Épisode 4 – The Twin Thing – 17/20
Ah ben voilà un autre personnage préféré, ma foi. La série prend un peu de distance avec les deux épisodes précédents, mais ce n’est pas plus mal puisque ça fournit enfin un début d’explication que j’attendais depuis quatre épisodes (tout en gardant beaucoup de choses de côté pour la suite – clairement, il faudra au moins une saison 2 pour répondre à tout). C’était pas mal du tout, et y avait même un petit moment angoissant. Une très bonne série, donc, même si je la trouve facile à comprendre malgré tout, alors qu’elle se donne des airs faussement compliqué à ne pas tout expliciter.
> Saison 1

It’s normal for kids to have imaginary friends and nightmares.
Ah, enfin ! Un épisode sur Luke et Abigail, c’est ce que j’attends depuis le premier épisode ! Malheureusement, c’est loin d’être aussi passionnant que ce que j’aurais espéré, parce que ça commence par un long discours, il y a quatre-vingt dix jours (c’est précis). Et ce n’est même pas Luke qui parle, c’est quelqu’un dans son groupe de thérapie, et comme pour Steven dans le premier épisode, ça traîne en longueur.
La série semble aimer ce genre de plans où l’on parle pendant de longues minutes, avec des petits zooms arrière puis avant. Le problème, c’est que je me concentre alors sur un million de petites tâches annexes plutôt que sur l’épisode. Au moins, le temps que Gordon, aveugle, nous explique pourquoi il était là, j’ai eu le temps de faire mon sac.
Luke refuse de partager quoique ce soit après Gordon, mais trois mois plus tard, il obtient son badge des 90 jours et il en est tout heureux. Il a aussi clairement sympathisé avec Joey, une fille plutôt sexy, et ça ne ressemble pas à une amitié très saine pour le programme. C’est fou tout ce que j’en connais de ce programme, et je sais ainsi que le 90e jour est synonyme d’écriture de lettres pour demander pardon à ceux qu’il a blessé.
Il en discute avec Joey qui est sobre depuis neuf mois, mais ils sont interrompus par le couvre-feu. Forc2 d’aller se coucher, il est malheureusement réveillé à 3h03 par le fantôme de Nell qui lui dit de s’en aller. Il ne le fait pas, mais le lendemain au réveil, il trouve un message de Joey lui demandant de ne pas le suivre.
Et il n’aime pas beaucoup la perspective de devoir rester en détox sans elle. C’est triste, mais il n’y a aucun suspense : on sait déjà qu’il va s’enfuir par la fenêtre. Il le fait donc pour avoir des nouvelles et c’est tout ; en théorie. Il l’appelle et tombe sur une boîte vocale où il lui affirme qu’il doit encore retrouver un ami avant de retourner au centre. Pourtant, il reste posé sur un banc à ne rien faire ensuite. J’ai pas tout suivi.
De là, il finit par apercevoir Joey en train de récupérer de la drogue. Il l’empêche de faire une grosse connerie, mais malheureusement, ils ont abandonné leurs places en partant ; et leur assistante sociale (ou quelque soit le nom de ce taf) ne peut plus les accepter. C’est violent quand même, mais en s’enfuyant, ils ont signalé qu’ils n’étaient pas assez stables pour le programme, même s’il est parti avec une bonne raison.
Les deux se retrouvent donc à la rue et Luke décide d’aller chez son frère, où il tombe sur Leigh, son ex-femme qui est chargée de lui annoncer la séparation. La pauvre. Elle doit donc à présent gérer ce frère qui cache Joey et qui aimerait avoir un abri pour la nuit, ou de l’argent, des choses qu’elle ne peut lui donner. D’être là, Luke se rappelle donc un dîner de famille qui date de deux mois auparavant où il avait ramené Joey chez son frère pour un dîner. C’est beau.
