Salut les cinéphiles,
C’est une semaine décousue, mais rien qui ne m’empêche de vous parler de quelques films vus récemment et encore en salle, je crois. Je ne suis pas sûr et je n’ai pas le moyen de vérifier, mais on va partir du principe que oui. En salle, malheureusement, je n’ai pas l’occasion pour le moment de voir Dune ou Boîte noire, mais si elle se présente, je ne manquerais pas de vous le faire savoir. Mon objectif du week-end sera plutôt de dormir, regarder mes séries et… travailler en fait, car je suis en arrêt au moment où vous lisez ces lignes (rédigées il y a quelques jours, chut) mais bon, il faut bien que je rattrape mon retard.
Bac Nord
Détour dans la vie de policiers marseillais confrontés au trafic de drogues dans les cités des quartiers nords.
Je suis partagé, mais le film a fait tellement parler de lui que je ne pouvais pas ne pas le mentionner au moins sur le blog après l’avoir vu. Si je suis partagé, c’est parce que je suis inégalement convaincu par le jeu d’acteurs. Certains sont géniaux (j’ai aimé la relation flic/dealeuse}, d’autres m’ont paru franchement moins dedans. Du côté du scénario, c’était dans l’ensemble sans grande surprise du côté des rebondissements, mais j’ai trouvé que c’était en revanche très bien amené.
Le parti pris fonctionne totalement : on est plongé dans la vie de flics de la Bac Nord, tiraillés entre les convictions, la nécessité de remettre de l’ordre pour donner un sens à son métier et la réalité du terrain et des moyens alloués à la protection des civils. Un service public en perdition donc, et des flics qui se retrouvent à jouer avec les règles et faire tout ce qu’il faut pour parvenir à l’arrestation désirée.
Le message du film est toutefois peu clair, et je comprends largement pourquoi et comment il a pu être récupéré par l’extrême-droite : sincèrement, le film parle d’insécurité sans montrer de vraies solutions et les pistes ouvertes laissent libre court à l’imagination la plus nauséabonde. Bref, vous aurez compris qu’il est loin d’avoir gagné mon cœur, ce film. La comparaison avec d’autres est inévitable et, pour le coup, j’ai préféré largement Les Misérables puisque le film tentait de montrer les deux côtés de la situation, sans jamais rien justifier.
Ici, au contraire, nous n’avons qu’un côté auquel nous raccrocher, et l’acharnement que subissent les héros ne permet pas vraiment la prise de recul. Eux non plus ne peuvent pas prendre ce recul, et c’est important de nous le montrer, mais ça leur donne par moments des airs de héros américains increvables et à la moralité sans faille… alors que c’est forcément plus compliqué que ça. Inspiré de faits réels, déformé par une fiction qui ne parvient pas à faire passer un message clair. Au fond, en une question comme en 500 mots : quel est le but ?
Malignant
Une jeune femme à la vie pourrie se retrouve étrangement connectée psychiquement à un serial-killer sanglant.
Un film d’horreur dont je ne sais encore rien en entrant dans la salle au cinéma, j’ai l’impression que ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Le nom du réalisateur est présenté comme un gage de qualité, alors j’y suis allé les yeux fermés et… uh ?
Je n’ai pas aimé le film, pour plein de raisons. J’ai passé un bon moment, en revanche, parce que le divertissement est là et la construction du film est sympa, avec un concept qui marche bien et est surprenant. Le problème vient alors de l’écriture, avec des moments incohérents au sein même du concept. J’ai aimé les personnages et l’humour parodiant clairement certaines situations de films enfin, j’espère que c’était volontaire), avec des échanges de répliques ridicules très savoureux.
Cela dit, si j’ai bien aimé le moment que j’ai passé devant ce film, la résolution est rapide et m’a sorti de ce que j’étais en train de regarder : j’aurais aimé une fin un peu plus développée et surtout plus cohérente avec ce qui venait de se passer immédiatement avant. En plus, on ne va pas se mentir, j’ai deviné la fin et l’ultime rebondissement bien avant sa révélation, ce qui casse toujours un peu l’entrain.
Bref, c’était un film très sympathique, mais je ne suis pas sûr que ça vaille le coup de le voir en salle… Il mérite toutefois d’être vu pour son méchant qui ne manquera pas de traumatiser certaines personnes, je pense. C’est très particulier comme concept quand même (mais ça marche !)…
Run
La vie d’une mère célibataire qui s’apprête à voir sa fille handicapée par de nombreuses maladies quitter le domicile pour se rendre à la fac. Sauf que la mère est interprétée par Sarah Paulson.
Allez, tant que j’y suis, j’en parle parce que dans le genre « j’aurais aimé une fin plus développée », celui-ci se place là : j’ai détesté le rebondissement final, non pas tellement pour son contenu, mais pour son manque de logique dans le choix des informations que l’on nous donnait. J’aurais aimé d’autres choix, mais bon, je n’ai jamais écrit de films, tant pis pour moi.
Concrètement, nous avons affaire ici à un thriller plutôt efficace, malgré quelques scènes qui sont trop dans l’excès pour être parfaitement crédibles… mais allez, ça passe dans l’esprit du film. L’esprit ? C’est-à-dire que l’on retrouve au casting une certaine Sarah Paulson, et elle nous fait du Sarah Paulson tout du long. Elle est toujours une excellente actrice, mais ça a, il faut bien le reconnaître, quelque peu cassé les surprises du film. Je la connais trop pour tomber encore dans les pièges tendus par le scénario… J’ai quand même été surpris par certains choix, et je trouve ça franchement chouette d’avoir un film dont la grande majorité des personnages est féminin. C’était cohérent et ça fonctionnait, ça m’a offert un bon moment et, pour le coup, celui-là, j’aurais trouvé sympa de le voir en salle. Ah, un dernier point étonnant : j’ai trouvé partout un synopsis qui ne raconte pas ce qu’il se passe dans le film, mais autre chose ? C’est bien la première fois que ça m’arrive !