Suits LA – S01E01 – Seven Days a Week and Twice on a Sunday – 16/20

Eh, je crois que je suis tombé dans le piège tendu par NBC. Je n’étais pas convaincu du tout par la première moitié de l’épisode, qui retrouvait toutes les caractéristiques de la série d’origine les unes après les autres (musique, dialogue, ambiance, rythme… flashbacks, merde), en omettant le meilleur (le générique, pour l’instant au moins, et le casting). Pourtant, la deuxième moitié renverse bien la situation et promet un drama qui sera sympathique à suivre une fois qu’on connaîtra mieux les personnages. Le pari n’est peut-être pas mauvais, mais je me pose quand même la question de la diffusion à la semaine. On le sait que la série d’origine cartonne en streaming précisément parce qu’on peut enchaîner les épisodes… et ce n’est pas le cas de ce spin-off pour le moment !

Spoilers 

La firme de Ted et Stuart s’apprête à fusionner avec celle de Samantha, l’ex de Ted. Entre autres.

You have a lot of flaws, Ted, but you see me for who I am.

Que ça commence mal ! La série commence littéralement parce que je détestais le plus avec Suits : un flashback. Ainsi, en 2010, on découvre Teddy, le héros de la série (vais-je supporter de revoir Stephen Amell à si forte dose ?) menacer un homme pour s’assurer qu’il aille témoigner malgré le risque que ça représente sur sa vie. C’est selon lui la bonne chose à faire pour sa fille – qu’il promet de faire arrêter s’il ne témoigne pas – et pour le bien de la société… Seulement voilà, tout ça ne sert à rien : l’homme n’est pas convaincu que c’est une bonne chose pour lui de témoigner et il meurt aussitôt, tué dans une explosion.

Bref. 2010, Amell et des flashbacks avec filtre dégueulasse ? Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Malheureusement, il faut faire avec : les flashbacks sont répartis sur tout l’épisode et nous présente ce cas, avec l’homme qui meurt et Ted qui fait tout ce qu’il peut pour gagner son procès malgré tout, quitte à prétendre que l’homme est encore en vie en s’arrangeant avec son médecin. Allons bon. On nous vend aussi une Samantha qui n’a rien à voir avec celle de Suits et qui est sa petite amie, avocate également, et son père, avec qui les relations sont compliquées. C’est un avocat aussi et Ted ne veut surtout pas lui ressembler : il refuse donc, malgré son boulot, de défendre des criminels et veut absolument éviter de vider les prisons – il ne sera pas du genre à faire des crasses pour doubler et être le premier de la file.

Voilà pour les flashbacks qui hantent encore Ted dans le présent ; particulièrement l’explosion du début d’épisode. Ted se réveille alors. On découvre qu’il a donc des cauchemars de ce souvenir, quinze ans plus tard. Il a un fils autiste qui le réveille et s’occupe de lui. C’est un renversement de rôle intéressant. On note que Ted dort sur le canapé et qu’il a une vie personnelle plus développée en quinze secondes que la plupart des personnages de la série originale. Soit.

C’est étrange comme tout cette série. Elle reprend clairement tous les codes de Suits : la ville est différente, d’accord, mais les filtres de couleur sont les mêmes, la musique est la même, les costumes sont les mêmes, les dialogues se ressemblent tellement… mais les acteurs et les personnages sont différents. Difficile, donc, de savoir exactement qui est qui dans cet épisode. On a clairement des avocats prêts à tout pour avoir leur nom sur le mur, encore et toujours.

Est-ce que je vais aimer cette série ? Ce n’est pas gagné. J’ai l’impression que Suits introduisait mieux ses personnages. Pour l’instant, on rencontre toute cette nouvelle firme et ses protagonistes sans avoir les noms de chacun. C’est emmerdant. Il est immédiatement question de travail, alors que les connaître personnellement aiderait à mieux les connaître : un premier procès pointe le bout de son nez avec un homme accusé de meurtre et le potentiel que son affaire soit digne d’OJ Simpson.