Il n’en faut pas beaucoup plus pour me faire adorer Joey, qui a une jolie philosophie de vie par rapport à son addiction. J’ai aimé aussi voir Steven n’avoir aucune confiance en son frère et ignorer ses propres problèmes de mariage ; puisqu’il élude la question des enfants qui leur manquent. En tout cas, j’ai beaucoup de mal avec le personnage de Steve qui n’arrête pas de rabaisser son frère, encore et encore.
Pas étonnant que deux mois plus tard, il décide de cambrioler son frère.
C’est juste pas de bol qu’il tombe sur son frère en repartant. Et s’il a froid, c’est probablement parce que Nell est morte, mais c’est vrai que ça le fait paraître complétement drogué. La série m’a eu lors du premier épisode, parce que je le pensais vraiment pété.
Joey ? Elle profite totalement de lui : elle voit bien qu’il ne va pas bien, mais elle l’embrasse et lui vole très clairement l’argent qu’il a dans sa poche pour avoir de quoi se droguer. Quelle tristesse. Il y croyait, lui, mais elle l’a bien eu. Moi pas. Le voilà donc à la rue et sans argent, et sans personne vers qui se tourner. Putain, Joey, je t’aimais bien, t’abuses !
Le lendemain, il se fait tabasser et je ne sais pas trop pourquoi, en fait. Ce n’est pas comme s’il avait beaucoup d’argent à donner à se agresseurs. Bon, il perd chaussures et manteau quand même ; et c’est donc ça qu’il avait à leur donner. En plus, il n’arrête pas d’apercevoir un homme avec un chapeau melon et une canne, lui tournant le dos à chaque fois et le suivant très clairement. C’est horrible et ça le fait virer complétement dingue, et il reste à savoir s’il est dingue ou non.
En flashback, on recommence avec Luke jouant tout seul avec des soldats entourant le dessin du monstre qu’il a vu dans l’épisode précédent. Il s’en plaint à son père, mais celui-ci refuse de le croire et fait même en sorte de le forcer à grandir en lui offrant un chapeau pour « grand garçon ». En tout cas, l’épisode me confirme rapidement que Nell et Luke sont bien jumeaux, ce que j’avais supposé face au premier épisode sans avoir la confirmation.
Forcément, les enfants sont jumeaux, donc ils jouent ensemble, en se servant du téléphone à l’ancienne trouvé il y a deux épisodes. Oh, oui ils jouent tous les deux, mais une vieille dame se mêle à leur jeu subitement, appelant une certaine « Clara » (si j’ai bien suivi, c’est Mrs Dudley, Clara). Et Luke voit bien le reflet de la vieille dame dans le téléphone.
La nuit suivante, il entend un drôle de bruit dans le couloir, celui d’une canne, et il va voir ce que ça peut bien être. Il s’avère qu’il s’agit d’un homme flottant plutôt que marchant, mais se servant malgré tout d’une canne. Luke se planque sous son lit et fait bien, puisque ce monsieur a pour but de retrouver son chapeau, qui est justement sur son chevet. Le monstre le récupère donc sans problème et quitte la chambre… sauf que Luke finit par faire du bruit.
C’est fort dommage car le monstre se retourne donc et se penche pour voir qui est sous le lit. Voilà donc pourquoi adulte, il est condamné à voir ce monsieur le suivre partout où il va. Comme quoi, ce qui se passe quand on est enfant, ça peut créer des traumatismes à vie. Nelly aussi a quelques traumatismes bien ancrés, puisqu’elle continue de voir le même fantôme chaque nuit. Luke lui explique donc qu’elle doit toucher sept boutons, représentant les membres de leur famille, en comptant à voix haute, pour ne plus avoir peur.
Ceci nous explique ce que fait Luke dans le présent, à faire les cent pas en comptant jusqu’à sept. Cela lui permet de fuir le monstre un certain temps, mais il finit par arrêter de le faire ; laissant le monstre le rattraper. Ce dernier s’avère en fait être… le fantôme de sa mère, lui demandant de rentrer à la maison. Oh. C’est donc pour ça que Nelly s’est rendue dans la maison ?
