Épisode 1 – The Auguries – 17/20
La série nous propose un nouveau labyrinthe – ou une nouvelle pelote de laine à démêler – c’est certain. J’ai beaucoup aimé retrouver l’ambiance de la série et ses acteurs, mais ça semble pour l’instant manquer d’ambition dans l’histoire. On ne retrouve pas tout le monde, et c’est gênant. Comme en saison 3, par contre, la direction artistique de l’épisode est au top, que ce soit pour le visuel ou le son. Cela joue toujours beaucoup dans mes appréciations, je crois, et la scène finale ne contredit vraiment pas cet argument.
Spoilers
William recommence à faire de la merde sept ans après la saison 3. Sauf qu’on sait que ce n’est pas William.
Is this up to me or did you write this too ?
Cette saison 4 commence sans même nous proposer un récap des précédentes, ce que je trouve un peu abusé avec la complexité de cette série. En plus, l’épisode ne dure que 54 minutes, ça n’aurait pas coûté grand-chose de nous remettre trois minutes de résumé pour entrer dans l’ambiance – ou pour confirmer qu’on regarde la bonne série.
Le début nous montre en effet un homme dans une baraque de dingue, avec un flingue à portée de main, le costard qui va bien et la réunion d’hommes d’affaire qui s’ensuit. La vie typique du type détestable, en vrai, on est dans le cliché de l’homme d’affaire américain. Il s’inquiète du rachat des villes par un homme qu’on ne connaît pas, mais qui s’avère rapidement être William. Evidemment. Il a pris un sacré coup de vieux, je trouve.
Il se pointe en plein désert à bord d’un engin dont je ne connais pas le nom, mais qui semble avoir remplacé l’hélicoptère dans ce futur proche. Nous suivons toute la réunion qui suit avec l’homme d’affaire du début. William lui révèle rapidement au cours de la visite d’un barrage qu’il souhaite tout racheter. Même quand l’homme indique que ce n’est pas à vendre, William affirme qu’en Amérique, tout s’achète.
Je crois qu’il a raison. Pourtant, l’homme d’affaire n’a vraiment pas envie de lui vendre à lui le barrage. William ? On sait bien qu’il s’agit d’un robot, mais on ne nous le rappelle pas en début de saison. Par conséquent, tout ça semble bien détaché de la série, jusqu’à ce que William affirme vouloir acheter le barrage pour retrouver ce qu’elle lui a volé il y a huit ans. Bon, tout ça est encore lié à Dolores alors.
L’homme du cartel – parce que finalement, c’est un cartel – rentre chez lui sans avoir vendu ses terres à William, mais avec une promesse de celui-ci : il cèdera le lendemain son barrage à William sans en toucher le moindre profit. Chez lui, il découvre plusieurs mouches un peu partout, ce qui ne l’inquiète… puis un immense essaim de mouches au plafond. Tout ça me fait un point du Bingo Séries, parce que bien sûr, l’homme est embêté par les mouches.
La série reprend alors le lendemain : l’homme se réveille et se rend auprès de ses boss pour leur transmettre le message de William et les tuer. Euh ? On avait dit que ça ne rapporterait rien de donner les terres le lendemain, pas que ça tuerait tout le monde. Pourtant, clairement William n’a aucun scrupule : il récupère le contrat vendant le barrage pour absolument rien et laisse l’homme du cartel se suicider. Bon, la nanotechnologie est toujours au point si quelques mouches sont capables de faire un truc pareil.
Il est ensuite temps de retrouver le générique si génial de la série. Si la musique reste toujours la même, le générique nous offre la surprise de nouvelles images. J’ai essayé de ne pas trop les décortiquer pour le moment, mais ça nous confirme que le robot n’est plus au cœur de l’intrigue. Au contraire, on est désormais sur les liens entre chacun, avec des hommes coincés dans des bulles en fin de générique.
Après celui-ci, il est l’heure de retrouver Dolores dans un appartement hyper moderne qui donne bien envie de vivre dans le futur – ou dans le passé, parce que Dolores se réveille exactement comme en saison 1. C’est entêtant cette image et cette manière de se raccrocher au passé. Par contre, faut m’expliquer : Dolores est donc en vie ? Et elle vit avec une femme qui l’appelle Christina. Et Christina est harcelée au téléphone, avec aussi l’impression qu’elle est espionnée en permanence. C’est gênant comme tout pour elle, et sa colocataire veut la faire sortir plus de l’appartement pour qu’elle reprenne confiance en elle.
