The Last of Us – S01E09

Épisode 9 – Look for the Light – 15/20
Difficile de ne pas avoir le sentiment qu’une partie de l’épisode est bâclé, parce que tout le dilemme moral du jeu est finalement condensé sur le dernier acte et que l’action est beaucoup mise de côté pour y parvenir. L’épisode n’en reste pas moins efficace du côté du scénario. En fait, je comprends ce qui a fait le succès du jeu, mais j’ai plus de mal à comprendre le succès de la série. Je ne crois pas qu’elle apporte beaucoup plus – avait-elle vocation à le faire ? Pas sûr.

Spoilers

Ellie et Joel arrivent enfin au bout de leur périple… mais ne sont pas au bout des surprises pour autant.

« People are making apocalypse jokes like there’s no tomorrow. » Too soon?

Oh quel plaisir, putain ! Cet épisode commence par l’erreur devenue classique et habituelle de nous introduire un nouveau personnage dont on ne sait rien et dont on suit la vie sans vraie explication… mais comme ce personnage est joué par Ashley Johnson que j’adore (brillante dans Dollhouse, Avengers et seul intérêt de Blindspot pendant beaucoup trop d’épisodes, je vous interdis de me contredire), j’étais heureux.

C’était super plaisant de la voir jouer dans la série en plus, parce que je savais évidemment qu’elle avait prêté sa voix à Ellie dans les jeux vidéos. Partant de là, quand on la voit débarquer enceinte dans le dernier épisode de la première saison, on devine assez vite vers quoi on se dirige. Sans surprise, elle est donc enceinte jusqu’au cou d’une petite Ellie ; et c’est vrai que les deux actrices se ressemblent un peu en vrai.

L’accouchement est assez original, parce qu’il est expéditif et se fait pendant une attaque de zombie. Elle s’isole comme elle peut dans une grande maison vide et comme on est avant générique, on savait déjà qu’il s’agissait d’un flashback. Un infecté débarque dans la baraque et s’en prend violemment à cette pauvre femme qui accouche. Le personnage d’Ashley Johnson parvient certes à s’en débarrasser d’un bon coup de couteau… mais c’est trop tard : elle a été mordue à la jambe. J’imagine que c’est une piste d’explication pour l’immunité d’Ellie.

Après le générique, on en revient théoriquement au présent. Ce n’est pourtant pas le cas. On suit quelques Fireflies qui s’approchent d’une maison à l’abandon. Pour le savoir, il fallait reconnaître Marlene… Heureusement qu’elle est jouée par une actrice de Station 19 (et qui jouait d’ailleurs le même rôle dans les jeux), parce que sinon, j’aurais été perdu : cela fait quelques semaines que nous ne l’avons plus vue et elle n’a pas tout à fait le même look.

Le but de ce changement est probablement de la rajeunir. Bref, toujours est-il que Marlene est celle qui retrouve Anna, la maman, et Ellie dans une chambre de cette maison abandonnée. Anna protège Ellie autant qu’elle peut, en vraie maman : elle ne lui donne pas le sein, craignant de la contaminer, et assure qu’elle a coupé le cordon ombilical AVANT de se faire mordre. C’est faux, bien sûr, mais je comprends sa décision pour s’assurer que personne ne s’en prenne à sa fille.

Anna demande également à Marlene de s’occuper d’Ellie, de l’emmener en sécurité, le tout après l’avoir tuée. Oula, ma phrase est alambiquée, mais évidemment, je parle de tuer Anna, pas Marlene. C’est un flashback fort du côté de l’impact essentiel, mais je trouve qu’il aurait fait un excellent début de série – ou de saison 2. Pas sûr de comprendre l’intérêt d’un tel flashback à ce moment-là.

Quoiqu’il en soi, il arrive à sa fin quand Marlene finit par accepter de tuer Anna et de s’occuper d’Ellie. On peut alors en revenir au présent, où Joel et Ellie trouvent une énième boîte de conserve. Alors qu’on avait laissé Joel quasiment blessé à mort, on le retrouve suffisamment en forme pour marcher sans avoir besoin de soutien. Bref, il s’est remis de sa blessure et les deux personnages se mettent à marcher sur l’autoroute, reprenant un périple vers un hôpital inconnu, périple plein de conversations vide d’intérêt.

Ils arrivent finalement en ville, où ils décident d’inspecter un building. Abandonné, forcément. J’avoue que je n’ai pas bien compris l’intérêt de leur fouille, mais eh, ils semblent chercher des vivres. Evidemment, ça permet aussi de souligner qu’Ellie est encore en état de choc suite à l’épisode précédent. Cela ne l’empêche pas d’être encore impulsive, hein : elle abandonne donc Joel derrière elle quand elle aperçoit quelque chose qui lui donne envie de courir dans tout un immeuble abandonné et à moitié détruit. Elle lui balance même une échelle à la gueule, c’est dire.

Ce qui la fait courir comme ça ? Joel ne le voit pas, mais il se sent forcé de la suivre en courant, pour la protéger au cas où. Finalement, il s’agit contre toute attente (pour quelqu’un n’ayant pas joué au jeu) d’une… girafe. Je ne sais pas trop comment elle a pu la voir de là où elle était, ni comment la girafe s’est retrouvée là, à plusieurs étages du sol en théorie.

Pourtant, depuis une terrasse de l’immeuble, on voit que la girafe est bien au niveau du sol et à l’extérieur. Elle n’est pas seule, d’ailleurs : il y a plein d’autres girafes qui se promènent dans une ville abandonnée. Tout en contemplant cette magnifique vue, Joel rappelle à Ellie qu’ils ne sont pas obligés d’aller vers cet hôpital dont ils ne savent rien : ils peuvent aussi retourner chez Tommy, pour se protéger.

Cela n’intéresse pas tellement Ellie : après tout ça, elle veut aller au bout du voyage, et une fois qu’ils y seront, continuer de suivre Joel. C’est mignon tout plein cette relation père/fille qui s’est établie entre eux en quelques épisodes, mais ça me donne quand même l’impression qu’une grande partie de leur relation s’est installée hors écran.

Pour compenser ça, les scénaristes décident que cet épisode doit voir quelques conversations entre Joel et Ellie, et des conversations bien profondes. On découvre donc ainsi que c’est Joel lui-même qui s’est tiré dessus et a raté son coup : il voulait se suicider parce que Sarah était morte et que le monde sombrait dans le chaos, avec des campements militaires de fortune pour soigner les gens. Bon, ça n’a pas marché bien longtemps cette affaire et aujourd’hui, Ellie et Joel sont au milieu de ruines pour avoir cette conversation lourde de sens et d’émotions, où Joel sous-entend que c’est Ellie qui lui a permis de se remettre vraiment de la mort de Sarah. Mouais, il est resté des années avec Tess sans connaître Ellie, tout de même.

