Gentleman Jack – S01E01

Épisode 1 – I Was Just Passing – 18/20
Ce n’est absolument pas, mais alors pas du tout, mon genre de séries, exactement comme je le pensais. Pourtant, le personnage principal porte vraiment bien la série et les thématiques sont originales, voire audacieuses par moment. Le rythme ne laisse pas le temps de se poser ou de se demander ce qu’on fait là, pas plus que la bonne musique ou les performances vraiment sympathiques des acteurs. Bref, j’accroche dès le premier épisode alors que je pensais avoir besoin de temps : c’est plutôt une très bonne surprise !

> Saison 1


Spoilers

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I think the only thing I’ve ever really been running from is the banal.

Pfiou, dès le premier plan, il n’y a aucun doute, on est en plein sur une série britannique, et on est en 1832, aussi. Très vite, il a fallu que je me mette les sous-titres quand même, parce que ça sentait l’accent de dingue et le vocabulaire un brin perché. Et ça n’a pas manqué, même si le début sur les chapeaux de roues aide bien : on assiste en effet à un accident de char, avec un enfant jeté par-dessus un mur assez haut, qui finit avec une fracture ouverte. Pour l’époque, c’est gênant.

Très vite, il est pourtant question d’Anne qui habite chez Miss Hobart, ben tiens. Bon, je sais déjà qu’Anne est l’héroïne et que la série a trouvé son public lesbien précisément grâce à cette héroïne, mais reste à voir si ce sera une fausse piste ou non. Il est question d’elle en tout cas parce qu’elle rentre d’Hastings après quelques temps loin de chez elle… et ça soule d’avance sa sœur qui se rend bien compte que sa sœur est le sujet principal de conversation, comme toujours, alors même qu’il vient d’y avoir un accident. Bon, au moins on sait ce qu’il en est.

Le générique est bref, mais vraiment sympathique, je trouve. Ca nous met dans l’ambiance au moins. Juste après, on se retrouve en ville avec l’arrivée remarquée d’Anne, car elle conduit comme une dingue. À bord de sa voiture tirée par des chevaux, il y a des gens peu fascinés par sa conduite, et notamment Eugénie, une femme de chambre française qui vomit aussitôt qu’elle met pied à terre. De cette scène, j’ai surtout noté que j’étais tout perturbé d’avoir un plan brisant le quatrième mur ou des mots de français auxquels j’avais du mal à accrocher, mais je n’ai pas vraiment eu le temps de m’en formaliser. Et bizarrement, je me suis dit que ça allait me plaire.

Marian n’est pas ravie de revoir sa sœur et elle lui fait sentir, mais celle-ci est tellement cassante avec tout le monde. C’est plutôt une bonne chose, son ton cassant n’étant pas pour autant froid, ça aide à la rendre intrigante. Et ça ajoute aussi de l’humour quand on la voit passionnée par la médecine, à table, alors qu’il est question d’une autopsie d’un crâne d’un jeune homme mort. Marian adore l’idée.

Du côté du rythme, on est donc sur quelque chose de beaucoup plus vif que je ne l’imaginais avec de la musique entraînante. C’est plutôt chouette. Sinon, le personnage d’Anne est rapidement dessiné : elle est un caractère à part, c’est très clair, et elle n’hésite pas à faire le travail qui est normalement celui des hommes ; à savoir aller récupérer un loyer. Je n’ai pas tout suivi à cette intrigue pour le moment, mais il est question pour Anne d’aller faire le travail de Briggs, qui a une jambe bien infectée.

Quand elle rentre enfin chez elle, Anne prend le temps de s’occuper de la santé d’un cheval, Percy, montrant à nouveau un goût certain et des connaissances pour la médecine (et ça ne semble pas bon signe pour le cheval), avant de se prendre rapidement la tête avec Marian, lui reprochant de faire les tâches d’un homme, ce qui fait jaser à Halifax… un peu comme ses relations possibles avec les femmes, Marian n’étant pas bête et comprenant bien la relation qui unissait peut-être Anne et Miss Hobart.