Pourtant, avec son look hyper badass, elle devrait déjà avoir confiance en elle franchement. Le monde a donc bien évolué depuis le chaos de la fin de saison 3 : la vie semble avoir repris son cours dans une ville futuriste hyper travaillée. Buildings immenses, espaces verts partout, voiture du futur, masque covid pour une figurante (ah ??), open space repensé pour l’entreprise Olympiad où Christina bosse. Eh, ça donne envie d’y vivre !
En plus, à Olympiad, elle écrit des histoires qui prennent vie immédiatement sur un hologramme, ça donne trop envie. Cela dit, si ça donne envie, les histoires que Christina raconte ne plaise pas à son boss – du tout. Il en a marre des histoires à l’eau de rose et il garde Christina uniquement parce qu’elle a écrit auparavant une histoire qui se terminait bien mal pour un type perdant tout et harcelant une femme.
Le problème, c’est que c’est apparemment ce qui a déclenché le harcèlement dont elle est victime : un homme lui laisse des messages vocaux pour lui dire qu’elle détruit sa vie avec son jeu. Etonnant.
Le soir, Christina rentre chez elle et reçoit un appel de Maya voulant vérifier si elle est bien en chemin pour la fête prévue. Pas de bol, Christina, tu vas devoir t’y faire : ta coloc est vraiment aux petits soins avec toi.
Oui, mais : Christina entend ensuite du verre se briser à proximité, et ça l’inquiète suffisamment pour se rendre sur le balcon de l’appartement. Ici, elle trouve un pot de fleur brisé – le bruit entendu – et un symbole labyrinthique, forcément. Elle raconte la première partie à Maya quand elle se rend à une soirée speed dating avec elle. Reste à savoir si on peut vraiment faire confiance à Maya ou non – et à savoir qui est Dolores exactement quand elle joue à Christina.
Son rencard semble se dérouler à peu près bien – elle explique son travail au type, et son travail reste passionnant en vrai. Elle est scénariste, oui, mais pour les personnages secondaires dans les jeux, les PNJ, les personnages qu’on ne peut interpréter… Tu m’étonnes qu’elle trouve la vie déprimante après ça ; et après son rencard où le type lui propose de prendre des cachets pour soigner sa dépression. Franchement, le type sait parler aux femmes, ça se voit. J’ai éclaté de rire tellement c’était ridicule.
Pas aussi ridicule que les appels qu’elle reçoit encore, avec un type qui insiste pour dire qu’elle est en train de détruire sa vie et qu’elle doit absolument tout arrêter afin qu’il ne le fasse pour elle. Il parle aussi d’une tour, et Christina raccroche… pour mieux retrouver l’homme, Peter, en train de l’attendre devant chez elle. J’aime beaucoup l’intrigue qui se développe là, même si ça reste surprenant pour la série de prendre cette direction : les personnages que Christina invente sont en fait des gens qui subissent ce qu’elle invente. Cela ne leur plaît pas.
Peter agresse donc Christina, mais se fait finalement casser la gueule par un autre type avant que les deux ne disparaissent sans crier gare. Le lendemain, Peter la rappelle pourtant depuis le toit de l’immeuble en face pour… mieux se suicider ? Avant de le faire, il demande toutefois à Christina si c’est son libre-arbitre qui le fait se suicider, ou si c’est l’écriture de la scénariste qui provoque cela. C’est une bonne intrigue après tout le délire d’Incite, mais ça vient donc encore d’une grande compagnie.
L’épisode se termine pour Christina au moment où elle commence à écrire une nouvelle histoire sur une fille qui cherche quelque chose pour remplir le vide de sa vie. La série marque vraiment des points avec cette scène toute bête, voire niaise, grâce à la musique qui l’accompagne et au montage qui nous fait le lien avec les autres intrigues au même moment. Oui, il y a d’autres intrigues pour l’épisode tout de même, il n’y a pas que cette fin stupide que personne ne veut entendre et ce cliffhanger improbable où depuis la rue, Teddy est en train de l’observer. Teddy ? Allons bon. J’en suis à me demander si on est de retour dans un parc, déjà.
Loin de la ville, nous retrouvons ainsi Maeve dans ce qui ressemble à un chalet à la montagne – ou au moins dans la forêt. Une fois de plus, elle est obsédée par le souvenir de sa fille à Westworld. Pour elle, nous avons droit à quelques flashbacks nous rappelant la vie franchement compliquée qu’elle a eu au cours des trois premières saisons.
La fin de saison 3 nous la laissait à promettre un futur heureux à Caleb, futur dans lequel il pourrait être qui il veut. Malheureusement, ça ne se semble pas être le futur que les scénaristes lui réservaient : des flashbacks semblent indiquer que Caleb est mort dans une autre opération de destruction avec Maeve. Euh ? Embêtant de nous tuer le personnage comme ça. Les souvenirs douloureux finissent par couper le courant de la cabane… et des alentours.