Après un moment d’émotions, rien ne vaut quelques blagues du livre d’Ellie pour passer à autre chose. Malheureusement, ils sont interrompus ensuite par des militaires qui débarquent derrière eux et les attaquent sans prévenir, évidemment. Ils se font donc avoir à défaut d’être prudents, ce qui est un peu un comble après avoir traversé le pays.

Joel se réveille ensuite dans une chambre d’hôpital – celui-là même où ils comptaient se rendre. C’est cool pour eux, non ? Eh bien, non. Certes, Marlene est là pour assister au réveil de Joel, mais elle a une mauvaise nouvelle à lui annoncer : Ellie est déjà préparée pour sa chirurgie. En effet, elle est bien un remède potentielle à l’épidémie : elle a du cordyceps qui pousse en elle depuis la naissance et qui fait croire aux champignons qu’elle est déjà infectée, la rendant ainsi immunisée à l’infection.

Il suffirait donc de lui retirer ce cordyceps du corps, d’essayer de le reproduire en laboratoire et d’en donner aux gens pour l’immuniser. Franchement, c’est ce qu’on appelle un « long shot », mais pourquoi pas ? Il faut bien tout tenter face à une épidémie comme celle-ci. Le seul problème, c’est que le cordyceps pousse dans le cerveau et donc que les médecins s’apprêtent à charcuter le cerveau d’Ellie.

Marlene a beau être toute gentille avec Joel et lui assurer qu’elle lui est redevable, elle lui explique tranquillement qu’elle a prévu le meurtre d’Ellie, tout de même. C’est gênant. Il n’a pas envie de laisser faire ça comme ça, parce qu’il la voit tout de même comme sa fille. Malheureusement, il ne fait pas le poids face aux militaires et face à la détermination de Marlene, qui est tout de même bien dérangée elle aussi par le fait qu’elle est en train de briser la promesse qu’elle a faite le jour de la naissance d’Ellie.

Pourtant, elle reste suffisamment déterminée pour se décider à laisser repartir Joel avec un simple couteau : elle ordonne à ses hommes de le lâcher au milieu de l’autoroute et de le tuer s’il tente quoique ce soit en chemin. Ils ne le font pas quand Joel s’arrête pour regarder les panneaux de l’hôpital et demander son chemin. Eh, c’est un point du Bingo Séries, ça ! Il était temps que la série arrête de se foutre de ma gueule et de me narguer avec des presque points.

L’épisode avance en tout cas assez vite ensuite : Joel parvient sans surprise à maîtriser les deux gardes qui l’escortaient – oui, oui, seulement deux – et à les tuer. Il part ensuite à la recherche d’Ellie tout aussi déterminé que l’était Marlene : il nous bute tous les Fireflies présents sans la moindre difficulté.

Oui, sans la moindre difficulté : désolé pour tous les joueurs qui ont probablement galéré sur ce niveau du jeu ; là, toute la scène d’action est limitée à un montage musical de Joel tuant l’un après l’autre les gardes. C’était assez efficace je dois dire, niveau représentation, on est pas mal, c’est prenant… Mais ce n’était pas de l’action pure pour autant. Encore un épisode qui se passe d’action, donc.

Finalement, Joel atteint le bloc opératoire où le personnel médical s’affaire autour d’Ellie, inconsciente comme l’avais promis Marlene. Joel n’hésite pas à tuer le chirurgien qui n’avait pas demandé grand-chose et cherchait juste à comprendre ce qu’il se passait. Bon, après, il y a de fortes chances pour que le chirurgien ne soit pas du côté de Joel, c’est clair. On parle tout de même d’un remède à une épidémie mondiale, qui a tué à peu près toute l’humanité et continue de le faire… Evidemment qu’on est prêt à tuer une adolescente pour sauver le plus grand nombre.

C’est un joli dilemme final pour Joel après cette saison, et une bonne question éthique qu’on peut tous se poser : jusqu’où irions-nous pour la survie de l’humanité, et qu’est-ce que ça donnerait si on était aussi impliqué que Joel ? C’est basique comme questionnement, mais c’est ce qui a fait le succès du jeu – et c’est un dilemme efficace. Je comprends le choix de Joel qui est de sauver Ellie à tout prix… mais je comprends aussi celui des Fireflies, prêts à tout pour sauver le monde.

D’ailleurs, une fois que Joel a sauvé Ellie du bloc opératoire, Marlene le résume bien quand elle prend en joue Joel et Ellie dans le garage de l’hôpital : elle rappelle à Joel qu’il condamne Ellie à vivre dans un monde suffisamment cassé pour la tuer à tous les coins de rue. Selon elle, il n’est pas trop tard pour tout réparer – et surtout pas trop tard pour laisser Ellie faire son choix.

Marlene baisse son arme, Joel hésite… et puis Ellie se réveille à l’arrière de la voiture de Joel. On comprend assez vite que Joel a tué Marlene, et puis on nous le montre. Pauvre Marlene. C’est la seule personne dont Ellie demande des nouvelles quand il lui assure que l’hôpital a été attaqué par des raiders – et Joel ne lui répond pas, ce qui en dit long. Il fait le choix de mentir à Ellie sur ce qu’il s’est passé, assurant que les médecins n’ont rien su faire après plusieurs tests sur Ellie.

Il confirme aussi qu’il y a des dizaines d’autres immunisés et qu’elle n’est pas si exceptionnelle que ça, après tout. Je ne pense pas qu’Ellie puisse croire si simplement Joel, mais ça fonctionne bien comme conclusion : il fait tout pour la protéger, quitte à lui mentir pour s’assurer qu’elle ne fasse pas le choix du suicide. Et une fois que c’est fait, il lui promet de la ramener à la maison.

Joel et Ellie reprennent donc la route à bord d’une voiture qui finit par tomber en panne, à cinq heures à pied de leur destination. Pas grand-chose pour eux. Joel a plein de choses inutiles à raconter à Ellie, la comparant à Sarah. Alors qu’ils approchent de la ville, Ellie décide d’avouer à Joel l’identité de la première personne qu’elle a eu à tuer : Riley évidemment.

La conclusion de la saison est alors là : Ellie demande à Joel de lui jurer qu’il lui a dit la vérité sur ce qu’il s’est passé à l’hôpital. Joel prend alors la décision de mentir à Ellie, ce qui est tout de même bien frustrant, surtout qu’elle lui fait entièrement confiance et décide de le croire. C’était un peu abrupt comme fin – surtout parce que le montage de l’épisode ne laisse pas une seconde avant de passer au générique de fin.

