Épisode 6 – Twice in a Lifetime – 19/20
C’est un excellent épisode pour plein de raisons : j’aime le scénario de base et l’idée qui le motive, le casting, les personnages qui gagnent mon affection même quand je les détestais avant, mais aussi l’humour qui n’empêche pas pour autant les vraies émotions de surgir quand on a besoin d’elles. Un véritable plaisir, donc, malgré de petites longueurs, une scène qui semblait n’avoir rien à faire là ou une durée excessivement longue pour un simple épisode.
Spoilers
Laura Huggins obsède toujours Gordon apparemment.
This family is stronger than time.
Attendez, mais tout le monde chante cette saison ? Après Bortus, c’est au tour de Gordon de nous révéler qu’il a des talents de guitariste et surtout de chanteur. Je ne m’y attendais pas du tout, mais en même temps, je ne m’attendais pas non plus à voir tout l’équipage du vaisseau en si bonne tenue. Franchement, Kelly était méconnaissable, non ?
Bon, peu importe, vous me direz, l’essentiel est donc que Gordon organise une soirée chez lui et qu’Isaac souhaite en profiter pour parler avec Charlie. Celle-ci n’a pas du tout envie de passer du temps avec un Kaylon cependant, préférant clairement draguer son collègue le plus direct qui lui fait découvrir les téléphones portables et les selfies. C’était plutôt drôle à voir, surtout quand Bortus se prend au jeu du selfie.
Cependant, l’idée principale est surtout de réintroduire le personnage de Laura Huggins – aka Leighton Meester – dont Gordon est fou amoureux. Et ça ne peut pas être une coïncidence quand juste après cette scène, on nous apprend que John a réussi à créer une machine à voyager dans le temps grâce aux outils qu’il a sur l’Orville.
Si tout commence de manière fun avec l’idée d’un sandwich envoyé dix secondes dans le passé ou trois mois dans le futur, il est rapidement question de créer de nouveaux univers à cause de paradoxes temporels et du problème de l’arme de destruction massive que cette avancée scientifique pourrait provoquer. C’en est trop pour l’Amiral habituel qui décide de mettre un terme aux recherches de John.
L’Orville est ainsi envoyée auprès d’une équipe scientifique pour ne pas garder ça sur le vaisseau… mais le vaisseau de l’équipe scientifique est détruit quand ils arrivent sur place. Pire, des Kaylon les attendent et sortent de leur cachette immédiatement pour les attaquer. Par chance, il n’y a pas que l’Orville sur place, mais aussi d’autres vaisseaux. Malheureusement, l’Union ne fait clairement pas le poids dans cette bataille spatiale.
C’est problématique, car on voit quelques vaisseaux de l’Union être clairement désintégré sous nos yeux. Ils explosent et on sait très bien ce que ça représente comme nombre de victimes. Owaza ordonne vite la retraite, mais c’est tout de même trop tard : les Kaylon sont déjà au courant de l’appareil que l’Orville possède.
Si le vaisseau n’est pas encore détruit, ce n’est donc pas pour rien : ils espèrent bien pouvoir détourner l’objet – l’appareil Aronov – et s’en servir à leur avantage. Talla, puis Gordon une fois celle-ci blessée, ont donc pour ordre de détruire l’appareil alors que le vaisseau est bloqué par les Kaylon, l’attirant progressivement à eux.
Tout pourrait bien se terminer, mais détruire une machine à remonter le temps, ce n’est jamais facile. Gordon l’apprend par lui-même quand celle-ci envoie une décharge inattendue et inexplicable qui le touche de plein fouet et le vaporise dans les airs. L’avantage reste que cette décharge permet à l’Orville d’échapper aux Kaylon.
Reste le problème que Gordon a disparu. Alors qu’ils cherchent un moyen de comprendre où leur lieutenant a bien pu passer, l’équipage de l’Orville reçoit un message d’environ 400 ans dans le passé, avec pour signature… Gordon Malloy. Oh. Le message ? Gordon explique être coincé sur Terre depuis six mois environ, en 2015. C’est une chance pour lui qu’il soit sur Terre, ma foi.
Ca l’est d’autant plus que la série nous révèle bien vite qu’il est resté bloqué là-bas jusqu’à l’âge de 96 ans. Et si on pourrait être triste pour lui, j’ai fait pause pour lire l’article de presse annonçant sa mort : oui, ils se sont fait chier à écrire un vrai article, pas juste du lorem ipsum, et ça permet d’apprendre que Gordon s’est… marié à Laura Huggins. Ben tiens. Et pas que ça : il s’est fait une carrière de pilote hyper estimé par ses collègues (forcément, il a du talent dépassant les connaissances universitaires) et une famille, avec un fils, rien que ça, et… deux petites-filles au moment de sa mort à 96 ans, en 2068 le… 12 juillet. Oh bordel, on est le 12 juillet aujourd’hui.
