The Decameron – S01E01 – The Beautiful, Not-Infected Countryside – 19/20

OK, c’est bien parti pour être un coup de cœur. Ce premier épisode a pour seul défaut d’être trop long, car vraiment, j’aurais préféré des épisodes de 20 minutes. Le ton est en effet celui de la comédie, l’humour domine largement et n’est pas sans me rappeler l’excellente Another Period. C’est impertinent, décadent et le rythme est excellent, quand bien même ça semble partir dans tous les sens. Je ne boude pas mon plaisir.

Spoilers

La Peste fait rage à Florence.


My wife is dead!

Il faut tout de suite commencer par dire ce qu’il en est : le générique est incroyable et met dans l’ambiance. Toute cette vermine qui fourmille, les rats qui se réunissent pour former le titre, le rat qui meurt à côté de ceux qui couchent ensemble… L’esprit est peut-être respecté, finalement.

Florence

Bienvenue à Florence au XIVe siècle. Post-covid, c’est marrant à voir, on a eu de la chance d’être confiné, hein ! La petite musique nous introduit correctement dans cet univers. Il est très clair dès le début que cette production compte mettre en avant l’humour et toute l’impertinence de la situation. Toute la ville est en train de crever de faim et de la peste ? Pas grave, ça n’empêche pas le fun d’exister avec cette petite musique et les réflexions complètement décalées qui s’ensuivent.

On a donc une bourgeoise qui espère être assez aimée un jour pour que son mari la pleure à sa mort comme celui qu’elle voit dans la rue, un médecin qui s’inquiète pour son patient qui, c’est une chance !, à penser à garder ses excréments du matin pour lui montrer ou encore une vieille femme qui vole les chaussures d’un cadavre parce que c’est quand même bien pratique.

Ouais. Le confinement, c’est bien aussi. Après, à cette époque, les connaissances médicales sont plus que limitées. Ainsi, Licisca pense tout de même échapper à la Peste en se mettant des pâquerettes dans le nez, hein. Lisisca est une servante, la dernière de sa maison, et elle s’occupe du père bien malade de sa maîtresse. Cette dernière est présentée comme une bourgeoise qui ne pense qu’à elle et sa propre misère – elle est sur le point de finir orpheline sans mari, c’est la fin pour elle.

Franchement, je ne vais pas mentir. C’est différent du Décaméron ne serait-ce que par le choix d’avoir un langage moderne… mais qu’est-ce que c’est bien pour respecter l’esprit de base, en vrai. Et qu’est-ce que c’est bien pour nous embarquer dans l’histoire, surtout. Je ne m’attendais pas du tout à accrocher autant – le casting me vend déjà du rêve. Filomena, la maîtresse de Licisca, est exceptionnellement drôle, franchement.

Quand elle reçoit l’invitation du vicomte Leonardo à venir passer du temps à la campagne loin de la ville infectée, elle accepte aussitôt cette opportunité. C’est le cousin de son père, mais elle envisage déjà le mariage, même s’il est sur le point de rencontrer sa femme. On note au passage que le côté hyper dramatique de l’épidémie et les nombreux morts servent ici de ressort humoristique. Si Licisca freine un peu des quatre fers pour y aller, Filomena se prépare donc aussitôt à se rendre à la campagne.

Et ce n’est pas la seule : on voit ainsi le médecin qui emmène son patient loin de l’épidémie, mais aussi un autre couple de personnage. En chemin, ils croisent ainsi des pénitents qui se flagellent sur la route – mais ils sont loin d’être l’image qu’on attendrait d’eux. Ainsi, ils servent surtout de fantasme à une bourgeoise. C’est tellement n’importe quoi, mais c’est fait avec tant d’humour que ça fonctionne très bien.

Vraiment, l’humour choisi est une bonne chose. Cela me rappelle Another Period, et j’adorais cette comédie. Je ne me rendais pas compte qu’elle me manquait à ce point ! Enfin, nous voyons Filomena qui a préparé ses valises après avoir pleuré son père bien malade. Elle annonce le décès de son père à Licisca, forcée de la croire sur parole puisqu’il faut éviter de voir le cadavre et de se faire contaminer par la peste. Filomena lui fait croire ça parce qu’elle a absolument besoin d’une servante pour l’accompagner et ne peut s’accoutumer à une vie sans personne pour ne prendre soin d’elle.