Je ne suis pas entièrement surpris par cette fin qui est bien plus fermée que ce proposent bien des séries : le jeu était censé être terminé après tout… mais je m’attendais quand même à une sorte de cliffhanger ajouté par les scénaristes, parce qu’on sait déjà qu’il y aura une saison 2 (qui divisera elle-même le second jeu en deux, en plus, parce que toujours plus). Il n’en est rien – pas même une petite scène post-générique à se mettre sous la dent.

Bon, ben, à dans deux ans pour la suite.

EN BREF – Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé la série, mais en tout cas, j’en attendais sûrement plus. Je suis partagé : certaines scènes étaient épiques et vraiment superbes à tous les points de vue, surtout visuellement parlant ; les acteurs sont géniaux et il y a des moments prenants – suffisamment pour comprendre l’engouement autour du jeu. Cependant, la série a bien des longueurs, qui semblent souvent être les ajouts des scénaristes, et ça, c’est dommage.

Pour ne rien arranger, j’ai aussi à mon actif plus de dix ans dans l’univers de The Walking Dead et ça m’a laissé sur la désagréable impression d’avoir du réchauffé parfois. J’imagine que c’est inévitable sur deux franchises à l’histoire un brin similaire, mais ça n’a pas empêché que je décroche de certains épisodes, surtout quand on nous rajoutait des personnages qui, de toute manière, ne pouvaient pas survivre.

J’imagine que ça fait bien écho au titre de la série, après : à moins de s’appeler Joel ou Ellie, vous êtes destinés à mourir dans cette série. Ce sont les derniers d’entre nous.

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The Last of Us – S01E08

Épisode 8 – When We Are In Need – 16/20
Le schéma de la série commence à être trop répétitif après seulement huit épisodes, ce qui n’est tout de même pas idéal. L’avantage, c’est que l’histoire qu’ils adaptent est vraiment bonne, portée par un duo de personnages excellents et des scènes d’action rares, mais efficaces. On y ajoute de beaux décors et le tour est joué.

Spoilers

Ellie croise le chemin d’hommes dangereux alors qu’elle chasse pour Joel.

Yeah but maybe that’s God’s will.

Quand paraîtra cet article, un nouveau podcast de 42 minutes sera sur le point d’être enregistré : si vous le lisez au moment de la parution, RDV dans une heure, car on y parlera de The Last of us, justement. Par contre, moi, ça veut dire qu’il a fallu que je sacrifie deux heures de mon week-end pour terminer la saison – au détriment des derniers épisodes de la franchise Grey’s Anatomy. Autrement dit, ça partait mal pour cet épisode, qui commençait déjà avec une petite aversion de ma part.

Une fois n’est pas coutume, l’épisode nous proposait en plus de s’intéresser longuement à la vie de survivants de l’apocalypse en plein blizzard. Cela aurait pu être intéressant pour nous… si on avait eu une vraie introduction de ces personnages avant ou si on savait quel était l’intérêt de nous montrer un homme – David – apparemment assez cruel avec ses hommes, et avec une petite fille qui vient de perdre son père. Il a tout de même un ami, James.

Non, vraiment, autant le dire tout de suite : je n’ai pas du tout accroché à ce début d’épisode. Je ne doutais pas que ça finirait par avoir un lien avec le reste de la saison, mais je n’accroche pas trop à ces manières de faire : ça avait déjà été le cas en début de saison en plus et ça commence à vraiment me taper sur le système. Frank, Bill, Henry, Sam, Kathleen… Cela fait beaucoup de passages pour peu d’intérêt à long terme.

BREF. On reprend ensuite l’intrigue de Joel et Ellie, et on ne va pas se mentir : je suis là pour ça. J’aime bien Ellie, à défaut de supporter vraiment Joel, donc ça m’a fait plaisir de la voir venir en aide à Joel comme elle pouvait. Elle se retrouve à devoir tout gérer seule, et ce n’est pas évident : entre la blessure de son daddy d’adoption et la bouffe.

Ellie se rend donc seule à la chasse et on sentait bien que ça allait déraper pour elle. Evidemment, elle se retrouve confrontée assez vite à James et David. Voilà, il fallait bien que l’introduction serve à quelque chose, mais la vérité, c’est qu’elle ne sert quand même à rien. On aurait pu rencontrer ces personnages à ce moment-là, ça aurait été très bien.

J’ai tendance à me perdre beaucoup dans ma manière de résumer ces épisodes, tout de même. On va dire que vous êtes venus lire mon avis plus que le résumé, de toute manière. Ellie chasse donc une biche qui n’a rien demandé et qu’elle arrive à tuer, mais ce sont James et David qui retrouvent en premier l’animal. Ils espèrent l’embarquer sans que personne ne les remarque, mais bien sûr, Ellie les repère bien vite.

J’ai bien aimé le marchandage qui se met aussitôt en place : Ellie est assez maligne pour désarmer les deux hommes avant qu’ils ne comprennent qu’ils ont affaire à une adolescente seule. Elle ferait mieux de ne pas écouter du tout David, parce qu’il a une tête qui ne m’inspire pas confiance, mais j’avoue que le David est malin : il donne son prénom et celui de James pour éviter de se faire tirer dessus, puis sympathise avec Ellie en lui proposant de faire un échange. Il a besoin de bouffe pour sa communauté, alors il lui propose ce qu’elle veut en échange.

Ce qu’elle veut, ce sont des médicaments pour lutter contre l’infection qui touche Joel, évidemment. Elle envoie donc James les chercher, puis continue de papoter avec David. Je ne le sens vraiment pas ce type, il a des yeux qui sentent bons le psychopathe et un discours religieux qui ne me dit rien qui vaille dans une série apocalyptique.

La série ne traine pas trop dans la révélation, heureusement : James revient rapidement dans la cabane où Ellie et David s’abritent, avec les médicaments, mais aussi avec un flingue qu’il braque sur Ellie, la soupçonnant d’avoir tué Alec, le père de la gamine du début d’épisode. Ce n’est pas exactement vrai : c’est Joel qui l’a tué. En effet, David révèle qu’il fait partie du groupe des attaquants d’Ellie et Joel. On cherche encore à comprendre vraiment pourquoi ils les ont attaqués, hein, mais bon, l’essentiel, c’est qu’Ellie parvient finalement à s’en tirer.

C’est inattendu : David demande à James de baisser son arme et donner les médicaments à Ellie, et il la laisse s’enfuir. On sent bien qu’il a une idée derrière la tête, mais pour l’heure, Ellie se contente d’aller donner son médicament à Joel… Comme elle peut (mal, mais bon). De son côté, David rentre dans sa communauté et leur assure qu’il ira arrêter Joel le lendemain, pour le traduire en justice.

