Épisode 8 – Are You Still Talking ? – 18/20
La série propose une fin de saison très solide, mais je n’en attendais pas moins. Elle aura su rester de qualité constante tout au long de ses huit épisodes et aura su me charmer grâce à sa qualité d’écriture sur laquelle je ne suis pas près de manquer d’éloges. Concrètement, le style incisif d’Anne Lister fait tout le charme de la série, mais il est très clair que tout repose sur ses épaules de toute manière. Et c’est tant mieux !
> Saison 1
Spoilers

Sometimes, often, a good friendship is better than a marriage.
Ce dernier épisode repart sur une heure complète d’épisode, mais nous fait comprendre dès le départ qu’il n’a pas pour autant l’intention de trainer en route. Fidèle à elle-même, la série poursuit son rythme insoutenable et ses multiples scènes voyant Anne mener une vie tout de même sacrément épuisante.
Ainsi, Anne commence l’épisode par une lettre écrite à sa tante, qui permet de nous resituer chronologiquement bien après l’épisode précédent. On ignore complètement le cliffhanger, ce qui est plus que frustrant, pour savoir que finalement Anne passe son voyage avec Miss Ferrall, qu’elle ramène à Copenhague une fois que celle-ci a refusé de se marier à un russe de vingt ans son ainé.
Même si nous n’avons pas de vraie introduction pour elle – elle fut mentionnée rapidement dans l’épisode précédent – Miss Ferrall semble bien plaire à Anne, d’autant qu’elle cerne bien vite la personnalité de notre héroïne, ainsi que ses problèmes sentimentaux. La tante est toute heureuse d’avoir des nouvelles de sa nièce, cela dit, et la lecture de la lettre permet à la série d’enchaîner bien vite tout en nous faisant découvrir une fois de plus le style incisif, particulier et si appréciable d’Anne.
Malgré son voyage d’exception – et ses déceptions touristiques – Anne n’en reste pas moins inquiète de l’état d’Ann, dont elle sait uniquement qu’il a empiré.
Elle a en effet reçu une lettre de sa sœur (celle d’Ann) à Paris avant de partir. Un mois plus tard, quand elle arrive à Copenhague, elle espère donc de meilleures nouvelles de son amante, en vain. Il faut dire que Miss Walker passe désormais tout son temps à contempler l’océan. La pauvre n’a pas de chance aussi, avec son beau-frère qui est odieux à continuer d’inviter encore et encore Alexandre dans l’espoir qu’elle l’épouse.
Il faut dire qu’il n’est pas dupe le beau-frère, et qu’il a bien compris qu’elle était obsédée par Anne. Il refuse de suivre les conseils d’Anne et s’est clairement débarrassé de la lettre avec son adresse à Copenhague, tout en faisant en sorte que sa femme n’écoute pas les conseils qu’elle donnait. L’avantage, c’est au moins qu’Ann ne tente plus de se suicider, préférant désormais brûler son dessin d’Anne, pour mieux l’oublier, j’imagine.
Ce n’est pas gagné cette affaire ! L’avantage, c’est toutefois que sa sœur n’a pas envie qu’elle se marie avec Alexandre, parce qu’il est clair qu’il n’est pas ce qu’il prétend être et qu’il n’est pas parfait pour elle. J’ai un tel élan d’affection pour sa sœur : elle est géniale à avouer enfin à Miss Walker qu’Anne a écrit il y a plus de six semaines avec de bons conseils que son mari ne veut pas prendre en compte.
Mieux encore, elle propose aussitôt à Ann de retourner à Crow Nest au plus vite, avant d’être forcée à accepter un mariage qu’elle ne veut pas. Pour Ann, ces informations changent tout, en plus, puisqu’elle imaginait être abandonnée par Anne depuis tout ce temps. Elle cherche donc un moyen de rentrer chez elle, et envoie une lettre expliquant qu’elle a peur que le Capitaine Sutherland en veuille simplement à son héritage.