En chemin, cependant, Licisca décide de laisser du pain à un malade au bord de la route. Cela ne plaît pas à Filomena qui finit par réclamer l’autre moitié du pain de Licisca, parce que cette dernière assure que Jésus considère que tout le monde mérite du pain. Tout pour nous faire rire. Les deux femmes se mettent ainsi à se disputer le pain. Incroyable de voir une servante se rebeller autant contre sa maîtresse, mais qu’est-ce que ce duel est amusant à voir. Je suis un peu triste, toutefois, que ça se termine par une Filomena poussée à l’eau. Licisca décide aussitôt de prendre sa place chez Leonardo – mais moi j’aurais bien gardé Filomena plus longtemps dans la série tant elle me faisait rire. Allez, fuck yeah, signora. Incroyable ce premier épisode.

La villa

Tous nos personnages se rendent donc vers la maison du vicomte Leonardo. La première bourgeoise de la série est ainsi celle qui sera sa future femme, officiellement : il s’agit de Pampinea. Elle vient avec sa servante, Misia, qui est en admiration totale devant sa maîtresse.

Elles sont accueillies par Sirisco, le valet les informant que Leonardo est absent pour un petit moment. Et pour cause : Sirisco se garde bien de leur dire qu’il est mort. La campagne était censée être un moyen de se tenir loin de l’épidémie, mais en fait, il n’y a plus que deux serviteurs (et demi ?) dans toute la baraque. Eux, ils s’inquiètent de ce qu’ils deviendront sans maître. Ils décident donc de maintenir la mascarade pour tout le week-end : faire croire que Leonardo est en vie pour se rendre indispensable à la personne qui voudra récupérer sa propriété et qui pourrait être parmi les bourgeois venant ce week-end là.

Pour autant, les personnages qui viennent ont des problèmes eux aussi : on découvre donc que Pampinea a peur qu’on découvre sa vieillesse (elle a 28 ans ahaha) et que son mariage soit annulé ou que Misia, qui fait tout pour protéger sa maîtresse, a aussi planqué Parmena dans un tonneau. Oula.

Ensuite, Pampinea rencontre Panfilo et Neifile, le couple dont la femme très pieuse admirait les pénitents pour raison charnelle, ainsi que le docteur et son patient – le patient révélant une allergie au parfum de Neifile. C’est amusant comme les situations parviennent à faire rire par leur côté ubuesque et décalé. Bref, Licisca finit par arriver elle aussi, et elle se fait passer comme prévu pour Filomena.

Tous les personnages sont donc réunis et il est temps pour une petite visite de la propriété de Leonardo. Pampinea se comporte déjà comme la maîtresse de maison, Neifile passe son temps à osciller entre pensées impures et prières, un running gag qui va fonctionner, et le médecin se met aussitôt à draguer Licisca.

C’est si impertinent. On enchaîne sur une scène où Neifile se plaint à Panfilo des moqueries qu’elle doit subir de la part des autres personnages parce qu’elle prie. Elle est si drôle à ensuite fantasmer totalement sur le docteur qui se déshabille dans le jardin et à vouloir monter sur une selle pour se faire un peu plaisir. C’est si impertinent de la voir se donner un orgasme – et si amusant que ce ne soit pas la seule. Pendant qu’elle se masturbe sur la selle en regardant le docteur – je crois qu’il s’appelle Dioneo, on découvre ainsi que Panfilo se masturbe lui aussi, avec la même vue tant qu’à faire.

Le deuxième jour

De son côté, Licisca prend ses aises dans la chambre de sa maîtresse et c’est bien trop drôle. Elle est un peu comme moi à galérer sur les prénoms de tous les personnages et j’aime bien le parti pris de nous mettre de la musique moderne pour accompagner tout ça. Bien sûr, Dioneo vient la chercher pour une promenade matinale, la drague lourdement, mais ils sont interrompus par Tindaro, le patient du docteur. Il est persuadé que les personnages parlent de lui dans son dos à chaque fois, un autre genre de running gag. Le problème ? Tindaro se met à avoir des vues aussi sur Licisca, ce qui embête bien Dioneo, à ses ordres. Il n’en faut pas plus pour qu’il joue à nouveau sur le fait que Tindaro a une petite tendance à être hypocondriaque. Il me fait bien rire à annoncer aussitôt à Tindaro qu’il est malade – pour qu’il se concentre là-dessus plutôt que sur Licisca.