Sa fille – Hannah – a une vision de la justice bien particulière, espérant aussitôt la peine de mort. Si David est un gros connard qui la frappe, j’ai au moins aimé sa réaction qui le suppose anti-peine de mort. Il croit en Dieu, il est au moins logique de ce point de vue-là. Les scénaristes aussi semblent suivre leur propre logique, avec un épisode qui traîne ensuite en longueur, pour le plaisir de le voir traîner en longueur. J’imagine inévitablement que s’il est si important de les voir en galère de bouffe à cause de l’hiver interminable ET de les voir manger de la viande rouge, c’est parce que ce n’est pas simplement de la bouffe qu’ils bouffent – c’est de la viande humaine. Nous verrons bien.

En attendant, Ellie continue de s’occuper de Joel. Au matin, des oiseaux qui s’envolent à proximité du quartier où elle a élu résidence lui annoncent la présence d’ennemis à sa recherche. Bien sûr, ça ne manque pas, mais David et James sont en plein débat pour décider de laisser en vie Ellie.

Ellie, oui, son cheval, non. En essayant de les éloigner de Joel, elle attire trop l’attention sur elle. James peut donc tirer sur son cheval, puis être à ça de la tuer, parce que c’est ce qu’il voulait, pour ne pas avoir une bouche de plus à nourrir. Si je comprends son point de vue, tout le délire religieux qui s’impose dans la série comme ça m’a un peu blasé plus qu’autre chose. En plus, je n’ai eu aucun doute sur la survie ou non d’Ellie. C’est un peu le problème quand on n’a que deux personnages principaux et qu’il y en a un qui est à peine capable de tenir un couteau : on comprend vite qui ne risque pas d’y passer du tout.

Ellie est donc ramenée dans son campement par David, alors que Joel continue de se défendre comme il peut. Même blessé à mort, il est encore capable de tuer un autre type. Décidément, Joel se fait plein d’amis sur la route, c’est indéniable. Il réussit ensuite à attaquer un deuxième homme en le prenant par surprise. Son but ? Prendre des otages pour en savoir plus sur Ellie et sa nouvelle localisation maintenant qu’elle a été enlevée.

La torture est efficace apparemment : il obtient vite des informations de la part de l’homme qu’il torture. Ensuite, il le tue, devant le deuxième qui n’a donc rien à dire, mais qui se fait tuer aussi. Heureusement que Joel était clairement mourant quand Ellie l’a abandonné : là, il est de nouveau en pleine forme. Vraiment.

Au campement de David et James, Ellie se réveille finalement dans une cage. Elle est en prison – après tout, elle a tiré sur des gens depuis son cheval. Elle se retrouve toutefois bien coincée dans sa cage – mais aussi de manière imagée : elle ne peut plus venir en aide à Joel et elle est donc toute seule pour trouver un moyen de s’en sortir et de le soigner.

Alors qu’elle essaie de s’enfuir, elle se rend soudainement compte qu’au beau milieu de la cuisine dans laquelle elle est, il y a une oreille coupée. Oui, oui, une oreille coupée : comme prévu, la communauté de David est cannibale – sans forcément le savoir. Ils sont de la communauté de David ou ils sont l’ennemi de la communauté de David, j’imagine. Bref, David affirmait que tout arrivait pour une raison, et j’imagine que de son point de vue, les cadavres sont là pour qu’on puisse les manger en cas de famine, hein.

Dans tout ça, David essaie encore de convaincre Ellie de rejoindre son groupe. Je ne sais pas trop ce qu’il vise : est-ce qu’il veut coucher avec et se marier avec elle plus tard ? On dirait vraiment qu’il est en train de la draguer et de la séduire. Ellie se laisse faire juste assez pour gagner sa confiance et tenter de récupérer les clés.

Elle était à deux doigts d’y arriver – et non, je ne parle pas des doigts tordus de David pour ça – mais finalement, il prend le dessus sur elle et lui explose la figure contre sa cage. Aïe. En tout cas, elle a réussi à vraiment énerver David, qui revient donc avec James pour la tuer et la manger plus tard. Fort heureusement, elle est suffisamment maligne pour révéler juste à temps qu’elle est infectée – et que David l’est aussi car elle l’a mordu.

Pris par surprise, celui-ci baisse la garde. Il n’aurait pas dû, parce que James fait de même et qu’Ellie non : elle voit bien que c’est sa seule opportunité de rester en vie à présent. Elle réussit à choper le couteau avec lequel on allait la tuer et le planter dans la carotide de James. Adieu, James. J’ai presque eu de la peine pour lui – il ne faisait que suivre un leader après tout.

Ellie parvient donc à s’enfuir de la cuisine, mais pas du bâtiment dans lequel elle est : c’est David qui en a les clés. Qu’à cela ne tienne, Ellie se bat contre lui avec ce qu’elle a sous la main, notamment une bûche enflammée qu’elle envoie judicieusement sur un rideau. Le feu se propage bien rapidement et c’est embêtant, parce qu’Ellie est toujours bloquée dans le bâtiment. Une fois de plus, cette situation sentait bon le jeu vidéo, je trouve, avec le méchant David qui lui raconte sa vie au passage.

Ellie est vraiment trop forte, réussissant à le planter avec un couteau par surprise. Bon, ce n’est pas encore tout à fait suffisant pour ce gros connard qui est clairement en train de jouir de la situation. Il apprécie particulièrement de pouvoir la violer, apparemment, la rouant de coups et se mettant sur elle en précisant que c’est justement la partie qu’il préfère, quand elle se débat. Ca n’avait pas l’air d’être ce qui l’excitait avec Hannah, mais euh… admettons ?

Heureusement pour elle, une fois de plus, Ellie parvient à échapper à cette situation catastrophique en réussissant in extremis à choper le couteau qu’elle a fait tomber. Elle nous tue donc David de quelques coups de couteau. Enfin, pour faire bonne mesure, disons que David n’a rien à envier à Jules César à la fin de l’épisode, hein.

Après ses multiples coups de couteau permettant de sceller le destin prévisible de David (et de tous les personnages qui ne sont ni Ellie, ni Joel), Ellie peut donc sortir du bâtiment toujours en train de brûler et terminer… dans les bras de Joel, qui la réconforte comme s’il s’agissait de sa propre fille. C’est mignon tout plein, mais il n’y a donc personne pour voir que le bâtiment est en train de cramer ? Ellie et Joel s’en vont ensemble dans la neige comme si de rien n’était, loin de ces cannibales – Joel a trouvé tout de même plusieurs corps décapités et prêts à être mangés.

