaux) ou de temps pour fournir une vraie qualité. Certains passages en deviennent risibles alors qu’ils se veulent dramatiques, et c’est dommage.
Épisode 3 – 16/20
A message for our führer?
On explose les statistiques avec un épisode de 13 minutes qui nous propose de passer de l’autre côté de la porte avec les nazis et la journaliste les filmant. C’est plutôt intéressant de voir Langford comprendre que le travail de sa vie a été solutionné par d’autres et les quelques détails que nous avons nous permet de comprendre qu’ils sont sur une planète qui ressemble beaucoup à l’Égypte. Le soldat nazi est pressé d’en découvrir plus sur les habitants de cet endroit – et vu les coordonnées, nous sommes sur Abydos, longtemps avant le premier voyage de SG-1.
Ils tombent sur une femme avec un bébé qui a tout d’une reine. Le nazi s’impatiente et saute les étapes de présentation polie. Du coup, l’un des soldats figurants se fait tuer en deux secondes par l’arme portée par la reine et tout le groupe de terrien s’agenouille devant la reine. Langford est persuadé d’avoir voyagé dans le passé car celle-ci parle une langue morte (bonjour la logique, elle vient de tuer un homme, à distance, d’une main, mais il se croit dans le passé ?) alors que le nazi pense avoir à faire à une de celles ayant créé le passé.
De son côté, Catherine ramène son copain-soldat et son collègue égyptien à l’entrepôt où ils retombent sur le nazi. La scène se veut purement comique avec un allemand aux sous-vêtements apparemment empruntés à Catherine. Cela sort tellement de nulle part que l’humour m’a un peu échappé, je dois dire.
Catherine maîtrise donc le nazi par elle-même, l’attache puis réussit à convaincre James et Wasif de l’aider à rouvrir la porte. C’était bien plus engageant que les premiers épisodes de les voir travailler ensemble, dans une scène qui avait un bon rythme, de l’humour et des enjeux dramatiques. Catherine fait tout ce qu’elle peut pour les convaincre de traverser et finit par les pousser l’un après l’autre, mais pas sans prendre le temps de se quereller avec James et de l’embrasser avant. Le caractère de Catherine n’est pas sans rappeler celui de l’Agent Carter dans ce bout d’épisode, et c’est une excellente chose. L’épisode se termine avec Catherine traversant pour la première fois la porte, et tant pis pour toute la mythologie de la saga.
Finalement, la série change de perspective dans cet épisode, et ce n’est pas plus mal. Il n’est pas uniquement question de Catherine et ça fonctionne bien mieux. Si toutes les bases la saga sont réécrites, il y a une bonne dynamique entre les personnages dans cet épisode et c’était déjà bien plus intéressant, avec une écriture qui trouve enfin son rythme et un gag post-générique qui nous rappelle que cette websérie ne se prend pas trop au sérieux. Peut-être que l’on finira par faire quelque chose des dix épisodes promis, qui, après tout, devraient mener tout ça à la durée d’un film. Affaire à suivre, avec la diffusion de deux épisodes jeudi prochains, en espérant que je les trouverai.
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