Pour terminer l’épisode sur une bonne dépression, il reste donc à avoir Luke apprenant la mort de Nelly grâce à Steven qui le retrouve avec Paige, l’assistante sociale, donc. C’est on ne peut plus violent tout ça ; mais ça a vraiment bien marché sur moi. L’idée du monstre qui le suit en permanence, c’était également bien vu, je trouve, ça file une certaine angoisse, alors que ce n’est rien du tout. Bien joué de leur part.
Épisode 5 – The Bent-Neck Lady – 19/20
C’est beaucoup trop long pour envisager le 20/20, parce que l’épisode durait 1h10 et je ne m’y attendais pas. En revanche, je reconnais que cette fois la série est à la hauteur de sa réputation, avec un épisode qui prend le temps d’accumuler les petits détails insignifiants qui finiront par se révéler drôlement importants. J’aime beaucoup la structure de cet épisode qui fait preuve d’une grande fluidité : l’écrire de la saison est impeccablement maîtrisée et franchement, un milliard de questions se posent désormais.
> Saison 1

It’s just a carcass in the wood.
C’est reparti pour la première nuit dans la maison pour Nelly, et ça se passe mal avec l’arrivée de sa femme au cou tordu. C’est un chouilla angoissant comme manière de filmer, et je me retrouve quand même à me poser une question existentielle : si la mère sait qu’elle est elle-même spéciale, pourquoi est-ce qu’elle ne se pose pas plus de questions que ça quand sa fille lui dit voir des fantômes ? Elle trouve ça étrange/impossible qu’un fantôme surveille sa fille, mais pas que son autre fille devine la vraie valeur ou le vrai emplacement des objets ?
De manière assez logique, Nelly se rend chez le médecin (enfin, un « sleep technologist ») une fois adulte parce qu’elle s’est rendue compte que sa femme au cou tordu qui la surveille pendant qu’elle dort, ça ressemble fort à une paralysie du sommeil. Effectivement, pour avoir eu le droit d’en faire deux ou trois dans ma vie, c’est bien vu de la part des scénaristes. Franchement, ça n’a pas intérêt à me redéclencher la moindre crise cette série, hein, parce que c’estv raiment pas agréable d’en faire !
Allez, quoiqu’il en soit, Arthur, le « sleep technologist » est son futur mari, et leurs rencards commencent dès cette première consultation.
Elle est belle l’éthique médicale ! Ils vivent le parfait amour au point qu’Arthur la demande en mariage en plein milieu d’un nouvel an. C’est assez atroce comme demande, franchement, et j’aurais aimé qu’on apprenne à le connaître autrement avant d’en arriver là. Par exemple, en le voyant aider sa femme à surmonter sa paralysie du sommeil AVANT cette demande pourrie.
C’est vrai que ça doit aider d’avoir quelqu’un qui s’y connaît pendant une crise. Bon, bref, tout ça mène au mairage où ils font un couple sympa et où Theo arrive à se servir de son smartphone AVEC ses gants. Elle est le centre d’intérêt pour Nell et Steven qui se moquent du temps de réaction de Shirley à comprendre qu’elle est lesbienne. C’est un peu abusé vu qu’ils viennent juste de s’en rendre compte, mais bon.
La joie de Nell est de courte durée, puisqu’elle parle ensuite de Luke avant d’apercevoir sa mère derrière son père. Ouep, sauf que sa mère est morte, hein. Huit mois plus tard, elle recommence à faire une crise, mais cette fois, Artur n’est pas capable d’atteindre la lumière à temps : il se retrouve le cou tordu et meurt sur le coup, alors que Nell le voit s’effondrer tout en voyant la femme au cou tordu. L’angoisse. Tu m’étonnes qu’elle se suicide après tout ça, la pauvre.
