Riverdale – S07E01 – Don’t Worry Darling – 13/20

C’est moins mauvais que ce que je craignais, mais effectivement, cet épisode peine à vraiment introduire des enjeux cohérents pour la saison. Je crois voir ce qu’ils essaient de faire, mais justement, ils essaient sans être aussi pertinents que ce qu’ils le pensent – censurant eux aussi certaines choses. Sinon, ils semblent vouloir nous faire croire que la saison (et la série dans son ensemble, même) suit une construction bien prédéfinie, mais… Ils n’ont réussi qu’à me fournir un gros fou rire. Une fois de plus.

Spoilers

Jughead cherche à trouver un moyen de revenir en 2023.

Sixty-seven years ago. But in the future.

Allez, mieux vaut tôt que jamais, je me lance enfin dans la saison 7 qui nous renvoie dans les années 50, comme promis, et plus précisément 1955. Un petit Rock around the clock nous met dans l’ambiance, Archie est immonde dans le générique, Toni est magnifique et on danse à Pop’s parce que les prix n’ont pas encore connu l’inflation. Présenté comme ça, ce début de saison fait presque rêver. Et puis, comme d’hab, Jug assure la narration et me dépite bien rapidement : il aura fallu une minute trente pour que je lève les yeux au ciel.

Entre sa couronne, son chien nommé Hot-dog et le fait qu’il vive sur des rails, vraiment, c’était dur de ne pas être blasé. Et puis, tous les trentenaires qui se mettent à jouer des adolescents au lycée, c’est encore pire qu’avant, je crois. Betty et Kevin se retrouvent en couple, l’acteur interprétant Jason de temps à autre se fait salement dégager pour être remplacé par un certain Julian, toujours jumeau de Cheryl (wtf ?), Reggie ne semble pas exister et Archie reste toujours monsieur muscles – mais pas torse nu. Par contre, comme il vit avec sa mère… qu’en est-il de Fred dans cette chronologie ? La réponse arrive plus tard.

En tout cas, avant d’entrer dans le vif du sujet (non pas qu’il y en ait un), notons tout de même qu’il y a du bon à ce bond dans le passé : j’aime beaucoup la playlist de cet épisode (avec des chansons des années 50, certes, mais pas sorties en 1955 pour certaines…), les costumes années 50 et les petits effets musicaux retravaillés pour coller à l’ambiance fifties (genre à l’arrivée de Veronica). De là à supporter pour autant d’épisodes… aïe.

Emmet Till | James Dean | La capsule temporelle

Emmett Till

Le truc n’a aucun sens, mais Jughead essaie de nous présenter ça de manière cohérente. Bien évidemment, c’est impossible. Cela fait deux jours qu’il est coincé dans cet univers, mais il est déjà au fait de tout ce qu’il se passe. Même en ayant entendu parler longuement d’Emmett Till, comment voulez-vous vous souvenir des dates précises comme il le fait ? Je suis à peu près sûr que les scénaristes sont capables de se planter avec ça en plus.

Bref, Jug attend impatiemment le retour de Tabitha du procès le plus honteux du siècle, parce qu’il est certain que l’ange gardien de la ville aura une idée de comment retourner en 2023. Malheureusement pour lui, quand elle revient, Tabitha ne semble pas du tout au courant de ce qu’il se passe. Elle trouve Jug sympathique de lui assurer son soutien vis-à-vis du procès d’Emmett Till, mais ça ne va pas plus loin que ça. Super.

Bon, le procès est évoqué en long, en large et en travers dans l’épisode, ce qui est bien pour le cours d’histoire, je suppose. Betty, de nouveau rédactrice en cheffe du Blue & Gold (je vous jure, je vais pleurer, ça ravive tellement de trauma des premières saisons putain) voit donc Toni-la-bonne-élève avec une veste en jean Serpents (je pleure) lui remettre un article sur le procès. Il ne pourra pas être imprimé : le principal s’y oppose.

Bien sûr, Betty est du bon côté de la balance et tente de défendre le papier de sa pote – il aurait été plus intéressant, je trouve, de l’avoir moins ouverte d’esprit au départ, pour que ce ne soit qu’en cours de saison qu’elle découvre que le racisme, c’est de la merde. En plus, ça aurait fait une intrigue plus intéressante pour les parents de Betty. Oui, oui, Betty a de nouveau droit à ses deux parents chez elle. Elle tente de se servir d’eux pour que le papier de Toni soit lu à l’antenne durant leur émission de radio, mais ils ont peur de perdre le soutien des sponsors, alors ils s’y refusent. Les sponsors ? Les Blossom, bien sûr.

