Salut les sériephiles,
Hier soir, après le podcast, j’affirmais que cet article ne pourrait pas être en ligne à 9h ce matin, et pourtant me voilà ! Que voulez-vous ? Je n’allais pas laisser la vie avoir le dernier mot sur moi, et j’ai pris quelques minutes pour rédiger l’article avant de me coucher, tout simplement. Maintenant que vous avez les coulisses de la rédaction, soyez indulgents sur les éventuelles fautes d’orthographe, par contre !
Douze semaines, douze personnages, douze impacts sur ma vie.
Rien que ça. C’est un vaste programme, je sais. Et je n’ai pas réussi à choisir un ordre ; alors on fera selon l’inspiration du moment. Pour aujourd’hui, il va être question de Veronica Mars, de la série qui porte son nom, dis donc. Difficile de ne pas penser à elle quand je pense aux personnages dans lesquels je me suis reconnu et à qui j’ai envie de ressembler – et dans ceux qui ont eu un impact sur moi, à un moment ou un autre. C’est encore parti pour un épisode de confessions intimes !
Qui est-ce ? Alors, je ne sais pas si c’est bien la peine de prendre encore le temps de présenter Veronica Mars, car tout le monde en a déjà entendu parler tant la série a atteint le statut d’œuvre culte en peu d’années – en partie grâce à son annulation d’ailleurs, en partie grâce à Kristen Bell, surtout.
Veronica, quand on la rencontre, est une adolescente qui a vécu un bon gros trauma quand sa meilleure amie a été assassinée. Les conséquences de ce meurtre de Lily ont tout changé à la vie de Veronica : son père a perdu son poste de shérif en s’en prenant à la famille de la défunte lors de l’enquête, sa mère s’est barrée et, accessoirement, ben elle n’a plus eu de meilleure amie et a perdu toute popularité au lycée quand elle a choisi de soutenir son père.
On comprend rapidement que l’intégrité de Veronica la pousse à être du côté de son père quoiqu’il arrive. Elle a un bon compas moral et un sens de la débrouille à toute épreuve, ce qui fait qu’elle se retrouve à aider son père en tant que détective privé – et elle veut bien l’être avec les autres ados du lycée aussi si ça peut lui rapporter de la thune. Forcément.
Veronica n’est pas qu’une ado paumée, loin de là même : elle a repris le contrôle de sa vie après ces traumas et un viol, elle est une enquêtrice hors pair et elle a surtout un sens de la répartie à toute épreuve. Le genre de personnages que j’adore, donc.
Qu’est-ce que Veronica a bien pu nous apprendre ? Comme le sens de la répartie ne peut pas vraiment s’apprendre avec la télévision (enfin, si, mais pas que), je dirais que c’est surtout une autre leçon qu’il fallait retenir du visionnage de cette série : celui de faire attention au moindre détail.
C’est bien simple, en trois saisons, un film, deux romans et une autre saison, Veronica a toujours prêté attention à tous les détails pour résoudre ses enquêtes. Parfois, c’est la simple utilisation d’un sachet de thé devant elle qui finit par être la clé pour résoudre le mystère du moment. C’est assez basique pour une série d’enquête, évidemment, mais le coup de faire attention aux détails est tout de même hyper illustré tout au long de la série.
Bien sûr, Veronica, ce n’est pas que ça : elle est aussi pleine de ressources et a toujours une capacité de dingue pour improviser dans les situations de stress. Si elle ne s’en tire pas toujours sans dommage, elle est tout de même très douée pour se sortir intacte de moments où elle devrait être en péril. Et dans tout ça, l’autre leçon à retenir de son sens de l’invention, c’était son culot monstre.
Si je n’ai plus trop aimé certains aspects du personnage en saison 4 à ce sujet-là, car elle était beaucoup trop revancharde pour son bien et pour que j’approuve tout ce qu’elle faisait, nul doute que le culot est un des traits qui caractérise le mieux Veronica. Et c’est une bonne chose.
Quel impact sur moi ? Veronica est un des tous premiers personnages que j’ai vu avoir un tel culot. Quand je dis qu’elle est pleine de ressources, je le pense vraiment, mais ce qui est caractéristique, c’est qu’elle ose se servir de toutes ses idées, quitte à prendre l’identité de la réceptionniste du commissariat ou à rivaliser d’ingéniosité pour obtenir une information bien cachée. Ca, sa curiosité naturelle, son sens du détail et de la répartie…
Autant de qualités que j’ai admirées chez ce personnage et que j’ai eu envie d’avoir moi aussi dans ma vie. Et ça tombait bien, parce que j’ai découvert la série dans un moment compliqué de mon collège où j’étais totalement harcelé – du bon vieux harcèlement scolaire, initié aussi par certains adultes en vrai, même si je ne l’ai compris que bien plus tard.
C’est comme d’habitude un article très cliché, mais voir Veronica se relever de tant de dramas, ça a eu un impact sur moi : celui de relativiser énormément le peu qui m’arrivait. Et si on s’acharnait sur moi, ce n’était plus si grave. Moi aussi, j’étais curieux et j’avais un bon sens du détail. Il ne me restait plus qu’à travailler ma répartie (merci Veronica, merci Buffy) et ma confiance en moi pour oser faire beaucoup plus de choses et répondre. Y compris aux adultes, oups.
Bien m’en a pris. Je n’irai pas jusqu’à dire que sans ce personnage, je ne m’en serais pas sorti, hein, mais je pense que ça aurait eu plus d’impact sur moi le harcèlement. L’année suivante, j’ai changé de collège et bon, arriver en 3e dans un nouvel établissement, ce n’était pas si évident. J’ai puisé un peu de courage dans les séries, je ne m’en cache plus depuis un moment. Je ne dis pas non plus que je suis le type le plus confiant en moi possible, mais j’ai appris à oser plus certaines choses. De toute manière, autant oser parfois, mieux vaut avoir des remords que de vivre dans le regret, je crois.
Veronica a fait partie de ces personnages inspirants me montrant une voie possible pour sociabiliser à nouveau. C’était l’adolescence, alors c’est bien normal, mais j’ai énormément changé à cette époque-là. Est-ce que de Veronica, j’ai également hérité une carapace bien inutile et une propension à tacler les gens trop souvent pour de mauvaises raisons ? Bien sûr, mais bon, il faut bien avoir des défauts après tout.
J’ai décidé d’écrire une saga sur les points positifs, pas les négatifs – on est rarement les mieux placés pour se juger, même a posteriori. Et ce n’est pas Veronica qui dira le contraire !