Face à sa sœur, Anne ne montre pas vraiment ce qu’elle ressent, ni la moindre trace de faiblesse, mais on sent immédiatement qu’il y a quelque chose à creuser. Et Anne le lit dans un journal absolument illisible pour nous, puisqu’elle écrit de manière codée. Un flashback nous montre alors que Miss Hobart lui a brisé le cœur en se promettant à un homme, Donald. Ce mariage brise complètement Anne… qui se fait, dans le présent, réconfortée par sa tante, qui n’est pas pour autant au courant de tous les détails. Bien. Tout va si vite.

Dans le présent, Anne se rend avec son père pour récupérer son argent, alors que celui-ci lui conseille de se tenir à l’écart du business de charbon dont elle veut pourtant bien se mêler. Ce faisant, elle tombe sur le père du petit garçon du début d’épisode, alors on sent bien que ça finira par jouer sur la saison. On verra bien… En attendant, Anne parvient à gérer les affaires avec une main de fer : elle force un homme, Sowden, à payer le loyer qu’il lui doit – mais il n’a pas tout l’argent nécessaire. Si celui-ci la menace, ça n’a aucun sens et ça ne terrifie pas vraiment Anne, qui n’hésite pas ensuite à virer un locataire âgé qui, selon elle, ne fait pas fructifier sa terre. D’un coup, elle est moins charmante, Anne !

Juste après ça, elle prend un rendez-vous avec un homme qu’elle espère être capable de la remplacer à la tête des affaires, puisqu’elle envisage déjà de repartir à l’autre bout du monde. Bref, elle a l’héritage de son oncle, que son père n’est pas capable de gérer, et ça l’arrange bien de trouver quelqu’un, Washington, qui pourrait faire attention à s’assurer que ses affaires fructifient bien, y compris en ce qui concerne le charbon.

Après tout ça ? La famille reçoit la visite de Mrs Lawton, qui bien qu’elle soit mariée est aussi et surtout une amante d’Anne. Je vais finir par m’y perdre, moi. Après un repas de famille, Mrs Lawton, qui appelle Anne Fred couche donc avec elle avant de lui conseiller de se marier à un homme… ce qui n’est pas dans ses intentions.

En effet, bien en avance sur son temps, Anne espère se marier avec quelqu’un qu’elle aime, et passer ses soirées avec. Le problème, c’est que Mrs Lawton est déjà mariée, elle, et qu’elle nous fait une analyse du personnage fort intéressante : pour elle, Anne passe son temps non à voyager comme elle le prétend, mais à fuir ; et notamment à fuir les situations sentimentales douloureuses dans lesquelles elle se place, comme avec Vere Hobart. En plus, il est évident que le monde la voit comme quelqu’un de bizarre, mais pas assez comme la personne intelligente qu’elle est. C’est en tout cas assez fou qu’une série historique, et s’inspirant de la réalité en plus, propose ce genre de scènes, parce que ça sonne sacrément moderne comme conversation… Vraiment, Anne est en avance sur son temps.

On découvre par ailleurs qu’une certaine Miss Walker est malade. Elle voit donc un médecin qui ne se doute pas du tout de ce qui ronge la jeune femme, orpheline et possédant une fortune… quand il apparaît évident qu’elle va être un love interest pour Anne Lister (pure supposition, si ça se trouve je me plante complètement). Disons que son excitation d’entendre parler du retour d’Anne ne trompe pas spécialement.

Pourtant, Anne n’a pas du tout envie de la revoir, parce qu’elle a gardé le souvenir d’une fille stupide. Pourtant, voilà Miss Walker, sa tante et son oncle (qui s’occupent d’elle) débarquant spécifiquement pour voir Anne Lister.

L’alchimie entre les deux actrices est absolument dingue dès le départ. Enfin, dès qu’Anne se retourne vers Miss Walker en tout cas. J’avais peur de me tromper, mais la manière dont Anne lui jette un regard en parlant de son « sexe » (au sens de genre) ne laisse aucun doute sur l’intrigue à venir. Et c’est plutôt cool car toute la scène est faite de rapprochements entre elles ; et d’Anne qui envoie paître, quasi-littéralement, le docteur Kenny qui voulait la draguer.

Elle lui demande donc d’aller checker la santé de son cheval qui est bien mourrant et qu’elle devra abattre elle-même, faisant à nouveau le job d’un homme… mais pas avant d’avoir eu un débat avec ses invités et plus particulièrement avec Marian sur une loi qui interdit spécifiquement le droit votes aux femmes.