Anne étant à Copenhague, les Priestley organisent aussitôt son retour, évidemment. Ils essaient de le faire en l’absence de Sutherland, mais ce n’est pas si simple. Ou alors si : même quand il arrive, Ann prend la décision de le confronter et de lui expliquer clairement et aussi calmement que possible qu’elle a décidé de rentrer chez elle. C’est excellent de la voir s’affirmer enfin avec des décisions claires et un regain d’énergie clairement provoqué par le fait qu’elle sache qu’Anne tient encore à elle, malgré tout.
Ah, ça donne presque envie de vivre une relation aussi forte. Presque, parce que merci mais non merci la distance et les mois sans nouvelle, hein. Quelle horreur, le passé ! Je m’éloigne de la critique, là, cela dit. Pour y revenir, donc, Ann peut ainsi dire au revoir à sa sœur et demander à revoir au plus vite le docteur Belcombe, alors que les Priestley découvrent sa tentative de suicide, tout en insistant pour dire que ce soit une bonne chose qu’Anne soit si loin en Europe. S’ils savaient, pendant qu’ils jouent au meilleur jeu du monde (avec le meilleur mot, possible, franchement), ce qu’il en était en fait d’Anne !
De son côté, Anne passe un joli voyage, c’est déjà ça, et elle a des looks absolument sublimes et splendides. Elle passe aussi une bonne partie de son temps à écrire à Shibden, pas qu’à sa tante – dont la santé se dégrade, mais elle se dit juste fatiguée de toute l’énergie d’Anne, mais aussi à son père, histoire de le tenir au courant des différentes affaires en cours à Halifax. D’ailleurs, Mr Washington galère un peu et tout se passe plutôt mal pour les puits de Charbon.
Quand je parle de joli voyage, je tiens à dire tout de même qu’Anne rencontre la reine et est invitée à un bal d’anniversaire tout en blanc. Oui, elle quitte enfin son deuil de la rupture qui date d’il y a 17 ans parce que la reine le lui demande. Si tout n’est pas rose pour autant dans la vie d’Anne, surtout qu’on lui demande si elle a eu des nouvelles de son amie en Ecosse, elle prend tout de même le temps de danser au bal, avec une femme. Ah, Anne Lister, toujours les c… ovaires de se faire remarquer partout où elle passe !
Elle envoie donc une autre jolie lettre sur ce bal royal où elle était invitée, mais la réponse qu’elle reçoit en retour n’est pas celle qu’elle attendait. À Shibden Hall, sa tante adorée approche de sa dernière heure. Bien sûr, elle ne voulait pas l’inquiéter, mais Marian et le médecin ne le voient pas de cet œil. Ils envoient donc une lettre aussitôt à Anne, avec tout le jargon médical comme il faut. C’est tout aussi rapidement qu’Anne décide donc de rentrer chez elle à Halifax au plus vite, traversant pour cela une tempête maritime peu réjouissante et pas mal de nausées.
Elle refuse de s’arrêter en chemin, malgré tout, prenant bien des risques pour rentrer au plus vite auprès de sa tante qui… se porte comme un charme, parce que son état s’est amélioré. Elle s’énerve donc après le médecin qui n’y est pour rien, le pauvre, parce qu’elle a risqué sa vie, et celle de ses serviteurs. D’ailleurs, la série ajoute encore et toujours de l’humour, avec Eugénie vomissant en arrivant à Shibden Hall, sans être enceinte pour autant.
Une fois de retour, Anne n’a donc pas le temps de voir sa tante qu’elle est de nouveau confrontée à bien des problèmes : il y a donc l’histoire du médecin à engueuler, mais aussi celle des puits de charbon, avec des travaux se passant mal et un accident qui met sa situation financière en péril. En effet, elle risque fort de perdre Shibden, comme elle a fait son prêt dessus, et son père qui a tout compris n’est pas ravi du tout à la perspective de devenir SDF.
