Épisode 6 – Schrödinger’s Ruth – 18/20
La série ne déçoit pas avec un épisode qui va de plus en plus vite et prépare le terrain pour une fin de saison inattendue. Le rythme de l’épisode est excellent, tout va très vite et on ne sait plus où donner de la tête. Franchement, ça promet une fin réussie et rien que pour cet épisode, je suis content d’avoir assisté à toute la mise en place et aux quelques longueurs qui précèdent. C’est fucked up, pour parler comme dans la série.
Spoilers
Nadia se retrouve à devoir accoucher de… Nadia.
It’s a real subway baby.
La pauvre Nadia n’est vraiment pas aidée à l’univers : elle est coincée dans le corps de sa mère au moment d’accoucher d’elle-même et la pauvre se fait sortir du train par sa famille. Elle se retrouve donc sur son quai habituel de métro pour accoucher, et c’est bizarre comme tout car il n’y a ensuite aucun train pour passer. Par contre, il y a vraiment tout le casting avec elle, c’est dingue.
Je veux dire, elle se retrouve à accoucher aidée par Ruth, Vera, Delia, mais aussi Derek, le type au béret rouge. Il y a même un type qui retire son t-shirt pour avoir une couverture et hop, le miracle de la naissance est vite évacué de Nadia/Lenora. La pauvre Nadia assiste donc à sa naissance, et ce n’est pas glorieux. Au moins la naissance sur un quai de métro explique son obsession du métro plus tard dans sa vie, j’imagine ?
Par contre, vraiment l’accouchement est évacué de la série en moins d’une minute et bonjour le réalisme. En plus, peut-on rêver d’un endroit PIRE que le métro pour accoucher ? Avec des passants pour regarder en plus, au secours. Plus tard, Nadia reçoit à l’hôpital la visite de Chez, qui est toujours aussi insupportable. Il se montre certes plutôt très amical et cool avec elle, mais il est mal reçu par la famille de Nadia, forcément. Enfin, par les proches de Nora. BREF.
Nadia se réveille ensuite pour mieux entendre sa grand-mère – et donc la mère de Lenora – insister auprès de Ruth pour que le bébé aille chez elle plutôt que chez Lenora. Cette dernière n’est pas assez stable pour élever un bébé selon elle et selon Delia, et je suis bien forcé de leur donner raison. Toujours est-il que Nadia entend tout ça, et que ça ne doit pas être brillant de connaître la vérité sur sa naissance.
Elle laisse le temps à Vera de lui donner sa médaille en collier, puis se barre de l’hôpital avec la ferme intention d’élever elle-même ce Bébé Nadia. C’est n’importe quoi ? Elle m’a fait rire. Apparemment, elle n’apprend rien de la réalité dans laquelle elle vit : elle emmène le bébé dans le métro. Purée, elle a un sacré corps pour réussir à accoucher et si vite être sur pied pour aller dans le métro. C’est pourtant traumatique.
Le plan de Nadia fonctionne contre toute attente et nous mène au titre de l’épisode, avec la vie de Ruth en danger. Le chat de Schrödinger, c’est le chat qui est dans une boîte et est considéré comme à la fois vivant et mort tant que la boîte n’est pas ouverte, car il n’y a aucun moyen de savoir ce qu’il en est tant qu’elle n’est pas ouverte. Il se passe la même chose avec Ruth : Nadia apprend qu’elle a une embolie pulmonaire et se précipite à l’hôpital, portant toujours le bébé en main.
Une fois sur place, cependant, il y a une nouvelle altération de l’espace-temps. Normal, c’est le jour de son anniversaire, il fallait bien que ça déconne sérieusement. Elle se retrouve donc deux semaines plus tôt, bébé toujours en main, pour croiser Maxine et Je-ne-sais-plus-son-nom (Lizzie). Elle leur laisse bébé Nadia et va voir Ruth, inquiète de savoir dans quel état de santé elle la trouvera. Elle va très bien, comme le laissait supposer le début de saison.