Oh, et pas avant, non plus, de nous avoir confié en voix-off qu’elle était bien intéressée par Miss Walker (tu m’étonnes) qui, bien qu’elle ne soit pas d’un rang assez haut à son goût, compense largement par sa fortune et sa très claire attirance pour elle. Eh bah ! L’épisode se conclue donc par Anne qui rend visite à Miss Walker, et on ne l’a jamais vu autant sourire durant tout l’épisode, alors ça pue déjà l’amour et la drague, je vous le dis !

Par ailleurs, puisque l’on revoit ensuite Eugénie en train de vomir, on comprend vite qu’elle est enceinte. Elle s’en confie à l’ancienne femme de chambre d’Anne, Elizabeth, qui s’occupe aussitôt d’elle, en lui conseillant toutefois de ne pas en souffler un mot à sa maîtresse si elle espère ne pas se faire virer. La série aborde de manière intéressante la thématique de l’homosexualité, puisqu’on apprend par Eugénie qu’Anne connaît les travers humains comme elle a couché avec des femmes. Bim. Cela ne plaît pas trop à Elizabeth d’entendre Eugénie raconter ça… Heureusement, elle le fait en français, elle peut sauver ainsi les apparences. Eugénie ? Elle est enceinte du jeune mort dont Anne a adoré voir le cerveau, alors son intrigue n’est vraiment pas joyeuse.

Loin de tout ça, on retrouve aussi le petit garçon de la première scène qui reçoit la visite de Thomas, le fils de Sowden (le locataire menaçant) lui offrant un sifflet. C’est un bon cadeau puisque le petit garçon s’est enfermé dans un mutisme gênant.

Sur ce, je n’ai plus qu’à aller envoyer un message à Poluss pour la rassurer : je lui ai dis que je commençais la série ce soir, elle doit forcément avoir une part de stress en espérant que j’aime bien (ou alors elle est partie se coucher pour ne plus y penser ?). C’est heureusement le cas, même si je ne suis pas sûr d’enchaîner la série aussi vite que je le pensais. Un épisode par un épisode, ce n’est pas si mal finalement, parce que le rythme est effréné et qu’il y a beaucoup de choses à digérer. Ca ira peut-être mieux maintenant que je connais l’univers, cela dit.

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2 commentaires sur « Gentleman Jack – S01E01 »

  1. Je sais pas par où commencer aaaaaah.
    Je me suis tellement retenu de te dire pour le quatrième mur parce que c’est vraiment LE truc qui m’a scotché en premier quand on découvre Anne !! Et moi aussi les premiers mots en français je me suis dit « HEIN ? » 😂 je crois même que je suis revenue en arrière.
    Il y a plein de commentaires que j’ai envie de faire mais ça concerne aussi un peu la suite donc je me tais mdr.
    Oui, l’alchimie entre les actrices est dingue. L’histoire du casting est un peu comme celle de Chyler et Floriana, l’actrice qui joue Anne était déjà choisie et quand Sophie Rundle est rentrée dans la pièce pour le casting de Miss Walker, elle a su instantanément que ce serait elle. J’adore ce genre d’histoire, c’est tellement fou de voir autant d’alchimie entre deux personnes qui se connaissaient pas du tout avant. Et du coup pour leur première scène ensemble, je la trouve excellente, de sa façon de lui passer devant sans se retourner au départ à la manière dont elle se rapproche d’elle au fur et à mesure, et en plus ça colle bien à la personnalité d’Anne (surtout vu ce qu’elle dit de Miss Walker juste avant).

    Et alors pour la conclusion, figure-toi que je suis allée me coucher mais du coup j’arrivais pas à dormir tellement je voulais connaître ta réaction mdrrrr.

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    1. Ben écoute, ouais, son petit regard et le « Must be my driving », ça a complètement pris sur moi :’)
      Oui, j’ai beaucoup aimé l’écriture et le jeu de la scène de la rencontre, le retournement en mode « oh dis donc tiens, tiens, tiens » ou le rapprochement pour la protéger du docteur, c’était top.

      I knew it !

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