Malgré sa crise d’adolescente, Betty est obligée le lendemain de s’excuser une fois de plus auprès de Toni, car elle ne peut rien faire pour elle. Elle apprend toutefois l’existence de photos du cadavre d’Emmett Till dans son cercueil, où l’on voit à quel point il a été passé à tabac, et il n’en faut pas plus pour qu’elle demande à les voir. Toujours aussi cheloue, peu importe l’époque, la Betty.

Elle décide donc de publier l’article de Toni malgré les conséquences, mais Toni refuse. Cela n’a aucun sens. Qu’elle envisage d’écrire un poème quand son article ne peut être publié, d’accord, mais pourquoi vouloir un poème lu à l’interphone de l’école à la place ? Ecoutez, je ne sais pas, mais c’est chouette un peu de poésie – Mississippi. Avec l’aide de Betty, Toni parvient à convaincre Cheryl de lui laisser sa place à l’interphone de l’école pour les annonces du matin.

Comme pour cela, on utilise Tabitha qui s’évanouit en sport pour éloigner le principal, puis sa secrétaire… Je ne vois pas l’intérêt d’utiliser Cheryl. Enfin bon, ça permet à Cheryl d’être géniale à nouveau, et la lecture du poème finit par provoquer bien des remous au lycée. Bim, la série fait dans le social et les messages d’espoir antiraciste désormais. Pourquoi pas. Cela aurait pu être bien dès le départ de la saison, en vrai.

Emmet Till | James Dean | La capsule temporelle

James Dean

L’autre grand fait d’actualité en 1955 est apparemment la mort de James Dean. Je ne suis clairement pas assez américain pour que ce trauma là me parle, mais ça semble être un vrai point important qui bouleverse la vie de la petite ville de Riverdale. Par exemple, la mère d’Archie lui confisque sa voiture parce qu’elle a peur de voir son fils se tuer au volant. Par contre, l’envoyer à la bourre au lycée en vélo sur une petite route dangereuse, ça ne la dérange pas plus que ça.

Bref. Archie arrive à temps quand même en cours, pile pour l’arrivée d’une nouvelle étudiante qui arrive d’un Los Angeles ensoleillé. J’avoue que j’avais zappé moi-même le fait que Veronica n’était pas encore introduite dans ce délire des années 50. Veronica Lodge, fière d’être la fille d’Hiram et Hermione, avec toute la famille superstar de son émission. Pour une raison maladroite qu’il fallait que les scénaristes trouvent, Veronica reste tout de même chez son oncle et sa tante.

Archie est immédiatement sous le charme de Veronica alors qu’elle est parfaitement imblairable. Au moins, ça fait plaisir de voir que l’acteur interprétant Archie semble s’éclater dans ce rôle, hein. Pas de bol pour Archie, il a de la concurrence avec Julian qui est clairement à fond sur Veronica. La pauvre Cheryl qui n’aimait déjà pas Veronica n’a pas fini de la détester. Moi, je me marre de voir les scénaristes nous séparer Betty et Archie de cette manière.

En tout cas, James Dean est à l’actualité aussi pour les lycéens et c’est ce dont ils parlent avec Veronica quand celle-ci s’incruste au foyer (toujours le même) au sein de leur groupe. Assez vite, elle révèle qu’elle était pote avec James Dean et qu’il était bisexuel, mais la manière dont elle le case dans la conversation n’avait aucun sens, ça va sans dire. Kevin est évidemment intéressé par l’information (et par les autres stars potentiellement gays), même s’il est en couple avec Betty. Cheryl, elle, finit par être énervée par tous les mensonges de Veronica.

Ce n’est que le début, parce qu’après ça, Julian décide de ramener Veronica chez elle en voiture, abandonnant sa jumelle devant le lycée pour qu’elle rentre à pied. Archie voyant ça décide aussitôt de trouver un moyen de récupérer sa voiture, ça va sans dire. Son obsession adolescente pour Veronica est présentée de manière risible, mais bon, ça n’est pas bien différent de ce qu’on s’était tapé en saison 1, hein.