Officiellement, Arthur meurt d’un anévrisme avant qu’on ne puis s’attacher à lui ; mais Nelly était évidemment amoureuse. Quand elle en parle à son psy, elle dit évidemment que c’est la femme au cou tordu qui l’a tué. Elle ne s’attend pas non plus à ce qu’il la croit hein, parce qu’elle a l’habitude de n’avoir personne pour la croire, comme tout le monde dans cette série. Plus tard, elle récupère son frère sous la pluie pour l’amener en cure – c’est elle qui l’a déposé avant la série, ça on le savait déjà. Ce qu’on ne savait pas ? Luke lui a demandé de lui acheter de l’héroïne une dernière fois avant d’y aller. Il est convaincant quand il s’y met, mais c’est horrible pour la culpabilité qu’elle se prend en pleine tronche. Elle le fait malgré tout, c’est fou, et elle reste sagement dans la voiture pendant qu’il se drogue. Bonjour la violence psychologique.
Pour ne rien arranger, elle aperçoit la femme au cou tordu au milieu de la route… Et n’en parle pas à son psy pendant un bon mois. Elle refuse de l’évoquer, mais il n’est pas dupe. Comme elle ne peut pas expliquer ce qu’elle a fait ou vu à son psy, elle en parle à Theodora, parce qu’elle a bsoin de son aide.
Elle veut en effet que sa sœur touche tout plein de choses dans la chambre conjugale pour savoir si Arthur est encore là avec elle ; et elle est tellement en demande, qu’elle finit par forcer Theo à toucher le sol.
Sans trop de surprise, ça finit mal entre les deux sœurs qui s’engueulent assez violemment, Nell en profitant aussi pour agresser Theo sur l’argent qu’elle accepte de leur frère en le cachant à Shirley. Ainsi donc Nell se met Theo à dos, puis elle s’arrange pour avoir Steve à dos en se rendant à une de ses lectures publiques pour l’engueuler et lui demander pourquoi il décide de se faire de l’argent sur le dos de sa famille. Magnifique. Pour la première fois depuis le début de la série, je me retrouve à vraiment apprécier Nell, alors que je déteste de plus en plus Steve.
Par contre, je commence à comprendre pourquoi personne n’a décroché le téléphone quand elle les appelait dans le premier épisode. Par contre, je ressens tellement de peine pour elle quand son psy lui conseille de retourner dans la maison de son enfance pour voir que ce n’est qu’une maison et enfin confronter son passé. On sait que ce n’est pas qu’une maison, et on sait que confronter son passé n’est pas une bonne idée. En même temps, ça paraît logique quand il le dit, quoi.
Elle se décide donc à le faire, passant pour cela la nuit dans un motel qui est le même que celui où son père l’a emmenée quand elle était enfant et qu’ils ont fui la maison avec ses frères et sœurs. Dans le motel, les enfants ont fait ce qu’ils pouvaient pour se rassurer, écoutant les deux plus petits parler d’une soirée thé entre Abigail, leur mère et eux. Ouep, sauf que Nelly insiste pour dire que ce n’est pas sa mère.
Quant à leur père, il est parti chercher leur mère. Il revient couvert de sang (il dit que c’est de la peinture), et est forcé de dire à Nell, encore réveillée, qu’elle ne reverra pas sa mère. Il ne le fait pas pourtant, mais attend les flics qu’il a appelé, pour mieux être emmené au commissariat et répondre à leurs questions.
Dans le présent, Nell fait une autre crise de paralysie du sommeil au cours de laquelle elle voit Luke au plafond plutôt que la femme au cou tordu. Flippant, franchement. Elle entend aussi quelqu’un qui essaye de rentrer dans la chambre, ce qui est un classique des paralysies du sommeil. Le lendemain, elle se réveille au beau milieu de l’après-midi et tente d’appeler Steven, puis Shirley. On en revient donc au premier épisode de la série, où Nell est inquiète pour son Luke ; et maintenant on sait ce qui l’inquiète.