Coïncidence ? Je ne crois pas. Bon, reste à savoir si l’équipe est capable d’aller l’aider ou non. En effet, tout semble indiquer que s’il est mort, c’est que l’échec a déjà eu lieu. Cependant, les paradoxes temporels et les dimensions parallèles laissent une possibilité pour que l’Orville puisse faire en sorte de le sauver. Le problème ? Les lois l’interdisent. Une fois n’est pas coutume, Ed ignore les lois et demande à son équipe de faire en sorte de venir en aide à Gordon. Après tout, il les appelle à l’aide depuis le passé, c’est difficile d’ignorer ça.
Le vaisseau est donc propulsé dans le passé par des efforts conjoints de John et Isaac. Tout semble fonctionner à merveille, jusqu’à ce que John fasse quelques calculs : au lieu d’atterrir en 2015, date à laquelle Gordon a décidé par lui-même d’aller avec sa fixette sur Laura, ils sont désormais en 2025. Gordon est donc coincé là depuis 10 ans, et je le vois déjà décider de rester sur Terre parce que merci bien, mais il a une jolie vie avec Laura.
Pour ne rien arranger, l’équipage a un autre problème : ils n’ont pas assez d’énergie pour retourner dans le futur. Leur seule possibilité d’y arriver ? Récupérer une substance encore non découverte dans les entrailles de la Terre. Pour cela, il faut encore compter sur Isaac passant incognito au XXIe siècle par contre, parce que John ne peut y aller : il doit d’abord inspecter le vaisseau pour s’assurer que tout fonctionne, y compris le système leur permettant de respirer à bord.
C’était tout étrange en tout cas de voir le look des acteurs changer pour se diriger vers la Terre. Kelly, Ed et Charlie s’habillent donc comme on le fera dans trois ans, et ça leur va si bien. C’est amusant à constater, mais ça l’est encore plus quand on voit Isaac utiliser un simulateur lui donnant apparence humaine, car on découvre l’acteur qui se cache derrière le robot. Le plus impressionnant est le jeu d’acteur ici : malgré l’absence de costume, il se comporte comme un robot – mais un robot qui espère pouvoir parler avec Charlie.
Il a du bol pour ça : il se retrouve à faire équipe avec lui, alors que Kelly et Ed ont pour mission d’aller chercher Gordon. Après dix ans, celui-ci est déjà devenu pilote respecté et ça fait tout aussi bizarre de le voir en costume de pilote. Il est encore plus sous le choc que nous quand il voit Kelly et Ed, par contre.
Comme je m’y attendais, Gordon n’a pas tellement envie de rentrer « à la maison » cependant. Cela fait dix ans qu’il est sur Terre et ses chefs débarquent pour lui reprocher de ne pas avoir respecté les lois l’obligeant à se faire invisible une fois coincé dans le passé. Aucune interaction pendant dix ans sans certitude de la survie de l’Orville dans la bataille contre les Kaylon ? Tu m’étonnes qu’il ignore les lois !
Il indique donc à Ed et Kelly qu’il n’a pas l’intention de rentrer avec eux, et il leur présente au passage Laura, sa femme, et Edward, son fils. C’était assez inévitable. Entre rester avec sa famille ou aller dans le futur sur l’Orville pour être jugé pour des crimes stupides, le choix est vite fait. Autant rester avec sa voiture à la plaque « Oville » sans r, hein.
Je veux dire, Leighton Meester, enceinte en plus ? Pas étonnant qu’il préfère le passé. Il est tombé amoureux d’une Laura qu’il connaissait déjà et sur laquelle il fantasmait depuis toujours – mais il a quand même attendu trois ans avant d’aller la trouver. Et sept ans plus tard, il est marié avec un enfant et un autre à venir.
Il est aussi sacrément énervé après ses supérieurs qui se permettent de débarquer et de le juger parce qu’il a brisé les lois. Le problème étant que les lois sont de la merde, là, mais j’ai beaucoup aimé tous les commentaires glissés l’air de rien sur notre siècle. Il est évident que l’équipage de l’Orville déteste le XXIe siècle pour plein de raisons. Gordon, pas tant que ça… Et ça impressionne Ed et Kelly qu’il soit capable de pardonner un siècle laissant tant de dégâts à réparer.
Notez aussi que tuer des animaux sera illégal dans 400 ans, au point d’être considéré comme un serial killer. Bon, le ton monte en tout cas très rapidement entre Gordon et ses supérieurs hiérarchiques, principalement parce qu’après dix ans, il ne considère pas spécialement qu’ils soient ses supérieurs. Il leur explique aussi calmement que possible qu’il compte bien rester sur Terre au XXIe siècle après tout ce qu’il a vécu. Et sans trop de surprise, Laura finit par l’entendre quand il souligne que ses supérieurs ont pris trop de temps à venir.
