La série est exactement ce que je pensais qu’elle serait : une petite saga estivale avec pas mal d’humour et pas une once de réalisme quand on creuse dans les détails. Le casting s’amuse bien, l’intrigue accroche juste ce qu’il faut et je suis parti pour assister à une série qui devrait être bien marrante, normalement. Ce premier épisode était grandement spoilé par la bande-annonce alors j’attends de voir ce que donnera la suite, mais pour l’instant, c’est plutôt une réussite.
Spoilers
Gala est sur le point de découvrir les secrets de son mari.
Yesterday my life was perfect.
Une vie pas si parfaite
Quelle première scène incroyable : Eva Longoria se colle des billets sur le corps, et quel corps bordel. Elle est toujours incroyable 20 ans après la série qui me l’a fait connaître et où on disait déjà que les femmes de son âge ne trouvaient plus de rôles, hein. Bon, bref, cette critique commence mal si j’en suis déjà à parler du physique d’Eva Longoria plutôt que de la série en elle-même. Cette série est déjà très sympa du point de vue de l’histoire où son personnage, Gala, nous assure que sa vie était parfaite. Cela permet quelques répliques marrantes
Mariée à un homme d’affaire richissime, son principal souci était de s’acheter des robes hors de prix pour des événements géniaux, tout en gérant un planning de couple qui n’a pas l’air simple. Malheureusement, elle ne voit pas venir le problème plutôt évident : son mari paie en retard le loyer, une compagnie d’électricité dit ne pas avoir reçu son argent… C’est évident : ils sont dans la merde financière.
Et pourtant, elle ne s’en rend pas compte et continue sa soirée extra-luxueuse en l’absence de Fred, son mari, qui ne vient pas. Décidément. C’est au cours de la série qu’elle rencontre deux acteurs que j’aime beaucoup et qu’on connaît bien dans le monde des séries – ah, Sucre, quel plaisir ! Ce n’est pas le sujet, je sais. Elle découvre grâce à eux que Fred leur doit 15 millions de dollars, empruntés à leur boss. Ce n’est pas une petite somme, ce ne sont pas les organisateurs de la soirée qu’elle pensait qu’ils étaient et elle commence à comprendre que sa petite vie parfaite vient de voler en éclat. Ainsi donc, son mari n’est pas capable de rembourser sa dette et les hommes de main du patron débarquent pour la menacer elle, sa fille et sa mère.
Inquiète, Gala rentre chez elle et est rassurée d’y retrouver Fred. Ce dernier, pourtant, n’a pas du tout envie de la rassurer. Il lui explique, valise en main, que tout ça n’est pas une blague et qu’elle ferait mieux de quitter la ville avec sa mère et sa fille, parce que lui, il est déjà en train de se barrer. Sympa.
La cavale
Gala n’a plus qu’à organiser sa propre cavale. Elle passe donc sa journée du lendemain à tenter de récupérer de l’argent pour se barrer. Ce n’est pas facile : ses comptes sont vidés par son mari (sympa) et elle doit vendre ses bijoux, découvrant au passage que certains sont faux. Une valeur inestimable, qu’elle disait !
Elle se trouve tout de même en possession de pas mal de cash, qu’elle s’enroule autour du corps avec du scotch, puis se barre de chez elle. Bien sûr, un des hommes la traquant est déjà là et elle manque de peu de se faire choper par lui dans le parking. Avant de quitter New-York, Gala souhaite tout de même sécuriser ses proches. Elle va donc chercher sa mère en maison de retraite. Celle-ci est une femme qui perd un peu la mémoire, apparemment, mais qui s’attarde aussi beaucoup dans ses souvenirs.
C’est une bonne chose. Au-delà de l’humour que ça peut apporter à la série, avec les deux femmes qui parlent espagnol, cela donne aussi une idée à Gala : elles vont se rendre ensemble dans la maison familiale – La Muga – qui appartient à moitié à la mère, à moitié à la sœur de celle-ci. Bon, au moins, ça aide Gala à convaincre sa mère de venir avec elle. Il faut encore convaincre sa fille, en revanche.
En effet, Kate est une adolescente qui n’a pas du tout envie de faire un voyage avec sa mère et sa grand-mère, préférant clairement rester avec sa petite-amie. Gala déteste bien sûr la petite-amie en question, se comportant en belle-mère richissime parfaite. Au milieu de quelques blagues, donc, on se retrouve avec Gala forcée de mentir à sa fille : elle lui explique que la grand-mère est mourante, avec une démence qui empire petit à petit. Son dernier souhait serait ainsi de retourner sur la terre de ses ancêtres et dans sa vieille maison. Ben voyons.