Rendez-vous à 21h sur Youtube pour parler plus longuement de l’ensemble de cette saison 1 – et après le podcast pour la critique de l’ultime épisode !

The Last of Us – S01E07

Épisode 7 – Left Behind – 15/20
Le principal reproche que je peux faire à cet épisode est qu’il est trop prévisible et qu’on attend un bon moment qu’advienne ce qu’il advient. C’est sans vraie surprise, donc, et il faut surtout profiter de sa photographie quand on le regarde. Les acteurs sont excellents, ça aide toujours, mais vraiment, je crois que la série vaut principalement le coup pour ses décors. Pas sûr que je sois venu pour ça à la base…

Spoilers

Joel est entre la vie et la mort, mais cet épisode se concentre plutôt sur les souvenirs d’Ellie.

You’re a firefly ?!

Je ne me démotive pas : à quelques épisodes seulement de la fin de saison, j’ai envie de connaître le fin mot de cette histoire pour la saison 1, tout en étant en même temps un peu frileux de ce que ça peut donner. Grosso modo, cette saison m’a laissé sur ma faim plus d’une fois et je reste peu convaincu par le cliffhanger de l’épisode précédent.

Si mes critiques sont publiées avec quelques minutes d’écart seulement, il y avait en fait une semaine entre mes deux visionnages. L’épisode était pourtant disponible, c’est dire à quel point ce cliffhanger ne m’a fait ni chaud, ni froid, n’en déplaise à toute la neige pleine de sang de Joel pour ce début d’épisode. Ellie l’a en effet trainé dans une écurie où elle essaie de lui venir en aide alors qu’il lui demande de se barrer.

Ce n’est pas gagné cette affaire : il lui propose de retourner auprès de Tommy, en direction du nord, pour réussir à le contacter. Il compte sur son frère pour lui venir en aide – j’ai comme un doute que sa copine le laisse faire, mais, soit. Nous suivons donc Ellie quitter Joel… avant de nous retrouver enfermé dans un flashback qui me fait immédiatement craindre le pire.

A-t-on vraiment envie de voir Ellie suivre des cours de sport en zone de quarantaine et s’embrouiller avec une autre adolescente, Bethany ? Humph, j’ai un doute. J’imagine qu’à nouveau il s’agit d’un ajout de la série pour mieux cerner le personnage d’Ellie. Je vais essayer de rester motivé et positif, mais ça ressemble fort à un filler, déjà. BREF. Ellie gagne évidemment le combat que l’autre idiote tente de provoquer, mais le capitaine de la zone de quarantaine ne voit pas ça comme cela.

Il laisse à Ellie deux possibilités : soit elle continue de dévier du droit chemin et terminera mal, sous les ordres de quelqu’un comme Bethany, soit elle accepte de devenir officier, mais pour ça, elle se reprend au plus vite. C’est un faux dilemme qui explique assez vite qu’Ellie choisisse la voie pour devenir officière. Elle récupère au passage son Walkman et peut ainsi regagner sa chambre.

On voit qu’elle est supposée la partager avec une autre, mais c’était justement le sujet de la dispute avec Bethany : Riley n’est plus là à suivre le même entraînement qu’elle. Après le couvre-feu et quelques heures de sommeil, Ellie est cependant réveillée par Riley qui revient dans la chambre en douce pour lui faire peur.

Bon, pour lui faire peur et aussi pour l’emmener en sortie totalement interdite. Nous découvrons donc que Riley a rejoint les Fireflies pendant son absence, alors qu’Ellie est, de son côté, en train d’apprendre à tuer des Fireflies. C’est embêtant d’avoir sa meilleure amie qui rejoint les rangs de ses pires ennemis. Cela dit, Ellie fait ça uniquement pour la survie, ça se sent bien.

C’est pour cela aussi qu’elle hésite à suivre Riley, j’imagine. L’avantage, c’est que la série réussit à me réintéresser avec le duo Ellie/Riley, c’est déjà ça. On note aussi qu’Ellie a la super idée de commenter la présence de boîte aux lettres. Cela m’a donné l’espoir d’un point de Bingo Séries, mais pas vraiment finalement.

Bon, Riley embarque donc Ellie dans un immeuble au beau milieu de la nuit. À l’étage, elles trouvent un cadavre qui n’était pas là la veille et une bouteille d’alcool qu’elle lui vole sans scrupule. Le cadavre tombe d’un étage, on ne sait pas trop pourquoi, et les deux adolescents finissent sur le toit de l’immeuble pour boire un coup, papoter et regarder le flingue de Riley. Soit.

Ellie s’intéresse surtout à ce qui a pu motiver Riley à devenir Firefly. C’est décevant : c’est juste sa haine de FEDRA qui a réussi à convaincre une recruteuse de l’embarquer dans l’aventure. La haine de FEDRA est quelque chose que l’on voit depuis le début de saison et qui semble bien partagé par tout le monde – donc n’importe qui pourrait rejoindre la résistance, finalement.

Les deux adolescentes passent d’un bâtiment à l’autre, par les toits. C’est toujours une super idée quand on a bu de faire ça… Il ne leur arrive toutefois rien. Riley emmène Ellie dans le centre commercial, supposé fermé depuis longtemps, pour lui montrer qu’il n’est peut-être pas tant en quarantaine que ça. Quant à FEDRA, elles ont beau les détester, ils font quand même en sorte de caser plus de population dans la quarantaine et ouvrent de nouveaux blocs, libérés de toute infection. Pas si mal pour des fascistes.

Bref. Le centre commercial ? Riley réussit à remettre les lumières à l’intérieur et c’est juste magnifique. Un centre commercial rien que pour Riley et Ellie, c’est plutôt mignon, cela dit. On sent que l’amitié entre elles est progressivement en train de tourner à autre chose, tout de même, et je vous jure que je dis ça sans être spoilé. C’est juste que ça se sent, non ?

Bon, la série en fait des caisses en tout cas pour qu’Ellie découvre la magie des centres commerciaux : les escalators (bordel, elle a monté à l’envers des escalators et a failli se casser la gueule, c’est si dangereux en vrai), les boutiques de lingerie (pour que Riley imagine Ellie avec, ben tiens) et les carrousels, Riley a prévu tout un joli programme pour sa copine.

Et vous savez quoi ? Le problème avec cet épisode, c’est qu’il s’agit d’un flashback, déjà, et que ça se fait à un moment où on n’a pas eu d’action depuis longtemps, ensuite. Ce moment calme et tout mignon entre les filles serait beaucoup plus puissant s’il y avait eu d’autres enjeux avant. Il reste l’enjeu de savoir ce qui pourra bien arriver à Riley, vous me direz, parce que pour le moment Ellie est en fascination face à elle en montant sur un cheval du carrousel, mais c’est tout.