Plus surprenant, alors qu’elle s’achète une bouteille d’eau, la femme au cou tordu tombe d’un coup du plafond. Elle a donc le cou tordu pour avoir été pendue, et c’est marrant, il a été question de pendaison sur le ton de la blague la veille. Nell est terrifiée et retourne dans sa chambre, où elle phase jusqu’au milieu de la nuit. C’est à ce moment-là qu’elle décide d’aller dans la maison de son enfance et d’appeler son père… mais elle voit alors les lumières de la maison s’allumer, et celle du porche clignoter deux fois, détail du deuxième épisode qui veut dire qu’il faut rentrer et que ce n’est plus l’heure de jouer.
Oh lala, c’est que ça commence à être sacrément bien construit tout ça. Quand elle entre dans la maison, elle se retrouve perdue dans une hallucination assez folle. Avant cela, notons que quand elle était enfant, Nell a trouvé un tasse de thé avec des étoiles dessus (et dans le présent, elle a un mug tout pareil), et Mrs Dudley lui a expliqué qu’elle appartenait probablement à Jacqueline Hill. Alors qu’elle voulait absolument jouer au thé (cette série est bien écrite, c’est un truc du deuxième épisode ça encore), sa mère débarque pour l’engueuler parce qu’elle a écrit son nom sur un mur.
Theo débarque à ce moment-là, alors que Nell refuse de reconnaître qu’elle a fait quoique ce soit. Theo la croit, surtout quand elle touche le mur ; et quand elle découvre que le message complet sur le mur est : « Come home Nell ». Ah amusant, c’est exactement ce qu’a dit la mère à Luke dans l’épisode précédent ça…
Mais pour cet épisode-ci, Nell adulte se retrouve donc dans sa maison d’enfance à halluciner que les lumières sont allumées et que toute sa famille y vit encore. La série ne se moque pas de nous et ne nous cache pas que c’est une hallucination, puisqu’on la voit régulièrement avancer dans la maison déserte.
Bon, et l’hallucination ? Eh bien, elle la conduit auprès de sa mère, qui est en train d’écrire « Welcome Home Nell » sur le mur, à la craie. Comme dans n’importe quel cauchemar, elle insiste pour dire que ce n’est pas elle, et la jeune Theo continue de la croire. C’est de la folie pure et je manque d’explications pour cette hallucination ; presque pour la première fois de la série.
Sa mère lui propose ensuite d’aller se changer, ce qu’elle fait, puis débarque pour lui dire qu’il faut qu’elles se dépêchent, car elles sont attendues au rez-de-chaussée, surtout Nell. Ben oui, sa famille est effectivement là à attendre sagement qu’elle débarque.
Cette fois, tout le reste de sa famille est adulte et l’attend, et ça comprend bizarrement l’ex-femme de son frère. Tout le monde est heureux de la voir, lui pardonne tout, Luke est sobre et Arthur… lui demande une danse, parce qu’il est en vie dans cette hallucination. Oh lala, c’est le paradis cette maison. Dommage que ce ne soit qu’une folie de Nell.
Ainsi, Arthur disparaît lorsqu’il l’embrasse et Nell se retrouve face à face avec Abigail. La mère revient alors pour lui annoncer qu’elles vont prendre le thé avec Abigail et Luke, et Nell les suit et je vois très bien vers quoi la série se dirige, puisque Nell monte l’escalier en haut duquel se trouve comme par hasard une corde pour se pendre. Et là où c’est brillant, c’est que Nell enfile la corde en pensant enfiler le médaillon de sa mère, introduit plus tôt dans l’épisode et à plusieurs reprises.
Chaque petit détail compte, et finalement, Nell comprend trop tard ce qui l’attend. Elle supplie sa mère de l’aider, mais celle-ci se contente de l’embrasser une dernière fois. Ce baiser de la mort fait tomber Nell qui, donc, se pend… et devient la femme au cou tordu. Alors, c’était évident, donc je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas vu venir, mais je ne l’ai pas vu venir.