Et la voiture est dégueulasse, en plus ? Cependant, elle tape dans l’œil de Veronica. Une histoire d’époque, j’imagine. Une fois en rencard avec Veronica, il n’a toutefois pas grand-chose à raconter à Veronica. Ils n’ont rien en commun : elle a une vie hollywoodienne, il a une vie de mâle alpha ridiculement inintéressant. Le fait le plus intéressant est que son père est mort pendant la guerre de Corée, sérieusement.

Malgré tout ça, Veronica tombe sous le charme de ce petit puceau qui n’a jamais eu de copine. C’est si gênant de voir l’acteur jouer ça. Heureusement, la scène est interrompue par une Cheryl qui débarque à Pop’s pour accuser Veronica d’être une menteuse : elle ne sera pas actrice dans un prochain film et elle a probablement été bannie par ses parents. Bien sûr. Cheryl est toujours aussi efficace en harceleuse, même en 1955.

L’écriture de la série, elle, est toujours aussi peu intéressante, avec une manière de contourner la scène la plus intéressante de l’épisode pour nous ramener chez Veronica qui vit finalement seule, sans oncle et tante, après avoir été bannie par ses parents. Eux sont obsédés par leur émission, et isoler leur fille était le meilleur moyen d’éviter que son nom ne ressorte dans les médias : elle était dans le même convoi que James Dean.

Après tout ça, Archie rentre chez lui et se fait engueuler par sa mère qui n’aime pas savoir que son fils a sorti la voiture sans son autorisation. C’est si dingue toute cette intrigue et la conversation entre eux. Pourquoi les scénaristes semblent-ils vouloir surmonter les traumas qui n’ont jamais été ce qu’ils ont vécu ?

De son côté, Veronica aussi se fait engueuler par sa mère. Je n’ai pas reconnu la voix d’Hermione, mais il y avait un côté années 50 dans l’accent qui explique peut-être pourquoi. Allez savoir comment, Hermione est déjà au courant qu’Archie est passée chez eux.

Tout ça termine donc par Archie qui fait brider sa voiture par Betty (mais vraiment, c’est trop) et Veronica qui décide de ne pas choisir entre Julian et Archie quand elle a le choix : elle préfère finalement rentrer à pied. BEN VOYONS.

Emmet Till | James Dean | La capsule temporelle

La capsule temporelle

Très vite, Jughead s’adapte à sa vie de lycéen et reprend les cours. Cela lui permet de découvrir que la comète Bailey est sur le point de revenir passer au-dessus de Riverdale. Apparemment, les scénaristes croient bon de nous refoutre des images de Cheryl et de ses super-pouvoirs pour nous rappeler ce qu’il en est, avant de nous apprendre que le prochain passage de la comète est dans deux ans. Pas exactement « sur le point de revenir ». En vingt épisodes, ont-ils le temps de nous imposer deux années dans les années 50 ?

En tout cas, je n’avais pas fini de mourir de rire devant l’épisode : on enchaîne ainsi avec Jughead qui se décide à déterrer la capsule temporelle (de la saison 4, si je ne m’abuse ?). Oui. La capsule temporelle n’a pas voyagé dans le temps, elle n’a pas disparu, elle est toujours enfouie sous terre et il la retrouve. Voilà, ça n’a déjà aucun putain de sens leur voyage temporel.

Retrouver la capsule permet toutefois à Jug d’organiser une réunion avec tous ses amis, y compris ceux qui ne le connaissent pas dans cette timeline. Son but ? Il espère que les objets de leur passé pourront les ramener à la raison. Ce n’est pas du tout efficace et son explication, putain. « On a enterré cette glacière il y a 67 ans, mais dans le futur ». Mais putain ??? Je pleure de rire. Je n’en peux plus, c’est trop. Tu l’as enterré il y a trois ans – ou dix avec le saut dans le temps entre saisons, allez, on leur accorde ça. Mais dans quel monde Jug pense que ça fait 67 ans ? Et personne ne capte que les sept ans du saut temporel ne collent toujours pas avec cette nouvelle obsession pour le voyage temporel ?