Et puis, le centre commercial est censé avoir été fermé à cause de l’infection… Cela manque de champignons dans cette série. Quand le manège s’arrête, la conversation prend une autre tournure entre les filles. Riley explique donc à Ellie qu’on lui demande de surveiller des gens en train de creuser pour enterrer leurs besoins suite à ses 17 ans et que c’est en grande partie pour ça qu’elle a pris la décision de fuir.

Cela n’empêche pas les filles de continuer de passer une très belle nuit ensemble. Après le manège, c’est parti pour le photomaton, puis pour une petite tournée parmi les jeux d’arcade. Riley a vraiment bien préparé son coup pour faire le plus plaisir possible à Ellie. Le rencard semble interminable et toutes les lumières fascinent Ellie, clairement en train de devenir fan du monde d’avant. Bon, elle n’aime pas trop le principe de l’argent, par contre, mais là encore, Riley a tout bien préparé. Elle a donc un billet pour les photos (mal imprimées) et a dégommé une machine pour avoir des pièces afin de jouer à Mortal Kombat avec Ellie.

En effet, Ellie en est fan pour le principe et elle est heureuse de pouvoir découvrir ce jeu avec Riley. Cette dernière ne l’a pas attendue pour ça, cependant, contrairement aux photos. Et alors que les deux filles s’amusent bien, ce qui devait arriver arriva : elles oublient un peu trop qu’elles sont en plein monde apocalyptique, mais il y a bien un zombie qui les entend dans les alentours.

Le zombie se réveille clairement à cause des cris entre elles, parce que quand on joue aux jeux vidéos, ça termine toujours comme ça. Cependant, Ellie est un peu frustrée de voir que la bonne ambiance entre elles est cassée quand Riley ne veut pas l’embrasser alors que ce serait clairement le bon moment pour ça.

Ellie décide donc de rentrer chez elle avant le lever du jour… mais là encore, elle se laisse convaincre par Riley de rester un peu plus. Elle lui assure avoir un cadeau pour elle et l’emmène donc dans la cuisine où elle a installé sa chambre depuis quelques jours. Le cadeau ? Le fameux livre de blagues qu’Ellie dévore depuis le début de la saison. C’est bien intéressant de donner un peu de background et le personnage est plus attachant que jamais, au moins.

Elle n’est pas au bout de ses mauvaises surprises, cependant : Riley est en fait là pour garder du matériel de terroriste et quelques bombes. Cela énerve Ellie qui décide de s’en aller, mais le pire reste à venir : Riley lui annonce finalement que les fireflies l’emmènent à Atlanta. Elle aura un nouveau poste là-bas, et Marlène refuse qu’Ellie l’accompagne, parce qu’elle a déjà demandé.

Ellie ne connaît pas encore Marlene, cependant, et elle est surtout énervée de voir que Riley est prête à l’abandonner comme ça. Ellie se barre donc, énervée… avant de faire demi-tour pour un meilleur adieu.

La série nous fait un faux suspense, cependant, nous faisant croire que Riley est possiblement attaquée par un zombie… alors que non. Elle attire Ellie vers un magasin d’horreur, parce que c’est fun et que c’était la dernière merveille qu’elle avait en stock pour elle. Au moins, ça permet aux deux adolescentes de se parler à nouveau, c’est déjà ça. Les réconciliations entre elles ont vraiment lieu, Ellie pouvant même dire à Riley qu’elle est vraiment sa meilleure amie.

Une fois que c’est fait, les deux filles peuvent se mettre à danser ensemble sur le comptoir du magasin de déguisements horrifiques. C’est plutôt sympathique à voir, mai son sent bien vers quoi ça va se diriger. Il faut bien qu’Ellie découvre qu’elle est immunisée… et pour ça, il faut qu’elle soit infectée. Avant ça, toutefois, il faut qu’Ellie demande à Riley de ne pas partir.

Riley accepte et se laisse donc embrasser par Ellie. Oh, le sourire d’Ellie ! C’est merveilleux de la voir si heureuse, même si la joie de vivre est quand même quelque chose qui semble caractériser le personnage depuis un bon moment. Sa joie de vivre s’estompe donc quand les deux adolescentes sont attaquées par le zombie vu plus tôt dans l’épisode.

Bon. C’est un cliché pour les relations homosexuelles, après tout : quand on atteint la joie, bim, il se passe un truc horrible. Les deux adolescentes se sauvent la vie l’une l’autre et semblent réussir à se débarrasser du zombie sans être mordues… en apparence. En pratique, Riley repère la morsure sur l’avant-bras d’Ellie, avant de lui montrer qu’elle a aussi une morsure à la main.

C’est si triste. Ellie s’énerve contre la vie et veut tout casser autour d’elle, quand Riley prend ça de manière plus stoïque. Elle rappelle donc à Ellie qu’elles ont deux options désormais : se suicider ou attendre que la maladie les emporte. Et clairement, elle préfère attendre pour passer plus de temps avec Ellie. C’est si triste (bis) parce qu’Ellie survivra, elle, on le sait. Et on sait aussi que tout ceux qu’elle a aimés sont morts.

C’est donc sans surprise que nous voyons les adolescentes se faire mordre, en vrai. La vraie surprise de l’épisode vient plutôt du présent : Ellie ne s’en va finalement pas, mais reste auprès de Joel. Elle se débrouille juste pour trouver de quoi essayer de le sauver. Elle trouve ainsi du fil pour le recoudre, et il accepte de la laisser faire – à défaut de pouvoir faire autrement.

The Last of Us – S01E06

Épisode 6 – Kin – 12/20
Que l’épisode prenne son temps et ralentisse le rythme, c’est une chose que je peux comprendre vis-à-vis de la construction de la saison. Cependant, je me rends compte que j’aime de moins en moins le personnage principal et je trouve que trop de scènes nous faisaient tourner en rond pour rien. C’est une chose de vouloir construire ses personnages lentement, c’en est une autre de proposer des scènes qui ne servent qu’à passer le temps avant un moment où, dans une situation en tous points similaires, on avancera enfin.

Spoilers

Trois mois plus tard, Joel et Ellie sont toujours à la recherche de Tommy.

« I have to leave her, you have to take her. »

Voir un épisode quand on est malade n’est pas toujours une idée brillante, mais après une journée à dormir ou à se moucher, je me suis dit : « pourquoi pas ? ». Ce n’était pas la meilleure idée : les vagues de fièvre et fatigue ont frappé pendant l’épisode, vu en plusieurs heures sur la même journée. Bon, au moins, j’avance, on va dire.