Très rapidement, Nell descend en Enfer : elle voit littéralement sa vie défiler devant ses yeux, et plus précisément toutes les fois où elle avait vu cette femme au cou tordu. Il lui faut un peu de temps pour comprendre ce qui lui arrive, ce qui explique qu’elle ne parle que sur les dernières images qu’elle voit : celle où elle était enfant. Elle comprend ce qui lui arrive… mais c’est trop tard. WHAT. THE. FUCK. Tellement de questions encore ! Et tellement bien écrit cet épisode !
Épisode 6 – Two Storms – 20/20
Glauque et triste, cet épisode est une pure prouesse, tant dans l’écriture que les performances d’acteurs, tant dans les idées que dans la réalisation. Franchement, c’est excellement monté, mais au-delà du montage, on voit bien un soin tout particulier accordé aux détails. Je ne regrette vraiment pas d’avoir décidé de la regarder, et je ne regrette que de devoir m’arrêter et de ne pas pouvoir la finir tout de suite !
> Saison 1

I was there all along and no one could see me.
L’épisode reprend sur le cadavre de Nell, arrangé comme elles peuvent par Theo et Shirley. La première enchaîne les verres d’alcool et la deuxième s’inquiète de la réaction de Luke, qu’elle pense évidement complétement high. Ce n’est pourtant pas le cas, le pauvre. Notons qu’il pleut des cordes et qu’un orage s’abat sur la maison funéraire, parce que ça participe clairement à l’ambiance de l’épisode.
Shirley et Theo s’inquiètent finalement de voir Steven arriver sans son père et sans sa femme. Les familles dans les pires des situations, à poser plein de questions. Et… et ? Attendez, mais c’est un plan séquence ? Sérieusement ? Sur ce genre de scène, vraiment ? Aaaah. Meilleur huis clos possible, certes. Sacrées performances de l’ensemble des acteurs, aussi, puisque Kevin est aussi inutile que possible dans ce genre de situation, à proposer bouffe et iced-tea à Luke.
Les relations sont tendues entre tous, et ça ressemble à une vraie famille franchement. Steven et Luke s’approchent finalement du corps de leur sœur, ce qui permet à Steven de retourner boire un verre et de nous prouver qu’ils ne sont pas tout à fait une famille normale. Alors que les sœurs s’occupent de réconforter Luke, Steven se retourne et voit un fantôme (sa mère ?) se rapprocher peu à peu de lui. Merveilleux.
Il décide de rejoindre son frère et ses sœurs, qui le questionnent donc sur ce qu’il sait de la mort de Nell, alors que Shirley leur explique le rapport d’autopsie. Ouep, Luke apprend donc que sa sœur avait le cou brisé, et on est toujours dans le même plan séquence, et personne ne semble capter, à part lui, ce que ce cou brisé signifie pour sa sœur qui a passé sa vie être obsédée par une femme au cou tordu. C’est de la folie, cet épisode. Le père finit par arriver, et c’est Kevin qui est chargé d’ouvrir la porte. Cela permet d’échapper un instant aux enfants, qui sont remplacés par les acteurs enfants le temps d’un instant. Toujours dans le même plan, donc. Bon. On est déjà parti sur un 20/20 dans cet épisode, qui enchaîne les excellentes idées, avec ensuite le père qui s’approche du cercueil de sa fille, devenue la petite fille que l’on connaît depuis le début de saison.
Quand la caméra se retourne, toute la famille est donc là… Et Nell-cou-tordu aussi. L’angoisse. Il demande à aller aux toilettes, et cela permet donc de changer de plan alors qu’il arrive sans vraie explication (la magie des studios) au milieu de la maison hantée.
Changement de plan, oui, mais c’est pour recommencer un autre plan séquence. Ce genre d’épisode, je vous jure, c’est un pur délice à voir, mais c’est une galère à critiquer. L’idée est donc de suivre une nuit d’orage dans le passé également. Un lustre s’éclate au sol, ce qui finit par réveiller tout le monde. Le tournage est forcément limité à ce plateau, qui, s’il a beau être gigantesque, limite forcément les choses : ainsi lorsqu’une vitre est brisée par la grêle, personne ne peut aller voir ce qu’il se passe.