La scène est plutôt touchante et ça fait du bien de retrouver Leighton Meester dans un rôle où elle est plus efficace que dans How I met your father, hein. Elle explique toutefois à Gordon qu’elle a toujours su, au fond d’elle, qu’il venait du futur : il ne s’est même pas inquiété pendant la pandémie, c’est dire.
Pendant ce temps, Charlie et Isaac cherchent donc à aller récupérer du dysonium sur Terre. Pour y parvenir, Charlie a la bonne idée d’entrer dans un bar plein de motards et de parier pour avoir une moto. Le pari ? Que le plus fort des motards ne soit pas capable de gagner un bras de fer contre Isaac. Trop facile.
La série est vraiment géniale pour ce genre de scènes, parce qu’on y retrouve enfin l’humour des débuts, qui manquait ces derniers temps. Et j’aime qu’on le retrouve avec des personnages qu’on ne connaissait pas à l’époque (Charlie) ou pas comme ça (Isaac). Franchement, les deux acteurs font un très bon duo, principalement parce qu’ils se détestent mais qu’Isaac cherche désespérément à commencer une conversation avec Charlie.
Cela fonctionne d’autant plus qu’elle n’en a pas du tout envie et que l’actrice est très douée pour les mimiques. Bien sûr, toutes les scènes humoristiques sont excellentes, notamment quand ils se retrouvent à visiter une maison pour en extraire ce dont ils ont besoin. Et comme ça prend du temps d’extraire du dysonium du sol, ils ont enfin le temps de parler.
La scène est plutôt bouleversante en son genre : on y découvre que tout ce qu’Isaac souhaite dire à Charlie, c’est merci de lui avoir sauvé la vie… sauf que Charlie n’a pas vraiment envie d’entendre ça de sa part. Il faut dire qu’il ne sait pas exactement ce qu’il a fait comme tort à Charlie, mais les scénaristes ont un plan pour qu’on continue de l’apprécier. Non seulement Isaac est responsable de la mort de sa meilleure amie après sa trahison de l’Orville, mais en plus Charlie était amoureuse de sa meilleure amie.
Elle ne saura jamais si les sentiments étaient réciproques, parce que la meilleure amie est morte avant que la relation ne puisse vraiment voir le jour. Il y a de quoi en vouloir à Isaac pour un moment, c’est clair. Bref, on comprend mieux la rancune de Charlie et le dysonium est récupéré, c’est donc parfait.
Parfait ? Non, il reste un problème : Ed et Kelly refusent de lâcher Gordon comme cela. Ils se pointent une nouvelle chez lui, gâchant une jolie soirée télé en famille, pour tenter de le récupérer par la force – avec l’aide de Talla. Gordon refuse, il est armé suffisamment pour empêcher Talla de s’en prendre à lui et tout est bien qui finit… mal. En effet, Kelly et Edd paraissent être de gros cons sur ce coup-là. C’est extrêmement étonnant de les voir si fermés d’esprit pour une fois, et extrêmement frustrants.
Leur menace finale est donc d’aller chercher Gordon dix ans plus tôt, quand il n’aura aucun souci à les suivre, et tant pis si ça signifie effacer le fils de Gordon de l’existence. Bon, il est plus probable qu’un univers parallèle soit créé avec cet épisode, vu ce que propose la série.
En tout cas, ça donne une conclusion triste à cet épisode, même si Gordon optimise comme il peut en expliquant à Laura que leur famille est plus forte que le temps. C’était joliment dit, mais ça n’empêche pas Ed et Kelly d’aller chercher Gordon dans le passé, puis de lui reprocher à demi-mots de ne pas toujours leur avoir fait confiance.
L’abus est total là. Bon, sinon, à retourner dix ans dans le passé comme ça, ils ont créé tout de même un gros problème : ils n’ont lus ce qu’il faut pour voyager dans le temps. Ce n’est qu’un demi-problème cependant : ils n’ont pas besoin d’un appareil pour aller dans le futur, juste de couper le bouclier du vaisseau qui les protège aussi quand ils passent en vitesse lumière de se retrouver projetés dans le futur.
C’est simple, mais efficace comme solution : nos personnages retournent bien vite dans le futur. Gordon s’y révèle sacrément heureux d’être là et affirme à Kelly et Ed qu’ils ont fait le bon choix en faisant passer leur devoir avant le reste. Mouais. C’est un grand mouais sur ce coup-là, mais c’est la conclusion de l’épisode : ils sont heureux de pouvoir se boire une petite bouteille de whisky à trois, et tout est bien qui finit bien.
Enfin, pas pour moi, mais bon, qui suis-je pour juger le futur ?
Sinon, je ne sais pas où le caser dans la critique, mais eh, John et Talla se sont embrassés dans l’épisode. Et ça semble parti pour être un couple durable, l’air de rien ?