Pourquoi est-ce que cet épisode commence par un flashback ? Etait-ce vraiment utile de revoir Henry se suicider ? J’imagine que le but est de nous rappeler l’impact émotionnel que c’était supposé avoir. Oui, supposer. La vérité, c’est que ça ne l’a pas tellement eu sur moi, parce que, et bien, c’était trop prévisible qu’il ne survivrait pas.

Ceci étant dit, l’épisode peut ensuite commencer en nous proposant un trou de trois mois dans l’histoire. Je trouve que ça fait beaucoup, trois mois, vis-à-vis de la relation Joel et Ellie. Ils ont forcément appris à se connaître encore plus, en partageant un deuil et sûrement un tas d’aventures. Pourtant, on doit faire avec. Peut-être que la série reviendra plus tard sur d’autres flashbacks ? Je ne sais pas si c’est envisageable.

En tout cas, trois mois plus tard, ils n’ont toujours pas trouvé Tommy. Nous retrouvons nos héros en train de braquer un couple de deux vieilles personnes qui n’ont rien demandé de plus que de vivre paisiblement au milieu de nulle part. Joel semble penser qu’ils pourraient avoir des infos sur son frère parce qu’ils vivent là depuis longtemps. On voit au passage qu’Ellie continue d’avoir le même caractère impertinent et de ne pas écouter ce que lui demande Joel… Après trois mois, ça me paraît bizarre que leur relation soit celle-ci.

Il faut faire avec, pourtant. Le couple finit par leur donner quelques infos pour faire avancer l’épisode : selon eux, Tommy est probablement mort. Ils n’ont jamais entendu parler des « fireflies », la résistance, mais ils ont tout un laïus prévu sur la Rivière de la Mort – et si Tommy vivait de l’autre côté de la rivière alors, selon eux, il est mort.

Cela ne décourage pas Ellie, mais inquiète tout de même Joel. En repartant de cette maison, il fait même un début de crise d’angoisse. Il se reprend toutefois assez vite et peut ainsi passer sa journée à marcher avec Ellie. Le soir, ils s’arrêtent pour un feu de camp où la conversation me paraît difficilement crédible : Ellie demande, pour la première fois, à Joel ce qu’il fera si un vaccin est vraiment mis au point à partir de son sang.

J’ai du mal à croire qu’en trois mois la conversation ne se soit pas pointée. Dans le même genre, Ellie confesse qu’elle a tenté de donner son sang à Sam pour éviter qu’il ne se transforme… et pourquoi ce soir-là ? Pourquoi pas durant les trois mois qui ont précédé ? Elle a eu l’occasion de se confesser à mon avis.

En plus, la scène fait forcée, je trouve : elle le dit pour qu’il soit au courant, mais il ne semble pas s’en inquiéter plus que ça et on passe vite à autre chose, avec une garde à monter pour la nuit. C’est marrant comment Joel semble ne jamais vouloir dormir, alors que bon, c’est un peu inévitable. Au petit matin, il est donc énervé de voir qu’il s’est endormi et qu’Ellie monte la garde pour lui…

On apprend qu’au cours des trois mois, il lui a appris à le faire. Cela aurait pu être une scène intéressante – quitte à faire une série, ajoutez ce genre de scènes, non ? Je ne sais pas si c’est parce que je suis malade, mais je me sens d’humeur à tout critiquer aujourd’hui, alors on notera aussi qu’ils dorment à la belle étoile dans un paysage enneigé. Ils n’ont pas d’écharpe, Ellie a trouvé un bonnet on ne sait où, mais en tout cas, ils ne tombent malades. Je suis jaloux, bordel. J’avais un bonnet et une écharpe quand j’ai chopé la grippe, et non, je n’ai pas dormi dehors.

Bref. La série enchaîne sur une scène où nos héros envisagent vraiment de traverser la rivière de la mort, où il n’y a apparemment pas âme qui vive. Pourtant, ils finissent par être pris en embuscade par un groupe à cheval. Ces nouveaux venus ont un chien capable de renfiler le virus – et pourtant, il ne sent rien chez Ellie, se contentant de jouer avec elle.

On sent les gens à chevaux vraiment hostiles envers les nouveaux, mais on n’est pas surpris : ils ont été introduits comme un groupe qui tuait tout ce qui bouge par le couple du début d’épisode. Pourtant, quand Joel parle de son frère et qu’il donne son prénom, la situation semble se débloquer d’un coup. Et pour cause : Tommy fait bien partie de ce groupe. Joel peut donc le retrouver bien rapidement.

J’étais content pour lui, mais je dois avouer que moi, j’étais surtout content quand j’ai reconnu le regard de la femme qui fait accéder Joel et Ellie au campement : j’ai eu un doute jusqu’à ce qu’elle retire son masque, mais oui, Maria, c’est son nom, est bien Tara de True Blood. Cela me fait plaisir de la retrouver, même si je me doute qu’il ne faut pas trop espérer la voir rester très longtemps avec cette série qui tue tout le monde.

Après, franchement, ils sont au milieu de nulle part, mais ils ont tout une ville digne d’Alexandria dans The Walking Dead. Ouais, pardon, la comparaison est vraiment inévitable, entre les chevaux, la communauté bien organisé en pleine apocalypse, la cantine, la gestion communiste et le bétail, le sentiment de déjà-vu est bien présent. Ce n’est pas négatif pour autant, heureusement.

Ce qui est négatif, c’est la manière qu’a Joel de gérer ses retrouvailles. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, mais il est vraiment un personnage qui tape sur le système à être une sorte d’ours bourru. Il ne semble pas particulièrement heureux de la vie que mène son frère alors que, vraiment, il s’en tire très bien au milieu d’une apocalypse. Il est même heureux en couple le Tommy, parce qu’il est avec Maria, évidemment.

Bon, on sent bien que Joel a des choses à redire et qu’il se retient de faire des commentaires devant Maria. Celle-ci décide donc d’emmener Ellie dans une maison où elle pourra s’installer avec Joel, tandis que les deux frères se rendent dans un bar pour parler un peu de toutes les tensions entre eux. Il y a un changement d’ambiance radical entre les décos de Noël à l’extérieur et l’ambiance entre les deux frères dans le bar.

En effet, Joel ment effrontément à Tommy en affirmant que Tess va bien, ce qui est stupide, et en se reconcentrant sur l’essentiel : il souhaite emmener Ellie auprès des Fireflies, et il a bien besoin de Tommy pour cela. Si Tommy lui indique le chemin et lui explique qu’il y en a pour une semaine de route, avec plein de dangers au passage, il refuse aussi de lui venir en aide. De manière assez prévisible, il explique ainsi qu’il va être papa et que la vie ne s’est pas arrêtée pour lui, même si elle s’est arrêtée pour Joel à la mort de sa fille.