En effet, le surlendemain, Maeve se rend faire ses courses habituelles pour mieux apprendre que des amis à elle seraient passés vingt minutes plus tôt. Elle achète aussitôt une hache pour se protéger et retourne à la cabane. Sur place, un commando armé est clairement à sa recherche. Cela ne l’impressionne pas tellement, forcément.
Elle met au point un piège pour faire exploser sa voiture grâce à ses talents de sniper et déjà blessé certains des hommes à sa poursuite. Elle est en terrain connu et a un sacré avantage sur eux. On comprend donc qu’elle n’a aucun mal à les tuer et à prendre le dessus. La hache ? Elle finit par s’en servir contre leur chef histoire d’obtenir quelques informations supplémentaires. Elle découvre donc que la panne de courant est ce qui fait qu’on l’a retrouvé bien vite, et elle explique qu’elle n’aime pas bien l’idée après sept ans à ne déranger personne.
Comme le chef était un robot, elle lui arrache la tête et récupère bien vite les données de son « cerveau ». Grâce à cela, elle découvre que c’est William qui est à sa recherche. Il n’en faut pas plus pour qu’elle se décide à cramer sa cabane. Tu m’étonnes.
De son côté, Caleb n’est pas mort comme le flashback semblait le suggérer – ou alors c’était vraiment un flashback et j’ai oublié un bout de la saison. C’est entièrement possible. En tout cas, il est encore en vie, c’est pourquoi on le retrouve une fois de plus en ville, à bosser comme il le faisait en début de saison 3 : il est à faire quelques travaux sur le toit d’un immeuble, avec un collègue complètement débile. Ce dernier n’est pas fan des émeutes de la fin de saison 3 parce que selon lui, Incite ne disait pas ce quelqu’un allait/pouvait être, mais ce que quelqu’un était déjà. En quelques répliques, les scénaristes nous font donc comprendre que la lutte de la saison 3 est loin d’avoir été aussi simple qu’il n’y paraissait. Bien sûr que les extrémistes ne la vivent pas de la même manière ; bien sûr que c’est remis en question.
Une autre scène nous fait suivre l’entraînement au tir d’une petite fille par… Caleb ? Il est désormais papa d’une petite Frankie qui a sept ans. Ah. Et ça doit être un anniversaire particulier, parce que sa femme lui rappelle que malgré la journée compliquée, c’est bon, la guerre est finie, il faut s’en remettre. Tout cela ne me dit rien qui vaille.
En tout cas, une chose est sûre : Caleb est parano. Il entraîne sa fille à tirer au flingue, il est toujours aussi fort lui-même quand il s’agit de tirer et il s’inquiète dès qu’il entend du verre brisé (décidément !) en-dehors de chez lui. Au point d’aller chercher un flingue caché chez lui, oui. Intrigant tout ça. Sa femme arrive heureusement à le calmer… mais peut-on lui faire confiance ?
Je ne sais pas trop. Elle fait ensuite une crise à Caleb parce qu’elle se rend compte que leur fille se met à prétendre avoir elle-même un PTSD. Pire que tout, elle se met à craindre que Caleb ne soit pas flippé à l’idée d’une guerre, mais plutôt qu’il a envie d’y revenir. La dispute entre les parents réveille en tout cas Frankie, qui s’inquiète ensuite d’entendre un autre bruit en-dehors de la maison.
Cette fois, il s’agit bien d’un raton laveur fouillant les poubelles… mais elle fait tomber son ours en peluche par la fenêtre. C’est une erreur grossière, mais tout va bien finalement : il y a bien un homme qui veut parler à Caleb en lui tirant dessus, sauf que l’homme se fait finalement tuer par Maeve.
Eh oui, l’intrigue nous fait déjà le lien entre Maeve, Caleb et William. Finalement, ce que craignait Caleb est bien sur le point de recommencer : William veut lancer une nouvelle guerre, reste à savoir exactement laquelle, et il va devoir reprendre du service. La femme de Caleb comprend bien que la guerre n’est pas finie finalement, et que oui, son mari n’est pas juste parano. Il doit donc quitter sa famille quelque temps – mais la femme a juste peur qu’il se fasse tuer. Ce n’est pas vraiment comme s’il avait le choix si William en est à envoyer des assassins chez lui…
Caleb laisse toutefois quelques hommes pour protéger sa famille avant de faire équipe avec Maeve. Elle n’est pas trop partante et elle le lui dit, mais elle part tout de même avec lui, sachant que la prochaine cible de William est un sénateur en Californie. La suite au prochain épisode probablement.