Par chance, c’était dans la chambre de Shirley, qui était la seule à ne pas être déjà dans le hall. Elle débarque à son tour, et son père et son frère vont voir ce qu’il se passe dans sa chambre ; alors qu’elle est assignée par la mère pour aller faire du cacao. La panique est assez bien jouée par tous les enfants, et le mouvement constant de la caméra qui suit tout le monde est remarquable. Alors que Nell commence enfin à être rassurée, le courant se coupe subitement, et j’ai l’impression d’être chez moi puisque j’ai eu une coupure cet après-midi.
C’est bien le seul point commun, parce que sinon, mon appart est loin d’être aussi grand et aussi hanté que cette maison. Heureusement pour moi d’ailleurs. Surtout que Nell aperçoit alors la femme au cou tordu (oh purée), hurle et entend sa mère lui dire qu’elle aussi voit parfois des gens, qui ne veulent pas les blesser. Moui, certes. La famille se réunit autour de lampes torche, et c’est plutôt chouette à voir, même si on devine assez vite vers quoi ça se dirige quand Nell et Theo reste à part à se tenir la main. Theo sent la main de sa sœur tout du long, mais celle-ci disparaît bien sûr.
Toute la famille part donc à sa recherche, et c’est l’occasion d’un nouveau plan séquence en pleine nuit d’orage, à l’étage cette fois. Tout commence plutôt bien avec les parents qui partent à la recherche de leur fille. Le problème, c’est que la maison est immense, et qu’ils se séparent, et que Liv ne voit pas la vieille dame dans le lit. En revanche, elle voit un petit garçon, style année 20, en fauteuil roulant. Et ça démarre un plan complétement fou où Liv disparaît et son mari se met à la chercher dans la barraque.
Elle se comporte en bon fantôme, emmenant son mari d’un bout à l’autre de la baraque qui est immense. Ils sont très bons et ils ont loué un décor magnifique, franchement. En plus, ils ne lésinent pas sur les moyens de rendre possible le plan séquence, avec carrément une grue (ou quelque chose de similaire) pour passer d’un étage à l’autre (cette fois, ils ne sont donc plus en studio, j’imagine). Bref, le père est forcé de voir que la maison est sacrément tordue, parce qu’il a des hallucinations assez violentes lui aussi, avec des fenêtres qui explosent.
Olivia ne réapparaît qu’après tout ça, sans raison, là où elle aurait dû être dès le départ. C’est intéressant, parce que c’est exactement ce qui va se passer pour Nell quelques minutes plus tard. Une chose est sûre, si le cou tordu, c’était Nell depuis le début, on n’a pas toutes les explications encore et des éléments nous manquent sur les origines de la maison pour comprendre qui sont les fantômes de la vieille dame et du petit garçon en fauteuil. Et Abigail. Pfiou, la prise de tête ne fait donc que commencer ?
On en revient donc dans le présent où toute la famille est toujours proche du cadavre de Nell. Le placement des acteurs est vraiment sympa, avec ce qu’il faut pour qu’on voit tout le monde sur le même plan, mais Theo assez éloignée du reste. Le but est de créer du mouvement, et ça fonctionne : un nouveau plan séquence nous montre ainsi les déplacements de toute la famille. C’est évidemment calculé, mais c’est tellement jouissif à regarder.
Côté histoire, en revanche, ça s’empâte un peu, avec un partage des souvenirs qui n’est pas des plus intéressants. On en revient aussi à la rage ressentie par Shirley de savoir que sa mère et sa sœur se sont suicidées. C’est crédible comme tout et ça n’arrête plus d’osciller entre souvenirs tendres de vacances chez la tante Janet qu’on a toujours pas vu en six épisodes alors qu’elle s’est beaucoup occupée des enfants et incompréhension totale du geste de Nell.
Steven est en plus toujours énervé après son père et chacun apporte aux autres toutes les informations sur la vie de Nell et notamment sur ses derniers jours sur cette Terre. Certes, c’est répétitif, mais on obtient les réactions de tout le monde, ce qui est intéressant, et on apprend que c’est Mrs Dudley qui a trouvé le corps de Nell, et a vomi sur place.
