Épisode 7 – Matryoshka – 17/20
L’épisode me laisse un goût de trop peu et j’ai l’impression que la saison aurait pu avoir deux ou trois épisodes de plus facilement pour faire vraiment le tour de toutes ses intrigues et des pistes qu’elle voulait explorer. Comme en saison 1, on termine avec quelques questions et de quoi réfléchir au sens de la vie et du temps, et je dois dire que j’aime beaucoup la manière dont tout se met en place pour en arriver à une conclusion plus poétique et littéraire que rationnelle et scientifique. Une bonne saison, un bon épisode – et une bonne fin, peut-être.
Spoilers
Alan et Nadia débattent encore et toujours de ce qu’il faut faire avec le voyage dans le temps – et avec bébé Nadia.
How, with all the time-travel stories about people accidentally obliterating themselves, do you find a way to make yourself double?
C’est déjà la fin de saison ? Gotta get up! On passe d’une suite de rails à la salle de bain de la saison 1, où Nadia essaie de convaincre Alan qu’elle a fait une bonne chose en kidnappant bébé Nadia de son époque pour l’amener avec elle. C’est compliqué d’être d’accord avec elle pour Alan quand il se rend compte qu’il est de nouveau coincé dans la soirée d’anniversaire interminable et horrible de Nadia, trois ans plus tôt. Oui, vraiment, ça ressemble à l’enfer pour lui.
Il se retrouve avec une amie qui n’hésite pas à kidnapper un bébé et détruire l’espace-temps, mais on note quand même que c’est plus qu’improbable qu’ils se retrouvent à nouveau dans la boucle temporelle si Nadia a été kidnappée : comment Maxine peut-elle lui organiser son anniversaire ? La série se joue de tous les paradoxes possibles et de références à d’autres films. C’est plutôt marrant, sincèrement.
On sait bien vers quoi on se dirige par contre : Alan cherche à quitter la salle de bain pour mieux découvrir que le décor a changé, et l’année aussi. Nadia referme vite la porte, menant Alan à imaginer qu’il vaut mieux remettre la bébé Nadia à sa place et à sa juste période pour éviter que le bordel ne continue à se produire autour d’eux. Parce que clairement, ça part en vrille. Nadia s’éclate à revenir à la partie d’anniversaire de la saison 1 qu’elle voulait tant éviter, Alan joue les babysitters et découvre que le poulet cuit de Maxine peut finir par être complètement cru, et les grands débats sur l’espace-temps peuvent reprendre entre les personnages.
Oh, ça va être compliqué de critiquer cet épisode, je sens. Je le savoure parce qu’il est génial, avec ses « uncook baby » et les amis de Nadia qui aiment le surréalisme. Le surréalisme, d’accord, mais de là à redevenir enfants en plein milieu d’une fête comme ça, je ne suis pas sûr qu’ils kiffent. Allez savoir pourquoi, Nadia décide donc de partir de la soirée, ce qui n’est pas évident quand elle doit prendre les escaliers qui l’ont tué quelques fois.
C’était plutôt marrant comme référence, et ça repart en vrille quand Nadia aperçoit Ruth dans les escaliers. Elle est contente de la voir, peut s’excuser de ne pas être à l’hôpital avec elle à une Ruth qui ne comprend rien… et remercie quand même Nadia ? Le problème, c’est que ce n’est qu’une Ruth parmi beaucoup d’autres en train de monter l’escalier. C’est un joli paradoxe auquel on assiste, et ça fait prendre conscience à Nadia qu’elle a vraiment fait n’importe quoi.
Elle décide donc de suivre le plan d’Alan : repartir en 1982 pour remettre en place le bébé et éviter que tout ne parte en vrille. C’est un plan sympa, mais pour ça, il faut encore réussir à choper un métro. Malheureusement, Alan se rend compte que le temps n’avance plus du tout, avec une montre dont les aiguilles ne bougent plus. Il décide donc de trouver un plan B, et c’est Nadia qui en a un quand elle aperçoit un homme en habits de travailleur du métro à l’autre bout du quai.
Après une course poursuite qui n’a aucun sens car il devrait les entendre, l’homme s’avère être Horse qui vivrait là avec sa femme. On ne s’en sort plus du grand n’importe quoi, ça donne plus l’impression que le but était de payer à nouveau tous les acteurs de la saison 1, mais après tout… pourquoi pas ? Il finit par leur faire payer les informations et l’accès au train, même si avant ça, il explique être papa lui aussi quand il voit Alan avec le bébé Nadia dans les mains – Nadia lui a donné pour le calmer, logique.
Le duo d’acteurs Alan/Nadia fonctionne toujours aussi bien et j’adore les voir jouer ensemble, parce qu’ils sont excellents tout simplement. Ils retrouvent donc le train de Nadia, le train 6622, retenons-le si jamais on va à New-York un jour, et rentrent dans celui-ci, coincé depuis une demi-heure d’après ses occupants.