Je me concentre donc principalement sur Ted : il se débrouille pour obtenir une certaine Dylan comme cliente avec l’aide de son pote Rick – mais il fait comme si Rick n’était pas son pote justement. Dylan voit Rick se battre pour elle, Ted lui promet monts et merveilles et voilà l’actrice qui signe avec la firme, malgré une fusion à venir. Oui, il est comme toujours question d’arrangements et de fusion qui posent problème, mais eh, Ted réussit finalement à obtenir ce qu’il veut. Soit. Il a sa propre Donna qui n’est pas à la hauteur de Donna, Roselyn. C’est inévitable de faire la comparaison entre les personnages, pas vrai ? Je suppose que cela fait de Ricky, avocat beau-gosse très pote avec Ted, un second Mike… Et Erica est une avocate en compétition avec Rick donc… Rachel ou Samantha, peut-être ?

Bien sûr, la série a son Louis aussi, même si le but n’est pas d’avoir un nouveau Louis, je sens que le barbu, Stuart, sera Louis. Stuart. Il veut parler de la fusion avec Ted, qui finit par accepter celle-ci, mais il a aussi l’intrigue la plus intéressante pour le moment : il cherche un témoin pour son client qui risque d’être accusé du meurtre de son partenaire, dans son propre jardin. D’ailleurs, juste après cette scène, on a eu droit au titre la série en gros à l’écran. Ils n’ont pas de générique ? Comment osent-ils ? On a la même montée en tension, mais pas de générique, juste un pauvre Suits LA. Tss.

Stuart et Ted sont donc les associés principaux de la boîte qui est sur le point de fusionner avec une autre. Ils bossent ensemble depuis 12 ans. Soit. Ted défend quand même son partenaire coûte que coûte, y compris face à Lester, l’homme qui a besoin d’un témoin pour être innocenté et qui n’a plus envie d’être représenté par Stuart, son avocat. Difficile d’être représenté par un avocat qui le pense coupable, apparemment.

Sans trop de surprise, Stuart s’avère malheureusement être un personnage terrible et horrible avec celui qui est supposé être son meilleur ami. La fusion ? Un leurre pour faire vider tout l’étage de sa firme et trahir Ted. Le but est clair : il récupère les avocats et clients pour sa propre firme, sans Ted, et Ted se retrouve sur le carreau. En théorie. En pratique, il a toujours avec lui Rick, qui lui reste fidèle, et il rencontre Amanda Stevens. Elle bosse pour lui depuis deux ans, gérant les procès pro-bono, mais il ne la connaît pas. Splendide. Elle est richissime mais bosse pro-bono, c’est beau. Elle refuse finalement d’aider Ted, parce que ça ne fait pas partie de leurs arrangements de base.

Ted se débrouille donc sans elle. Son but est clair : il doit récupérer les clients des avocats principaux qui sont partis de sa firme pour suivre Stuart. Afin de le faire, il se rend auprès de ce dernier pour lui faire avouer sa trahison – et l’enregistrer au passage. La raison de la trahison ? Stuart n’apprécie pas Ted, parce qu’il s’est foutu de lui devant toute la firme. Il a donc décidé de créer sa propre firme pour se venger. Logique. Il est assez con pour critiquer certains clients, par contre, et Ted peut donc se servir tout de suite de l’enregistrement.

Ted n’est pas le seul à avoir un coup d’avance, cependant : Stuart décide d’appeler Erica pour lui proposer un poste dans sa firme… mais dans six mois. Le but est clair : il veut une espionne au sein de la firme de Ted. Cela se comprend et il a un atout pour le faire : il propose un poste qui constitue une promotion qu’Erica ne peut prétendre avoir avec Ted, puisqu’il aura plutôt envie de la filer à Rick, un de ses meilleurs amis à qui il a déjà promis le poste. C’est gênant comme tout, mais cette scène a marqué la bascule pour moi : c’est là que je me suis rendu compte qu’on était dans une histoire prenante et à nouveau bien foutu comme à la bonne époque.

Oh, c’est simple et bien sûr que je suis prévisible, mais j’ai bien aimé, surtout que, du côté des personnages, j’ai pour l’instant surtout accroché au personnage de Rick. La veille, il a tourné le dos à Lia, une avocate bossant pour Erica et qui voulait désormais bosser pour lui. Celle-ci est un personnage que j’aime bien aussi, elle a la petite vibe Katrina (qu’est-ce que j’aurais préféré un spin-off sur Katrina montant sa propre firme à Los Angeles !) qui va bien. Elle est prête à tout pour monter en grade en tout cas : elle essaie donc de se débarrasser d’Erica en bossant pour Rick, surtout qu’il sera promu plus vite.

