S’il y a de l’idée et que c’est clairement une série de qualité, je suis complètement perturbé par le rythme saccadé et la chronologie bien confuse. J’ai l’impression que les scénaristes ne peuvent pas raconter tout ce qu’ils auraient envie d’aborder, et qu’ils font donc avec les moyens du bord. C’est dommage car ça gâche une partie du potentiel de la série. Et aussi, quitte à inventer autant, autant proposer un boys band complètement fictif, quoi.
Spoilers
Salomé se laisse convaincre par l’idée d’un boysband français.
Le job, c’est d’essayer de faire de toi un artiste.
Moi qui voulais voir la série en une seule session de visionnage, j’ai l’air malin à revenir deux jours plus tard. L’épisode 2 commence par un premier anachronisme étrange pour une série qui semblait mettre du soin en saison 1 à ne rien laisser passer. Cela fait plaisir d’entendre Starlight dans une série, mais ce n’est pas la bonne période.
Allez, bon, passons : l’épisode commence surtout par Adel qui se rend voir Salomé pour ce qu’il pense être un entretien d’embauche plutôt conventionnel. Il est rapidement détrompé par une Salomé qui veut le mettre au sommet du Hit Machine. J’ai du mal à comprendre exactement comment tout ça fonctionne sur ce coup-là : ce n’est pas comme ça que le groupe a été monté, si ? J’ai du mal avec le fait que Salomé n’existe pas réellement, comme je le disais dans la critique du premier épisode.
Ainsi, là, dans le bureau de Salomé, il est question de monter le premier boys band français et c’est Adel qui lui propose l’effet pom-pom girl, en effectuant en plus la comparaison avec les boys band déjà connus. L’idée semble convaincre Salomé, même si elle paraît sceptique : elle a vu Adel danser, elle sait qu’il y a quelque chose à tenter. Ce n’est pas gagné quand même. Elle rappelle sa pote du premier épisode qui l’aide à fouiller dans toutes les cassettes de sa boîte pour trouver le hit de demain.
Si Adel est si désespéré qu’il accepte l’entretien avec Salomé et qu’il propose de monter un trio avec ses potes, c’est aussi et surtout parce qu’il a arrêté les cours et perdu sa bourse. Les petits jobs, ça ne permet de se remplir les poches. Il convainc apparemment sans problème Frank et Filip de le suivre. Franchement… Je suis sceptique. Le cliffhanger précédent nous présentait une agression homophobe violente qui est totalement éclipsée ici : Frank n’a même pas un petit bleu sur le visage pour nous rappeler ce qu’il s’est passé.
La chronologie n’est pas claire, en fait. On voit en tout cas le trio se rendre dans un appartement (celui de la pote de Salomé ?) où on leur fait entendre leur future chanson, sans paroles bien sûr. Le but est d’entendre ce qu’ils peuvent faire vocalement et disons que ce n’est pas gagné. Pour convaincre leur nouvelle coach vocal de continuer de bosser avec eux, les garçons proposent de bosser pro bono pour le mois à venir – même s’ils ne savent pas tous ce que ça veut dire. C’est triste.
Ils finissent par se mettre d’accord au resto – et on nous propose une petite scène comique avec Filip qui s’entraîne à être beau gosse dans les toilettes. C’était juste assez amusant, en vrai. Pourtant, Filip se rend vite compte qu’être star, c’est un job difficile : le lendemain, il doit en effet s’entraîner à la danse avec ses deux potes et la coach, qui fait donc aussi coach sportive et chorégraphe. Tout semble être monté tellement à l’arrache !
Filip est clairement le moins bon des trois, il est décidé de le laisser en arrière du groupe pour que ça se passe mieux pour lui. Il décide alors de retourner voir Michel : il lui raconte tout ce qui lui est arrivé avec la maison de disque, puis lui demande son aide. Rien que ça. Malheureusement pour lui, Michel ne semble pas trop disposé à l’écouter. Filip est obligé de lui confier son rêve de faire Bercy et de lui faire un petit discours sur la vie en banlieue qui n’est pas si simple. Ce qui est intéressant, c’est que Filip finit par s’énerver et que c’est ça qui plait à Michel : la rage lui permet d’être bien plus intéressant. Il y a clairement un jeu de séduction entre eux et Filip en est clairement ravi, parce que c’est lui qui le met en place. Michel finit par accepter de le revoir, lui proposant ses conseils, des livres et des citations pour l’élever, en échange de dialogue sur ses sentiments. Une vision de la jeunesse éternelle bien à lui.