Ca, c’est derrière le rideau numéro 3. Derrière le numéro 7, par contre, il y a une Ruth beaucoup plus mal en point. Nadia commence alors à comprendre ce qu’il se passe : c’est le bordel dans le temps parce que Ruth est sur le point de mourir. Elle est clairement en plein déni et le temps l’aide à faire face, lui présentant une autre Ruth, très mal en point, qui lui souhaite un joyeux anniversaire avec quelques jours d’avance. Je dirais donc que ça doit laisser un an à Ruth.
Nadia se laisse distraire alors par Lizzie et Maxine, qui ont toujours le bébé en pleine main, puis commence à faire une crise d’angoisse quand elle entend des médecins s’affairer auprès d’un corps en arrêt cardiaque. Il ne s’agit pas de Ruth, mais Nadia est dépitée d’être incapable de trouver la bonne Ruth.
Elle se rend finalement à la morgue, s’attendant à trouver le corps de Ruth… mais tout ce qu’elle trouve est finalement un cadavre d’elle-même. Et puis un autre. Et puis un autre. Et puis beaucoup trop en fait. En tout dernier, elle trouve toutefois un cadavre qui n’est pas le sien, mais celui d’Alan. Ah non, pas touche hein ! Elle cherche aussitôt à le contacter, en vain, et comprend que le temps est en train de partir en vrille quand elle arrive chez lui et tombe sur sa voisine qui lui explique avoir tué son poisson rouge. Deux fois. Et le poisson est encore en vie quand Nadia le regarde finalement.
Ah, changer le temps n’était pas une bonne idée, clairement, et elle le comprend en se rendant dans la salle de bain d’Alan. Joli self control, d’ailleurs, quand on sait ce qu’elle y voit.
De retour à Berlin en 1962, Alan cherche à retrouver Lenny comme il peut en se rendant à Berlin Ouest. Le trajet n’est toutefois pas évident pour lui, puisqu’il est coincé dans le corps d’Agnes. Un militaire l’arrête donc pour prendre ses papiers et lui faire remarquer qu’elle n’a pas le droit de se rendre là-bas comme ça, librement. Voilà qui est fait : Alan n’a plus d’autres choix que de faire demi-tour, le pauvre.
Il reprend un train et sort… en 1982, sur le quai de métro de Nadia, celui qu’elle a vu dans le premier épisode, au même moment. Bon, ça il ne le sait pas, mais il sent que le temps est en train de déconner. Ce n’est que le début : il se rend chez Nadia et constate que ce n’est plus chez elle. Il se rend dans leur boutique habituelle… et découvre que le père de son ami est de nouveau en vie, alors qu’il était mort trois ans plus tôt. Quand son pote lui présente son chat à nouveau, Alan comprend que le temps est complètement détraqué : son pote est en boucle et ce sont trois chats (on sent la galère des dresseurs !) qui arrivent l’un après l’autre (ou en même temps donc).
Quel enfer. Alors qu’il s’éloigne de la boutique, Alan tombe sur son lui passé, celui de la saison 1, mal en point après la rupture. La fin d’épisode nous réserve alors une bonne surprise : Alan se retrouve dans la salle de bain de la saison 1, mais pas la sienne, celle de Nadia. La musique ne trompe pas, les coups à la porte non plus. Les coups à la porte ? Nadia adulte et bébé l’attendent derrière celle-ci, parce que dans la salle de bain de l’appartement d’Alan, Nadia a retrouvé une vision qu’elle ne connaissait que trop bien. Le dernier épisode va être sacrément perché s’il doit tout résoudre.
Je suis aussi un peu déçu que l’intrigue d’Alan/Agnes soit si gâché et qu’on passe à côté de pas mal de sujets de réflexion ou d’humour sur le fait qu’Alan, un homme, se retrouve dans le corps d’une femme. Il faudra faire avec.