Cette dernière croise aussi Panfilo et paraît suspecte à ses yeux, à s’excuser en se prosternant devant lui. Si Pampinea interdit qu’on parle de la peste, il n’en reste pas moins que toute l’Italie est en pleine pandémie. Misia ramène Parmena, qui a la peste, et la servante est obligée de cuire un rat.

Pour le dîner du soir, Pampinea exige d’avoir du porc, ce que Misia lui promet même si Sirisco insiste pour dire qu’il faut deux jours pour le cuire. Les bourgeois se retrouvent donc à attendre longtemps le repas et… ils n’ont rien à se dire, surtout en l’absence de Leonardo, qui n’arrive toujours pas (forcément). Pampinea est si stressée de l’absence de Leonardo que ça finit par se voir. Elle révèle donc le secret de son âge à Neifile et « Filomena ».

Loin de cette scène fun où les deux dernières font ce qu’elles peuvent pour la rassurer (Neifile en est incapable, c’est beaucoup trop drôle), l’ambiance est quelque peu cassée quand Misia retrouve Parmena morte dans son tonneau. C’est triste. En plus, elle se fait griller en train de se débarrasser du corps par Sirisco. Ce dernier pense un instant avoir le pouvoir sur Misia, sauf que Misia se rend compte au même moment que Leonardo est mort lui aussi. Il est temps pour eux de passer un pacte, pour garder le silence sur la présence de la peste à la villa.

Le festin

Les bourgeois sont loin de se douter de ce qu’il se passe dans les réserves de nourriture continuent de s’amuser à l’étage. Au milieu des amusements, il y a quelques problèmes tout de même. Ainsi, quand Panfilo se rend compte que « Filomena » drague lourdement Dioneo, il s’arrange pour la tenir à distance. Il lui fait un peu de chantage, soulignant qu’il a bien compris qu’elle n’était pas qui elle prétendait être. Panfilo invite donc cette impostrice à plutôt draguer Tindaro – mais bon, ça ne donne pas envie. Licisca n’a pas envie de se laisser dicter quoi faire, mais elle se retrouve tout de même à devoir supporter les flatteries de Tindaro – quand il n’est pas en train de vomir en tout cas.

Quand elle se rend compte que Tindaro se voit offrir davantage de services que Dioneo – et notamment du vin – alors que le médecin l’avait demandé en premier, elle essaie aussitôt de faire en sorte de changer le système et les privilèges. C’était une scène amusante, même si elle prend beaucoup de risque pour son crush, je trouve.

Trois hommes débarquent alors à la villa pour violer les femmes et récupérer un peu d’eau propre si possible. Un joyeux bordel s’ensuit, avec de quoi rire un bon coup dans la fuite de Pampinea, les lancers d’assiettes (Tindaro qui éclate une assiette sur Licisca, c’était beaucoup trop drôle) ou le fait que Neifile reconnaisse l’un des trois hommes pauvres voulant les violer comme étant son cardinal. Outch. Cela dit, le Cardinal se fait alors couper un doigt de pied, Pampinea court et hurle dans tous les sens et le Cardinal finit par hurler que lui et ses hommes s’en vont. Avant de le faire, il annonce tout de même que tout est perdu et que Dieu a rendu son jugement.

Loin de l’écouter, Licisca décide alors de tuer le cardinal quand elle constate qu’il est plein de peste. La peste est dans la villa, Licisca commet un meurtre devant tout le monde et… elle réclame un peu plus de vin. Ah ouais, sacré cliffhanger, en vrai. Ce n’est que le début des emmerdes : à la porte, la vraie Filomena arrive enfin. Elle ressemble davantage à une servante qu’à une noble, mais il n’empêche que… ça posera problème !

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