A l’intérieur du train, Nadia et Alan découvrent que tous les amis de Nadia sont réunis pour se rendre à la cérémonie d’enterrement de Ruth. Un 30 avril. Après tout ce qu’il s’est passé, on découvre donc que Nadia ne peut être là pour la mort de Ruth, ou pour son enterrement. C’est violent, mais Alan refuse qu’elle s’y rende, préférant rendre le bébé à l’espace-temps si possible.
Les voilà donc qui sortent du métro comme ils peuvent. Ensemble, ils peuvent continuer les débats sur la possibilité de changer le passé, avec Alan qui finit par parler de Lenny avec Nadia. Bon, par contre, ils parlent de tout ça sur des rails, alors ça ne devrait pas être surprenant qu’ils finissent par se faire percuter par un train. Un train chacun. Deux trains qui entrent en collision. Ah, cette série, il faut toujours que sa fin de saison soit un enfer à comprendre.
Une fois percuté, les deux personnages font une sacrée chute, la même, mais en différent. De son côté, Alan tombe donc seul dans une pièce à moitié inondée. Il décide rapidement d’en sortir et se rend dans une salle à la lumière bleue bien étrange. On découvre alors que la grand-mère d’Alan, Agnes, est aussi la femme qui a aidé Lenora la nuit où elle a perdu son trésor.
Elle est là pour parler avec son petit-fils à présent, et elle lui explique qu’elle n’aurait jamais terminé avec Lenny de toute manière : il voulait partir, elle voulait rester. Le débat se déplace vite ailleurs, cependant : Alan se remet à culpabiliser de sa tentative de suicide, ne sachant plus comment va vire avec tout ça. Agnes le réconforte comme elle peut, avant de lui expliquer qu’ils sont dans un vide. Quand d’autres gens arrivent, Agnes demande à Alan de continuer de suivre les lumières bleues pour sortir.
De son côté, Nadia tombe elle aussi dans une salle inondée, seule. Elle reçoit assez vite bébé Nadia qui lui tombe dessus et la force à faire un choix draconien : en effet, elle aperçoit le sac perdu dans le métro, avec tout son argent dedans… mais elle ne peut pas porter le trésor de pièces, très lourd, et le bébé en même temps. Je vois bien la série se diriger vers une morale bateau comme quoi Nadia est le vrai trésor de la série.
En attendant, elle se débrouille pour sortir de la salle avec le bébé. Elle se retrouve dans une rame de métro, encore, avec seulement Lenora. Tout comme Alan, Nadia demande si elle est morte à sa mère, qui ne peut pas exactement lui répondre. Dans le train, elles sont entourées d’une Nadia enfant, d’une Ruth âgée et d’une Ruth jeune, et idem pour Vera. Nadia comprend qu’il est donc temps pour elle de choisir sa mère plutôt qu’elle-même.
Elle lui rend donc le bébé Nadia et se retrouve de nouveau dans un train qui avance. A l’intérieur de celui-ci, elle aperçoit sa grand-mère, sa mère, bébé Nadia et une jeune Ruth qui essaie de sortir du train. Elle en profite pour adresser la parole à sa mère une dernière fois, puis pour remercier Ruth de l’avoir aimée, même si elle n’avait aucune obligation à le faire.
Nadia arrive alors à sa station de métro habituelle, et elle en sort pour découvrir qu’elle a perdu un mois entier de son existence : elle est le 30 avril, la date de l’enterrement de Ruth. Et il est trop tard pour y aller. Nadia prend alors la décision de rentrer chez elle pour la veillée funéraire. En chemin, elle croise un Horse mort de rire de la voir.
A la veillée, par contre, elle voit une jolie collection de photos de Ruth et elle retrouve une bonne partie du casting, ses amis, qui sont là pour elle et pour son deuil. Il y a aussi Alan, dont l’intrigue aura vraiment été charcutée cette saison – il aurait pu avoir un ou deux épisodes de plus ? La saison (et la série ?) se termine alors sur Nadia qui admire la même porte de salle de bain qu’en saison 1, mais avec un sourire résigné un peu plus clair.
EN BREF – Je n’étais pas convaincu à l’idée d’une saison 2 car je ne voyais pas comment faire mieux que la saison 1 – ou comment continuer cette histoire tout simplement. Finalement, l’idée de reprendre trois ans plus tard était la bonne, de même que celle de changer le concept. Après la boucle temporelle, c’est donc le voyage dans le temps que la série explore de manière plutôt cohérente, avec ses propres paradoxes, avec ses métaphores et avec ses idées.
C’est efficace, et je dirais même que je vais en garder un meilleur souvenir encore que la saison 1, parce qu’elle m’a paru plus linéaire et simple à suivre – ou alors, j’ai juste abandonné l’idée de tout comprendre avant même de commencer la saison, parce que bon, tout n’est pas si compréhensible dans le dernier épisode. Une saison 3 reste possible après tout ça. Je ne sais pas si elle aura lieu, je ne sais pas si j’en souhaite une.
En tout cas, cette saison 2 était un petit bijou bien sympa à dévorer d’une traite pour mon dernier jour de vacances.