Je suis mort de rire, mais vraiment, j’en ai presque mal aux abdos. BREF. L’épisode continue de se dérouler bien vite malgré tout, avec Jug qui explique comme il peut sa théorie fumeuse à d’autres ados qui doivent se dire, justement, qu’il fume. De la très bonne. Et pour leur prouver qu’il vient du futur, il n’a pas son bonnet le pauvre. Il se met à parler du futur, aussi, en commençant par les smartphones (qu’ils utilisent bien peu, en vrai), puis en faisant un peu de pub pour Spotify (joli coup des scénaristes de réussir à caser ce genre de publicité en 1955). Inévitablement, il doit aussi parler du destin incroyable de chacun dans le groupe – sauf qu’il n’a rien à dire sur Kevin, à part qu’il était dans un réseau de trafic d’organes (euh ? attendez, ça date de quand ça ? Ils volaient des organes dans la secte, là ? J’ai déjà tout oublié, c’est terrible) et que Cheryl n’est pas ravie de devoir être une sorcière.

Bon, Jughead n’a pas franchement des arguments très convaincants : Archie souligne à raison qu’ils n’ont aucune raison de vouloir aller dans le futur. Et quand pour y retourner Jug propose qu’Archie et Betty se bécotent pendant qu’il place une bombe sous leur lit, ça termine, ô surprise, en Archie qui essaie de convaincre Jug d’arrêter de raconter n’importe quoi. Le pire ? Jughead est blessé de voir qu’Archie le pense fou. Mais mec ?

Je ne sais pas à quoi il s’attendait. Peut-être qu’il s’attendait à ce qu’il se passe à la fin de l’épisode : alors qu’il déterre la capsule temporelle, Jughead est surveillé par une étrange silhouette qu’on devine assez facilement être celle de Tabitha. C’est confirmé tout à la fin : Tabitha, l’ange gardien, vient voir Jughead alors que la Tabitha de 1955 est en route pour Memphis avec ses parents. Je crois qu’on cherche à se débarrasser de l’actrice pour quelques épisodes là.

Bref, Tabitha 2023 explique à Jughead que le plan avec Cheryl et ses superpouvoirs n’a finalement pas fonctionné. La comète a frappé Riverdale et a provoqué un événement cataclysmique. Par chance, Tabitha a utilisé ses dernières forces et pouvoirs (vous savez, ceux qu’elle avait déjà filé à Cheryl à ce moment-là ? … Sans commentaire) pour transporter tout le casting en 1955. Evidemment.

Elle a choisi un passé lointain pour qu’ils puissent ensuite rebondir vers un présent où ils pourront vivre à nouveau. En attendant, il faut s’assurer que le passé de Riverdale continue de tendre vers plus de justice sociale. Ah, d’où le délire autour d’Emmett Till et James Dean ? Ca va être ça leur saison, nous montrer que la vie c’était de la merde en 1955 et qu’il faut faire en sorte que ça aille mieux pour corriger et soigner 2023 ? Parce que si oui, les personnages amnésiques ont du taf. Beaucoup.

Et oui, ils sont amnésiques par choix : Tabitha veut démêler les univers parallèles et les timelines emmêlés par la comète (HEIN ?) et a besoin de beaucoup de temps pour cela. Se souvenir du futur et poser trop de questions empêchent de tendre vers plus de justice et provoque trop de remous, il faut donc être bien sûr que tout le monde oublie 2023.

Ainsi, Tabitha explique à Jug qu’il est une anomalie et qu’elle vient le voir pour corriger ses souvenirs – elle veut lui faire oublier toute sa vie pour qu’il puisse vivre tranquillement en 1955. Mais… Dans ce cas ? Autant laisser tomber et tous rester vivre en 1955. Et pourquoi existe-t-il une Tabitha en 1955 si ce n’est pas celle de 2023 ? C’est tellement stupide et tiré par les cheveux tout ça.

L’épisode se conclue ainsi par un baiser stylé – musicalement stylé en tout cas – entre Tabitha et Jughead, pour qu’elle puisse tout lui faire oublier. Il se souvient encore un peu, cependant, alors il se précipite chez lui, mais trop tard. Il écrit simplement « Tendre vers Justice » et ne sait pas du tout ce que ça veut dire. Et en plus, il trouve un étrange bonnet sur son bureau. De là à flipper comme il le fait, il faut m’expliquer !

Emmet Till | James Dean | La capsule temporelle

Compteur d’Archie à poil : il est prude dans les années 50 apparemment. Décevant, je sais.

PS : avec le père de Betty et la mère de Cheryl (qui fait une apparition vite fait pour donner un magazine à ses jumeaux), je marque le point 3 du Bingo Séries, non ?

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