L’Espagne
Le voyage peut donc commencer, et ça va plus vite que je ne l’imaginais. La bande-annonce vendait déjà beaucoup de ces scènes, et je pensais que la série allait traîner en cours de route. Ce n’est finalement pas le cas : Gala stresse de passer la sécurité à l’aéroport. C’est clairement visible qu’elle est stressée et elle attirerait bien trop l’attention dans la réalité. Nous sommes cependant dans une série et c’est parti pour un petit trajet en avion – après un petit message à Fred, tout de même.
Arrivées à destination, les trois femmes se retrouvent donc en Espagne à devoir faire un trajet en voiture. Gala doit donc louer une voiture, ce qu’elle ne peut pas faire sans carte bleue. Eva Longoria ne gère plus aussi bien l’humour qu’avant, mais le rôle semble tout de même être fait sur mesure pour elle. C’est toujours Gaby, hein, elle ne sortira jamais de ce rôle : la riche adorant le luxe qui se retrouve fauchée dans des situations bien drôles.
De manière impulsive, Gala se retrouve donc à acheter la voiture d’un type devant l’aéroport, cash. Cela valait le coup de venir dis-donc. Les trois femmes prennent donc la route et partent à l’aventure sur les routes d’Espagne. Bon, cela dit, l’aventure avec une adolescente dans la voiture, ça se résume beaucoup à du temps passé sur un portable. Gala, inquiète qu’on puisse les tracer avec tous les messages envoyés par sa fille, décide donc de récupérer le portable et de le jeter par la fenêtre. Qu’elle est charmante cette maman.
Je trouve Kate étonnamment rationnelle et calme. OK, sa mère lui dit qu’elle rachètera un autre portable, mais bon, essayez de faire ça à un adolescent et vous verrez sa vraie réaction, hein. Même moi, je pèterais un câble bien plus sévère que ça. En fait, ça aurait été l’occasion parfaite pour créer l’accident de voiture, mais bon, il fallait tout de même qu’elles soient loin du portable au moment où il arriverait.
Eh oui, parce que sans trop de surprise, Gala finit par provoquer un accident de voiture. Elle n’est pas habituée à conduire une voiture qui ne soit pas automatique et s’embrouille trop avec sa fille pour regarder la route. Elle finit donc dans un tracteur. Gala sort ainsi de sa voiture en pleine campagne avec ses talons de citadine pour constater les dégâts – elle a renversé toute une cargaison de raisins au bord de la route. L’angoisse. Pour nous, c’est l’occasion de retrouver Santiago Cabrera, dans un rôle où il commence bien énervé. Le voir énervé est toujours un plaisir. Que ça se fasse en espagnol avec ces arguments improbables où Gala assure de ne pas l’avoir vu, c’était bien plus drôle.
Bref, je suis fan de cette ambiance estivale que vend la série : nous sommes paumés dans la campagne espagnole avec une Gala qui essaie de faire comme si elle n’était pas responsable de l’accident pour ne pas avoir à payer les réparations – et avec Kate corrigeant l’espagnol de sa mère aussi, c’est fun. En fait, elle tente même de s’enfuir, mais c’est pour mieux découvrir que sa mère s’est barrée.
Si la (grand)mère semblait avoir une démence plutôt légère jusque-là, on découvre que son état de santé est bien plus grave que prévu : Julia décide donc d’aller se baigner dans la rivière avoisinante, comme elle le faisait quand elle était plus jeune. Bon, plus jeune, dans le flashback, elle le faisait en étant nue avec un garçon se cachant sous l’eau pour éviter d’être surpris par sa sœur, mais vous voyez l’idée.
Le problème, c’est que dans le présent, elle ne reconnaît pas tout de suite Gala. Elle réussit tout de même à faire en sorte d’attirer sa fille et sa petite-fille dans la rivière avec elle – ce qui est un moment que Gala considère comme drôle avant de se rappeler qu’elle a le corps couvert de billets. C’est la première chose à laquelle j’ai pensée, moi. Bon, au moins, ça révèle à Julia et Kate que Gala a plein de thunes et est vraiment bizarre – avec Julia qui envisage même qu’elle soit une dealeuse de drogue, rien que ça.
