Je retrouve bien ce que je pensais du livre : les pistes proposées sont intéressantes et donnent envie de s’y consacrer plus, de développer plein de détails et d’aller au bout de la réflexion. Ce n’est que rarement le cas, parce que le but est plutôt d’évoquer ces pistes, de laisser au lecteur (bon, téléspectateur) le soin de s’y consacrer et surtout, surtout, de faire avancer l’histoire. Ce n’est jamais qu’un roman. Certes, la série étend un peu le propos du livre, mais on en revient au même.
Spoilers
Le nouveau suspect affirme être le père de Kimmy.
Je veux ma fille, je veux ma petite fille.
C’est une fiction et il faut bien que ça se sente à un moment ou un autre. Ce nouvel épisode bascule donc dans un côté un peu extrême : le nouveau suspect, David Bouthier, affirme en effet qu’il est le père biologique de Kimmy. C’est gênant comme tout. La police sent bien qu’on se fout de sa gueule, et quand Mélanie assure que ce n’est qu’un vague type, une connaissance, ils comprennent que les apparences sont toujours plus importantes que tout pour elle. C’est dur, parce qu’avec l’enquête, les apparences vont voler en éclat.
Un test ADN permet de confirmer que ce qu’il dit en tout cas : David est bien le père. La nouvelle est annoncée à Mélanie, qui assure qu’elle préférait ne pas savoir et voulait rester dans le doute ; mais aussi à son mari. Il assure qu’il est le père de la gamine, parce que c’est lui qui l’élève depuis toujours. C’est sûr que ça doit être dur. Le problème, c’est qu’il ment à la police et que les enquêteurs s’en rendent compte : il avait déjà fait un test ADN trois mois plus tôt. Devinez qui va devenir le nouveau suspect des flics ?
Autrement, une grosse partie de l’épisode se concentre à nouveau sur Valentin et sur les conséquences de son arrestation. Valentin Lavalle, le type qui se déchaînait sur Mélanie et la harcelait en ligne, se sent bien con maintenant qu’il est relâché par la police et doit retourner au boulot dans son open space. Personne n’aimerait être à sa place, mais en même temps, bon, c’est le problème quand on trolle sur Internet et qu’on se croit à l’abri de tout parce qu’on est « anonyme ». Il est intéressant que la série développe son personnage, mais je trouve que ça aurait plus eu sa place dans le deuxième épisode.
Les médias s’acharnent sur lui en plus, le pauvre : ils interrogent ses collègues, ses voisins, ses camarades de classe ; ses parents sont harcelés. Bon, c’est schématique, mais je n’ai pas trop de doute sur le fait que l’emballement médiatique donnerait vraiment ça. Il se fait harceler, Valentin, il reçoit des colis horribles et… il décide de se couper les veines.
C’est assez con, en plus : son suicide paraît être une preuve de culpabilité alors que ce n’est pas le cas du tout. Il a juste voulu faire flipper Mélanie avec un montage audio de différentes vidéos Youtube. C’est facile, avec tout le contenu en ligne, mais le problème, c’est qu’on revient en arrière pour l’enquête. Six jours après la disparition de Kimmy, la police n’a aucune nouvelle et aucune vraie piste. Elle se ridiculise un peu et est maltraitée par les médias, désormais. Valentin ? C’est fini pour lui et on n’en entendra plus parler… C’est dommage de laisser autant de côté les conséquences pour ce personnage, sa famille, l’image des enquêteurs, etc. Une réplique bien sentie, une scène et c’est terminé. Explicitons la critique de l’emballement des réseaux tant qu’on y est et quitte à faire une série !
En parallèle de tout ça, la mère de Mélanie débarque chez elle pour soutenir sa fille. Elle est aussi insupportable que dans mes souvenirs et la soutient bien mal finalement ; n’hésitant pas à répondre aux médias pour enfoncer sa fille et lui reprocher de surexposer ses enfants. Sympa. La grand-mère ose s’étonner quand elle se fait virer de chez sa fille en plus !
La série propose aussi de nous présenter le père de la capitaine, mais tout cet aspect m’intéresse tout de même moins. On sent bien que la capitaine est très solitaire, on sent bien qu’elle est dérangée par la manière dont Mélanie est décomplexée de tout en sa présence.
L’épisode se termine par la police cherchant à arrêter le mari de Mélanie. L’enquête avance, donc, mais pas comme on le voudrait : le mari qui est le coupable idéal, c’est surfait. Mais eh, c’était ça aussi dans le roman.