Filip est clairement dépassé par contre : il se fait inviter à des dîners mondains plein de culture et où il a son rival bien à lui, peu ravi de voir Filip débarquer dans la vie de Michel. On sent la jalousie face à la beauté qui attire tant Michel et tous les autres invités. Michel sauce complètement Filip, et ça finit par mettre aussi mal à l’aise que les zooms trop fréquents sur le torse de Filip. Ce dernier se retrouve même avec une chambre à Paris !
Même si Filip est clairement le héros de la série, cette dernière se concentre enfin sur Frank dans cet épisode : on le découvre blessé au genou et boxeur. De son côté, Adel voit ses frères débarquer à son petit boulot. Tout ça est présenté à la va-vite, mais le sujet principal reste le boys band : on les voit s’entraîner des heures durant pour la danse, en parallèle de petits jobs, de dîners au restaurant, de soirées mondaines pour Filip (qui assure à ses potes que ce n’est pas que Michel et lui), de trajets en RER, etc. La vie semble beaucoup trop cool pour eux. Ils ne sont pas encore des stars, mais bossent pour le devenir.
Il reste un problème dans tout ça : ils n’ont pas encore de chanson. Salomé se démène tant qu’elle peut pour trouver un parolier, mais ce n’est pas si simple. Elle doit tout de même proposer son idée à Yann, celui qui menace de la virer. Il n’est pas convaincu du tout à l’idée de créer un boys band français, parce qu’il n’y a pas de marché. Voyant que tout est perdu, Salomé affirme que Daho est en train d’écrire des textes pour son boysband.
Si ça marche pour Yann, le problème, c’est que c’est un mensonge. Salomé s’en confie à Candice (tiens, elles vivent ensemble en fait ? Je n’ai rien capté), à qui elle demande aussi des textes. Le problème, c’est que Candice n’a pas envie, parce qu’elle a encore les boules que ses chansons et son album ne soient pas produits. Tout ça se termine par une réunion avec les garçons, où il est question de tout arrêter.
Adel tente bien de proposer ses paroles misérables, mais ça ne fonctionne pas. Le ton monte, parce que le trio n’est pas ravi d’être baladé pour rien depuis un mois et Filip nous improvise un petit « Partir un jour » qui commence déjà à fonctionner. C’est suffisamment bien pour que ça inspire des paroles à Salomé et Candice.
En parallèle, la vie continue à la cité : Adel apprend ainsi que son père fait une rechute (mais de quoi est-il question ?), tandis que d’autres dans les voisins s’inquiètent de ce que devient Filip habitant chez un monsieur. Tout est présenté trop vite, je trouve, parce que le focus est mis sur le boysband uniquement. Il faudrait comme pour la saison 1 une vingtaine d’épisodes pour que ce soit complet. C’est étrange : les scénaristes semblent vouloir nous raconter la vie du trio, mais n’en a pas le temps.
Au lieu de ça, on se consacre sur la chanson, donc. Candice finit par trouver les paroles qui sont un futur hit, très clairement.
Il reste à convaincre Yann, et ce n’est pas gagné. Il est très réfractaire à l’idée, ce qui pousse Salomé à le prendre en otage, littéralement, en l’empêchant de prendre son avion. Elle fait venir le trio à la maison de disque seulement une fois qu’elle a la clé de Yann dans la culotte (ils sont en roue libre les scénaristes !), et… ça se passe mal. Yann les reçoit mal, forcément, et n’est pas convaincu par ce qui semble être une audition désastreuse. Étrange construction encore pour cet épisode qui s’arrête de manière un peu abrupte, là-dessus.