Cela dit, ça vire à l’engueulade entre tout le monde quand le père révèle que Nell lui a parlé de la femme au cou tordu. On oublie assez vite le côté série d’horreur grâce à ces sujets d’engueulades familiales qui sont finalement terre à terre, avec Steve reprochant à son père d’avoir encouragé la folie de sa sœur – et de sa mère avant – et surtout, surtout, des histoires d’argent qui finissent par pointer le bout de leur nez quand la dispute glisse sans raison vers Theodora.
Celle-ci révèle donc qu’elle a pris l’argent de son frère, ce qui met Shirley dans une colère noire et pousse son mari, Kevin, à lui avouer qu’eux aussi ont pris l’argent. La trahison est violente pour Shirley qui vient de mettre sa sœur à la porte en l’apprenant, et on voit tout de suite qu’elle a envie de faire pareil avec son mari. Elle déclare donc que cette soirée pourrie est terminée, et retourne auprès du corps de sa sœur – probablement pour fermer le cercueil.
Oui, mais non : des boutons sont apparus sur le visage de Nell, des boutons de chemise, sur ses yeux, à la mode grecque. C’est sacrément bien foutu cet épisode, et le fait que ce soit en plan séquence aide vraiment à instaurer l’ambiance flippante voulue car des petits détails comme ça changent ou se déroulent dans notre dos, provoquant très exactement ce que la série veut. Ca, et le fait que je sois dans le noir, et le fait que l’électricité se coupe aussi, avec le père qui voit Nell, le cou tordu, et qui comprend qu’elle est la femme qu’elle a vu toute sa vie, c’est franchement ce qu’il faut pour quelques frissons.
C’est génial, parce que Luke confronte ensuite son père, et celui-ci a compris également que la femme au cou tordu qui terrifiait Nell toute sa vie n’était autre qu’elle-même (reste encore à comprendre comment ça a tué Arthur ?). Je vois mal comment quatre épisodes supplémentaires peuvent suffire à tout nous révéler, surtout que nous n’avons toujours pas mis les pieds dans la pièce rouge. Et sinon, Steven surprend la conversation entre Luke et son père, et ça repart encore plus en vrille entre l’aîné et le paternel. Ah, les disputes de famille ! Il faut dire aussi que Steven cherche à demander à son père plus d’informations et à péter un câble lorsqu’il obtient ce qu’il veut – après, je comprends que ce ne soit pas des infos qu’il veuille entendre, puisque son père affirme que c’est la maison qui a tué Nell. Reste à comprendre pourquoi.
Quand Steven dit que le mauvais parent est mort, le cercueil se renverse, sans la moindre raison. Franchement, ça suffit à tous les calmer et changer toute l’ambaince de la scène. Les lumières se rallument et Luke, Hughes (le père), Steven et Shirley redressent donc le cercueil. Cette petite péripétie force aussi Shirley à aller chercher plus de maquillage et le père en profite pour se barrer. On sent bien qu’on s’approche de la fin d’épisode, et voir Shirley isolée n’aide vraiment pas à bien le vivre.
Elle finit par entrer dans une pièce où elle surprend… Theo et Kevin ? Sont-ils en train de s’embrasser ? C’est vraiment chelou, mais je crois que la pauvre n’est plus à ça près.
Dans le passé, on découvre que Nell n’a jamais disparu. Elle était là depuis le départ, mais personne ne la voyait, alors qu’elle criait. Projection astrale ? Humph, c’est louche, il y a sûrement encore beaucoup à faire. Elle est froide en plus, d’après ses parents. Ouep, mais c’est la fin d’épisode. Et dans le genre déprimant, ça se place là, avec Nell qui raconte que personne ne pouvait la voir, et l’épisode qui passe ensuite au présent où personne ne peut voir le fantôme au cou tordu qu’elle est devenue. Glauque et triste.
> Saison 1