Aïe. La tension est palpable, surtout que Joel reprochait juste avant à son frère de ne plus répondre à la radio, probablement à cause de Maria. On comprend assez vite ce qu’il en est : Tommy a quitté les fireflies et a réussi à gagner la confiance du groupe de Maria, il n’a pas envie de tout perdre. Il y a des règles à suivre, tout simplement. Les règles ne semblent en revanche pas être le point fort de Joel.

De son côté, Ellie a droit à une journée bien originale en compagnie de Maria. Déjà, elle peut prendre une douche, puis obtenir un relooking complet – un brin plus rose que nécessaire. Maria s’occupe vraiment bien d’elle, lui laissant même de quoi gérer ses règles (c’est bien de songer à en parler dans une série apocalyptique… mais je me demande comment Ellie a pu faire durant trois mois de voyage).

Après tout ça, Maria propose/oblige Ellie à se faire couper les cheveux, ce qui est l’occasion de lui dire de se méfier de Joel. Ellie n’est pas du genre à se laisser dicter sa conduite pour autant, mais elle découvre tout de même que Joel avait une fille avant l’apocalypse. Pour la construction des personnages, c’est important, et j’ai bien aimé la scène où Ellie prend la défense de Joel quoi qu’on lui dise. Je ne suis pas sûr qu’elle fasse bien, en revanche. Maria emmène malgré tout Ellie au cinéma (oui, au cinéma !).

Pendant ce temps, Joel confie enfin toute la vérité à Tommy. Celui-ci ne semble pas plus affecté que ça par la mort de Tess, qui a pourtant été la compagne de son frère pendant des années. On note tout de même qu’il est effrayé de savoir qu’Ellie a été mordue, même si c’était il y a des mois, et qu’il écoute son frère sans broncher. Joel confie tous ses doutes cette fois-ci, et c’est à se demander pourquoi il ne l’a pas fait plus tôt.

La seule explication rationnelle, c’est qu’il ne l’a pas fait pour que l’épisode dure plus longtemps, hein. Dans cette scène, Joel confie en tout cas tout son désarroi des derniers mois : il se sent vieillir et il sait qu’il n’est plus aussi en forme qu’avant. Il a peur de ne pas pouvoir emmener Ellie jusqu’au bout, peur de ne pas pouvoir la protéger à cause de son oreille et de sa tendance à rester paralysé quand il y a un danger.

En effet, on l’a vu, plus tôt dans l’épisode, être incapable de s’interposer entre Ellie et le chien qui risquait de renifler son infection. Bref, face à la détresse de son frère, Tommy finit par accepter d’emmener Ellie à l’aube – sans Joel. Le problème, c’est qu’Ellie entend tout en écoutant aux portes. Elle est inévitablement vexée et blessée de la décision de Joel, surtout qu’il fait ça sans lui en parler avant.

Une fois de plus, j’ai trouvé le personnage de Joel sacrément égoïste dans sa démarche. Je comprends bien son point de vue et sa certitude de protéger Ellie en faisant ça, mais rien ne l’empêche en théorie de se rendre avec Tommy et elle dans ce voyage d’une semaine. Ellie souligne qu’elle aura plus peur sans lui – et j’avoue que moi aussi. Sans Joel, le voyage ne peut que mal se passer et je ne donne pas cher de la peau de Tommy.

Pourtant, c’est bien ce qui se trame : la confrontation entre Ellie et Joel prend fin rapidement. Joel n’apprécie pas d’entendre Ellie lui parler de Sarah et il met fin à la conversation en réaffirmant ce qu’elle vient de lui dire : elle n’est pas sa fille, il n’est pas son père. Pourtant, après une nuit de réflexion, Joel se dit qu’Ellie a bien le choix de décider qui l’accompagnera pour la fin de ce voyage.

Il ne l’explique pas tout de suite, laissant Ellie penser qu’elle est abandonnée et qu’il n’y a que Tommy pour faire le chemin avec elle, mais finalement, Ellie fait un choix extrêmement rapide. Elle décide de voyager avec Joel, tout simplement. Je ne comprends toujours pas pourquoi Tommy et Joel ne peuvent pas l’accompagner tous les deux.

Bien qu’à une semaine de route de leur destination, Joel et Ellie prennent encore le temps d’un petit cours de tir pour la chasse. Ellie n’est pas aussi douée qu’elle le voudrait, contrairement à Joel. Le voyage peut ensuite reprendre, avec Ellie posant plein de questions à Joel pour en savoir plus sur le monde d’avant.

C’était une partie d’épisode intéressante – j’aime bien voir Ellie juger tout ce qu’il se passait avant (que ce soit le job de Joel ou le journal intime qu’elle a lu dans la maison prêtée par Maria et Tommy), j’aime bien l’humour d’Ellie en général – mais le voyage prenait encore tout son temps. Franchement, l’épisode approchait de sa fin sans grand moment de danger ou d’action, ce qui reste frustrant pour une série post-apocalyptique.

L’air de rien, le voyage suit son cours malgré tout : ils font cinq jours de voyage sans le moindre danger, puis arrivent dans une ville où ils repèrent le logo des fireflies. Cela leur donne une direction dans laquelle se rendre, mais tout semble désert. C’est peu rassurant.

À l’intérieur du bâtiment, clairement abandonné, ils retrouvent du matériel médical et une liste d’objets à réunir avant de quitter les lieux… mais comme ils entendent encore du bruit, ils ont bon espoir de trouver quelqu’un dans le bâtiment.

Ce n’est pas le cas : tout ce qu’ils trouvent, ce sont des singes ayant élu domicile dans le bâtiment. A l’extérieur de celui-ci, ils entent ensuite un groupe d’hommes armés, ce qui ne les rassure pas. Plutôt que de parler avec eux, ils décidnt aussitôt de s’enfuir. Ils ne sont toutefois pas assez rapides : un homme vient les attaquer.

Ellie le voit à temps, Joel parvient à s’en débarrasser… mais il se fait poignarder au passage. Il a en plus une réaction complètement conne : il retire le couteau plutôt que de le laisser en place. C’est très con, parce que ça termine inévitablement en hémorragie. Joel et Ellie parviennent tout de même à quitter la ville à toute vitesse, avec pour direction Salt Lake City si j’ai bien vu la carte, pour y trouver des Fireflies.

Il n’empêche que Joel est mal en point et que le cliffhanger le voit s’effondrer dans la neige, face à une Ellie impuissante qui se demande bien ce qu’elle pourrait faire sans lui désormais.