Anne enchaîne les mauvaises nouvelles, se rendant même sur place sans prendre le temps de se changer. La bonne nouvelle, c’est toutefois qu’Ann est retour à Crow Nest. À peine arrivée, et ravie d’y être, elle décide de se rendre elle-même à Shibden Hall pour obtenir l’adresse d’Anne à Copenhague et mieux découvrir qu’elle est de retour elle aussi à Halifax.
Ann se rend donc aussitôt auprès d’Anne, lui racontant le mariage misérable de sa sœur pour justifier son silence. Très vite, Anne lui ment en disant avoir passé tout son temps à penser à elle, chaque fois qu’elle fermait les yeux. OK, c’est une exagération plus qu’un mensonge, mais bon, on l’a vue coucher avec d’autres quoi.
Qu’importe, je viens gâcher le romantisme d’une jolie scène où Ann avoue à Anne qu’elle est enfin prête à se marier avec elle, à lui dire oui, mais un vrai oui cette fois, avec tout ce que ça engage, y compris vis-à-vis d’un détour par l’Eglise. C’est chouette, non ? Alors qu’Anne raconte avoir rencontré la reine du Danemark et rend enfin le sourire à Miss Walker, la série nous propose un très joli baiser entre les deux femmes. Concrètement, je doute que ce genre de baiser soit possible historiquement parlant, parce qu’elles sont quand même en extérieur et prennent un risque fou, mais le plan est superbe, alors ça me va bien !
L’épisode n’oublie pas pour autant l’intrigue des Sowden, avec le frère du père qui débarque. L’oncle Ben est surpris d’apprendre que son père est parti aux États-Unis. OK, d’accord : l’épisode oublie complètement cette intrigue, mais à ce stade, on s’en fout tous, non ? Je ne comprends pas ce que c’est venu faire là pour ce que ça apportant. La saison se termine en tout cas par le mariage entre Thomas et Suzanah, alors qu’Anne et Ann décident de se marier, en prêtant serment à l’église et en enfilant une bague chacune.
C’est une bien jolie fin pour la saison, qui aurait même pu être une fin de série : on assiste à ce double mariage, même si je cherche vraiment l’intérêt de celui de Thomas, commençant à culpabiliser du meurtre de son père là. Et son beau-père découvre que l’oncle n’a jamais écrit que son frère partait aux Etats-Unis, alors c’est la galère, là. On suivra ça en saison 2, j’imagine.
La dernière scène est toutefois réservée à Anne et Ann qui n’ont jamais paru aussi amoureuses qu’après leur mariage où elles ont la meilleure scène et les meilleures répliques, particulièrement quand Ann demande à Anne de ranger sa montre. Ah, l’amour est dans les petits détails et les sourires, clairement.

EN BREF – J’ai enfin terminé la série ! Je l’aime beaucoup et ça se voit dans mes notes, mais j’ai eu énormément de mal à la regarder, parce que son rythme est vif, haché, parfois un peu étrange à insister sur des intrigues aussi vite oubliées… Oui, mais ! Les répliques sont géniales, le style d’Anne Lister porte la série vers le meilleur à chaque fois et ça permet d’oublier bien vite les défauts de la série pour se laisser conduire par elle.
Finalement, c’est donc un petit coup de cœur, surtout pour un drama historique – tout ce que je déteste, donc ! Un truc que je trouve dommage sur cette saison 1, c’est que les carnets du personnage principal, et donc son style et son code, sont un peu laissés de côté alors qu’ils auraient pu faire l’objet d’une intrigue plus passionnante que celle d’Eugénie.
Cela dit, mieux vaut que j’arrête de critiquer alors que j’ai passé de bons moments devant la série, chaque fois que j’arrivais à me plonger dedans. C’est une série qui demande de l’énergie et qui peut rapidement épuiser, surtout quand on fait de longues critiques comme moi, mais eh, j’ai hâte de découvrir la saison 2 quand elle verra le jour !

> Saison 1
WordPress:
J’aime chargement…