Quand ça ne fonctionne pas, elle n’hésite pas à trahir Erica pour de vrai, cette fois en racontant à Ted qu’elle est missionnée par Stuart pour espionner l’entreprise. Seulement voilà, quand Ted la confronte, on a un retournement de situation digne de la série d’origine : Erica révèle que sa vraie allégeance va à Ted, pas à Stuart. Elle testait simplement Lia, pour voir si elle pouvait avoir confiance en elle. Quant à la proposition de Stuart… Il est évident pour elle que Stuart l’a faite aussi à Rick qui, effectivement, a laissé une lettre de démission sur son bureau. Petit bâtard ?

Je ne suis pas sûr.  En vrai, Ted l’a engueulé la veille sans trop de raison et à présent il reproche à Ted d’être joyeux d’aider Lester, parce qu’il se consacre à un cas qu’il est supposé détester et mépriser juste pour sauver sa firme – Rick se barre donc avant de devenir lui-même quelqu’un qu’il n’aime pas. Merveilleux. C’est vrai que Ted est un personnage avec ses nuances : dans le passé, il se plaint de son père et refuse de défendre des criminels ; dans le présent, il prend le cas de Lester que tout accuse.

Au moins, tout ça fait qu’on aime Erica désormais. En théorie. En pratique, je n’ai pas encore décidé : j’ai le droit d’aimer les méchants de la série ou pas ? On enchaîne en plus sur une scène entre Erica et… sa mère ? Une femme plus âgée en qui elle a toute confiance, en tout cas. Cela lui permet de se confier sur la situation pour savoir qui choisir entre Ted et Stuart – et le conseil est de se faire confiance. Elle est vraiment présentée comme la vraie héroïne de cette série, j’ai l’impression : elle négocie donc une vraie promotion à Ted. La voilà nommée partenaire de la firme, même si elle sait que Ted lui préférait Ricky. L’honnêteté entre eux pourrait les mener un peu loin ; surtout qu’elle apprécie Teddy pour ce qu’il est et qu’elle tente d’accorder sa confiance à Lia malgré sa trahison récente. En même temps, elle trahit peut-être Erica, mais on peut facilement argumenter qu’elle le fait pour la firme… ce qui est plutôt positif ?

Malgré les déboires professionnelles, Ted a encore plein de choses à régler dans sa vie privée aussi. Il retourne voir son ex, Samantha. Il vient la voir au prétexte que son père est en train de mourir, ce que Roselyn a annoncé dès le départ en mode « je sais ce qu’il a fait, mais c’est ton père, il faut lui dire adieu » mais sa vraie intention est de comprendre sa trahison : c’est avec la firme de Samantha que sa firme à lui devait fusionner et c’est à cause de cette fusion et d’un accord qu’il signe permettant à Stuart de récupérer ses clients que Ted perd tous ses clients.

Il n’y a pas tellement d’alchimie entre Ted et Samantha, je trouve, j’espère que la série ne traînera pas trop sur ce couple. Bon, c’est le problème aussi de regarder une série dont je n’aime pas trop le lead, je suppose. Malheureusement, le lead est celui avec qui on passe le plus de temps, nous le voyons donc se rendre auprès de son père aussi. La tension est palpable, et pour cause : Ted reproche à son père, mourant désormais, d’avoir laissé son frère mourir et de ne pas être venu à l’enterrement. Son frère ? Un autiste également, comme son fils… qui n’est pas son fils mais le fantôme de son frère, avec qui il vit encore aujourd’hui donc. Son père ? Il le laisse mourir seul, s’en foutant pas mal de ce qu’il est. Eh ben, ça valait le coup de faire un aller-retour en avion de l’autre côté des USA, dis donc.

L’épisode se termine malgré tout sur un win relatif de Ted. Vraiment, c’est très relatif : il pique Lester à Stuart devant une juge ; et il assure qu’il plaidera non-coupable car il n’a pas commis de meurtre.

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