La Muga
Après tout ça, les filles retournent à la voiture accidentée et retombent sur le fermier, qui est amusé de constater que leur voiture ne fonctionne plus. Malgré tout, il leur propose de les déposer en ville ; leur faisant remarquer au passage que Julia avait indiqué la mauvaise direction pour se rendre en ville. C’est parti pour la Muga.
La scène dans le tracteur était plutôt comique, en vrai, mais elle avait surtout pour but de nous révéler que comme par hasard le fermier a justement acheté la maison dans laquelle Gala souhaitait se rendre. Eh oui, la maison familiale n’est plus familiale. Là-dessus, le fermier dépose les trois filles directement à proximité de la maison de Mariona, la sœur de Julia.
Pour ajouter aux malheurs de la famille, il se met à pleuvoir des cordes. Bienvenue en Espagne, hein. Et évidemment, Mariona ne veut pas du tout entendre parler de sa sœur, claquant carrément la porte au nez de toute la famille. Allons bon.
De son côté, le fermier se rend en ville et annonce la perte de sa cargaison. J’ai tout de même du mal à comprendre pourquoi il affirme qu’il a perdu tous les raisins. Je veux dire qu’une grande partie soit écrasée, soit, mais que tout soit foutu ? Ce n’est pas tout à fait ça à mon sens. Bon, en tout cas, ça lui permet d’annoncer à une partie de la ville que Julia est de retour au moins.
Du coup, quand les filles arrivent en ville, elle paraît totalement déserte. C’est plutôt amusant de nous faire croire que Gala s’est tapée toute la route en talons. La situation est suffisamment désespérée pour qu’elle craque enfin quand sa fille lui ordonne de lui dire toute la vérité sur ce qui est en train de se passer. Il faut dire qu’il faudra être conne pour croire encore les mensonges de sa mère.
Gala révèle donc tout ce qu’il se passe à Julia et Kate et la famille la rassure comme elle peut. Cela se termine par un petit câlin familial et par une Julia qui assure qu’elle ne marchera pas beaucoup plus longtemps avec ses talons. Elles décident de se rendre ensemble chez Amat, le fermier, parce qu’il vit dans la maison familiale et que c’était la destination de base.
La maison
La demeure est absolument magnifique. En chemin, elles tombent aussi sur la fille d’une ancienne connaissance de Julia, que cette dernière détestait. Elle est la barmaid du coin et ne semble pas particulièrement apprécier la personne qu’était sa mère avant de mourir elle non plus, donc c’est déjà ça de pris. Elle leur indique le chemin pour la maison d’Amat, à laquelle les trois femmes se rendent bien vite – sauf que la maison est déserte à ce moment-là.
Bien sûr, Julia sait comment rentrer dans la maison fermée à clé et ne se gêne pas pour le faire. Cela ne pose pas problème aux trois filles de rentrer dans la maison, de se servir à bouffer et de s’installer vraiment dans la maison comme si de rien n’était, sans même parler à son nouveau propriétaire. Et après ça, Gala pense pouvoir parler calmement avec Amat ? Sérieusement.
Quand Amat revient finalement, je le trouve drôlement calme : il ne cherche pas à entrer de force dans la maison, il parle à son chien comme si de rien n’était et tente même de raisonner un instant avec Gala. Il est si calme.
Bien sûr, Amat fait aussitôt appel à la police, qu’il connaît bien, parce que c’est une petite ville. Le chef de la police du coin, Andreu, est toutefois l’ancien amant de Julia, celui qui se baignait nu avec elle. Il m’a bien fait rire. Il se met à parler en Catalan (ah merde, je vais ramer là, mais la réplique de Gala m’a tué) et cherche aussitôt une solution pour son ancienne amante. Il veut régler le conflit de manière la plus paisible possible, mais bon courage avec ces personnages, en vrai.
Julia accepte évidemment, se perdant au passage dans ses souvenirs, mais Gala refuse de les suivre gentiment. C’est ainsi qu’elles se retrouvent arrêtées et mises derrière les barreaux avec Kate et Julia. Bien la mère, bel exemple. Au passage, Julia annonce à sa fille qu’elle a pris le temps de cacher le fric et qu’elle ne devrait pas s’en inquiéter. Je trouve ça bien plus flippant, moi : sa mère perd la boule, hein.
Tout ça mène en tout cas au cliffhanger de ce premier épisode : les trois filles sont derrière les barreaux, Kate appelle sa petite amie et lui raconte ses mésaventures, mais sa petite-amie reçoit évidemment la visite des deux hommes de main qui veulent récupérer leur agent à peu près au même moment. Allons bon.
